Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire (tome II) , livre ebook

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« Un silence de quelques secondes suit l'intervention de Françoise ; tous semblent méditer ce que la jeune fille vient de dire. C'est le baron Dominique qui rompt ce silence inhabituel tandis que la jeune Françoise baisse la tête, pleine de confusion, attendant un verdict réprobateur en réponse à sa hardiesse peut-être trop aventureuse dans le propos ! » La suite attendue d'Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire de Claude Olivier Beaurain débute un certain 5 mai 1789. Nos héros, illustres ou inconnus, tels que Louis XVI, Marie-Antoinette ou encore François Bouron et le baron Duchesne de Denant, se retrouvent à l'occasion de l'ouverture des états généraux de Versailles. Le second volume de cette épopée nous fait revivre le destin chaotique de la France, en passant par la prise de la Bastille ou La Terreur. Notre Petite Émigrée de Lassay se retrouvera une nouvelle au cœur de ses événements. Connaîtra-t-elle enfin la paix ? Toujours aussi complet et minutieux, le roman de Claude Olivier Beaurain est une lecture essentielle pour tous les amoureux d'Histoire et d'aventures.

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Date de parution

02 juillet 2019

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342167177

Langue

Français

Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire (tome II)
Olivier Beaurain
Publibook

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Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire (tome II)
 
