316
pages
Français
Ebooks
2018
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
316
pages
Français
Ebook
2018
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
10 mai 2018
Nombre de lectures
187
EAN13
9782376521082
Langue
Français
Quand Sélène accepte de travailler comme intendante pour Anton Khassiev, elle est loin de s’imaginer combien sa vie est sur le point de basculer. Et pourtant... Cet homme aux facettes autant multiples que brisées va devenir la clé de sol d’une mélodie incroyablement fascinante. Le percer à jour sera alors son unique but.
Lorsqu’Anton embauche Sélène Baas afin de rendre service à son cousin, il est loin de s’imaginer combien sa vie est sur le point de basculer. Et pourtant... La jeune femme, aussi têtue qu’espiègle, va non seulement bouleverser son quotidien mais aussi menacer de mettre à nu l’horreur de sa nature.
Dans une maison où le secret se cultive à chaque recoin, ouvrir une simple porte peut se révéler être le défi d’une vie. Sur leur échiquier truqué, où la folie devient un art, qui de la reine ou du fou renversera l’autre ?
Publié par
Date de parution
10 mai 2018
Nombre de lectures
187
EAN13
9782376521082
Langue
Français
Milyi Kind
Love in melodies
ISBN : 978-2-37652-108-2
Titre de l'édition originale : Love in melodies
Copyright © Butterfly Editions 2018
Couverture © Mademoiselle-e - Shutterstock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-108-2
Dépôt Légal : Mai 2018
20181005-2200
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Note de l'auteur
Vous trouverez à la fin du livre une playlist qui m’a accompagnée au cours de l’écriture.
Je vous propose aussi de découvrir dans certains chapitres des musiques qui reflètent tout à fait l’état d’esprit des personnages.
Bonne lecture !
Love in Melodies… à qui le dédier sinon tout simplement à la musique ? Celle des cœurs, des âmes qui se touchent, s’abandonnent et finissent, je l’espère, par toujours se rejoindre…
« La musique est le véritable souffle de la vie. On mange pour ne pas avoir faim. On chante pour s’entendre vivre. » Yasmina Khadra.
« Le jour viendra où vous penserez que tout est fini.
Ce sera le commencement. »
Louis L’Amour.
Prologue
"Faites attention au crocodile ! S'il arrivait à rentrer dans la maison, il vous mangerait toute crue"
Il m’aime ? Un peu…
…Le désir n'est qu'éphémère. Je dois résister. La fuir. Vain espoir d'une romance dévorante. Je ne suis que néant. Mon corps pourtant moribond la réclame à en crever. Jamais je ne la posséderai.
Il m’aime ? Beaucoup…
…Je l’observe. M'enivre des effluves de son parfum. Guette chacun de ses gestes.
Il m’aime ? Passionnément…
... Elle nourrit mon âme lésée. Sa passion. Sa solitude. Sa faim d'elle.
Il m’aime ? À la folie…
… Je ne veux pas. Ne dois pas. Ne peux pas.
Il m’aime ? Pas du tout…
… Supplie-moi.
****
"Mais si la fille en a peur, la femme en rêve."
Il est Répulsion. Il est Trouble. Celui-là même qui louvoie sur ma peau, me dénude et me révèle pour mieux m'engloutir dans ses Ténèbres. Je suis le papillon, l’éphémère face au feu dévastateur.
J'ai peur.
"Dans la forêt nue qu'un sauvage m'y enlève"
Il est Maléfice. Je le vois. Le ressens. Il m'examine, m'épie, joue avec mes nerfs. Tout le temps. A chaque instant. Que veut-il ? Que désire-t-il ?
J'ai peur.
"Toc toc toc mais qui est là ? Le loup qui te mangera."
Il est Magnétisme. Le Loup ? Non… il est bien pire que cela. Cet homme est le Crocodile. Celui qui m'effraie et me fascine. Je veux tout de lui. Sa haine, celle incendiant ses yeux turquoise, prophètes de tragédies à venir. Sa passion qui glace ses veines bouillonnantes.
J'ai peur.
"Toc toc toc Si tu es là. Entre donc et mange-moi" (1)
Il est Impureté. Toi, supplie-moi. C’est moi qui te croquerai, Crocodile. Je te croquerai.
(1) Zazie, Toc toc toc
Chapitre 1
Anton
« Le crocodile ménage ses forces et laisse sa proie venir à lui. »
Moses Isegawa
Maudit.
À l'instar de ma famille de dégénérés, je suis maudit. Mes parents décédés lors de mon enfance ; ma tante abandonnant mari et enfants ; mon cousin, cet esprit noble, dont les veines s’empoisonnent de tous ces paradis chimiques qu'il s'injecte... Maudit et perdu. Durant dix longues années, je suis resté prostré dans les limbes. Depuis, je végète au Purgatoire.
