Je tiendrai ma vie entre mes mains
185 pages
Français

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Je tiendrai ma vie entre mes mains , livre ebook

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Description

L’année de ses vingt-huit ans, Alice Marlier est certaine de ne jamais l’oublier.


Emma, sa meilleure amie atteinte d’une maladie, vient de mourir. Alice est dévastée par la douleur et le manque de sa moitié. Mais la défunte avait tout prévu et lui avait confié un carnet avec une liste de dernières volontés à exaucer.


Par amitié, Alice accepte le défi sans en connaître les détails, loin d’imaginer que ce simple cahier va bouleverser l’ensemble de son existence.


La presque trentenaire va se retrouver contrainte de tout plaquer et sa nouvelle vie démarre en trombe par une malencontreuse prise de bec avec Hugo Ventini, alias « le colosse de pacotille ».


Deux personnes qu’en apparence tout oppose se retrouveront malgré elles prises au piège dans l’accomplissement de cette liste.



Et si cette dernière remettait tout en question ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9791034817535
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Je tiendrai ma vie entre mes mains
 

 
 
 
 
 
Andraroc
 
 
Je tiendrai ma vie entre mes mains
 
 
Couverture : Néro
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Chapitre 1

 
 
 
L’homme d’Église termine sa prière et me fait signe de le rejoindre. Mes jambes me maintiennent debout par je ne sais quelle force ni quel miracle, alors que mon cœur hurle sa souffrance et ses faiblesses. Dans une semi-conscience étrange, je regarde mécaniquement le ballet sombre des personnes endeuillées, tandis que mon souffle devient court en marchant à côté du cercueil. Mes paupières papillonnent pour me retenir de pleurer une nouvelle fois et ma bouche cherche désespérément de l’air pour ne pas m’évanouir.
Je me tiens sur l’estrade face à la foule, tous se focalisent sur moi. Mes doigts se serrent, je souhaite plus que tout parvenir à énoncer mon discours en hommage à Emma. Je respire un grand coup et puise la force de prononcer ces mots en pensant à elle qui m’écoute depuis là-haut. Je n’ai pas le droit de la décevoir.
— La plupart d’entre vous me connaissent, mais, pour les autres, je me présente : Alice Marlier. Emma était ma meilleure amie depuis le jardin d’enfance. Nous avions fêté récemment nos vingt-huit ans respectifs et c’est avec joie que j’ai partagé toutes ces années à ses côtés.
Je tente d’agrémenter mes propos d’un sourire, mais mes propres mots me glacent le sang. Alors, j’essaye de ne plus réfléchir et de poursuivre :
— Ce jour est le plus douloureux de ma vie, mais je sais qu’Em n’aurait pas supporté que je laisse un souvenir triste en sa mémoire. C’est pourquoi je ne vous parlerai pas de sa maladie ni de la peine que j’éprouve, nous allons nous souvenir ensemble de la magnifique personne qu’elle était…
Ma voix s’étrangle à l’intérieur de ma gorge et ma main resserre son emprise autour des notes que je ne lis plus.
— Je l’ai rencontrée à l’école maternelle, nous avions quatre ans et cette brunette aux yeux pétillants de malice et au courage démesuré a bouleversé ma vie. C’était un mois après la rentrée scolaire, mes parents venaient d’arriver dans cette ville. J’étais terrorisée à l’idée d’intégrer une nouvelle école où je ne connaissais personne. Comme j’ai toujours été un peu gauche et timide, j’ai vite attisé l’intérêt d’enfants moqueurs, et en particulier de deux garçons de grande section. Lors d’une récréation, je me suis retrouvée à subir leurs brimades et me suis mise immédiatement à pleurer. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Emma. Nous n’étions pas dans la même classe, nous ne nous étions jamais parlé. Contrairement à moi, elle était plutôt à l’aise avec les autres et avait beaucoup d’amis autour d’elle. Elle aurait pu passer son chemin et m’ignorer, mais elle en avait décidé autrement. Alors que j’étais recroquevillée et pétrifiée sous le jet de cailloux de mes assaillants, Emma a sauté sur le dos de l’un d’eux et lui a mordu la joue, confié-je en souriant face à ce souvenir. Et puis, pendant qu’elle tenait sa cible, Em me hurlait de me défendre face au deuxième garçon. Ça ne me ressemblait pas et j’ignorais pourquoi je l’ai écoutée ce jour-là, mais j’ai foncé sur lui en courant.
Je m’interromps quelques secondes et décide d’être honnête.
— En fait, c’est faux, lâché-je d’une voix tremblante, je savais pourquoi, mais je ne le lui ai jamais avoué. C’est tout simplement parce qu’elle m’a donné son courage… parce qu’en la voyant prendre des risques pour une inconnue, j’ai voulu lui ressembler. Ensuite, la situation a dégénéré et nous nous sommes battues avec eux, les maîtresses sont arrivées pour nous séparer. À la fin de la journée, Emma rigolait lorsque nos parents ont été convoqués chez la directrice, elle n’arrivait pas à se retenir de pouffer en me disant qu’elle était fière de moi et qu’elle n’oublierait jamais le visage de Fabrice mordant la poussière.
