Résolution de problème par analogie par des enfants de grande section de maternelle - article ; n°3 ; vol.97, pg 409-432
25 pages
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Résolution de problème par analogie par des enfants de grande section de maternelle - article ; n°3 ; vol.97, pg 409-432

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Description

L'année psychologique - Année 1997 - Volume 97 - Numéro 3 - Pages 409-432
Summary : Analogical problem-solving inpreschool children
The present research contends that the classical design used in the investigation of analogical problem-solving undermines young children's abilities. The base analog is usually introduced as a story and the probability of extraction of the relational structure is then very low. The first experiment reveals that when the source is introduced as a guided problem-solving activity, most 5- to 6-years-old children do show analogical transfer. Experiment 2 enables us to better understand the role of perceptual similarity between base and target by highlighting the critical role of the conditions of the source encoding (problem-solving vs enacted story vs read story) in the probability of analogical transfer.
Key words : analogy, children, problem solving, knowledge, representation.
Résumé
Cette étude défend le point de vue selon lequel le paradigme classique d'étude de la résolution de problème par analogie crée des conditions peu favorables à la mise en évidence des capacités des jeunes enfants. En effet, la source est généralement présentée sous forme d'une histoire racontée rendant peu probable l'extraction, par les sujets, de la structure relationnelle en jeu. Une première expérience montre qu'une résolution de problème guidée en phase «source» permet la résolution d'un problème cible chez la plupart des enfants de 5-6 ans même après un délai d'une semaine. Une deuxième expérience permet de mieux cerner le rôle de la similitude perceptive entre source et cible en mettant en évidence la part déterminante des conditions d'encodage de la situation source (résolution de problème vs histoire mimée vs histoire racontée) dans la probabilité de transfert analogique.
Mots-clés : analogie, enfant, résolution de problèmes, représentation des connaissances.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

