Trouver refuge
255 pages
Français

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Description


Témoin involontaire d'un meurtre, Bellamy est placée sous protection judiciaire. Mais les assassins de son père finissent par la retrouver et elle n'a d'autre choix que de fuir.


Perdue, elle choisit pour refuge un endroit où elle s'était juré de ne jamais remettre les pieds : la station de ski BearPaw. Mais qu'est-ce qu'un chagrin d'amour face à une question de vie ou de mort ? De toute façon, celui qui lui a brisé le cœur il y a huit ans de cela a déserté les lieux depuis longtemps. Sauf qu'à peine arrivée, elle se retrouve confrontée à lui et découvre que ses sentiments sont toujours aussi vifs que s'ils s'étaient séparés la veille. Incapable de fuir, incapable de rester, Bellamy est prise au piège et Liam devient son canot de survie. Mais le passé les rattrape et, bientôt, ils sont deux à essayer d'échapper à la mort.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2020
Nombre de lectures 11
EAN13 9791038100329
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cambria Hebert 
Trouver refuge
BearPaw Resort - Livre UN  


Traduit de l'anglais par Viviane Faure       
Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Avalanche  
Collection Infinity © 2020, Tous droits réservés Collection Infinity est un label appartenant aux éditions MxM Bookmark.
Illustration de couverture ©  Natasha Snow
Traduction ©  Viviane Faure
    Suivi éditorial  ©  Lorraine Cocquelin
  
  Correction ©   Elysea Raven

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038100329
Existe en format papier


