Le Voisin d’en face

Laëtitia Baillet

Description

Charlie est une influenceuse spécialisée dans les voyages, célibataire endurcie n’ayant jamais eu de petit copain. Maxime est chef d’entreprise dans la publicité, sortant d’une relation qui a brisé sa foi en l’amour.

Ils ont deux points communs : ils sont tous les deux accros à leur travail et ne sont jamais chez eux pour profiter de leurs appartements respectifs.
Puis, en mars 2020, lors du confinement, une inscription sur TikTok va les rapprocher.

Est-ce que cela sera suffisant pour briser les chaînes autour du cœur de Charlie ?

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Réseaux sociaux
• New Adult
• Pasión (película de 1982)
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• Rencontre
• Travail
• Fiction
• Amour
• Littérature

Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Date de parution: 04 février 2022
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9791034820443
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Voisin d’en face

 
 
 
 
 
 
Laëtitia Baillet
 
 
Le Voisin d’en face
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Enaé
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Tu es l’inattendu que j’attendais.
Vincaa
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre un

Charlie
 
 
 
Dubaï, janvier 2020
Je suis dans une soirée bien arrosée dans une boîte de nuit très connue de Dubaï. Il y a régulièrement des influenceurs 1 qui y viennent, tous les éléments sont réunis pour plaire. La musique est très forte et il y a énormément de gens autour de moi. Je suis avec des potes avec lesquels il m’arrive fréquemment de voyager. Je dis bien potes, parce que je n’ai que ça. Ce ne sont pas des personnes que je peux considérer comme de vrais amis.
Sachant que je suis une influenceuse connue depuis quelques années, à la longue, je me suis rendu compte que les gens me côtoient très souvent par intérêt. Vous comprenez, je reçois énormément de cadeaux de marques, on me propose souvent des voyages à tester et, en plus, je suis rémunérée pour ça. Rajoutez-y le fait que je gagne vraiment bien ma vie, sans vouloir me vanter, ça attise la jalousie et les faux amis.
Le point négatif que les gens trouvent en général, c’est que je suis rarement à la maison. Personnellement, c’est le côté que j’adore dans mon métier. Je raffole des voyages. Quand j’étais petite, on ne partait jamais en vacances, alors j’en profite en grandissant. Je me souviendrai toujours de mon tout premier séjour : New York. Je venais d’avoir assez d’argent pour me l’offrir. J’ai donc passé cinq jours à la Grosse Pomme, à me promener dans tous les endroits clés : Central Park surtout. Je me rappelle l’émotion que j’ai ressentie, la fierté surtout.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je passe mon temps à travailler. Beaucoup imaginent que le boulot d’influenceuse, c’est de rester à la maison à ne rien faire et publier sur les réseaux sociaux. Mais ils ne se rendent pas compte du flux de travail qu’il faut fournir : préparer ses contenus, y réfléchir pour ne pas se faire juger, filmer les vidéos, les monter, les poster sur YouTube. Il faut aussi répondre aux commentaires pour ne pas passer pour une fille qui ignore ses followers 2 et ne pas se faire encore critiquer. Je dois donner mes avis réels et ne pas faire de la publicité pour des produits vendus sur des sites venant de Chine.
Beaucoup d’influenceurs font du dropshipping 3 , ce n’est pas mon cas, ça serait réellement contraire à mes principes d’arnaquer des personnes et, qui plus est, souvent des adolescents. D’ailleurs, je ne commande pas vraiment sur ces sites étrangers, même pour moi. Je suis pour faire marcher l’économie française. Et puis, écologiquement parlant, ce n’est pas super.
J’ai arrêté l’école très tôt, absolument pas encouragée par ma mère. J’ai passé mon bac L avec succès. Ensuite, je me suis dit qu’une année sabbatique pour me trouver ne serait pas de trop. J’en avais besoin, c’était même vital à l’époque. J’ai commencé à faire quelques vidéos, pourries avec le recul, sur YouTube. Elles ont été visionnées énormément de fois. J’ai créé un compte Instagram, mes followers sont montés en flèche. J’ai très vite été contactée pour des partenariats, rémunérés dans un second temps, ensuite des voyages presses… et tout s’est enchaîné. Je suis devenue « Charliebaby » sur les réseaux sociaux.
Comme je le disais, les gens profitent beaucoup de moi, pour être honnête. Alors, je sors avec une bande de potes que j’ai depuis quelque temps et qui sont aussi influenceurs. En revanche, avec eux, il y a énormément de concurrence, c’est à celui qui gagnera le plus d’argent et aura les plus beaux voyages sponsorisés. Ça ne me dérange pas qu’ils fassent parfois des choses pour lesquelles je ne suis pas invitée, je ne les envie pas. Au contraire, je suis heureuse quand les gens réussissent. J’ai appris à mes dépens que ce n’était pas le cas de tout le monde.