Retrouver l’auteur sur son site Internet claude-olivier-beaurain.publibook.com
Deuxième partie
Chapitre I ~ Voyage dans l’Univers des États Généraux de Versailles…
Il y a peu de jours que l’on connaît enfin la date de l’ouverture des États Généraux ; c’est le mardi 5 mai qu’ils s’ouvrent à Versailles, si attendus et porteurs de tant d’espérances de renouveau !
Le samedi 2 mai a été choisi par les Duchesne de Denant pour rejoindre les Cleveau près de Versailles. C’est le grand départ, très tôt, il est à peine 6 heures en ce matin du samedi 2 mai 1789. Pour ces deux journées de voyage, trois coches conduisent la famille Duchesne de Denant à Versailles, la ville des États Généraux. Le temps est, comme d’habitude, froid et sec, « C’est plutôt bon pour les chevaux », grommelle entre ses dents l’un des cochers transis de froid malgré les épaisses houppelandes. Dans la première voiture, sont réunies Geneviève de Jouvencourt, Bénigne Morais de Cerizay, la plus jeune des trois filles de Dame Antoinette Sochet des Touches, veuve Morais de Cerizay, Bénigne qui est l’épouse du chevalier Denis Duchesne de Denant de la Guettardière et est accompagnée de sa fille, la jeune florence âgée de cinq ans ainsi que Rosalie et Françoise. Les Morais de Cerizay, partis hier de Luçon, doivent arriver à la Michelière ce soir. Seront présents dame Antoinette Sochet des Touches, veuve Morais de Cerizay accompagnée de sa seconde fille prénommée elle aussi Antoinette et de son gendre le chevalier Henry Armand Célestin de la Fontenelle-Vaudoré, un gentilhomme fort connu à Luçon pour son érudition et son goût des belles-lettres. Dans le second coche, ont pris place deux autres filles de la baronne douairière, Jacqueline surnommée Jacquotte, Adelaïde et son fiancé, le marquis Louis Hillerin de Boistissandeau, le baron Dominique Duchesne de Denant et une femme de chambre de la Cour de Biossais, Mariette, enfin, dans la dernière voiture, la famille du baron Dominique Duchesne de Denant, son épouse, Marguerite Morais de Cerizay, l’une des deux sœurs aînées de Bénigne, leurs deux enfants, Henriette, neuf ans, et Florent, douze ans, la dernière des quatre filles de la baronne douairière, Marie Delphine et une femme de chambre du château de Denant, Suzon. À côté de chaque cocher, est assis un valet de pied, deux au service du baron Duchesne de Denant, un au service de la baronne douairière ; pour mieux assurer le train des voitures, un postillon est en position sur la selle du cheval de file.
Par expérience, les cochers savent qu’ils ne seront pas à Versailles avant demain dimanche en fin d’après-midi, à condition que les haltes des déjeuners soient limitées à une heure, sans compter les différents arrêts nécessités par un si long voyage, à la fois pour le confort des passagers et l’arrêt, obligé, nécessaire au repos des montures, indispensable à la bonne tenue des chevaux sur les voies empruntées. La route est toujours la même, Fontenay-le-Comte, Tours, Chartres, Versailles. La plupart du temps, les voyageurs arrivés au terme de leur périple sortent moulus et éprouvés par un trajet rendu d’autant plus difficile que les routes sont plus ou moins bien entretenues pendant la période hivernale et les coches plus ou moins bien suspendus ! Bref, un tel voyage reste toujours une aventure pleine de surprises, au mieux des essieux défaillants, au pire quelques malandrins mal intentionnés   !
Néanmoins, les cochers sont expérimentés et connaissent bien les routes empruntées et les villes traversées. Une halte bienvenue pour l’heure du repas de la mi-journée a lieu dans une auberge-relais à Châtellerault et c’est sans incident notable que les trois coches arrivent au terme de leur première journée de voyage à Tours, à l’auberge-relais de poste du « Lion d’or » vers les 5 heures du soir. Le lendemain matin, dès 8 heures, nos voyageurs reprennent la route vers Vendôme et Chartres où ils déjeunent à proximité de la cathédrale après y avoir fait leurs dévotions à la Vierge noire dans sa crypte, Notre-Dame de « Sous-Terre » et à Notre-Dame-du-Pilier, une vierge aussi noire de visage que celle de la crypte, tant la fumée des milliers de cierges allumés à proximité de ces deux statues depuis des décennies a altéré durablement les couleurs de leurs visages. Ils parviennent enfin à leur destination, aux environs de Versailles, à l’entrée de la demeure des Cleveau, cousins éloignés des Duchesne de Denant, un vaste logis, la Michelière, où les attendent avec impatience leurs hôtes. Les frères Duchesne de Denant, Augustin, Ferdinand , Denis, Charles et Nicolas, sont déjà présents et manifestent leur joie de retrouver les leurs, en particulier le chevalier Denis qui serre dans ses bras son épouse Bénigne et sa petite fille Florence. Le marquis Louis Hillerin de Boistissandeau et Adelaïde, sa fiancée sont chaleureusement accueillis par le maître des lieux, Georges Cleveau qui les fait conduire par l’un de ses valets de pied à leurs appartements.
Une heureuse surprise attend Rosalie à son arrivée : l’avocat Charles Bréchard est là qui a pu se libérer de ses obligations auprès de François Bouron et, bon cavalier, a rejoint ses amis les cinq chevaliers Duchesne de Denant. Ceux-ci n’ont pas cessé de le taquiner et de le presser de se rendre ce soir chez leurs cousins Cleveau pour y rejoindre leur sœur Rosalie. Charles ne s’est pas fait prier pour céder à leurs sollicitations et a reçu dans ses bras une Rosalie tout énamourée, un peu trop, semble dire le haussement de sourcils et la bouche un peu pincée de la baronne douairière. Charles, attentif aux réactions de son entourage, souffle quelques mots à l’oreille de la jeune fille qui prend aussitôt une pose plus conforme à sa situation et aux bonnes manières en usage dans la société bourgeoise de Fontenay-le-Comte. Françoise, qui suit Rosalie comme son ombre, l’accompagne vers l’aile des chambres tandis que Charles présente ses respects aux arrivants, en particulier à Geneviève de Jouvencourt et à son fils le baron Dominique Duchesne de Denant. Une heure après l’arrivée des Duchesne de Denant, les Morais de Cerizay de Luçon pénètrent, à leur tour, dans la cour d’honneur de la Michelière, accueillis aussitôt par leurs hôtes et les Duchesne de Denant. Antoinette Sochet des Touches, veuve Morais de Cerizay, est accompagnée de sa fille Antoinette et de son gendre, Henry Célestin Armand de la Fontenelle-Vaudoré ; elle retrouve avec beaucoup de joie ses deux autres filles, belles-filles de la baronne douairière, et ses trois petits-enfants Duchesne de Denant !
Le chevalier Augustin Duchesne de Denant, militaire à Neufchâteau, âgé de trente-trois ans, est jeune marié ayant épousé Anne Claire de Braux, il y a moins d’une année, le 29 juillet 1788, à Neufchâteau, dans les Vosges. Il est venu assister à l’ouverture des États Généraux aux côtés de sa famille, trop heureux de retrouver en même temps ses frères et ses sœurs. Son seul regret est de ne pas être accompagné de son épouse, sa chère Anne Claire qui se rétablit de quelques ennuis de santé passagers auprès de ses parents.
La parenté collatérale des cousins des Duchesne de Denant, parenté qui remonte à une génération bien antérieure à celle du baron, celle de son aïeul Jean du Chesne, sieur du Mesnil, anobli par le roi Louis XIV en 1675, fait que ces cousins Cleveau sont de grands bourgeois fiers d’être restés dans le Tiers-État tout en étant flattés de leur cousinage avec les Duchesne de Denant ; ils n’ont jamais manqué de leur manifester une grande affection, accueillant souvent, hier comme aujourd’hui, les jeunes chevaliers de passage à Versailles ou à Paris.
Un dîner revigorant attend les voyageurs qui se remettent d’abord de leurs fatigues dans leurs chambres et, après une rapide toilette, rejoignent la salle à manger et leurs hôtes. La nuit est tombée et un vent froid dissuade quiconque veut mettre le nez dehors. Une douce chaleur, qu’entretient une grande cheminée Louis XIII, règne dans la salle où le dîner est servi. Un potage de légumes réchauffe tout le monde ; on en redemande deux fois, ce qui atteste à la fois de la qualité du potage et de l’appétit des convives.
L’envie de dormir manifestée à l’arrivée par les voyageurs s’est envolée à l’écoute des nouvelles de Versailles et des débats lancés par les uns et les autres sur les sujets du moment, nombreux et divers mais tournant tous autour de l’ouverture des États Généraux.
C’est d’abord ce qui s’est passé à Versailles hier samedi 2 mai, la présentation au roi, à la demande de ce dernier, des représentants des trois Ordres ; force précisions ont été rapportées par les participants faisant valoir, les uns, l’importance des marques de considération exprimées par le roi Louis à leur égard, et les autres, le manque d’égards du roi à l’endroit de la Noblesse et a fortiori à celui du Tiers-État ; Augustin et ses frères, qui ont leurs entrées dans les trois Ordres, se plaisent à dépeindre une journée plutôt morose peu goûtée par la grande majorité des représentants, y compris une bonne partie des mieux lotis, les membres du Clergé et ceux de la Noblesse ; en particulier Augustin, se faisant le porte-parole des chevaliers, ses frères, est le plus prolixe sur les détails de cette journée.
«   Je ne pens

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