L’Insaisissable force de l’irradiation
136 pages
Français

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L’Insaisissable force de l’irradiation , livre ebook

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Description

Au cœur de la vallée de Munster, dans une Alsace riche en couleurs et aux portes des Vosges, Gabriel se plongea dans l’histoire des essais nucléaires reflétant un monde gouverné par la peur. Son irrésistible envie de tout comprendre et d’aller au bout des choses l’éloigna de son attachante Anna, aux projets différents.
L’amour est un fil élastique dont nos deux âmes sensibles sont les extrémités. S’il s’étire trop fort, il peut rompre à jamais ; s’il résiste, leur proximité en sera plus intime. Parviendront-ils à ne pas céder à sa fragilité ?
Gabriel découvrira au gré de ses ivresses que l’irradiation, dans un monde où la technologie nucléaire a pris des ampleurs dépassant tout entendement, n’existe pas seulement où nous l’imaginons...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334246224
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-24620-0

© Edilivre, 2017
Chapitre 1
Ils ouvrirent les yeux, et s’embrassèrent.
Gabriel Fischer et Anna Müller se réveillèrent tendrement en ce matin pluvieux d’automne, et profitèrent de leur jour de repos en commun pour se prélasser chaleureusement. L’automne débutait, et la vallée de Munster dans laquelle ils vivaient était déjà fournie de feuilles jaunes, rouges et orange. Comme à chaque changement de saison, la vallée semblait nouvelle et les habitants observaient ce décor changeant avec attention. Les feuilles bénéficiaient de la clémence d’un temps calme et sans vent ces temps-ci, leur permettant de vivre paisiblement leurs derniers jours, pendues au bout des branches, avant de s’en séparer à jamais, contraintes par les lois de la nature de rejoindre et de couvrir le sol avant l’hiver.
Après un temps d’étreinte passionnée et amoureuse avec sa petite amie, Gabriel se leva pour préparer le thé et le petit déjeuner. Il pensait fort à Anna, dont il était amoureux, mais il avait déjà en tête sa sortie de la matinée, prévue, comme souvent malgré lui, par son insatiable envie d’aller chez son libraire. Il aimait fouiner, découvrir de nouveaux livres, ou se sentir entouré par les livres qu’il connaissait déjà, et qu’il appréciait. Anna ne cherchait même plus à le retenir, car il n’était jamais totalement avec elle tant qu’il n’avait pas satisfait ses besoins culturels. Gabriel, malgré sa maturité, agissait parfois encore comme un adolescent capricieux, à toujours vouloir faire à l’instant ce dont il avait envie, sans penser aux autres. Alors après le petit déjeuner, il rejoignit son libraire en promettant à sa petite amie de ne pas être trop long.
Gabriel entra dans la boutique la mine réjouie, avec l’espoir de trouver des livres intéressants. Salué par le libraire, il parlèrent immédiatement de ce qui le captivait le plus, c’est-à-dire des livres sur l’histoire. Mais le second, à l’air toujours aigri, et à l’antipathie qui faisait presque sourire, avait comme toujours envie de le taquiner, et lui demanda ce qu’il pouvait bien faire là plutôt que de passer du bon temps avec sa copine. Bien que son travail était de vendre des livres, il aimait la présence rare de clients, car il se sentait mieux avec les livres qu’avec les gens. Maniaco-dépressif et sans doute bipolaire, il était âgé d’une soixantaine d’année, avait le visage fatigué, usé par les années d’alcool et de cigarettes. Il sentait d’ailleurs toujours le tabac froid, et son apparence n’était pas des plus commodes avec ses chemises beiges aux manches retroussées, à moitié ouvertes, qu’il arborait comme s’il venait de marcher plusieurs jours dans la brousse. Il portait toujours un béret, recouvrant ses longs cheveux gris, et avait sur son nez des lunettes aux verres ronds. Il était assez maigre et pas très grand, mais sa présence dans un groupe de personnes qui discutait n’en était pas pour autant négligeable. Il inspirait de la curiosité et sans doute un peu d’étrangeté.
Il s’appelait Gérard Keller, et appréciait dans le fond les visites de Gabriel, son « p’tit gars », qui s’intéressait à beaucoup de domaines de la littérature. Celui-ci venait souvent le voir, même quand il ne voulait pas acheter des livres, parfois simplement pour parler de philosophie, de grands auteurs, d’histoire, ou de la vision que l’on peut avoir du monde. Il venait souvent ces derniers temps, car il avait un projet d’écriture, relatif à une période et à des faits historiques.
Gabriel s’intéressait aux essais nucléaires, orchestrés par les états puissants de la deuxième moitié du vingtième siècle, dans le cadre d’une course à l’armement, mêlant des personnalités exerçant les plus hautes fonctions au sein de leur état. Son travail ne portait pas sur les usines nucléaires actuelles, ni sur les enjeux énergétiques liés au nucléaire. C’étaient les essais qui l’intéressaient, et le rapport des hommes aux armes, à la guerre, et à l’histoire.
