Une chanteuse des rues
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Une chanteuse des rues

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extrait : Elle pouvait avoir quinze ans 

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Nombre de lectures 12
EAN13 9782824711935
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
U N E CHAN T EUSE DES
RU ES
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
U N E CHAN T EUSE DES
RU ES
1857
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1193-5
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
« Je me tr ouvais av e c deux de mes amis, commença P hilipp e , à la fête
de Vincennes. . . »
P hilipp e , p eut-êtr e imp orte-t-il ici de connaîtr e celui qui p arle , était
un étudiant en mé de cine de tr oisième anné e , ce qui indique à p eu près son
âg e . Il se pr omenait dans les envir ons, p ar un temps magnifique , av e c un
de ses amis, le quel s’app elait Je an, p eut-êtr e , et e x er çait app ar emment le
métier de conteur . P hilipp e prétendait av oir vingt sujets de r omans dans
la tête , et Je an était tout or eilles. P hilipp e disait donc  :
« Je me tr ouvais av e c deux de mes amis à la fête de Vincennes. C’était
l’anné e der nièr e , pré cisément à p ar eille ép o que . Nous étions entrés dans
vingt endr oits sans obtenir qu’ on nous ser vît à mang er , tant l’affluence
des consommateur s était grande . En r e vanche , nous nous étions
désaltérés plus que de raison. T out mauvais qu’il fût, le vin m’inspirait de la
g aieté , de l’audace et cee br utale conviction qu’il me suffisait d’adr
esser la p ar ole à une femme p our en fair e sur-le-champ une victime . A ussi
1Une chanteuse des r ues Chapitr e I
r eg ardais-je les jeunes filles av e c lesquelles nous nous cr oisions d’un air
p assablement insolent. J’avais failli plusieur s fois déjà me pr endr e de
quer elle av e c des maraîcher s du p ay s, que mes air s de don Juan taquinaient
et ir ritaient au plus haut p oint.
« D ans ces disp ositions, je r encontrai, susp endue amour eusement au
bras d’un ouv rier endimanché , une jeune femme que j’avais jadis connue ,
je v ous dirai tout à l’heur e en quelles cir constances. Ma fatuité ne sut p as
se tair e à la v ue de cee femme qui ne p ouvait cep endant me rapp eler
que de doux et honnêtes souv enir s. Je me comp ortai vis-à-vis d’ elle en
conquérant mal-appris, et la traitai av e c une familiarité hautaine qui ne
me se yait nullement. «  Tiens, te v oilà , ma p etite Louise  ! » m’é criai-je sans
fair e aention à l’homme dont elle tenait le bras. « ’ est-ce que tu
deviens  ? Où demeur es-tu  ? Es-tu toujour s à Paris  ? » Je pris la r oug eur qui
lui monta au visag e p our l’ effet de l’impr ession pr ofonde que je faisais
sur elle . «  Oui, » balbutia-t-elle d’un air interdit. « Je v ous présente mon
mari, monsieur P hilipp e . » Je me cr us dé cidément un p er sonnag e . « Ah  !
ah  ! » fis-je en toisant dé daigneusement l’ ouv rier . «  C’ est v rai, je ne me
souv enais plus. . . V ous av ez là , mon brav e , » continuai-je en m’adr essant
au mari, dont les y eux sortaient de la tête à for ce de colèr e , « une bien
g entille p etite femme . » Puis, me tour nant v er s Louise  : « Es-tu heur euse ,
au moins  ? » lui demandai-je d’un ton pr ote cteur . «  Oh  ! oui, » répliqua
la p auv r e enfant en se ser rant contr e son mari av e c tendr esse . « Allons,
tant mieux, tant mieux, » dis-je toujour s du même ton. « A u sur plus, »
ajoutai-je , « si jamais tu avais b esoin de moi, tu connais mon adr esse . . . »
Et, lui faisant un p etit signe de la main, je m’éloignai tout fier de mon
imp ortance . En manièr es et en p ar oles, j’avais été d’une telle indiscrétion,
que mes deux amis ne doutèr ent p as un moment que cee jeune femme
n’ eût été ma maîtr esse , et, bien que cela ne fût p as, j’ eus la lâcheté de le
leur laisser cr oir e . Je dor mis p aisiblement sur l’une et l’autr e or eille , sans
même soup çonner que j’avais ter ni ma jour né e p ar une faute énor me ,
comme je de vais l’appr endr e bien des mois après, d’une façon v raiment
sur pr enante . . .
«  V ous sav ez que mon pèr e , avant de v enir ici, était mar chand de vin
en gr os à A ux er r e . Nous habitions hor s de la ville , dans un faub our g. La
mèr e de cee Louise , qu’ on app elait communément mère Leclère ,
demeu2Une chanteuse des r ues Chapitr e I
rait dans le v oisinag e . Elle v enait jour nellement à la maison, où une seule
b onne ne suffisait p as toujour s à la b esogne . Son souv enir me réjouit
encor e , tant elle était pr opr e , av enante , jo y euse  ; il n’ est p as p ossible que
j’ oublie jamais sa coe bleue , rayé e de noir , son cor sag e r oug e , dont les
manches courtes laissaient à nu de r obustes bras, hâlés p ar le soleil, son
fichu blanc à fleur s en quinconce , son p etit b onnet blanc de p ay sanne , sous
le quel s’ép anouissait son honnête face r oug e aude . Elle était notamment
char g é e de v eiller sur moi et de me mener à la pr omenade . Louise avait
mon âg e  ; ne quiant jamais sa mèr e , elle était natur ellement la comp agne
insép arable de tous mes amusements. Nous ne nous quiions guèr e que
p our dor mir . Je ne suis p as r omanesque , il s’ en faut de b e aucoup , et la ré
alité a eu p eu à fair e p our étouffer le grain de p o ésie qui a pu s’ég ar er dans
mon cer v e au. Cep endant, je ne puis p as v ous dir e combien pr ofondément
cee ép o que de ma vie est gravé e en moi, et av e c quel b onheur je m’ en
rapp elle chaque incident. Je p our rais v ous dé crir e jusqu’au plus p etit des
sentier s où nous av ons cour u, et compter le nombr e des arbr es à l’ ombr e
desquels nous nous sommes r ep osés. Je v ois d’ici l’ endr oit fav ori de nos
ré cré ations, un chemin à or nièr es pr ofondes, qu’ on app elait la rue Verte ,
à cause d’un p eu de g azon ép ar gné p ar le pie d des che vaux et les r oues
des v oitur es. Elle était b ordé e de fossés, où co assaient des gr enouilles et
d’ e xubérantes haies d’églantier s, de pr unellier s et de mûrier s, sauvag es
où les oise aux, au

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