La cité des âmes - 1 - Andorra , livre ebook

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Fantasy - 355 pages


Joakim, adolescent talentueux et idéaliste, a grandi à Saas, petit domaine matriarcal perché dans les montagnes de l’ouest dont les autres châtellenies de la Vallée se moquent. Depuis toujours, il aspire à devenir le champion du tournoi d’Andorra.


Kara l’a initié au combat. Elle l’a formé et nourri de ses rêves. Femme chevalier dans un monde dominé par les hommes, elle vit à travers Joakim ce qu’elle ne peut entreprendre elle-même. Par ce tournoi, elle fonde en lui l’espoir du changement.


Dans la forêt d’Andorra, ils vont croiser Zellaelis, un jeune orphelin aux pouvoirs étranges. La magie va alors ébranler leurs certitudes.



Un passé oublié, un étranger à la recherche de mystérieux parchemins, un amour interdit, l’ombre d’un fléau sans précédent : une fabuleuse épopée médiévale vous attend.


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Publié par

Date de parution

24 avril 2024

Nombre de lectures

6

EAN13

9782379613944

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

11 Mo

La Cité des Âmes – 1 - Andorra


Charlotte Reichenbach
 


Charlotte Reichenbach


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-394-4
Illustration de couverture : Asur Misoa

À Muttie,
dont l’âme d’aventurière continue de m’inspirer quotidiennement
 
Prologue



La charrette filait à toute allure. Du chemin serpentant dans les bois, on ne voyait plus qu’un nuage de poussière ; d’insatiables tourbillons encombraient l’air. Les deux chevaux qui la tiraient galopaient à en perdre haleine. Quatre cavaliers la poursuivaient. Ils émergèrent des escarbilles flottant dans son sillage. Leurs destriers étaient d’un blanc intense parsemé de glyphes rouges comme le sang ; une lueur de haine consumait leur regard. Ils filaient, comme poussés par le vent, diablement plus vite que la charrette. Ils la rattrapaient. Un bruit sourd retentit, comme un coup de tonnerre : la charrette heurta une pierre saillante et bascula.

Au même instant, à des centaines de lieues de là, un homme vêtu d’un long manteau noir, le visage caché sous un chapeau de feutre, s’avançait de quelques pas dans ce qu’il restait d’une pièce totalement dévastée, redressant un tabouret sur son passage. Les meubles étaient renversés, la vaisselle brisée, les livres déchirés et étalés sur le sol.
Le couple qui vivait là avait mystérieusement disparu dans la nuit du troisième jour du sixième mois. La nouvelle de leur disparition s’était répandue dans tout le pays à une vitesse incroyable, ce genre de mystères alimentant toujours avec un plaisir inapproprié les conversations des villageois.
Et notre homme était arrivé…
Agenouillé sur le sol, il cherchait des indices qui pourraient le mettre sur une piste. 
La salle était sombre. L’aube naissante ne suffisait pas à pénétrer son obscurité. D’une simple torche, il éclairait ses recherches. Il avait interrogé les voisins, tous répondaient n’avoir rien vu ni entendu ; aucun ne semblait oser témoigner.
C’est alors qu’il la vit. Renvoyant l’éclat de sa torche, brillant d’un vert envoûtant, une pierre reposait sur le plancher. L’homme la saisit, fasciné par sa splendeur.
Il resta à la contempler, seul au milieu de la maison saccagée. Il était comme hypnotisé.

