La Génisse et le Pythagoricien
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La Génisse et le Pythagoricien , livre ebook

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Description

« Pourquoi faire se rencontrer des domaines aussi lointains que la poésie d’Ovide et la biologie du développement ? S’il y a eu rencontre, ce n’était pas pour deviser, mais pour fabriquer quelque chose ensemble : un spectacle. Le rapport homme/animal, la nutrition, la vache folle, mais aussi Apollon et Dionysos, Orphée et Pythagore, Io, Procné, Philomèle ou Myrrha, autant de motifs rêvés pour céder à l’envie de jouer avec les formes. Art métis que le nôtre, qui met en réseau littérature dramatique et écriture scientifique, vérité et fiction, textes de la tradition et prose d’aujourd’hui. Le spectacle a eu lieu. Le travail théâtral au cours des répétitions a fait son tri, hasardeux et nécessaire. Au lecteur de poursuivre ce bricolage à sa manière. » J.-F. P. et A. P. Jean-François Peyret est metteur en scène de théâtre. On lui doit de nombreux spectacles notamment autour de Montaigne, Lucrèce, Shakespeare ou Auden, et la série " Traité des passions ", créée à Bobigny. Il a publié Faust, une histoire naturelle avec Jean-Didier Vincent et enseigne à l’université Paris-III. Alain Prochiantz dirige le département de biologie de l’École normale supérieure. Il est notamment l’auteur de La Biologie dans le boudoir, des Anatomies de la pensée et de Machine-esprit, ainsi que des Stratégies de l’embryon.

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2002
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738170811
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Génisse et le Pythagoricien, d’après Les Métamorphoses d’Ovide Un spectacle de Jean-François Peyret et Alain Prochiantz Mise en scène : Jean-François Peyret Assisté de Nicolas Bigards Décor : Nicky Rieti Costumes : Chantal de la Coste Images : Benoît Bradel Musique originale : Alexandros Markeas Dispositif électroacoustique : Thierry Coduys-La Kitchen Lumière : Bruno Goubert Régie générale : Pernette Famelart Création Internet : Agnès de Cayeux ( www.tf2.asso.fr ) Avec : François Chattot, Maud Le Grévellec, Pascal Ternisien, Jean-Baptiste Verquin, Clément Victor. Et David Chevalier (piano), Alain Trésallet (alto), Julien Vanhoutte (violon). Coproduction : TNS, tf2-Compagnie Jean-François Peyret, avec la collaboration de polimniA. Le spectacle, créé au Théâtre national de Strasbourg, y a été donné du 17 avril 2002 au 4 mai 2002. Il a été repris au Théâtre de Gennevilliers du 8 novembre au 7 décembre 2002. Notre gratitude à Stéphane Braunschweig et à tous nos amis du TNS sans qui cette génisse n’aurait jamais rencontré son pythagoricien.
© O DILE J ACOB, NOVEMBRE 2002 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN  : 978-2-7381-7081-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Pour Jean-Didier Vincent, notre ami
S OMMAIRE
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Expérience/expérience/expérience
Été 2002 - CAHIER INFORME
7 JUILLET 2002
8 JUILLET 2002
10 JUILLET 2002
16 JUILLET 2002
18 JUILLET 2002
19 JUILLET 2002
20 JUILLET 2002
21 JUILLET 2002
22 JUILLET 2002
23 JUILLET 2002
24 JUILLET 2002
26 JUILLET 2002
27 JUILLET 2002
29 JUILLET 2002
30 JUILLET 2002
31 JUILLET 2002
3 AOÛT 2002
Été 2002 - JOURNAL INFIME
8 JUILLET 2002
10 JUILLET 2002
11 JUILLET 2002 (LE MATIN)
11 JUILLET 2002 (LE SOIR)
12 JUILLET 2002
14 JUILLET 2002
15 JUILLET 2002
16 JUILLET 2002
23 JUILLET 2002 (RETOUR DE BRETAGNE)
10 AOÛT 2002
14 AOÛT 2002
Été 2001 - CAHIER INFORME
5 AOÛT 2001
8 AOÛT 2001
11 AOÛT 2001
15 AOÛT 2001
17 AOÛT 2002
26 AOÛT 2001
11 SEPTEMBRE 2001
Été 2001 - JOURNAL INFIME
5 AOÛT 2001
8 AOÛT 2001
10 AOÛT 2001
11 AOÛT 2001
16 AOÛT 2001
17 AOÛT 2001
31 AOÛT 2001
3 SEPTEMBRE 2001
10 SEPTEMBRE 2001
11 SEPTEMBRE 2001
Automne/hiver 2001 - CAHIER INFORME
9 OCTOBRE 2001
10 OCTOBRE 2001
12 OCTOBRE 2001
14 OCTOBRE 2001
20 OCTOBRE 2001
23 OCTOBRE 2001
28 OCTOBRE 2001
5 NOVEMBRE 2001
11 NOVEMBRE 2001
15 NOVEMBRE 2001
16 NOVEMBRE 2001
19 NOVEMBRE 2001
2 DÉCEMBRE 2001
4 DÉCEMBRE 2001
17 DÉCEMBRE 2001
19 DÉCEMBRE 2001
21 DÉCEMBRE 2001
23 DÉCEMBRE 2001
31 DÉCEMBRE 2001
14 JANVIER 2002
Automne/hiver 2001 - JOURNAL INFIME
22 SEPTEMBRE 2001
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28 SEPTEMBRE 2001
30 SEPTEMBRE 2001
3 OCTOBRE 2001
5 OCTOBRE 2001
10 OCTOBRE 2001
15 OCTOBRE 2001
22 OCTOBRE 2001
25 OCTOBRE 2001
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29 OCTOBRE 2001
30 OCTOBRE 2001
9 NOVEMBRE 2001
10 NOVEMBRE 2001
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29 DÉCEMBRE 2001
30 DÉCEMBRE 2001
31 DÉCEMBRE 2001
La Génisse et le Pythagoricien - PARTITION 5
Bibliothèque imaginaire
Des mêmes auteurs aux éditions Odile Jacob
Expérience/expérience/expérience

