Un nouveau modèle pour le développement professionnel des enseignants - article ; n°1 ; vol.75, pg 5-15
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1986 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 5-15
A new model for professionnal development of teachers. - The author tries to achieve a model, more functional and empirically consistant than the conventional model of continuous training by using the framework of D & U (dissemination and use of knowledge) presently applied, spontaneously but in bad conditions, by teachers.
Le thème du développement professionnel des enseignants est devenu en quelque sorte un serpent de mer, ce qui du moins témoigne de son actualité. Dans cet article, l'on cherche à élaborer un modèle plus fonctionnel et plus empiriquement plausible que le modèle conventionnel de formation continue, en appliquant le cadre de référence de « D & U » (dissémination et utilisation des connaissances). En grande partie, ce nouveau modèle n'est qu'une formalisation, sous forme notamment de réseau, des pratiques spontanées utilisées à l'heure actuelle, mais dans de mauvaises conditions, par les enseignants.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Huberman
Un nouveau modèle pour le développement professionnel des
enseignants
In: Revue française de pédagogie. Volume 75, 1986. pp. 5-15.
Abstract
A new model for professionnal development of teachers. - The author tries to achieve a model, more functional and empirically
consistant than the conventional model of continuous training by using the framework of D & U (dissemination and use of
knowledge) presently applied, spontaneously but in bad conditions, by teachers.
Résumé
Le thème du développement professionnel des enseignants est devenu en quelque sorte un serpent de mer, ce qui du moins
témoigne de son actualité. Dans cet article, l'on cherche à élaborer un modèle plus fonctionnel et plus empiriquement plausible
que le modèle conventionnel de formation continue, en appliquant le cadre de référence de « D & U » (dissémination et utilisation
des connaissances). En grande partie, ce nouveau modèle n'est qu'une formalisation, sous forme notamment de réseau, des
pratiques spontanées utilisées à l'heure actuelle, mais dans de mauvaises conditions, par les enseignants.
Citer ce document / Cite this document :
Huberman Michel. Un nouveau modèle pour le développement professionnel des enseignants. In: Revue française de
pédagogie. Volume 75, 1986. pp. 5-15.
doi : 10.3406/rfp.1986.1505
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1986_num_75_1_1505FRANÇAISE DE PÉDAGOGIE N° 75 avnl-mai-juin 1986, 5-15 REVUE
fonctions, celle de « professionnel » et celle de « fonction
naire », peut se définir selon une échelle continue par
rapport aux critères suivants : niveau de formation initial
(années, diplômes), statuts de connaissances sur les
quelles la formation est établie (« scientifique » ou « peu
UN NOUVEAU MODELE scientifique »), degré de contrôle par autrui des conditions
de travail (davantage d'autonomie = d'avantage de « pro- POUR LE DÉVELOPPEMENT
fessionnahsation ») et responsabilité des conséquences de PROFESSIONNEL ses propres interventions. Un médecin ou avocat, par
DES ENSEIGNANTS exemple, serait caractérisé par une formation longue, au
niveau universitaire ; par un domaine de travail considéré
« scientifiquement cerné », par une supervision très indi
recte de la part d'autrui, par une responsabilité élevée
quant aux conséquences de ses actes, etc.
Pour un enseignant, on voit tout de suite que les
choses ne sont pas claires, et qu'il y a des différences
entre l'enseignement primaire, secondaire et universitaire
par rapport à tous ces critères. Par exemple, une ensei
par M. HUBERMAN gnant primaire est « inspecté », un enseignant secondaire
est « dirigé » mais non directement, et un ensei
gnant universitaire n'est inspecté que très indirectement
par son corps de métier. Toutefois, le mouvement actuel
dans l'enseignement est indéniablement vers davantage
de professionnalisation partout.
Très schématiquement, ce mouvement se traduit par
une formation initiale plus longue, plus « clinique », et
fournie par des personnes plus proches de la commun
auté scientifique. C'est un mouvement lent, inégal, conf
us, mais sa direction et ses contours sont clairs (cf.
