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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 14 octobre 2020 |
Nombre de lectures | 3 |
EAN13 | 9782764441978 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
De la même autrice
Enquête chez les Filles du roi , coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2020.
Pierre et Renée – Un destin en Nouvelle-France , VLB éditeur, 2011.
L’appel des cygnes, tome 2 – Moïrane , VLB éditeur, 2008.
Nouvelles de Mallaig , VLB éditeur, 2007.
L’appel des cygnes, tome 1 – Gunni le Gauche , VLB éditeur, 2006.
L’Hermine de Mallaig , VLB éditeur, 2005.
Sorcha de Mallaig , VLB éditeur, 2004.
La Châtelaine de Mallaig , VLB éditeur, 2002.
Éditions étrangères
Sorcha de Mallaig , version espagnole, El Clan de Mallaig , Sorcha , Ediciones B, 2009.
L’Hermine de Mallaig , version espagnole, El Clan de Mallaig , Lite , Ediciones B, 2009.
La Châtelaine de Mallaig , version allemande, Die Herrin von Mallaig , 2009.
La Châtelaine de Mallaig , version espagnole, El Clan de Mallaig , Gunelle , Ediciones B, 2008.
La Châtelaine de Mallaig , version tchèque, Pani z Mallaigu , Euromedia group, 2006.
Projet dirigé par Éric St-Pierre, éditeur
Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sabrina Raymond
En couverture : Montage fait à partir des œuvres de D-Keine / istock.com et de rawpixel.com / Freepik
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : La plume de Mallaig / Diane Lacombe.
Noms : Lacombe, Diane, auteur.
Collections : Tous continents.
Description : Mention de collection : Tous continents
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200084968 | Canadiana (livre numérique) 20200084976 | ISBN 9782764441954 | ISBN 9782764441961 (PDF) | ISBN 9782764441978 (EPUB)
Classification : LCC PS8573.A27786 P58 2020 | CDD C843/.6—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com
À mon fils Alexis, dont la force tranquille et le jugement m’ont inspiré des personnages masculins séduisants, ceux dont raffolent tous les romantiques.
Avant-propos
À mon avis, le premier personnage principal qu’une romancière crée occupe une place inégalée, sinon dans son œuvre, du moins dans son cœur. Le mien est Dame Gunelle. J’ai vraiment été habitée par elle, non seulement durant la période d’écriture, mais longtemps au-delà ; lorsque publié, le roman l’a introduite dans l’imaginaire de mes lecteurs et lectrices.
Gunelle Keith est l’héroïne de La Châtelaine de Mallaig , roman faisant partie d’une trilogie publiée entre 2002 et 2005. Il s’agit d’une saga médiévale qui se déroule en Écosse, où Gunelle, jeune femme cultivée issue d’une famille des Lowlands, épouse, selon un mariage arrangé, un homme fruste dans un clan des Highlands. L’ineffable toile de fond des amours contrariées y est donc déployée. Avec La Plume de Mallaig , elle se tend de nouveau à travers la correspondance de Dame Gunelle, Châtelaine de Mallaig.
La Plume de Mallaig permettra à plusieurs lecteurs et lectrices de renouer avec l’univers romanesque de Mallaig et à d’autres, je l’espère, d’en découvrir la quintessence à travers son personnage mythique.
Le bonheur d’écrire ce roman épistolaire est indéniablement lié au fait d’avoir retrouvé ma Châtelaine de Mallaig , de lui avoir redonné la parole, d’avoir approfondi son caractère et d’avoir suscité ses réflexions sur l’amitié, l’amour, la vie. Cela m’a fait revisiter le monde fictif du château de Mallaig avec ses maîtres, leurs domestiques, leurs parents et amis, et le clan MacNèil.
Diane Lacombe, octobre 2018
Prologue
Ma défunte mère a dit un jour : « Le plus grand atout d’une servante ambitieuse n’est pas son joli minois, l’agilité de ses mains ou son empres sement à la tâche, c’est l’acuité de ses oreilles. » Sur le coup, je n’ai pas saisi le sens de ses paroles. J’avais alors une douzaine d’années. D’une poigne de fer, ma mère dirigeait la domesticité du château de Mallaig. J’ai grandi entre les murs de cette place forte des Highlands et j’ai appris le métier d’intendante par ma seule observation. J’ai gravi les échelons du personnel sans m’en rendre vraiment compte. Au décès de ma mère, survenu voilà six ans, j’ai naturellement pris sa suite, mes maîtres remarquant à peine le changement de dirigeante. Il est vrai que les affaires domestiques n’intéressaient ni le vieux seigneur ni son fils depuis la mort de la précédente châtelaine, en 1419.
