La banlieue maraîchère de Lyon en 1941 - article ; n°4 ; vol.16, pg 277-287
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1940 - Volume 16 - Numéro 4 - Pages 277-287
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 61
Langue Français

Extrait

Jean Willemain
La banlieue maraîchère de Lyon en 1941
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 16 n°4, 1940. pp. 277-287.
Citer ce document / Cite this document :
Willemain Jean. La banlieue maraîchère de Lyon en 1941. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 16 n°4, 1940. pp. 277-287.
doi : 10.3406/geoca.1940.4504
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1940_num_16_4_4504■
LA BANLIEUE MARAÎCHÈRE
DE LYON EN 1 94 1
par Jean WILLEMAIN
\ux conséquences du blocus économique et de la division
de la France en deux zones, occupée et non occupée, s'ajou
tent diverses modifications, humaines, économiques, qui'
donnent à la vie de celte banlieue rurale un caractère parti
culier (1). Mais, indépendamment des conséquences directes de
la guerre sur. le plan humain (manque de main-d'œuvre,
afflux de consommateurs), l'influence de la situation génér
ale n'est pas sans avoir une action sur les conditions phy
siques mêmes de l'existence de la banlieue maraîchère de
Lyon (2).
(Г/ Cette noie suit, en la complétant pour 1941, l'élude ci-dessus rie
Mme Jkantet, la Banlieue maraîchère et le commerce des Légumes à
Lyon jusqu'en 1939.'
(2) II convient d'insister tout d'abord sur le manque de renseigne
ments précis. Partout où nous nous sommes adressé, beaucoup
d'amabilité nous a accueilli, mais les renseignements donnés ont été
de caractère très général. Les Syndicats Agricoles du Sud-Est, les Services
\sricoles du Rhone, la Coopérative Apricole du le Service ries
Subsistances à l'Hôtel de Ville, l'Fnion des Producteurs et des Consom-
maleurs, le Président du Syndicat des Maraîchers, le Secrétaire de
Г Vs^ociation des Jardins Ouvriers, n'ont pu nous donner aucun ton
na se, aucune quantité exacte, aucun barème de prix. Nous devrons
donc nous borner, dans cette brève étude, à des considérations pféné-
r;ilos et à des conclusions d'ensemble, que permettent quelques enquêt
es personnelles. Со manque de renseignements, joint à la carence
totale des statistiques pour les années rie диегге et 1 année immédiate
ment precedente (1939Ï nous a interdit de citer aucun chiffre. -78 JEAN WILLEMALN
La guerre a fait revivre la situation qui existait au début
du M.ť siècle, en ce qui concerne l'existence d'une banlieue
maraîchère autour de Lyon, à cette différence près que le
ravitaillement, par chemin de fer peut être partiellement assuré.
Elle oblige la ville à vivre de produits immédiatement voi
sins, exclut par la pénurie des transports une grande, partii*
des primeurs produits dans des régions lointaines, supprime
l'appoint des déparlements voisins non spécialisés. Du fait
d'une législation économique toute nouvelle, la guerre a
obligé en quelque sorte les environs immédiats de la ville
à satisfaire les besoins en légumes frais du centre de consom
mation qu'elle constitue.
Л considérer d'un peu loin la situation, il semblerait logi
que de croire que la guerre, en obligeant à l'autonomie éc
onomique, a favorisé la richesse de la banlieue maraîchère,
en supprimant la concurrence et en augmentant l'importance
du centre consommateur. Or, il n'en est rien, car les circons
tances actuelles ont des répercussions jusque sur les condi
tions de culture. Dans cette région physiquement assez peu
favorale aux cultures légumières, où le sol propice aux cultures
riches était, en grande partie, un sol artificiel, le maraîcher
lyonnais s'est vu privé, brusquement, de la plupart des en
trais nécessaires à son exploitation. La séparation d'avec les
grandes régions productrices d'engrais, Nord et Est de la
France ; la pénurie des transports, le blocus interdisant ou
prenant l'arrivée en France des phosphates nord-africains, ont
mis le maraîcher en face de graves problèmes. « Où l'on
recevait des trains entiers d'engrais chimiques, on en reçoit
