ANNA
144 pages
Français

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Description

Anna est née en 1947 dans une famille pauvre, dans le sud de la France. Toute jeune déjà, elle comprend que sa beauté peut lui apporter la fortune et la gloire. Elle atteindra ses objectifs après la tragédie qui touche sa famille. En effet c'est à la mort de son père aimant, alors qu'elle n'a que 16 ans, qu'ANNA se jure de ne jamais plus connaître la misère. Elle épouse Gaetano, un riche fils de commerçant, et entame avec lui, une vie très confortable. Malheureusement, afin de faire fructifier leur commerce de chaussures de luxe, ANNA se voit contrainte et forcée de confier leur premier enfant à un nourrice. il y restera cinq longues années. Une rage née alors dans le cœur d'ANNA . Afin de palier à cette vie de famille parfaite qui ne verra jamais le jour, ANNA s’adonne au plus déloyal des jeux auquel une femme mariée puisse jouer : celui de la séduction.
    Anna a donc un secret pour garder cet intarissable dynamisme ! Elle cache bien son jeu derrière son comportement intègre. Le mercredi est le jour béni où elle oublie son rôle de mère médiocre et surtout celui de femme d’affaire intraitable. Comme d’habitude, elle dépose les enfants chez leur grand-mère paternelle et part faire son footing afin d'évacuer les tensions des jours passés.   Vers dix heures, elle entre dans son salon de coiffure attitré, elle s’assoie sur le fauteuil qui lui est réservé avec une tasse de café fumant devant elle. Luigi s’approche de son visage et d’une voix sensuelle, lui pose toujours les mêmes questions en la tutoyant depuis le fameux jour où elle osa l’inviter à prendre un verre.   — Bonjour belle brune, je te fais quoi aujourd’hui ?  - Bonjour bel italien, tu me fais ce que tu veux du moment que je reste entre tes mains le plus longtemps possible !   — Parfait, mais ne me dis pas de faire ce que je veux car il me faudrait plus de temps et surtout un autre lieu que ce salon de coiffure !!   Le regard de braise de Luigi éveille les sens d’Anna. Elle sent alors monter une douce chaleur dans son ventre, son corps tout entier se détend soudain, elle n'a encore jamais goûté à une sensation comme celle-ci. Elle sent son sexe devenir chaud à son tour. La voix rauque et pleine d’érotisme de Luigi fait naître en elle un désir qui la bouleverse brusquement. Elle soupire de ce plaisir interdit qu’elle s’accorde. Personne ne devine qu’il se passe quelque chose de fort entre elle et le beau brun. Il comprend qu’elle éprouve une certaine gêne lorsqu’elle croise ses jambes afin de contrôler sa pulsion.Alors qu’il passe sa main sensuellement dans les cheveux d’Anna, elle ferme les yeux un court instant. Cette caresse l'entraîne dans une imaginaire scène d’amour avec Luigi.     Elle se voit allongée, nue, sur le lit aux draps en satin rouge. Elle observe son bel amant se dévêtir avec sensualité. À sa demande, il garde sa chemise blanche ouverte sur son torse bronzé et viril. Il est nu lui aussi à présent. Elle lui fait signe de la rejoindre et lorsqu’il s’allonge à son tour, elle le dévore du regard. Il s’approche et de sa main droite prends Anna par la taille avant de l’embrasser avec fougue. Leurs respirations s’intensifient, ils mélangent leurs baisers, leurs légers soupirs stimulent le reste de leur corps déjà en éveil...     Brusquement, Anna ouvre les yeux… Elle pose sa main sur sa bouche et baisse le regard un instant. Cette rêverie a un effet surprenant sur Anna qui se laisse aller à un invisible plaisir au milieu des habitués du salon de coiffure. Luigi comprend que le simple fait d’avoir passé sa main dans les cheveux de sa belle cliente a provoqué chez elle une émotion qui lui semble inconnue. Elle lève alors les yeux sur son amant imaginaire et lui avoue :— Luigi, je viens de rêver de toi !! Là, juste le temps de fermer les yeux pendant que tu me caressais les cheveux, mais, je ne te dirai pas de quoi j’ai rêvé ! Du moins pas ici… c’était merveilleux !— J'espère juste que dans ton rêve, j’étais à la hauteur de tes espérances !En voyant le bassin d’Anna se trémousser sur son fauteuil lorsqu’elle avait les yeux fermés, il avait supposé un plaisir solitaire en silence mais ce qu’il ne pouvait pas imaginer, c’est qu’elle venait de vivre le premier orgasme de sa vie.   Afin de terminer en beauté cette journée, ils iront prendre un verre dans le même bar huppé du centre-ville. Une coupe de champagne pour elle et un café serré pour lui. Le temps de la courte pause de Luigi, ils échangent des regards de plus en plus enflammés. Anna, qui s’était juré d’être fidèle, venait de tromper son époux… dans ses pensées ! Elle vibre enfin ! Ce qu’elle a ressenti sur ce fauteuil exalte ses sens. Elle en veut plus !    Luigi est beau, il la fait craquer. En l’espace de quelques minutes, simplement pensant à son corps jeune et viril et à leurs baisers mouillés, le corps d’Anna réagit enfin.   Comme pour beaucoup de choses dans sa vie, la jeune femme est excessive et ne pense pas aux conséquences de ses actes. Alors, dans un élan d’euphorie elle propose à Luigi :— Et si tu prenais ton après-midi mercredi prochain ? On pourrait se rejoindre ailleurs qu’à Toulouse. Loin de tout. Je veux être seule avec toi !        Luigi n’en croit pas ses oreilles, voilà deux ans qu’il la coiffe et qu’il réprime ses envies. Elle qui prônait la fidélité vient de le déstabiliser.  