Après trois décennies au service de la famille MacNèil, en ce jour pluvieux de mars, je m’apprête à passer la main à une autre intendante. Assise près du feu des cuisines où je chauffe mes jambes endolories, j’observe du coin de l’œil la future dirigeante du personnel. Me vient en mémoire le principe directeur de ma mère : « Avoir l’oreille fine ou sinon l’aiguiser. Percevoir les bruits dans les différentes ailes du château et les interpréter avant de découvrir l’événement à leur origine. Tendre l’oreille et apprendre ce qui se dit derrière une porte, de l’autre côté du mur du jardin, ou dans notre dos, lorsqu’on besogne dans une pièce. »
En effet, que de choses j’ai anticipées dans ma carrière grâce à mon ouïe, ajustant l’attitude à adopter, la réponse à donner, le geste à poser selon ce que j’entendais. Cela m’a permis d’avoir une longueur d’avance partout, présentant toujours à mes maîtres la réaction adéquate. Et aussi, à l’occasion, suggérant un conseil échafaudé à partir d’informations furtivement acquises. Informations que les seigneurs et dames qualifient habituellement d’indiscrétions. Leurs sentiments à ce sujet ne se sont jamais traduits en réprimandes, si bien que j’ai toujours continué à épier leurs propos. Quand on est totalement dévoué à ses maîtres, notre opinion compte à leurs yeux et elle nous mérite une estime qui va au-delà de notre rôle. Je n’ose dire que l’on devient leur pair, et pourtant, je pense être une vieille amie pour ma maîtresse, Dame Gunelle.
Notre conversation d’hier me donne de bonnes raisons de le croire : « Promettez-moi de ne pas nous quitter, m’a-t-elle dit. Je veux pouvoir encore jouir de votre entendement sur tout. Que deviendrai-je sans vous au milieu des intrigues qui minent l’ambiance au château ? Qui me ren seignera sur les difficultés causées par nos filles en cuisine, aux étages, au corps de garde avec nos gens d’armes ? Songez combien la famille et le clan MacNèil ont besoin de vous au quotidien… Qui arriverait mieux que vous à calmer ma jeune Ceit ou à contraindre son caractère impétueux lorsqu’elle met le boucan dans la grand-salle ? Qui a la main aussi tendre que la vôtre pour cajoler et la berceuse aussi douce pour endormir mon petit Baltair lorsque sa bonne n’y arrive pas ? Et puis, avez-vous pensé au seigneur Iain lui-même si vous partiez ? Vous savez tellement bien amadouer mon époux et prévenir ses excès de colère, alors qu’il m’ar rive encore de me pétrifier comme à mon premier jour ici, chaque fois qu’il élève le ton . »
En cela, Dame Gunelle me touche. Son aveu dévoile à quel point je passe pour connaître mieux que personne le seigneur Iain depuis sa tendre enfance. Mon Dieu, comme j’ai aimé le bambin turbulent qui a tant perturbé la quiétude du château et comme j’ai salué l’homme ferme qu’il est devenu ! Maintenant, nous n’avons pas à rougir du maître de Mallaig et chef du clan MacNèil. Mais avant de porter ces titres, Iain MacNèil s’est parfois montré plus dépravé que le pire de ses soldats. Pour ma part, je lui ai toujours pardonné sa conduite et j’ai continué à le servir avec indulgence, jusqu’au jour malheureux où il s’est montré odieux envers Dame Gunelle Keith.
L’union du fils MacNèil avec la damoiselle était un arrangement matrimonial entre les chefs des familles MacNèil et Keith, une affaire qui avait toutes les apparences d’une mésalliance. Ce que le jeune messire a décrié avec force en tenant tête à son père aussi longtemps que possible. J’ai surpris l’âpre dispute entre mon défunt maître et son fils rebelle au sujet de ce mariage, et j’ai alors compris que la jeune fille riche et distinguée, délicate fleur arrachée à son terreau des Lowlands, serait très mal accueillie au château et pourrait même être l’objet de raillerie dans l’une des familles les plus rudes des Highlands.
Ah, Dame Gunelle, aussi douce que courageuse, aussi souple que résolue ! Je la revois encore au moment où elle est descendue de voiture dans la cour, au milieu de sa suite, toute menue et pâle, l’air sérieux et inquiet. Je l’ai plainte au fond de mon cœur, sachant ce qui l’attendait. Il me semble avoir immédiatement pris son parti. Oui, j’ai jugé aussitôt que cette jeune fille était supérieure par sa grâce, par la valeur de sa famille et par la qualité de son escorte, et que messire Iain, avec son arrogance et son esprit de débauche, était indigne d’elle. Comment va s’en sortir la pauvrette ? me suis-je demandé. J’ignorais l’attrait que, dès son arrivée à Mallaig, Dame Gunelle exercerait sur toute la maisonnée. Attrait qui finirait par gagner même le cœur de son ignoble prétendant, j’ai honte d’appeler ainsi le seigneur Iain.
Je ne saurais dire quand ni comment Iain MacNèil est tombé amoureux de Gunelle Keith. Pour sûr, trois personnes y ont contribué, même à leur insu. D’abord messire Tòmas, le cous