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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 28 janvier 2013 |
Nombre de lectures | 5 |
EAN13 | 9782764418017 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Sommaire
De la même auteure Page de titre Page de Copyright Dedicace Présentation Acte un
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12
Acte deux
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12
Acte trois
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12
Acte quatre
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12
Conversation entre Louise Dupré et Brigitte Haentjens
Le 22 août 2005
Tout comme elle
De la même auteure
1. Poésie
La peau familière , Montréal, Éditions du remue-ménage, 1983. Prix Alfred-DesRochers.
Où , Montréal, Éditions de La Nouvelle Barre du Jour, 1984.
Chambres , Montréal, Éditions du remue-ménage, 1986.
«Quand on a une langue, on peut aller à Rome » (en collaboration avec Normand de Bellefeuille), Montréal, Éditions de La Nouvelle Barre du Jour, 1986.
Bonheur , Montréal, Éditions du remue-ménage, 1988.
Noir déjà , Montréal, Éditions du Noroît, 1993. Grand Prix du Festival international de poésie de Trois-Rivières.
Tout près , Montréal, Le Noroît, 1998.
Les mots secrets , Montréal, La Courte Échelle, 2002.
Une écharde sous ton ongle , Montréal, Éditions du Noroît, 2004.
2. Essais
La théorie, un dimanche (en collaboration avec Louky Bersianik, Nicole Brossard, Louise Cotnoir, Gail Scott et France Théoret), Montréal, Éditions du remue-ménage, l988.
Stratégies du vertige, Trois poètes: Nicole Brossard, Madeleine Gagnon, France Théoret , Montréal, Éditions du remue-ménage, 1989.
Sexuation, espace, écriture: La littérature québécoise en transformation , sous la direction de Louise Dupré, Jaap Lintvelt et Janet M. Paterson, Québec, Nota bene, 2002.
Simone Routier, Comment vient l’amour, et autres poèmes , Présentation et choix de poèmes par Louise Dupré, Montréal, Les Herbes rouges, 2005.
3. Livres d’artiste
Renoncement , suite poétique acccompagnée de six peintures originales de Jean-Luc Herman, calligraphiée et signée, Paris, Éditions Jean-Luc Herman, 1995.
Parfois les astres (en collaboration avec Denise Desautels, dans une conception de Jacques Fournier), Montréal, Éditions Roselin, 2000.
Le noir, la lumière , suite poétique avec des aquarelles originales signées Chan Ky-Yut, créations uniques pour chaque exemplaire. Créé en trois exemplaires. Aux dépens de l’artiste, Ottawa, 2002.
4. Romans
La memoria , Montréal, Éditions XYZ, 1996. Prix de la société des écrivains canadiens. Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec.
La Voie lactée , Montréal, XYZ, 2001.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Dupré, Louise
Tout comme elle
(Mains Libres)
9782764418017
ISBN 978-2-7644-1441-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1801-7 (EPUB)
I. Titre. II. Collection . PS8557.U66T68 2006
C843’.54
C2005-942072-3
PS9557.U66T68 2006
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
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Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone: (514) 499-3000, télécopieur: (514) 499-3010
Dépôt légal: 1 er trimestre 2006 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Mise en pages: Andréa Joseph [PageXpress] Révision linguistique: Danièle Marcoux Réimpression : février 2006
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
©2006 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
À Brigitte Haentjens, qui a suscité ce texte.
Pour la complicité, le partage et l’amitié.
Présentation
Des filles.
Des mères.
Des filles qui sont des mères et des mères qui sont des filles.
Des mères qui portent leurs filles et des filles qui portent leur mère.
Peut-être les mêmes, d’un acte à l’autre.
Ou d’autres, mais qui appartiennent à une même généalogie : la généalogie infinie des filles et des mères.
Acte un
Tableau 1
Elle est là, assise à table, près de la fenêtre. Elle boit son thé, le regard perdu dans le ciel assombri, elle reprendra du thé, et encore du thé, jusqu’à ce que la théière soit vide comme un ventre vide. Elle ne dit rien, ne demande rien, n’exige rien. Elle rêve, le regard perdu dans le ciel qui tombe peu à peu. On ne sait pas dans quel repli de sa tête elle se tapit pour que plus rien n’existe, ni la saleté de la nappe, ni mon père, assis devant elle, qui roule ses cigarettes en silence, ni nous, ses filles. Le soir, quand le ciel tombe derrière la fenêtre, elle ne nous appartient plus.
Tableau 2
Elle est là, devant moi, tassée sur elle-même, grise, grise comme une grisaille de novembre, une grisaille dont elle ne sort plus sauf parfois quand elle s’anime, raconte des scènes de sa vie d’autrefois, comme le faisait ma grand-mère, il n’y a pas si longtemps. Je hoche la tête, je dis oui, j’écoute sans écouter sa vie toute petite, toujours la même, les mêmes histoires, dans les mêmes mots. Mais je hoche la tête, je dis oui, je me force à sourire, j’ai l’air surprise, elle aime encore me surprendre, ma mère, et je fais semblant, je joue, elle venait me voir jouer quand j’étais au collège, de petites pièces dont je ne me souviens plus. C’est l’ennui, devant ma mère qui raconte, l’ennui comme les dimanches d’automne au collège, les os qui craquent à force d’ennui. Mais je tiens bon, je dis oui, en jetant un regard oblique sur ma montre. Les aiguilles semblent tourner dans le sens des aiguilles d’une montre, le temps fait son œuvre, il viendra bientôt me délivrer. Et je me lèverai, je pourrai reprendre ma vie là où je l’ai laissée en entrant. Cette vie que ma mère ne connaît pas.
Tableau 3
Elle est là, dans les premières rangées de la salle. Elle est venue, avec ses mains gercées.