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2018
Nombre de lectures 24
EAN13 9782363159649
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ma collection dentelle


Introduction
J’ai toujours aimé lire des histoires vraies. Que ce soient des mémoires, des biographies, des biopics, du moment que cela s’est vraiment passé, je me laisse emporter par les émotions que ces témoignages me procurent.
J’ai côtoyé beaucoup de femmes durant mes nombreuses années dans le milieu de l’esthétique. Bon nombre d’entre elles se sont confiées en toute sincérité. Jamais je n’ai trahi une confidence qui aurait pu nuire à une union aux faux semblants heureux. J’ai assisté à des baptêmes, des mariages, des divorces, j’ai même traversé ma région pour venir au chevet de clientes en fin de vie car elles souhaitaient mourir avec une manucure parfaite. Je sais, cela parait étrange comme souhait, surtout lorsque l’on comprend que l’essentiel de leur vie se trouve soudain dans le superficiel. Je suis malheureusement allé m’assoir sur les bancs d’une église où, les larmes aux yeux, j’écoutais le dernier hommage qui leur était rendu. Certaines ont été emportées par une maladie grave et d’autres ont choisi leur départ définitif. Puis, je me suis recueilli devant une pierre en marbre fraîchement fleurie où leur nom était gravé à jamais.
Je suis toujours ravie de revoir celles qui ont la chance de sourire encore aujourd’hui en me croisant au détour d’une rue. Leur paroles bienveillantes à mon égard me rappellent combien je les aime.
Toutes ces femmes existantes ou disparues ont été si merveilleuses, si touchantes que je ne pourrais jamais les oublier. Elles ont tellement compté pour moi durant une longue période de ma vie que mon envie d’écrire leur histoire est devenu mon quotidien. Mon cerveau regorge de confidences secrètes épanchées durant une de ces séances de manucure.
Romancer leurs histoires est devenu une évidence.
À vous Mesdames… Vous qui inspirez mes pensées et mes romans.
Il me fallait d’abord commencer par celle qui m’a le plus inspirée pour ensuite continuer sur ma lancée.
On dit souvent : il ne faut jamais dire jamais, mais il faut avouer que l’on oublie ce vieil adage assez rapidement.
Les décisions qui découlent de nos choix sont souvent un enchaînement d’événements qui nous transforme à l’intérieur. On se jure de ne jamais vouloir être cette personne-là, où bien de ne jamais faire une telle chose, pourtant notre chemin est déjà tracé.
Si un grain de sable ne s’était pas déposé dans le rouage, aucun changement radical ne se serait produit et la vie aurait peut-être eu un autre sens...
C’est ce que l’on appelle le destin.
Je dédie ce roman à toutes les femmes.
Et à Nicky.