Ceci n’est pas une pièce de théâtre. Ceci n’est pas un essai sur les liaisons dangereuses entre l’art et la science ni sur leurs retrouvailles improbables. Ceci n’est même pas la transcription d’un entretien entre un scientifique et un artiste qui auraient pris ensemble le train bondé de l’interdisciplinarité : comment tracer un bord entre des domaines aussi lointains que la poésie d’Ovide et la biologie du développement ? Non, simplement, le faiseur de théâtre expérimente la force poétique que recèle la contamination de fables écrites au début de notre ère avec certains textes scientifiques modernes, et le biologiste est contraint de penser et de travailler dans le cadre imposé par l’expérience, les Métamorphoses . Il y trouve aussi son compte par l’occasion ainsi fournie de travailler la science « comme à distance ». Et le risque, car il n’y a pas d’art sans risque, c’est celui du métissage. Art métis que le nôtre, qui croise littérature dramatique et littérature scientifique, vérité et fiction, textes de la tradition (ces mythes) et textes d’aujourd’hui, et tente de les mettre en réseaux, comme dirait l’air du temps. Et il le fait sans filet, avec un peu de ruse parfois, cette métis grecque, invoquée ici pour plus qu’un jeu de mots…
Notre rapprochement est donc celui qui marque la distance. La science n’est pas soluble dans la poésie. À la limite, elle est poétiquement modifiable. Les données scientifiques sont utilisées comme des éléments de fable ; elles ne sont pas transformées, simplement transportées sur le théâtre. Changeant de statut, elles sont métamorphosées au contact de la fable, la vraie, celle d’Ovide. Et la fable, ainsi « manipulée » par la science, subit, elle aussi, des mutations ; en deux mille ans, on doit bouger un peu. Ou alors on est mort.
C’est ici seulement le compte rendu de cette expérience. On voit que, si il y a eu rencontre, ce n’était pas pour deviser, mais pour fabriquer quelque chose ensemble, à savoir un spectacle, cette Génisse, premier volet d’un Traité des formes que nous avons bien l’intention de mener à terme. Les métamorphoses, le rapport homme/animal, la nutrition, mais aussi Apollon et Dionysos, Orphée et Pythagore, autant de motifs rêvés pour céder à l’envie de jouer avec les formes comme à celle de jouer ensemble. De vérifier que nous avions quelque chose en commun, un code : le sérieux du professionnel et le recul de l’ironiste, le moindre des tacts.
Le spectacle a eu lieu. Il en restera quelques traces dans la mémoire des spectateurs et ce livre dont nous espérons qu’il peut vivre de sa vie propre. Nous gageons aussi que ces « Carnets de notes », ces matériaux accumulés, ces petites fusées parfois, ces pétards mouillés aussi, tout ce bordel où nos cerveaux passèrent de longs mois de débauche poético-scientifique, valent bien un ouvrage. Le travail théâtral au cours des répétitions a fait son tri, hasardeux et nécessaire. Au lecteur de faire aujourd’hui le sien et d’y retrouver les siens.
ÉTÉ 2002
CAHIER INFORME

