Rôle d un procédé de dramatisation sur la mémorisation d un récit - article ; n°2 ; vol.88, pg 197-214
19 pages
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Rôle d'un procédé de dramatisation sur la mémorisation d'un récit - article ; n°2 ; vol.88, pg 197-214

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Description

L'année psychologique - Année 1988 - Volume 88 - Numéro 2 - Pages 197-214
Summary : Role of a dramatization procedure on the memorization of a story.
The main purpose of this experiment was to study the influence of the affective load of words upon memorization of a news-story. In each of the three central paragraphe of a first version («neutral version»), the 6 weakest nouns and adjectives on the affective evaluation scale were employed. In each of the three central paragraph of a second version (« dramatized version ») the strongest words were employed.
50 Ss participated in this experiment. Free recall (immediate and delayed : 8 days) was used as a indication of output processes implied by the task. These results support the hypothesis that the emotional load of words influences the memorization of a text. This effect varies quantitatively and qualitatively according to sentence and text constituants (types of propositions and categories of words) and their position in the story.
Key words : text processing, affective load.
Résumé
Cette expérience a pour but d'étudier l'effet d'un procédé de dramatisation (l'utilisation de mots forts du point de vue de l'intensité affective) sur la mémorisation d'un récit journalistique.
Dans chacun des trois paragraphes centraux d'une première version dite « neutre », étaient employés 6 noms et 6 adjectifs qui avaient été jugés, parmi une liste de synonymes, les plus faibles sur une échelle d'évaluation de l'intensité affective. Dans les trois paragraphes centraux d'une seconde version dite « dramatisée », étaient employés les mots jugés les plus forts.
Les textes ont été lus à 50 sujets âgés de 16 à 18 ans et des épreuves de rappel immédiat et différé ont été demandées. L'analyse des protocoles indique un effet de l'intensité affective des mots sur la mémorisation du texte. Cet effet varie quantitativement et qualitativement selon les constituants du texte et de la phrase (types de propositions, catégories de mots) et leur place dans le récit.
Mots clés : récit, intensité affective, description d'action.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Denis Legros
Rôle d'un procédé de dramatisation sur la mémorisation d'un
récit
In: L'année psychologique. 1988 vol. 88, n°2. pp. 197-214.
Abstract
Summary : Role of a dramatization procedure on the memorization of a story.
The main purpose of this experiment was to study the influence of the affective load of words upon memorization of a news-story.
In each of the three central paragraphe of a first version («neutral version»), the 6 weakest nouns and adjectives on the affective
evaluation scale were employed. In each of the three central paragraph of a second version (« dramatized version ») the
strongest words were
50 Ss participated in this experiment. Free recall (immediate and delayed : 8 days) was used as a indication of output processes
implied by the task. These results support the hypothesis that the emotional load of words influences the memorization of a text.
This effect varies quantitatively and qualitatively according to sentence and text constituants (types of propositions and categories
of words) and their position in the story.
Key words : text processing, affective load.
Résumé
Cette expérience a pour but d'étudier l'effet d'un procédé de dramatisation (l'utilisation de mots forts du point de vue de l'intensité
affective) sur la mémorisation d'un récit journalistique.
Dans chacun des trois paragraphes centraux d'une première version dite « neutre », étaient employés 6 noms et 6 adjectifs qui
avaient été jugés, parmi une liste de synonymes, les plus faibles sur une échelle d'évaluation de l'intensité affective. Dans les
trois paragraphes centraux d'une seconde version dite « dramatisée », étaient employés les mots jugés les plus forts.
Les textes ont été lus à 50 sujets âgés de 16 à 18 ans et des épreuves de rappel immédiat et différé ont été demandées.
L'analyse des protocoles indique un effet de l'intensité affective des mots sur la mémorisation du texte. Cet effet varie
quantitativement et qualitativement selon les constituants du texte et de la phrase (types de propositions, catégories de mots) et
leur place dans le récit.
Mots clés : récit, intensité affective, description d'action.
Citer ce document / Cite this document :
Legros Denis. Rôle d'un procédé de dramatisation sur la mémorisation d'un récit. In: L'année psychologique. 1988 vol. 88, n°2.
pp. 197-214.
doi : 10.3406/psy.1988.29265
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1988_num_88_2_29265L'Année Psychologique, 1988, 88, 196-214
Université de Paris VIII
Equipe « Psychologie cognitive du traitement
de l'information symbolique »
Groupe « Texlima »x
RÔLE D'UN PROCÉDÉ DE DRAMATISATION
SUR LA MÉMORISATION D'UN RÉCIT2
par Denis Legros
SUMMARY : Role of a dramatization procedure on the memorization
of a story.
The main purpose of this experiment was to study the influence of the