Les Américains avaient été les premiers acteurs de cette recherche d’une nouvelle arme dont les scientifiques connaissaient le potentiel énorme en terme d’explosion, et du coup, de dégâts infligés à l’ennemi. D’autres nations avaient suivi rapidement. Gabriel voulait rassembler les faits principaux et ceux oubliés concernant tous les essais nucléaires, et en faire une analyse objective puis subjective. C’était un sentiment d’indignation qui l’habitait, quand ses pensées s’arrêtaient sur le sujet. Ce qu’il avait du mal à comprendre par exemple, c’était que l’on connaissait, depuis les deux premières bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, eplosées en ces jours devenus célèbres des six et neuf août 1945, l’importance et l’ampleur des effets dévastateurs de l’arme nucléaire, et malgré cela, pour l’exemple de la France, les essais avaient été poursuivis jusqu’en 1996, soit cinquante-et-un an plus tard.
Bien sûr, les essais nucléaires qui eurent lieu dans le monde durant cette période n’eurent pas lieu directement sur les populations humaines, mais les dirigeants de l’époque avaient tout de même choisi des zones géographiques en se disant qu’elles pouvaient être sacrifiées. L’impact écologique d’un essai nucléaire était immense sur la faune, la flore et sur la biodiversité du lieu choisi. Suffisait-il de déplacer une population humaine d’un secteur géographique pour se donner le droit de détruire littéralement celui-ci ? La terre appartient-elle à l’homme ? Celui-ci est-il maître de la nature ? Qu’auraient dit les animaux, les arbres, les plantes, les coraux si on leur avait laissé la parole ? Les enjeux politiques et militaires étaient tels que les dirigeants étaient bien loin de ces considérations.
Au début de son travail, Gabriel savait que son à priori d’indignation rendrait la tâche de son travail plus difficile, car bien que voulant donner son avis, il souhaitait faire son travail d’analyse de manière objective en premier lieu. En effet, son but était également, à travers ses recherches, de tenter de comprendre pourquoi, pour quelles raisons toutes ces explosions avaient eu lieu, et s’il était possible de trouver un raison suffisamment forte pour justifier de tels agissements.
Gabriel dut remonter au début de l’histoire nucléaire pour en comprendre les subtilités, et c’est lors de la seconde guerre mondiale que la course à l’armement avait commencé. L’évolution des connaissances en physique et de la technologie avait emmené les physiciens à s’intéresser de près au nucléaire à la fin des années trente, devenant même la base de leur travail. D’énormes découvertes avaient eu lieu, des prix Nobel furent décernés dans ce domaine et l’influence politique avait été très présente pour guider ces recherches. L’enjeu avait été considérable en effet, dans un contexte international qui avait viré en guerre car comme de tous temps, avoir une technologie d’avance en matière d’armement était un avantage sérieux. Et pour le coup, les acteurs de la recherche de la fabrication de l’arme nucléaire, les physiciens comme les politiques, savaient déjà que la bombe nucléaire pourrait par sa puissance être bien plus qu’une arme, une véritable arme de destruction massive.
Chapitre 2
Gabriel Fischer avait vingt-deux ans et vivait dans une petite ville d’Alsace aux allures de village, Munster. Il partageait avec Anna, sa copine, un appartement loué au sein d’une maison mitoyenne à deux pas de la rue principale. Il avait grandi dans cette ville et ne la quitterait pour rien au monde ; il aimait son aspect rural avec ses moins de cinq mille habitants, et elle ne manquait d’aucun service principal avec les commerces locaux. Ses parents y vivaient toujours, dans une maison un peu plus excentrée, avec son petit frère, Colin, qui avait seize ans.
Gabriel avait eu son bac quatre ans plus tôt, avec une certaine aisance. Ses notes étaient loin d’être excellentes, mais il n’eut pas besoin de forcer son travail pour l’obtenir honorablement. Il avait poursuivi son parcours scolaire à la faculté d’histoire, ce qui pour lui était une évidence depuis longtemps. Il aimait se plonger dans le passé, du moins dans les écrits qui en relataient les faits marquants. Apprendre de nouvelles informations illuminait son esprit, l’émerveillait, le faisait se sentir vivant dès le plus jeune âge. Il se remémorait souvent cette légende qu’avait raconté à ses élèves un de ses instituteurs de primaire en CE1, celle de l’épée Durandal avec laquelle Roland avait brisé la roche d’une falaise, plutôt que de la laisser à l’ennemi, se sachant perdu.
C’était une légende, certes, mais cela lui importait peu. Ce qu’il aimait en apprenant ce genre d’histoire, et les faits réels, c’était qu’il y avait toujours un sens et une signification qui le dépassaient totalement, plus forts que son histoire personnelle. Il y oubliait sa propre personne pour s’effacer dans une époque, une civilisation, un lieu géographique et des personnages, et cela le fascinait.
Il était plutôt du genre autodidacte, préférant rechercher lui-même activement, plutôt que de suivre passivement les cours, si intéressant furent-ils. Ce qu’il adorait faire, à la fac, c’était de poser des questions au professeur, pendant le cours ou à la fin en allant le voir. Oh, cela n’était pas simplement de poser des questions bien sûr, ce qu’il cherchait c’était de montrer son intelligence et la perspicacité de son esprit, et espérer voir un rictus d’étonnement et de satisfaction sur son visage. Alors avant de poser sa question, il préparait sa formulation, afin d’être efficace, et de faire mouche en une ou deux phrase. C’était ce qu’il voulait atteindre à chaque fois, et prenai

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