Déjà, la naissance peu banale d’Anna lui annonça une vie hors du commun.


CHAPITRE 1 Le début d’une belle histoire
Assis dans sa voiture, Gaetano la regarde à travers la vitre. Comme ensorcelé, son cœur tape fort dans sa poitrine. Elle est si belle !
Il endure ce tourment depuis trop d’années et ce jour-là, à ce moment précis, sa douleur l’empêche d’agir. Pourtant sa décision est prise. Il faut que ça s’arrête ! Il ne veut plus, il ne peut plus le supporter. Vingt-trois ans qu’il l’aime de toute son âme. Il en mourrait tant son amour pour elle est puissant et inconditionnel.
Elle lui avait donné les plus belles années de sa jeunesse et lui a fait deux beaux enfants.
Ce samedi, en début d’après-midi, la sonnerie retentit. Anna décroche le combiné du téléphone marron posé sur le bureau, au fond de l’immense salle à manger.
Elle chuchote quelques mots à peine audibles :
— Oui, mon amour, je serai derrière sur le parking du cinéma dans vingt minutes, attends-moi, le temps que je trouve un prétexte pour partir faire une course ! J’ai hâte de te voir, je n’en peux plus de l’autre !
Elle raccroche avec délicatesse tout en réfléchissant au mensonge qu’elle s’apprête à formuler.
Elle ignore qu’en même temps, Gaetano a lui aussi décroché le deuxième téléphone installé dans son atelier. C’est là qu’il se sent le mieux. Seul, il peut prendre le temps.
Malgré le chuchotement de sa femme dans le combiné, il en a suffisamment entendu pour se décider à enfin passer à l’action.
L’amour qu’il lui porte l’aveugle. Pourtant, ce mercredi-là et pour la première fois durant leur vie de couple, il surprend Anna prononcer ces paroles de trahison. Sa respiration est coupée. Comme un coup de poignard en plein cœur lui infligeant une douleur si forte qui l’emporte dans un tourbillon de colère et de vengeance.
Sans se douter une seconde de l’état de fureur de son mari, elle chantonne avec légèreté, émoustillée par les émotions qu’elle s’apprête à vivre. Elle enfile une robe noire très sobre afin de ne pas éveiller les suspicions et s’octroie tout de même le temps de parfaire sa beauté.
Le miroir dans la salle de bain reflète une femme sublime : élancée, mince, la peau mate. Ses yeux noirs brillants lui donnent un regard de braise et ses longs cheveux noirs bouclés tombent sur ses épaules. Sa bouche pulpeuse parfaitement dessinée laisse apparaître un sourire éclatant en toutes circonstances. Consciente de ses atouts, elle les utilise sans retenue, arrivant facilement à ses fins dans n’importe quel domaine.
Comme tout le monde, Anna a un point faible, mais aussi un point fort. La séduction reste au centre de sa vie, elle en est même obsessionnelle. Elle contrôle ses humeurs que ce soit avec son mari ou bien ses amies, mais malheureusement aussi avec ses deux enfants. Son douloureux passé l’a conduit dans un schéma de vie différent de tout être lambda qui aurait reçu l’amour inconditionnel de ses parents.
À l’âge de seize ans, son père meurt renversé par un chauffard alors qu’il exécute un travail routinier. Rien ne laissait présager qu’il serait en danger de mort dans son emploi de cantonnier aux Ponts et Chaussées. Il laissa derrière lui une femme âgée de trente-trois ans et trois jeunes adolescents : Francesca l’aînée, Anna et Roberto le cadet.
Anna était sa préférée. Toujours ensemble, ils ne pouvaient se passer l’un de l’autre. Depuis toute petite, elle avait pris l’habitude de guetter son père rentrant du travail, assise sur le seuil de la porte d’entrée. Dès qu’elle l’apercevait arriver au loin sur son vélo, elle accourait vers lui et se jetait à son cou. Le serrant dans ses bras, elle était comblée de bonheur. Il était inutile de s’encombrer de paroles car leurs étreintes suffisaient.