affective load of words upon memorization of a news-story. In each of the
three central paragraphs of a first version («. neutral version r>), the 6 weakest
nouns and adjectives on the affective evaluation scale were employed. In
each of the three central paragraph of a second version (« dramatized
version ») the strongest words were employed.
50 Ss participated in this experiment. Free recall (immediate and
delayed : 8 days) was used as a indication of output processes implied
by the task. These results support the hypothesis that the emotional load
of words influences the memorization of a text. This effect varies quantit
atively and qualitatively according to sentence and text constituants (types
of propositions and categories of words) and their position in the story.
Key words : text processing, affective load.
Constater l'importance des procédés de dramatisation dans
la communication de masse est depuis longtemps une banalité.
Dès 1974, Baudrillard, par exemple, observait que « l'information
1. Groupement scientifique 040660 du cnrs, 2, rue de la Liberté,
93526 Saint-Denis Cedex 02.
2. Cet article relate une expérience réalisée dans le cadre d'une thèse
de 3e cycle préparée sous la direction de M. J.-F. Le Ny (Centre d'Etudes de
Psychologie cognitive, Centre scientifique d'Orsay, 91405 Orsay Cedex). 198 Denis Le gros
politique, historique, culturelle est reçue sous la même forme,
à la fois anodine et miraculeuse du fait divers et qu'elle est tout
entière (...) dramatisée sur le même mode spectaculaire » (Bau-
drillard, 1974, p. 306). Les procédés de dramatisation sont sup
posés provoquer un accroissement du pouvoir émotionnel des
textes susceptible d'exercer sur le lecteur une influence qu'il
revient au psychologue d'analyser.
Les nombreuses recherches réalisées depuis dix ans dans le
domaine de la compréhension et de la mémorisation de textes
offrent un cadre théorique susceptible de permettre une étude
du traitement du récit journalistique (pour une revue, voir
Baudet et Denhière 1988 ; Denhière 1982, 1984 ; Denhière et 1987 ; Fayol 1985). La plupart des auteurs admettent
que la compréhension et la mémorisation des informations conte
nues dans un texte résultent d'une interaction entre, d'une part,
les propriétés des textes, et d'autre part, les caractéristiques
des lecteurs.
La compréhension ne consiste pas en une simple projection
des structures textuelles dans l'esprit du lecteur, elle implique
de nombreuses activités qui vont de la saisie active de l'info
rmation perceptive, comme par exemple l'identification des petites
unités de la structure de surface du texte, à l'intégration sémant
ique des informations véhiculées par le texte aux connaissances
antérieures de l'individu. Cette intégration s'établit grâce à
l'activation des structures cognitives de l'individu qui guident
et contrôlent les opérations de traitement du texte. Ces structures
cognitives qualifiées ici de « représentations types » (Baudet et
Denhière, 1988 ; Le Ny, 1985) sont supposées être organisées
à différents niveaux dans la mémoire sémantique : les signifiés,
les propositions (prédicat, argument(s)), les schémas, c'est dire
l'assemblage de plusieurs propositions.
L'analyse des propriétés des textes varie selon les modèles
et les auteurs, elle comporte plusieurs niveaux tant pour la
forme de surface et la microstructure que pour les niveaux
plus globaux (macrostructures et superstructures, voir Denhière
et Baudet, 1987).
Le produit du traitement d'un texte n'est pas constitué un
iquement par la représentation linguistique des énoncés mais
aussi par la de ce qui est dit par ce texte et de
la situation qu'il évoque. Certains auteurs ont proposé une
théorie selon laquelle le contenu d'un texte est représenté en Dramatisation et mémoire 199
mémoire à l'aide de modèles mentaux (Johnson-Laird, 1983),
ou de modèles de situation organisés selon les représentations
des événements décrits et non selon leur expression textuelle
(Van Dijk, 1985, 1987 ; Van Dijk et Kintsch, 1983).
Les rares travaux récents consacrés à l'étude du traitement
du récit journalistique s'inscrivent dans le cadre général de la
théorie des schémas ; ils ont permis de montrer que des schémas
particuliers à cette classe de récits entraînent des activités de
traitement spécifiques (voir Van Dijk et Kintsch, 1983 ; Findahl
et Hoïjer, 1982 ; Thorndyke, 1979). D'autres recherches ont
montré que certaines catégories d'informations comme les intérêts
et les buts du lecteur jouent un rôle important dans la construc
tion de la représentation du contenu d'un texte (voir Wodak,
1987). Black et Bower (1980) ont souligné que les « biais du lec
teur », son style personnel de raisonnement déterminent la façon
dont il interprète un texte et ce qu'il en retient. Prenant l'exemple
d'un article de journal relatant de façon neutre une manifes
tation de Musulmans dans les rues de Téhéran, ces auteurs
postulent que les scénarios idéologiques activés diffèrent selon
que le lecteur est un révolutionnaire marxiste, un libre penseur
ou un capitaliste, magnat du pétrole (voir Denhière, 1984,
p. 278).
Selon Van Dijk (1982), la représentation cognitive parti
culi

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