L industrie du vêtement dans le Berry - article ; n°376 ; vol.69, pg 584-593
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'industrie du vêtement dans le Berry - article ; n°376 ; vol.69, pg 584-593

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1960 - Volume 69 - Numéro 376 - Pages 584-593
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 49
Langue Français

Extrait

Mme Annick Douguedroit
L'industrie du vêtement dans le Berry
In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°376. pp. 584-593.
Citer ce document / Cite this document :
Douguedroit Annick. L'industrie du vêtement dans le Berry. In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°376. pp. 584-593.
doi : 10.3406/geo.1960.14772
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1960_num_69_376_14772584
L'INDUSTRIE DU VÊTEMENT DANS LE BERRY
Survivance d'industrie rurale ou anticipation
sur la décentralisation industrielle ?
L'industrie du vêtement emploie dans le Berry 10 000 ouvrières : 8 000 tra
vaillent dans des ateliers, 2 000 environ à domicile. 70 p. 100 du personnel
est employé dans le département de l'Indre.
Cette industrie procède d'initiatives de décentralisation industrielle,
conçues avant même que le mot ne fut à l'ordre du jour. Née loin des lieux
de production des matières premières et des zones de consommation, elle a
été créée grâce à l'apport de capitaux étrangers à la région, le plus souvent
parisiens, qui, afin de tirer parti des salaires locaux inférieurs à ceux de
la région parisienne y ont implanté des ateliers dépendant d'entreprises
dirigées de la capitale. Des Berrichons ont ensuite monté quelques entreprises
sans jamais parvenir à occuper une place prépondérante.
Dans les départements de l'Indre et du Cher l'industrie du vêtement est
surtout représentée par la chemiserie-lingerie, bien que fréquemment les
entreprises soient polyvalentes et fabriquent simultanément vêtements de
dessous et de dessus en moindre quantité. La chemiserie représente l'activité
principale de toute la région, à l'exception d'un périmètre compris entre
Vatan, Châteauneuf-sur-Cher et Bourges où la lingerie féminine domine.
Par tous ses aspects et par les problèmes qui se posent à son égard cette
industrie fournit un bon exemple d'industrie de région rurale.
La structure des entreprises :
une juxtaposition de formes artisanales et industrielles
1. — Les établissements se répartissent en ordre dispersé (fig. 1). La
moitié d'entre eux sont de petits établissements employant moins de 10 sala
riés — ne retenant parfois que le seul chef d'établissement.
Ces petits sont localisés aussi bien dans les bourgs ruraux
et les simples villages que dans les villes où ils vivent à l'ombre des firmes
plus importantes. Ils sont en fait très difficiles à recenser à cause de leur
éparpillement et de leur faible importance. En ajoutant, aux précédents, les
ateliers qui occupent entre 11 et 50 personnes, on totalise les trois quarts
des établissements locaux. La plupart des unités de fabrication sont donc
de faible taille, et une seule, en décembre 1958, occupait plus d'un demi-
millier de personnes. Les plus importantes sont localisées dans des communes
à grande disponibilité de main-d'œuvre féminine (zones de forte densité de
population ou d'accumulation de prolétariat rural ou urbain : les agglomérat
ions urbaines, Châteauroux, Saint-Amand-Montrond, Argenton-sur-Creuse,
les petites villes ouvrières, Villedieu-sur-Indre par exemple (fig. 2).
Cet éparpillement dans la quasi-totalité des communes de l'Indre et du
Cher, à l'exception de la partie orientale de ce second département procède ■
586 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
de facteurs historiques. L'actuelle industrie du vêtement a pour origine des
implantations parfois séculaires : dès la Seconde République on peut signaler
avec certitude l'existence d'une production de vêtements destinés à des
magasins parisiens. Ces établissements ont subsisté depuis dans leurs lieux
de production initiaux. Les nouvelles créations ont rencontré de sérieuses
difficultés de recrutement de main-d'œuvre. En effet l'industrie du vêtement