Plus loin encore, à l’ouest, dans le couloir privé de toute clarté d’un fort isolé, deux hommes parlaient tout bas. Alors que les autres pensionnaires étaient assoupis, le duo s’était faufilé avec la plus grande discrétion dans des soubassements secrets. Il s’était arrêté au bout d’un court et très sombre souterrain, devant une épaisse porte fermée que le chiffre « 1909 », gravé sur sa surface, identifiait. 
L’un des deux hommes était vêtu d’une armure ; une épée était attachée à sa ceinture, et son visage était intégralement caché derrière un heaume à timbre plat.
— Alors, vous pouvez l’ouvrir ? demanda-t-il, sa voix étouffée par son casque.
À ses côtés se tenait un vieillard qui faisait bien la moitié de sa taille, et facilement le double de son âge. Son menton était appuyé sur une canne tordue, et sa longue barbe grise traînait sur le sol. 
— Qu’est-ce qu’il y a derrière cette porte ?
— C’est juste une vieille cellule, répondit le guerrier d’un air faussement détaché.
L’homme âgé considéra la réponse avec scepticisme.
— Vous ne savez pas ce qu’il y a à l’intérieur, n’est-ce pas ?
Le guerrier baissa la tête.
— Fascinant ! s’exclama l’ancien. Le célèbre fort Hei Long, gardien des plus grands secrets, ne les connaît pas lui-même !
— Vous pouvez l’ouvrir, oui ou non ? s’agaça le guerrier. 
— Il n’y a qu’une seule façon de le savoir, n’est-ce pas ?
Le vieillard s’avança devant la mystérieuse porte 1909.
— Je vous avoue que cette situation m’intrigue, maître Gothalm... Les invitations pour Hei Long ne surchargent pas les phœnix.
Tout en parlant, il se redressa, un sourire aux lèvres, puis détacha les mains de sa canne, mais celle-ci ne tomba pas : elle resta étonnamment verticale. Il tendit ensuite les doigts devant lui et ses phalanges commencèrent à trembler.
Le guerrier recula d’un pas pour le laisser se concentrer et le regarda faire.
— Depuis combien de temps est-elle fermée ? le questionna le vieil homme en poursuivant son analyse.
— Je ne sais pas… Un millier d’années peut-être.
— Un millier d’années ! sursauta le vieillard, interrompant son sondage. Et vous vous étonnez qu’elle ne s’ouvre plus ? Enfin, maître, les portes, ça s’entretient. Les gonds s’huilent, les charnières se graissent !
— Il m’a été dit que vous étiez un puissant sorcier, rétorqua Gothalm qui commençait à en douter. Un des plus puissants qui existent. Tous ceux à qui j’ai demandé de l’aide vous ont recommandé, Malann.
Celui-ci ricana doucement, parfaitement conscient de sa réputation.
— Vous êtes mon dernier recours, poursuivit le guerrier. Cette porte me désarçonne : pas de poignée, pas de serrure…
— Une grande magie protège cette cellule, acquiesça Malann.
— Une magie noire ?
— C’est quoi cette manie que vous avez tous à vouloir tout classer en deux catégories : le bien, le mal, le blanc, le noir ? Cette magie est puissante, elle est ancienne ; elle n’est ni blanche ni noire ; dites-vous qu’elle prend toutes les nuances du gris, si ça vous aide.
Il y eut un instant de silence lors duquel le guerrier sembla accuser le coup de cette révélation, alors que le sorcier Malann reprenait son analyse mystique.
La magie qu’il utilisait lui réclamait beaucoup de concentration et l’épuisait. Des perles de sueur glissèrent de son front. Il luttait pour ne pas céder. Sa mâchoire se crispa, ses dents grincèrent. Il rassembla toute l’énergie de la pièce et la projeta contre la porte fermée. Une déflagration puissante retentit contre la paroi, et aussitôt se retourna contre le vieil homme. Comme un miroir, la porte lui renvoya son sort. Le sorcier fut propulsé en arrière. Gothalm accourut pour l’aider à se relever. Tous deux étaient à la fois sonnés et éberlués. Ils se rapprochèrent du battant toujours fermé : il n’avait même pas tremblé. 
— Cette magie connaît par cœur toutes mes manœuvres, énonça Malann, déçu, vexé même.
C’est comme si j’avais érigé un rempart contre moi-même. La puissance ne sert à rien. Quelque chose d’autre doit être fait pour accéder à ce que cette cellule renferme.
Gothalm soupira, il semblait s’y attendre.
— Je pourrais rester ici et l’étudier, si vous voulez ; voir si je peux trouver une solution…
— NON ! cria le guerrier. Non…, répéta-t-il plus doucement, cachant mal son embarras. Ce ne sera pas nécessaire. Peut-être que cette porte n’est pas supposée être ouverte, après tout…
— Vous êtes sûr ?
— Merci d’être venu, conclut-il fermement. Je vous dédommagerai pour le déplacement. Et, bien entendu, tout ceci reste entre nous… N’est-ce pas ?
— Bien entendu…
Le vieux sorcier reprit sa canne et se recourba sur elle, perdant instantanément la splendeur qu’il avait acquise avec l’utilisation de ses pouvoirs. Il commença à partir, les cliquetis de sa canne rythmant ses pas, mais s’arrêta juste devant l’issue de l’étroit couloir.
— Maître Gothalm ?
Le guerrier releva son visage masqué.
— Pourquoi m’avoir appelé maintenant ? Après toutes ces années à laisser cette porte fermée, pourquoi chercher à l’ouvrir aujourd’hui ?
Le guerrier hésita, mal à l’aise. Il se tourna vers l’imposante porte 1909, qu’ils laissaient derrière eux, et la fixa avec inquiétude. 
— Il y a plusieurs jours de cela, commença-t-il, la gorge serrée, dans la nuit du troisième jour du sixième mois, quelque chose s’est produit dans la cellule, à l’intérieur . Il y a eu un bruit… assourdissant. Comme si une tempête s’y était déclenchée. Comme si… comme si quelque chose de vivant s’était réveillé…

