Les marqueurs linguistiques comme indicateurs de l anticipation - article ; n°1 ; vol.88, pg 65-82
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Les marqueurs linguistiques comme indicateurs de l'anticipation - article ; n°1 ; vol.88, pg 65-82

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Description

L'année psychologique - Année 1988 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 65-82
Summary : Verbal markers as indicators of anticipation.
How can different types of projects produce original verbal markers ? In order to study indicators of temporal aspects of an activity (and in particular indicators of anticipation), we propose here a comparison between the verbal markers used to describe the anticipated procedures in two tasks. The tasks are differencialed by two criteria : the first one related to what reaching the goal implies, and the second one related to the implied perceived underlying relationships between the goal and the sub-goals.
The results demonstrate the existence of markers that situate the individual with respects to a near future (and form the foundation of every utterance), and the use of specifie markers which de fine an individual's representation of the problemes characteristics (and allow foreseeing the pertinency of the projected procedures).
Key words : problem solving, anticipation, verbal markers.
Résumé
Pour valider des indicateurs des aspects temporels de l'activité (et en particulier de l'anticipation), nous proposons ici une comparaison entre les marqueurs linguistiques utilisés pour décrire les procédures prévues dans deux tâches différenciées par les implications que l'atteinte du but met en jeu, et par les mises en relation perceptive entre but et sous-buts qu'elles supposent.
Les résultats mettent en évidence l'existence de marqueurs qui situent le sujet par rapport à une projection dans l'avenir proche (et forment le soubassement de tout énoncé), et l'emploi de marqueurs spécifiques qui définissent la représentation qu'a le sujet des caractéristiques du problème posé (et permettent de prévoir la pertinence des procédures projetées).
Mots clés : Résolution de problèmes, anticipation, marqueurs verbaux.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Françoise Sarocchi
Les marqueurs linguistiques comme indicateurs de l'anticipation
In: L'année psychologique. 1988 vol. 88, n°1. pp. 65-82.
Abstract
Summary : Verbal markers as indicators of anticipation.
How can different types of projects produce original verbal markers ? In order to study indicators of temporal aspects of an
activity (and in particular indicators of anticipation), we propose here a comparison between the verbal markers used to describe
the anticipated procedures in two tasks. The tasks are differencialed by two criteria : the first one related to what reaching the
goal implies, and the second one related to the implied perceived underlying relationships between the goal and the sub-goals.
The results demonstrate the existence of markers that situate the individual with respects to a near future (and form the
foundation of every utterance), and the use of specifie markers which de fine an individual's representation of the problemes
characteristics (and allow foreseeing the pertinency of the projected procedures).
Key words : problem solving, anticipation, verbal markers.
Résumé
Pour valider des indicateurs des aspects temporels de l'activité (et en particulier de l'anticipation), nous proposons ici une
comparaison entre les marqueurs linguistiques utilisés pour décrire les procédures prévues dans deux tâches différenciées par
les implications que l'atteinte du but met en jeu, et par les mises en relation perceptive entre but et sous-buts qu'elles supposent.
Les résultats mettent en évidence l'existence de marqueurs qui situent le sujet par rapport à une projection dans l'avenir proche
(et forment le soubassement de tout énoncé), et l'emploi de marqueurs spécifiques qui définissent la représentation qu'a le sujet
des caractéristiques du problème posé (et permettent de prévoir la pertinence des procédures projetées).
Mots clés : Résolution de problèmes, anticipation, marqueurs verbaux.
Citer ce document / Cite this document :
Sarocchi Françoise. Les marqueurs linguistiques comme indicateurs de l'anticipation. In: L'année psychologique. 1988 vol. 88,
n°1. pp. 65-82.
doi : 10.3406/psy.1988.29251
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1988_num_88_1_29251L'Année Psychologique, 1988, 88, 65-82
Université Toulouse II
VA 259
UER de Psychologie1
LES MARQUEURS LINGUISTIQUES
COMME INDICATEURS DE L'ANTICIPATION
par Françoise Sarocchi
SUMMARY : Verbal markers as indicators of anticipation.
How can different types of projects produce original verbal markers ?
In order to study indicators of temporal aspects of an activity (and in
particular indicators of anticipation), we propose here a comparison
between the verbal markers used to describe the anticipated procedures in
two tasks. The tasks are differencialed by two criteria : the first one related
to what reaching the goal implies, and the second one related to the implied
perceived underlying relationships between the goal and the sub-goals.