« Quand je lis un livre sur la physique d’Einstein auquel je ne comprends rien, ça ne fait rien, ça me fera comprendre autre chose. »
Pablo P ICASSO.

7  JUILLET 2002
Chez l’Arménien, hier soir, Alain me cueille à froid en me demandant (ou se demandant) si, au bout du compte, la biologie a vraiment été utile dans l’invention de cette Génisse qui désormais a affronté le public. Est-ce de la modestie, et un peu fausse, une volonté de minimiser son propre rôle ou bien un désaveu ?
— C’est comme si je te demandais pourquoi tu te piques d’écrire.
La réplique est faible, je le sens bien. J’aurais dû lui dire que c’était au fond à lui de répondre à cette question, qu’il était le mieux placé pour le faire, étant le biologiste. Mais, avec un brin d’agressivité, je vais plutôt le chercher du côté de la littérature ou de l’écriture. J’ajoute par manière de boutade, parodiant une formule célèbre, quelque chose comme : de toute façon, si je ne m’intéresse pas à la science, elle s’intéresse à moi. C’est vrai, non ? Depuis pas mal de temps la science, je devrais dire : la technoscience, a plus changé la vie que la poésie, non ?
— Pour le meilleur et sans doute pour le pire.
— Si c’est un savant qui le dit…
On en restera là cette fois-ci. Je n’ai pas envie de me justifier, et la justification, si elle est nécessaire, revient en dernière instance aux spectacles eux-mêmes, c’est-à-dire aux spectateurs. À part ça, tout est permis au théâtre, ce qui ne veut pas dire qu’on puisse faire théâtre de tout. C’est une autre histoire. J’y reviendrai peut-être.
C’est vrai, j’aurais pu faire un travail à partir des Métamorphoses d’Ovide, sans y frictionner des considérations biologiques sur les protéines infectieuses, la maladie de CJ ou la néoténie ; peut-être était-il déjà plus difficile de le faire sans référence au débat sur les rapports de l’homme et de l’animal, de la culture et de la nature, tant il est vrai que chez Ovide, comme dirait Calvino, la contiguïté est telle qu’on passe vite de l’autre côté de la barrière ; il ne faut pas grand-chose pour qu’une jeune fille se change en génisse.
— Mais quelle génisse ! N’est-ce pas, Jupiter ?
— Certes. Avec ses métamorphoses, Ovide n’explore-t-il pas cette frange douteuse, cette zone incertaine entre l’homme et l’animal ?
— L’assaut des frontières, c’est ainsi que Kafka définissait la littérature, si je me souviens bien.
— En tout cas, je ne voudrais pas faire croire que j’ai derrière la tête l’idée de réconcilier l’esprit littéraire de finesse et l’esprit scientifique, je n’ose pas dire de géométrie, pour que nous cessions d’être « unijambistes », comme dit Alain. Pas le moindre œcuménisme dans ma démarche ; je mourrai non réconcilié.
— ??
— J’ai plutôt envie de compliquer les choses : ne pas faire trop simple et troubler le jeu, troubler un peu le théâtre, qui demeure sans doute la pratique symbolique (je ne dis pas culturell

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