Les Quatre Cavaliers, voilà ce que je suis devenu. Guerre. Désolation. Famine. Mort. En une décennie de désespérance, l'Apocalypse dont a souffert mon corps a condamné mon âme aussi malade que nocive comme ceux qui pourraient être tentés de lui venir en aide. J'aurai beau courir, ils me rattraperont toujours. Aussi, je reste là. Entre les murs de ce que certains tels que mon cousin Vadim et son ami l'ours roux appellent ironiquement Hell's Mansion. Pourquoi ? Parce que c'est au moins ce que permet l'argent. Un train de vie dispendieux. Laisser ses penchants vicieux s'épanouir et ne rien faire afin de les enrayer. Attendre ces démons qui, je le sais, viendront un jour futur chercher leur dû.
Je suis prêt. Prêt à les recevoir. Prêt à les confronter.
Debout face au miroir, je m'examine et contemple la corruption serpenter sur mon épiderme. Porter ces vêtements coûteux ne change rien. Elles sont là. Je suis le seul à pouvoir les voir. Personne ne sera jamais autorisé à poser son regard dessus. Ces scarifications qui brûlent ma peau. La craquellent. La fissurent. Aussi lentement que sûrement. Atroces et sublimes, ces stigmates m’hypnotisent autant qu'ils me répugnent. Invisibles aux yeux de tous, mais aussi prégnantes que de la pourriture, ces marques, mes marques me dévorent et m'entravent.
Instinctivement, mes doigts se portent à la chair suppliciée de mon visage. Ironique lorsque l'on pense qu'il s'agit là d'une des seules zones intactes de mon corps. Pourtant indemne, je les sens malgré tout. Là, à me narguer. Parce qu'il y a les autres. Les cicatrices de l'âme. Ces écailles aussi dures et tranchantes que celles d'un alligator. Ce reptile est mon totem. Je suis le Golem de son identité. Silencieux. Trompeur. Et pour finir, affamé. Cet animal est mon Moi, cet amas de vicissitudes dissimulé sous le vernis d'une belle gueule.
Voilà pourquoi cette femme m'attire autant qu'elle me repousse au loin. Elle me devine. Le démasque, lui. Aliocha. Pas Anton. Pas cette image que je souhaite renvoyer au monde mais celui qui se cache dans le clair-obscur. Je devrais la tenir à distance. Seulement... je n'ai pas la force d'en rester éloigné. Même si je ne peux, ne dois la toucher ou ne serait-ce que l'effleurer de mes pensées licencieuses. Obstiné, je suis une saleté d'animal perclus de ses instincts les plus primaires quand il s'agit d'elle. Si ma tête s'y refuse, chaque cellule de mon corps en est douloureusement consciente. Rien n'est plus rationnel dorénavant, sinon Devouchka serait déjà loin.
Face à la baie du jardin d'hiver devenu mon refuge, j'appuie mon front sur la surface vitrée et continue de fumer mon cigare en silence, mes yeux rivés sur l'extérieur. Profitant de la chaleur des derniers jours d'été, elle se prélasse sans se rendre compte une seconde du tumulte que sa présence a déclenché. La tête légèrement penchée, je l'observe se tortiller sur le transat pour faire glisser les bretelles de son bikini minimaliste en veillant à ne rien dévoiler de son corps menu. Elle me sait quelque part dans la maison sans savoir où précisément. Et cette intrusion m'excite tout autant qu'elle, elle peut l’être. Une torture pour moi, un jeu pour cette jolie inconsciente. D'où je suis posté, je peux voir ses iris, fascinantes tourmalines d'eau, virevolter tandis que ses mains fines huilent sa peau bronzée. Elle ne me voit pas mais me ressent, j'en mettrais ma main à couper. Le poids de mon regard sur le dessin de ses courbes douces devient lancinant pour nous deux.
Des semaines qu'elle m'obsède. Des semaines. Le besoin de la sentir sous moi. Sur moi. Penchée devant moi. Ma langue qui trace ses déliés gracieux... User ce corps jusqu'à la lie de mes envies, moi qui jamais ne touche une autre peau que la mienne. M'enterrer en elle.
Mon cigare au coin des lèvres, j'assiste au spectacle de sa paume dévalant son ventre et imagine mes doigts à la place des siens. Je ne peux faire que cela... Ils remonteraient le long de sa gorge hâlée avant de venir s'enfouir entre ses lèvres cerise alors qu'elle me fixerait, les paupières alourdies par la morsure du désir. Mon pouls s'accélère. Encore une réaction que je n'avais pas perçue depuis des années... Dix ans pour être précis. Je me glisse sur la terrasse et écrase ma clope d'un coup de talon. Le silence est assourdissant et vibrant de promesses impardonnables que je ne saurais tenir.