Prologue
Bellamy
Je plissai les yeux pour déchiffrer l’adresse griffonnée sur le bout de papier froissé que je tenais dans ma main crispée. Je voulus baisser mes lunettes de soleil sur mes yeux, mais je me rendis compte qu’elles n’étaient pas calées sur mon front : je les avais laissées à la maison.
Forcément.
Il fallait que le jour où je les oublie, ce soit un jour où elles auraient été utiles, pas juste pour le soleil, mais pour dissimuler mon regard. Il était trop tard pour faire demi-tour désormais, étant donné que je n’étais qu’à quelques rues de là où je devais aller.
En tout cas, je l’espérais.
Je connaissais mal ce quartier. Ce n’était pas un endroit où on vous aurait conseillé d’aller, à moins bien sûr que vous n’ayez pas le choix. Comme moi, en ce moment. Je plaçai le papier juste devant mes mirettes et m’assurai pour ce qui devait être la cinquantième fois que j’avais bien lu.
Eh oui. 666, Ghetto Street, tout droit et puis à gauche. Il fallait dépasser les poubelles en train de cramer et passer la porte de l’enfer.
Je reniflai avec dérision, fourrai le papier dans ma poche et avançai droit devant moi. Ce quartier n’était pas si affreux que ça. En réalité, rien n’était en train de cramer. Et le numéro que je cherchais n’était pas le 666. Mais je vais être honnête avec vous : si ça n’avait pas été en plein jour, je ne serais pas venue là.
Appel de mon père ou pas, il ne fallait quand même pas pousser.
Mais il ne faisait pas nuit. Pour tout dire, il était tôt, pas encore tout à fait l’heure du déjeuner. Et puis, je n’avais pas vu ou eu de nouvelles de mon père depuis trois ans. Quand il m’avait appelée la veille, je m’étais demandé comment il avait bien pu trouver mon numéro, tellement j’étais surprise de ce coup de fil.
Il avait dit qu’il voulait me voir. Il avait dit qu’il avait quelque chose d’important à me dire. Il avait dit : « S’il te plaît, viens . »
Qu’y avait-il à dire pour ma défense ? J’étais une abrutie. Sans mentionner le fait que j’avais quelques problèmes relationnels avec mon père, vu qu’il n’était jamais là. Quand il était présent, c’était de loin en loin, et même ça, c’était plus que ce que ma mère aurait souhaité. Évidemment, je ne lui avais rien dit de cette petite visite. Elle aurait piqué une crise et ça n’aurait pas été beau à voir.
Je lui en parlerais une fois que ce serait fait.
Peut-être qu’une adulte normale n’aurait pas été si prompte à se précipiter au premier appel de quelqu’un qui les décevait à chaque fois. Si j’avais été maligne – et que j’avais suivi les conseils de ma chère maman –, je l’aurais envoyé chier et j’aurais raccroché.
Je n’étais pas maligne. De fait, plus tard, je me rappellerais cette journée et me rendrais compte d’à quel point ma mère avait raison.
En fait, l’indifférence de mon père avait l’effet inverse. Elle me donnait envie de me précipiter encore plus vite quand il appelait. Comme si, cette fois , j’allais enfin pouvoir lui prouver que j’étais digne de son attention. Cette fois , il comprendrait ce qu’il avait manqué toutes ces années.
Avec un gros soupir, je m’arrêtai devant un vieux bâtiment en briques qui avait l’air miteux et prêt à s’effondrer. Un signal d’avertissement parcourut ma colonne vertébrale et vint chatouiller ma nuque. Je relevai la tête pour voir l’escalier de secours rouillé, des fenêtres cassées à presque tous les étages, jusqu’au ciel qui était lourd de nuages sombres et menaçants. Je décidai d’ignorer la nervosité qui me serrait l’estomac et j’avançai.
J’ouvris précautionneusement la porte qui menait au rez-de-chaussée et passai la tête à l’intérieur. Ça sentait la transpiration et l’urine, des déchets et des feuilles d’arbre jonchaient le sol, et il manquait un morceau de la moquette à travers laquelle on voyait un sol en béton craquelé.
Mon regard s’attarda sur une tache sombre que j’espérais sincèrement ne pas être du sang, et je tournai rapidement l’angle pour monter les escaliers quatre à quatre en me déplaçant aussi silencieusement que me le permettaient mes baskets.
Quand j’arrivai au troisième étage, mon cœur tambourinait et j’avais le souffle court. Je savais que j’étais ridicule. Les lieux étaient décrépits, mais ce n’était pas comme si j’étais en train de me faire courser. Pour autant, l’adrénaline courait dans mes veines et me donnait l’impression de faire face à un danger imminent.
J’essayai de me débarrasser de cette sensation et pénétrai dans le couloir. Je me sentis un peu mieux en constatant qu’il n’y avait pas de taches de sang ici. C’était la troisième porte à gauche. Je levai la main pour frapper, mais avant que mon poing n’entre en contact avec le bois sale, la porte s’ouvrit toute seule.
Des doigts noueux s’agrippèrent à la porte et des yeux écarquillés me dévisagèrent, me donnant l’impression d’être dans un film d’horreur.
— Papa ?
Mon père tendit la main, m’attrapa par le poignet, m’attira à l’intérieur et referma prestement la porte.
Je frottai mon bras là où il l’avait serré et avançai dans l’espace étroit en regardant autour de moi. C’était un taudis. Et ce n’était pas pour me montrer méchante. Ou précieuse. À vrai dire, c’était une description gentille.
Pour tout meuble, il y avait un matelas crasseux, sans draps ni couvertures, posé à même le sol et une chaise qui semblait sortir d’un ensemble de camping.
Oh, il y avait une lampe aussi. Elle était en laiton, sans abat-jour, et l’ampoule était cassée.
Et ça puait. Surtout la sueur. Et la peur.
Je ne m’étais jamais rendu compte que la peur avait une odeur, mais à la respirer ici, je trouvais ça très reconnaissable.
— Bellamy, dit-il.
Il entra dans la pièce derrière moi après avoir refermé la chaîne de la porte.
— Merci d’être venue.
Il s’avança pour me prendre dans ses bras. Je me raidis, mais il ne s’arrêta pas. Il m’enlaça et me serra contre lui. Au bout d’un moment, j’oubliai la bizarrerie de cette scène. J’oubliai que je ne voulais pas être ici. J’avais l’impression d’être une petite fille à nouveau, d’être de retour ce jour où il m’avait prise dans ses bras et m’avait expliqué qu’il devait partir et que je ne le reverrais sans doute pas avant un moment.
« Un moment » qui avait duré cinq ans.
Je lui rendis son étreinte, reniflai, puis reculai.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? demandai-je en regardant autour de moi. Dans un endroit pareil ?
— Merci d’être venue, répéta-t-il en se tordant les mains.
Il jeta un regard vers le verrou comme pour s’assurer qu’il était bien fermé. Je remarquai qu’il semblait avoir vieilli de façon exponentielle depuis la dernière fois où je l’avais vu. Oui, ça faisait presque trois ans, mais il était dans la quarantaine… et pourtant, il semblait avoir dix ans de plus.
Ses cheveux châtains semblaient plus fins, son corps plus sec. Des rides d’inquiétude marquaient son front ainsi que le contour de sa bouche et de ses yeux. Ses vêtements étaient froissés et il dégageait une impression de nervosité. Presque de panique.
Joseph Cutler était peut-être beaucoup de choses, mais nerveux et paniqué ne faisaient pas partie des adjectifs que j’aurais employés pour le décrire.
— Ça me fait tellement plaisir de te voir. Tu m’as manqué.
— Papa, dis-je en jetant un nouveau coup d’œil alentour.
L’inquiétude commençait à prendre le pas sur toute autre émotion que j’aurais pu ressentir en retrouvant mon père.
— Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
— Écoute, chérie. On n’a pas beaucoup de temps. Tu ne peux pas rester. Je voulais juste te voir, même si c’est seulement quelques minutes.
Mon cœur se serra.
— Pourquoi est-ce qu’on n’irait pas déjeuner ? Je t’invite. Il y a un petit restau à deux pas d’ici. Je suis sûre qu’ils ont des tartes, dis-je avec un petit sourire.
Mon père aimait beaucoup les tartes.
Sans attendre, je me dirigeai vers la porte.
— Non ! s’écria-t-il en passant devant moi et en levant les mains.
Je m’interrompis.
— On ne peut pas sortir. Pas moi.
— Pourquoi ?
Ses épaules s’affaissèrent.
— Ne t’inquiète pas pour ça.
— Alors pourquoi tu as appelé ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Je suis venu te voir. Je…
Il déglutit.
— Je suis venu te dire au revoir.
— Au revoir ?
Je n’avais pas vraiment besoin de demander de précisions. Je savais.
Au revoir en mode « adieu ». Pas en mode « à dans cinq ans ».
Il s’avança et saisit mes bras.
— Je me suis attiré des ennuis, j’ai fait de mauvais choix dans mes affaires, commença-t-il en regardant vers la porte à nouveau.
Son regard s’adoucit en croisant le mien.
— Tu te rappelles la fois où on est partis en vacances ?
Je hochai la tête.
— À B…
Il couvrit rapidement ma bouche de sa main et secoua la tête. Les yeux écarquillés, il m’intima silencieusement de me taire.
— Ça a été le plus beau moment de ma vie, me confia-t-il. J’aurais dû être un meilleur père. On aurait dû avoir plus de moments comme celui-là.
— On peut toujours en avoir, lui dis-je.
Mon cœur se serra de façon désagréable. Je

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