cent kilos », et ces maigres fournitures sont grevées d'une
indiscutable augmentation de prix.
Faute d'engrais chimiques, il est naturel que les maraîchers
lyonnais se soient, comme autrefois, tournés vers les engrais
organiques, depuis toujours considérés comme indispensables,
et dont ils tendaient à se détourner pour des raisons d'hy
giène ou de commodité. La ville de Lyon, en période de
guerre, fournit la même quantité de gadoues et d'engrais
humain qu'en temps de paix. Mais la pénurie de carburant BANLIEUE MARAÎCHÈRE 1941 279
et par suite l'insuffisance des transports ne permet qu'aux
maraîchers de la banlieue tout à fait immédiate la livraison
des entrais organiques urbains ; les maraîchers éloignés de
plus d'une quinzaine de kilomètres ne peuvent s'en procurer.
Et, faute d'essence, les citernes de l'U. M. D. P. vident,
comme jadis, le surplus intransportable au loin, dans le Rhone,
en aval de la ville.
Les corrections apportées jusqu'alors aux sols avaient pour
hase indispensable l'emploi du fumier de ferme. Si l'on sonjze
(pie nombre de chevaux ont été réquisitionnés, que nombre
de propriétaires se refusent à mettre en vente le seul entrais
qui leur reste et préfèrent le garder pour leur propriété seule,
on s'aperçoit qu'ici aussi, la puerre, si elle ne crée pas des
difficultés aussi grandes qu'en ce qui concerne les autres
entrais, modifie la situation antérieure. En tous cas, une
augmentation sensible du prix du fumier de ferme s'est pro
duite, ei dans l'immédiate banlieue lyonnaise, ce prix atteint
15 francs les cent kilos. Jusqu'à 1941, aucune restriction
n'a été apportée à la consommation de l'électricité nécessaire
à l'arrosage, aussi bien qu'au lavage des légumes. Mais le
maraîcher, à peu près privé d'engrais, éprouve par ailleurs
des difficultés, moins grandes toutefois, à se procurer des
semences ; les marchands "ramiers de Lyon ne peuvent suf
fire à toutes les demandes, et l'apport des prairies des maisons
de la région parisienne et du val de Loire est momentanément
suspendu.
Sur l'extension de la banlieue maraîchère lyonnaise, la
guerre a eu une influence. D'abord, à l'intérieur même de
la ville, les jardins ouvriers se sont étendus dans des pro
portions considérables. Le moindre terrain vapuc, la moindre
parcelle a été retournée et ensemencée, et de nombreuses
terres nouvelles, quelles que soient les qualités ou les défauts
qu'elles présentent, ont été gapnées à la culture des légumes.
Nombre de jardins d'agrément ont vu de même les cultures 2S0 JEAN WILLEMAIX
florales céder le pas aux cultures Iégumières ; non seulement
chez les particuliers, mais aussi en partie chez les product
eurs spécialisés, soucieux de leur alimentation personnelle.
Au reste, nombre des terrains remis en culture sont d'an
ciens jardins, dépecés par les lotissements, dans la zone de
croissance récente de la ville. Mais quoi qu'il en soit, l'i
nsuffisance du ravitaillement l'hiver dernier a souligné com
bien peu, dans l'alimentation générale, fournissait la. ban
lieue lyonnaise.
Mais la guerre influe sur la délimitation même de la ban
lieue maraîchère. La suppression de nombreux services de
transports on commun par route, le manque de carburant
qui condamne bien des camionnettes de maraîchers et de
cultivateurs à l'immobilité, amène une régression de la
grande banlieue. Le cultivateur pour qui la culture des l
égumes en plein champ n'était qu'un complément, a tendance
à s'intéresser davantage, cette année, aux cultures vivrières
de première importance, blé et pommes de terre, aux dépens
de cultures plus délicates, et pour le moment à peine plus
rémunératrices que les autres. Et môme chez les maraîchers
spécialistes, on constate, surtout dans les régions plus parti-
cuilèrement consacrées à un légume traditionnel, que chaque
propriétaire travaille à son ravitaillement personnel, en même
temps qu'au ravitaillement du marché, sinon à ses dépens.
Colle tendance est surtout nette dans les régions de culture
mara&#

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