Le thème du développement professionnel des ensei Huberman, 1978). De même, les plages d'autonomie sur
gnants est devenu en quelque sorte un serpent de mer, le lieu de travail tendent à s'élargir, bien que très pro
ce qui du moins témoigne de son actualité. Dans cet gressivement. En simplifiant à nouveau, l'on pourrait dire
article, l'on cherche à élaborer un modèle plus fonctionnel que la préparation professionnelle et les conditions de
et plus empiriquement plausible que le modèle convent travail des enseignants primaires s'approchent davantage
ionnel de formation continue, en appliquant le cadre de de celles d'un ingénieur ou d'un architecte qu'il y a 3-4
référence de « D & U » (dissémination et utilisation des décennies.
connaissances). En grande partie, ce nouveau modèle
La question que je propose de traiter ici est celle du n'est qu'une formalisation, sous forme notamment de
maintien du « professionnalisme » dans l'enseignement réseau, des pratiques spontanées utilisées à l'heure
ou, le cas échéant, de l'augmentation du professionnaactuelle, mais dans de mauvaises conditions, par les en
lisme chez ceux dont la formation et statut antérieurs seignants.
sont considérés comme « semi-professionnels ». Je pars
de l'hypothèse qu'un tel objectif est souhaitable et qu'il
est atteignable. Je soutiens également la prémisse qu'en
INTRODUCTION grande partie, c'est le praticien lui-même qui détermine la
direction et les matières d'une telle professionnalisation,
Plusieurs analystes organisationnels ont caractérisé comme le ferait, à nouveau, un ingénieur ou un dentiste.
Ce n'est pas — comprenez-moi bien — une prémisse l'enseignant primaire et secondaire de « semi-professionn
el », c'est-à-dire, de quelqu'un à mi-chemin entre le normative ou idéologique, mais plutôt une prémisse empir
ique. C'est-à-dire, si la formation initiale se profes- statut de fonctionnaire public et celui de profession libé
rale. De telles distinctions, en définitive, ne sont pas sionnalise, si l'autonomie du travail s'aggrandit (moins
triviales ; elles sont l'étoffe de revendications, de posi d'inspection directe, moins de plans d'étude fortement
codifiés et détaillés, davantage de différenciation de trations hiérarchiques, de détermination des plages d'auto
nomie d'un personnel étatique. Ce qui sépare ces deux itements au sein de la classe), nous nous acheminons fatalement vers un système de prestations de formation Un des avantages de cette perspective est justement
continue au choix, et dont le caractère prescnptif est celui de se poser surtout les questions pratiques, mais de
réduit. Il se peut bien que l'administration scolaire reste le faire de façon conceptuellement cohérente. Les cadres
maître du choix global de ces prestations et qu'elle conceptuels, eux, proviennent de plusieurs sources : de la
puisse en infléchir la forme, la durée et la certification, théorie de la communication, de la sociologie de la con
mais elle ne pourra pas résister à la tendance décentrali naissance, des théories de l'influence interpersonnelles et
satrice et individualiste. du changement d'attitude, de la psychologie cognitive,
etc. Il n'est pas mon intention de les développer ici, mais
simplement de les énumérer et de noter qu'ils ont été Comment se professionnalise-t-on ? Voilà une quest
relativement bien intégrés dans les recherches éducation- ion complexe à laquelle je me permettrai de répondre de
nelles récentes. Le texte de base dans ce domaine est façon simple. Pour la maîtrise des aspects constitutifs de
celui de Havelock, 1969 (pour une version abrégée, en l'acte d'enseigner, y compris la maîtrise de la discipline
français, v. Huberman, 1973) ; le périodique associé à ces elle-même, on se tourne vers des sources externes
travaux s'appelle Knowledge (Connaissance). d'information et d'aide technique. Plus « valides » ou « fi
ables » sont ces sources, au sens scientifique du terme, Jusqu'à présent la perspective « D & U » a été utilisée plus « professionnelles » sont les démarches entreprises.
dans les recherches éducationnelles surtout pour étudier Cela ne veut pas dire que les sources pédagogiques la genèse, le transfert, la généralisation et l'impact des universitaires sont forcément plus « professionnelles » que « innovations » scolaires. En définitive, les « innovations » celles émanant de la classe voisine — très souvent c'est ne sont fondamentalement que les « paquets » de conle contraire — mais que les critères peuvent être fixés et
naissances, transformées en savoirs-faire, que l'on vérifiés selon les procédés scientifiques classiques. cherche à faire acheminer d'une source donnée à une
population d'utilisateurs virtuels. Les questions pratiques
Jusqu'ici, l'on a eu tendance à associer « profes sont évidentes : comment le faire rapidement ? Comment
sionnalisme » à « formation continue ». Pour mieux maîtri toucher une grande population d'utilisate

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