Je continue malgré les sanglots déferlant sur mes joues. Ma respiration me fait défaut, puis le temps qu’elle me revienne, je lève les yeux face à l’assemblée.
— Et depuis ce jour, nous ne nous sommes jamais quittées. Si je vous raconte ça aujourd’hui, c’est parce que ça résume entièrement Emma, jamais elle ne s’est laissé abattre, même pas face à la mucoviscidose. Je crois qu’elle n’a jamais eu peur de rien. Mais surtout, elle détestait l’injustice et le pouvoir des plus forts sur les plus faibles. J’entends encore son rire, alors que nos parents nous grondaient… Em a toujours souri, même dans les situations les plus dures ou les plus tristes. Et si c’était elle qui parlait à ma place à cet instant, jamais elle n’aurait pleuré. Parce qu’elle ne concevait pas que la tristesse ait sa place dans la vie. Nous aimions dire que nous étions des moitiés, elle représentait la force, la persévérance, l’insouciance et moi la vulnérabilité, l’émotivité, la prudence.
Je confesse cela en essuyant mes larmes d’un revers de la main et reprenant mon souffle.
— Alors, Em, je te remercie d’avoir rayonné dans ma vie et je ne pourrai jamais oublier à quel point ta lumière était magnifique et chaleureuse ni comment elle irradiait sur les personnes autour de toi. Tu vas tellement me manquer, terminé-je.
Je recule de quelques pas et n’ose plus affronter tous ces regards sur moi, je les avais presque oubliés tellement mes mots étaient destinés à elle.
La cérémonie s’achève, mais je n’entends plus les paroles prononcées par le prêtre depuis que j’ai regagné ma place, mon cœur est à cent mille lieues d’ici.
À l’extérieur, je suis inconsciemment la foule qui se forme derrière le cercueil pour un dernier adieu avant qu’il ne soit enseveli sous la terre. Arrivée devant la famille d’Emma, je craque. Marie, sa mère, que je considère comme ma seconde maman, me prend dans ses bras et me communique l’intensité de sa tristesse. Patrick, son père, pose sa main sur mon épaule pour me réconforter, mais ce geste ne brise qu’un peu plus ma carapace. Alors, Émilie, ma sœur aînée, vient à ma rescousse et me tire par la main pour m’écarter. Soudain, mes pas me semblent rapides et paraissent regagner de la force, pressés de fuir les ombres qui se mélangent et dansent autour de moi.
C’est un triste jour de novembre, le ciel est chargé de gris et le vent glacial mord la peau de mes jambes à peine protégées par un fin collant noir. Mon esprit se réveille sous le clapotis de la pluie et mon corps, tel un automate, imite les mouvements des autres pour rejoindre la salle des fêtes. Je quitte le cimetière en ayant l’impression d’y avoir laissé mon âme.
Je marche inconsciemment, mais je me sens incapable d’affronter ce moment, le monde, la pitié dans leurs yeux, leur condescendance… cette peine et cette douleur qui me percent les entrailles, taillant ma chair à vif. Je ne peux pas admettre cette triste vérité, celle qu’Emma ne reviendra pas, jamais. Tout simplement, parce qu’égoïstement je ne sais pas vivre sans elle.
Avant d’entrer dans le bâtiment municipal, Marie m’interpelle et nous nous éloignons. Elle peine à trouver ses mots et ne cesse de dévisager l’épaisse enveloppe dans sa main. Puis, après plusieurs secondes, elle me la tend et bafouille :
— C’est pour toi. Emma m’a demandé de… de te la remettre quand…
Comprenant sa difficulté à énoncer la mort de sa fille, je saisis l’enveloppe sans rien dire. La sexagénaire me sourit, puis elle semble réfléchir et ajoute :
— J’ignore ce qu’elle contient, mais Emma a passé ces dernières semaines à l’achever. Je sais juste que c’était très important pour elle, lâche-t-elle d’une voix secouée par le chagrin.
Des larmes me gagnent à nouveau et la curiosité me ronge. Je dévisage le paquet et m’interroge. Qu’est-ce qu’Emma pouvait avoir de si important à me donner ? Nous n’avions aucun secret l’une pour l’autre, aucun, avant aujourd’hui, avant l’arrivée de ce paquet.
Je marche jusqu’à la place du village pour m’adosser au tronc de l’impressionnant chêne. Nous aimions profiter de cet endroit toutes les deux, j’ai l’impression qu’elle va me rejoindre d’une minute à l’autre. J’éprouve le terrible besoin de m’asseoir malgré l’herbe humide, pour ne pas vaciller. Je me moque de salir ma robe et mon manteau de bonne facture. Plus rien n’a d’importance.
Une fois l’enveloppe ouverte, mes doigts tremblent. L’épaisseur du courrier me frappe, puis je découvre un petit cahier à spirale fermé par un élastique et une lettre volante.
Je m’attarde d’abord sur la feuille de papier et mes yeux sautent d’une ligne à l’

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