La charrette tourna sur elle-même. Son bois éclata en mille morceaux. Après plusieurs tonneaux, elle s’immobilisa dans un nuage de poussière. Une main ensanglantée s’extirpa des décombres. Elle souleva les débris pour ouvrir un passage et une deuxième main, plus fine, apparut.  
Les quatre poursuivants s’arrêtèrent à leur tour. Ils descendirent de leur destrier ; de longues robes de bure pourpres épousaient leurs mouvements. En lieu et place de chapelets, ils dégainèrent une longue épée courbe et s’avancèrent au milieu des débris, lentement, résolument, savourant cet instant...
I
Apparition



De la charrette, il ne restait plus aucun débris. De l’accident, il n’y avait plus aucune trace. Tout s’était volatilisé. Les saisons s’étaient succédé, le vent avait balayé les marques et le temps estompé les souvenirs. Douze années étaient passées.
C’était l’hiver.
Les feuilles mortes avaient fait place à la neige, tous les sentiers en étaient recouverts. Les nuits étaient interminables, les jours engourdis par le froid.  
Au coin du feu, seules les histoires parvenaient à ranimer les soirées. Les dragons volaient sur les pages abîmées des livres usés par les lectures répétées. Ils terrassaient dans l’imaginaire d’autres créatures féeriques et leurs combats illustraient ces légendes que l’on se lisait. On les embellissait d’adjectifs pour les rendre plus formidables, mais sitôt le livre fermé, leur existence s’évanouissait dans les sourires moqueurs et les oreilles avides de fantaisie.
À Andorra, la magie était réservée aux rêveurs. 

La nuit précédente, le vent avait fait son apparition, apportant une tempête. La célèbre cité, protégée derrière ses remparts, n’avait pas tremblé. Mais, tout autour, les modestes habitations paysannes avaient pris de plein fouet ce souffle glacial venu de l’ouest. Les toits de chaume s’étaient envolés et l’eau du puits s’était transformée en glace.
Les serfs d’Andorra avaient redoublé d’efforts pour lutter contre ce climat destructeur. Ils savaient qu’au printemps, ils n’auraient pas le temps de reconstruire. Corvées, taille et champart étaient dus au seigneur, peu enclin à négocier ses impôts. Les exemples à l’appui de sa nature

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