D. Cayol
M. Bastien-Toniazzo
Agnès Blaye
Résolution de problème par analogie par des enfants de grande
section de maternelle
In: L'année psychologique. 1997 vol. 97, n°3. pp. 409-432.
Abstract
Summary : Analogical problem-solving inpreschool children
The present research contends that the classical design used in the investigation of analogical problem-solving undermines
young children's abilities. The base analog is usually introduced as a story and the probability of extraction of the relational
structure is then very low. The first experiment reveals that when the source is introduced as a guided activity,
most 5- to 6-years-old children do show analogical transfer. Experiment 2 enables us to better understand the role of perceptual
similarity between base and target by highlighting the critical role of the conditions of the source encoding (problem-solving vs
enacted story vs read story) in the probability of analogical transfer.
Key words : analogy, children, problem solving, knowledge, representation.
Résumé
Cette étude défend le point de vue selon lequel le paradigme classique d'étude de la résolution de problème par analogie crée
des conditions peu favorables à la mise en évidence des capacités des jeunes enfants. En effet, la source est généralement
présentée sous forme d'une histoire racontée rendant peu probable l'extraction, par les sujets, de la structure relationnelle en jeu.
Une première expérience montre qu'une résolution de problème guidée en phase «source» permet la résolution d'un problème
cible chez la plupart des enfants de 5-6 ans même après un délai d'une semaine. Une deuxième expérience permet de mieux
cerner le rôle de la similitude perceptive entre source et cible en mettant en évidence la part déterminante des conditions
d'encodage de la situation source (résolution de problème vs histoire mimée vs histoire racontée) dans la probabilité de transfert
analogique.
Mots-clés : analogie, enfant, résolution de problèmes, représentation des connaissances.
Citer ce document / Cite this document :
Cayol D., Bastien-Toniazzo M., Blaye Agnès. Résolution de problème par analogie par des enfants de grande section de
maternelle. In: L'année psychologique. 1997 vol. 97, n°3. pp. 409-432.
doi : 10.3406/psy.1997.28967
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1997_num_97_3_28967L'Année psychologique, 1997, 97, 409-432
Laboratoire «Psychologie du développement»
(EA DRED 850) 1 *
CREPCO URA 182 du CNRS2**
Université de Provence
RESOLUTION DE PROBLEME
PAR ANALOGIE PAR DES ENFANTS
DE GRANDE SECTION DE MATERNELLE
par Mireille BASTIEN-TONIAZZO*, Agnès BLAYE*,
David CAYOL3**
SUMMARY : Analogical problem- solving in preschool children
The present research contends that the classical design used in the
investigation of analogical problem- solving undermines young children's
abilities. The base analog is usually introduced as a story and the probability
of extraction of the relational structure is then very low. The first experiment
reveals that when the source is introduced as a guided problem- solving activity,
most 5- to 6-years-old children do show analogical transfer. Experiment 2
enables us to better understand the role of perceptual similarity between base
and target by highlighting the critical role of the conditions of the source
encoding ( problem- solving vs enacted story vs read story) in the probability of
analogical transfer.
Key words : analogy, children, problem solving, knowledge, repre
sentation.
1 . UFR de psychologie et sciences de l'éducation, 29, av. Robert-Schuman,
13621 Aix-en-Provence, Cedex 1.
2. 29, av. Robert-Schuman, 13621 Aix-en-Provence, Cedex 1.
3 . Nous remercions Evelyne Cauzinille-Marmèche, Sylvie Mühet et Sandra
Roques qui nous ont aidés dans le recueil des données de la seconde expériment
ation. M. Bastien-Toniazzo, A. Blaye et D. Cayol 410
INTRODUCTION
L'étude du raisonnement par analogie chez l'enfant cons
titue un des thèmes majeurs de la psychologie du développe
ment cognitif. En effet, bien plus que d'une modalité de raiso
nnement parmi d'autres, il s'agit sans doute d'un véritable
mécanisme constitutif du développement en ce qu'il permet au
sujet de construire et modifier ses connaissances d'une manière
flexible et adaptative (Halford, 1993). Nous nous centrerons ici
sur une analyse des conditions favorisant la résolution de pro
blèmes par analogie chez des enfants de 5 à 6 ans.
Historiquement, les travaux sur l'analogie se sont d'abord
centrés sur les analogies de proportions (a:b: :c:d) pour s'intéres
ser ensuite à la résolution de problèmes nouveaux (problèmes
cibles) par référence à des déjà résolus
sources). Selon la perspective piagétienne, la capacité à raison
ner par analogie est une compétence tardive qui ne se manifeste
clairement que lorsque l'enfant parvient au stade des opérations
formelles. En effet, dans une analogie à quatre termes, raisonner
par analogie consiste à établir deux types de relations, l'un qual
ifié d'ordre inférieur, entre les éléments du premier couple
R' (aRb), l'autre d'ordre supérieur, entre les deux couples ((aR6)
(cRd)). On retrouve la même distinction relationnelle dans les
analogies de problèmes (Blanc, 1994).
Qu'il s'agisse donc d'analogies à quatre termes ou d'analog
ies de problèmes, la résolution requiert la mise en relation de
systèmes de relations, opérations cognitives complexes que, dans
le cadre de la théorie piagétienne, l'enfant de niveau pré-opérat
oire ou opératoire n'est pas en mesure d'effectuer. En revanche,
il serait capable d'établir des relations d'ordre inférieur entre
indices de surface (Holyoak et Koh, 1987) ou d'établir des asso
ciations sémantiques ou pragmatiques ou concrètes (Gallagher
et Wright, 1979 ; Sternberg, 1977).
Plus récemment, des chercheurs ont mis l'accent sur des
formes précoces de raisonnement analogique (Goswami et
Brown, 1989) dont on trouve les racines chez le nourrisson
(Meltzoff, 1990 ; Deloache, 1989 ; Baillargeon et De Vos, 1991).
Dans cette perspective, les auteurs considèrent que les enfants
échouent non pas par incapacité à raisonner mais parce que les Résolution de problème par analogie 411
situations qu'on leur propose font référence à des connaissances
qu'ils ne possèdent pas : connaissances des objets ou des rela
tions fonctionnelles entre objets, comme l'ont montré, de façon
convaincante, Goswami et Brown (1989, 1990) et Gentner et
Ratterman (1991). Une limite importante apparaît cependant :
la plupart des situations proposées aux enfants sont des analog
ies à quatre termes qui, par construction, ne permettent de
mettre en évidence qu'une des phases du raisonnement analo
gique : la génération de la solution. Elle n'est toutefois pas la
seule. En effet, dans des situations moins restrictives, de type
analogies de problèmes, outre la phase de génération de la solu
tion que nous appellerons brièvement la phase d'appariement, il
convient de considérer une phase d'évocation. Bien que ces
phases ne soient pas strictement séquentielles (Ripoll, 1992), il
est clair que la phase d'évocation — consciente ou non — est
essentielle au déclenchement de l'ensemble du processus, même
si elle ne suffit pas.
Dans les situations d'analogie de problèmes sur lesquelles
nous allons nous centrer ici, différents facteurs se sont avérés
contribuer à une augmentation du taux de transfert. Ils sont
généralement considérés comme favorisant la construction d'une
représentation de la source «au bon niveau», c'est-à-dire au
niveau permettant l'appariement des deux systèmes de relations
entre source et cible en dépit de différences de surface entre les
deux situations. Evoquons brièvement quelques-uns de ces fac
teurs dont la littérature a montré qu'ils amélioraient les perfo
rmances en analogie de problèmes chez des enfants d'environ
6 ans. Brown, Kane et Long (1989) incitent explicitement les
sujets à extraire la structure relationnelle commune aux deux
situations. Brown, Kane et Echols (1986) obtiennent encore
davantage d'efficacité en procédant à un questionnement syst
ématique permettant de dégager la « structure de but » de l'his
toire source. Holyoak, Junn et Billman (1984) m

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