Je rêve d’une copine, non d’une amie, une vraie, à qui raconter ma vie et mes problèmes. Parfois, ça me manque d’autant plus que je suis fille unique. Je n’étais déjà pas désirée à la base, alors, mes parents n’ont pas voulu réitérer l’expérience. Ma mère m’a apporté malgré tout tout l’amour possible.
Je n’ai jamais été en couple, enfin pas réellement parce que je ne crois pas à l’amour. J’ai eu l’exemple de mes parents. Ils ont divorcé à peine mariés, mon père trompait toujours ma mère et elle n’a jamais refait sa vie.
Avec toutes ses mises en garde me disant de rester loin des hommes, eh bien, elle a réussi : je m’en méfie comme la peste. Je ne suis plus vierge quand même, vous imaginez bien qu’à vingt-six ans ça fait longtemps que j’ai perdu ma fleur. Mais aucun garçon n’est resté plus d’un mois maximum dans ma vie. Dès que je sens qu’ils s’attachent, je les quitte et en cherche un nouveau. Certains pourraient penser que je suis une salope et, à vrai dire, je me fous un peu de leur avis. Si c’était un homme qui réagissait de cette façon, il ne serait pas jugé. S’il y a bien une chose que je prône, c’est l’égalité homme-femme. On est quand même en 2020 !
Sur mes réseaux, mes followers ne m’ont forcément jamais vue avec aucun homme et ne me connaissent pas intimement. Donc, je lis parfois des commentaires dans lesquels ils se demandent si je suis lesbienne. Je ne réponds jamais et laisse planer le doute. Ma vie privée ne les regarde pas. Je partage déjà énormément de choses, mais j’estime que ça, c’est quelque chose que je dois protéger, d’autant plus que ça ne changerait rien à leur vie de le savoir. C’est la seule chose que je cache. Enfin, ça, et mon passé pas forcément glorieux. J’ai eu une période où l’alcool et les joints rythmaient un peu trop mon quotidien. Heureusement, je n’en suis plus là.
Les verres s’enchaînent comme souvent dans ce genre de soirées. Par bonheur pour moi, je tiens bien l’alcool et les taxis existent afin de rentrer à l’hôtel où nous séjournons. À la base, je suis à Dubaï pour un séjour professionnel. Je suis chargée de tester un hôtel qui vient d’ouvrir et d’en faire la publicité sur mes différents réseaux sociaux. Pour cela, j’ai un shooting photo prévu demain. Heureusement que le maquillage a été inventé, car je n’ose pas imaginer la tête que je vais avoir au réveil.
Parfois, je me dis qu’il faudrait que je reste calmement sans sortir. Mais je déteste ces moments : ceux où je suis seule avec moi-même et que j’ai beaucoup trop le temps de penser au désastre de ma vie. J’ai un gros problème depuis que je suis petite avec la solitude. Enfant, je ne dormais jamais dans mon lit. Ma mère râlait, mais j’imagine que, dans le fond, elle aimait m’avoir auprès d’elle afin de ne pas être seule.
Beaucoup de personnes aspirent à avoir une famille. C’est aussi mon cas, mais, sans vouloir être en couple, ça risque d’être relativement compliqué. Je me dis que je ne serai jamais mère. Surtout, à part l’argent et la réussite, je n’ai rien. Je vous jure une chose, c’est que, vraiment, l’argent ne fait pas le bonheur. J’échangerais volontiers ma richesse contre ma propre famille.
Mes hormones me travaillent, j’y pense tellement que je songe de plus en plus à « faire un bébé toute seule ». Passer par des fécondations afin d’y parvenir me semble une bonne idée. Je me laisse encore un an de réflexion et, après, je me lancerai dans ce projet. Il paraît que ce n’est pas évident quand on est célibataire, mais, après tout, les challenges, ce n’est pas ça qui va me faire peur.
Marie, une des influenceuses qui m’accompagne, crie :
— Allez, encore une tournée !
Mon cerveau a beau dire non, mon bras ne coopère pas, et je finis une fois de plus avec un nouveau verre dans la main. L’alcool aidant, j’ai chaud et envie de danser, alors je vais sur la piste, me laissant porter par le rythme de la musique. J’adore la musique, le rock tout particulièrement. Nirvana a bercé mon enfance.
Mon corps ondule quand je sens quelqu’un se presser contre moi. Je tourne la tête afin de voir qui est derrière moi. Eh bien, ma foi, ce mec est plutôt pas mal. Je laisse mon corps se trémousser devant lui, ses mains parcourir de façon très suggestive mon corps. Ma libido se réveille, et je lui murmure à l’oreille :
— Suis-moi.
Je prends sa main dans la mienne et le mène jusqu’à un coin isolé de la boîte de nuit. Nos baisers deviennent enflammés, ses mains se promènent sur moi. Une fois, de plus, je laisse un mec inconnu me posséder dans un endroit qui ne m’appartient pas. U