Il prenait toujours le temps de privilégier l’amour qu’il lui portait. Comme un rituel depuis toute petite, il s’asseyait sur une chaise de la cuisine et la laissait s’installer sur ses genoux afin qu’ils puissent se serrer fort l’un contre l’autre. Anna posait sa tête sur l’épaule de son père et lui murmurait à l’oreille :
— Je t’aime fort papa, ne me quitte jamais, tu es mon pilier !
— Moi aussi ma chérie, je t’aime très fort, tu sais, je serai toujours là pour toi.
Ces mots d’amour réconfortants les liaient un peu plus chaque jour. Pour Anna comme pour son père, cet amour inconditionnel adoucissait leur rude vie de l’époque.
Les mêmes passions les animaient, ils étaient même surnommés les inséparables.
Il était un époux bafoué et en souffrait beaucoup, mais l’amour qu’il portait à ses enfants comblait largement les infidélités de son épouse. La plupart de son temps libre, il savait le mettre à profit avec Anna, mais aussi avec sa sœur et son frère. Cette grande famille sans le sou vivait dans une modeste maison de village éloignée de la grande ville et seul un vélo permettait à ce père dévoué de se déplacer afin de subvenir aux besoins de sa chère et tendre tribu. À cette époque, les loyers exorbitants en centre-ville ne leur permettaient pas de profiter des commodités. Et même si la vie à la campagne était rustre, que l’eau courante n’était pas encore desservie, ils jouissaient des avantages que la vie rurale leur offrait. Les riches paysans du comté connaissaient les conditions de vie difficile des Marchal. Ainsi, tous essayaient de leur apporter leur soutien, chacun à sa manière. Les produits de la ferme étaient donc les bienvenus dans la chaumière. Ils se contentaient de soupe, de pain, d’œufs, de légumes et fruits de saison.
Les trois enfants restaient souvent seuls et il leur revenait la lourde tâche d’effectuer les corvées en bonne entente. Ils se partageaient les besognes en fonction de leur âge et de leurs compétences. Le ménage et la cuisine revenaient à la grande sœur alors que le petit frère exécutait sans broncher les ordres donnés par cette dernière. Les labeurs les plus pénibles étaient dédiés à Anna la plus intrépide des trois. Elle lavait le linge au lavoir, allait chercher l’eau tous les matins à la fontaine sur la place du village, récupérait les produits fermiers offerts gracieusement par les paysans. C’était sa besogne préférée, elle adorait rendre visite aux gens du village, surtout lorsqu’il s’agissait de communiquer avec le sexe opposé. Très jeune déjà, elle comprit l’intérêt de s’exprimer différemment des autres filles du coin. Elle savait comment jouer de ses charmes, par pur intérêt. Le fermier devenait encore plus généreux, le boulanger lui offrait ce qu’elle désirait, et tous s’extasiaient du sourire enjôleur de cette jeune brunette. Sa joie de vivre égayait la vie dans ce patelin perdu du sud de la France.
Anna avait compris que le jeu de séduction auquel elle s’adonnait lui serait d’une grande utilité pour son avenir. Mis à part le fait que l’amour d’un père régnait sous ce toit de vieilles tuiles canal, elle s’était jurée qu’une fois adulte, elle quitterait cet endroit vétuste pour ne plus jamais vivre dans la précarité. Elle voyait son pauvre père partir à vélo aux aurores. Il travaillait en ville, à cinquante-quatre kilomètres de là.
Sa mère marchait trois kilomètres à pieds pour rejoindre les champs où elle aidait les propriétaires d’une ferme voisine, et il faisait nuit lorsqu’elle quittait la maison à cinq heures du matin.

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