The results demonstrate the existence of markers that situate the indi
vidual with respects to a near future (and form the foundation of every
utterance), and the use of specific markers which define an individual's
representation of the problem's characteristics (and allow foreseeing the
pertinency of the projected procedures).
Key words : problem solving, anticipation, verbal markers.
I. — INTRODUCTION
Nous nous proposons ici de valider des indicateurs de l'ant
icipation en comparant la forme des énoncés produits pour
décrire deux types de projet induits par des tâches confrontant
le sujet à des contraintes différentes.
1. 5, allée Antonio-Machado, 31058 Toulouse Cedex.
AP — 3 Françoise Sarocchi 66
1 / DÉFINITIONS
Face à une tâche à accomplir, tout sujet est amené à faire
un projet d'organisation des actions qui le mèneront efficacement
à la solution du problème tel qu'il le définit. Cette planification
personnelle de l'activité suppose :
— la définition d'un problème à résoudre : identification de
l'état de la situation, du but à atteindre et des moyens pour
ce faire (a) ;
— l'anticipation des actions à entreprendre (b) ;
— l'organisation de ces activités (c) dans un continuum cohé
rent (d).
Bien que l'observation des activités effectivement mises en
œuvre ne permette pas toujours de définir l'importance relative
de chacun de ces éléments constitutifs de la planification, il
semble que la littérature consacrée à ce processus rende princ
ipalement compte de ses aspects structuraux. L'approche cogni-
tiviste, les travaux sur la prise de décision ou sur la résolution
de problème, les modèles de traitement de l'information, leurs
applications en intelligence artificielle... rendent compte de
l'organisation (c) de l'activité en fonction de la représentation (a)
que le sujet se fait de la situation. L'aspect statique de ces
études peut être souligné par le vocabulaire qu'elles ont imposé :
par exemple, le problem space de Newell et Simon (1972), les
schemata de Rumelhart (1980), les frames de Minsky (1975),
et autres « plans ».
2 / LES ASPECTS TEMPORELS DE LA PLANIFICATION
Face à la masse de la production sur ce caractère hic et nunc
de la planification, certains auteurs tentent de ne pas oublier
son aspect temporel ; Valax (1986) en fait la synthèse critique.
Le souci d'étudier les caractéristiques du déroulement chro
nologique (d) des opérations apparaît par exemple avec les scripts
de Shank et Abelson (1977) qui analysent dans les moindres
détails les « rôles » des actants ou les « scénarios » de situations
impliquant plusieurs actants.
L'évocation du rôle anticipateur (b) de la planification appar
aît fréquemment dans les définitions de ce processus — par
exemple dans le texte de Richard (1982) : « Planification et linguistiques et anticipation 67 Marqueurs
organisation des actions (...) », il est clair que le terme « planifi
cation », opposé à organisation, ne peut être traduit que par
« anticipation » — ; on peut citer aussi la proposition de Hoc
(1982) de définir un « plan-projet » (p. 411) opposé au « plan-
abrégé » (qui qualifie la représentation).
Dans l'usage courant, l'anticipation peut avoir deux signi
fications (Petit Robert, 1984, p. 75) : d'une part c'est « l'exécution
anticipée d'un acte » et d'autre part (sens utilisé ici) « le mouve
ment de la pensée qui imagine ou vit d'avance un événement »
— on peut ici traduire événement, soit par action (i.e. la procé
dure), soit par son résultat attendu (i.e. le but).
La représentation de ce « mouvement de la pensée » orienté
vers l'avenir a subi de nombreuses variations (Barreau, 1982,
p. 845-944, 1985) ; on peut attribuer à Prior (1967), qui propose
un modèle « ramifié, ouvrant des alternatives à partir du présent »,
la paternité des nombreuses tentatives de modélisations du temps
à venir en réseaux, et de leurs applications dans les sciences
humaines.
Les modèles de von Cranach (1982) et de McDermott (1982),
par exemple, illustrent deux importants courants actuels qui
semblent mettre en évidence une certaine incompatibilité entre
traitement temporel des activités et étude (plus organisation-
nelle, statique) centrée sur la représentation du but. Ces deux
modèles semblent opposer possibilité d'application (von Cranach)
de l'étude des comportements — limitée à leurs aspects structu
raux — et construction d'une métrique du temps (McDermott)
non encore exploitée dans des expérimentations qui impliquer
aient, non seulement des programmes informatiques, mais des
sujets humains.
En partie pour étudier des activités en temps réel, plusieurs
auteurs ont des réactions à la rigidité (nécessaire) des pr
ogrammes proposés par le modèle de système de traitement de
l'information ; ces réactions se manifestent sous des formes
variées (même si certaines aboutissent aussi à des programmes
validant les modèles qu'elles suscitent) : ainsi, introduisant la
notion de meta-planning, Wilensky (1981) propose un modèle
où les stratégies originales de recherche et de choix de buts
peuvent prendre place, dans des « situations complexes » (il
s'agit ici des situations que McDermott qualifie d'actions). Ce
souci de se d&#

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