a été impuissante à empêcher l'émigration. Le travail à domicile a été le
premier à décliner. Et alors que les besoins des ateliers augmentaient, l'offre
de main-d'œuvre dans un contexte démographique vieillissant n'a plus
répondu à la demande des industriels.
nombre CHER 1NDRE établissements ,+ .. + Par la suite, les foyers les plus impord'ouvriers ouvriers 2000 tants se sont développés dans les agglo
mérations urbaines. Or, en dépit de
leur accroissement, celles-ci ne peuvent
pas fournir les ouvrières ; il faut les 1500 •d ent e prises faire venir des campagnes environ
nantes au détriment du recrutement 60
des établissements des centres ruraux.
1000 Les femmes d'artisans ou d'ouvriers et
les filles de petits propriétaires ou
d'exploitants viennent ici travailler en 30
500 atelier pour rapporter un salaire d'ap
point nécessaire dans les familles. Plus
l'établissement est important, plus son
aire de recrutement s'étend spatiale
6-ÎO +1-50 5Í-100 Wf-500 plu» île 500 ment. Pour un demi-millier de pertranches de sa-larie's
sonnes, celle-ci couvre la moitié d'un
Fig. 2. — Répartition des établissements département, avec une densité décroispar tranches de salariés.
sante à partir du lieu de travail vers la Départements de l'Indre et du Cher
périphérie et a la forme caractéristique (décembre 1958).
d'une étoile dont les branches corre
spondent aux grands axes de la circulation routière. Les moyens de déplace
ment sont variés : transports en commun, ou organisés par l'entreprise
(Boussac), ou individuels (vélomoteurs en général).
Pendant les périodes d'activité normale, les entreprises ont connu des
difficultés de recrutement depuis la guerre. Cette situation devrait se modif
ier avec l'arrivée à l'âge de 14 ans des premières classes plus nombreuses.
Pour le seul département de l'Indre il faudrait créer en 1965 plus de 5 000 emp
lois nouveaux pour absorber les excédents de main-d'œuvre. La pénurie
d'ouvrières devrait donc cesser d'être inquiétante pour ces industries.
2. — A la dispersion des ateliers correspond, dans la plupart des cas,
une multiplication des entreprises qui n'exclut nullement une concentration
très poussée au profit de quelques-unes d'entre elles (fig. 3).
Les neuf dixièmes des ne sont représentées dans la région que
par un seul atelier1 ; une dizaine d'entreprises en possèdent plusieurs, et ■
L'INDUSTRIE DU VÊTEMENT DANS LE BERRY 587
trois, en décembre 1958, employaient près d'un tiers des salariés de la branche
« confection » dans la région. L'une a ses principaux ateliers à Issoudun ;
les deux autres, les plus importantes, dépendent du groupe Boussac. Il
s'agit d'un agrégat d'ateliers d'origines diverses, achetés ou créés spécial
ement par la direction, d'âges variables (maisons bourgeoises transformées ou
bâtiments récents), d'effectifs variables, allant d'une cinquantaine d'ou
vrières à plus de 500. Au totalune douzaine d'établissements dispersés dans
l'Indre et le Cher ne représentent qu'une fraction du secteur de fabrication
des vêtements de Boussac ; le reste se trouve principalement dans l'Est et
dans la région lyonnaise.
nombre CHER INDRE Cette prépondérance en nombre des ti-epriî d'ouvriers /riers petites entreprises se marque dans 2000.
l'étude des structures. Caractéristiques
en sont les formes juridiques. En
laissant de côté les artisans inscrits 1500
nombre au registre des métiers, les «personnes d'entreprises physiques » représentent les deux tiers
des entreprises. Les autres sont des
1000 50 sociétés, pour la plupart S.A.R.L., que
40 dirige en fait un propriétaire-exploi
tant ; c'est un héritage de famille qui 30
500 passe du père au fils ou au gendre,
20 qu'il s'agisse de petites ou de moyennes
10 entreprises. Neuf seulement sont S.A. ;
ce sont les plus importantes, avec
0-5 6-10 11-50 51-100 101-500 plu.de 50O des capitaux en général supérieurs à tranches de salariés
100 millions de francs. Fig. 3. — Répartition des entreprises
La part des capitaux régionaux par tranches de salariés.
semble se limiter à des affaires de portée Départements de l'Indre et du Cher
restreinte ; à l'heure actuelle ces dis (décem

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents