De l indignation à la révolution
226 pages
Français

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De l'indignation à la révolution , livre ebook

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Description

Cet essai aborde la question des conditions d'une révolution parmi les crises politiques, puis du rapport entre les luttes quotidiennes et la révolution. Comment aboutir à l'unité des organisations qui veulent "changer" la société ? Pourquoi la démocratie actuelle n'en est pas une ? Ce livre propose une étude fouillée de la transformation du prolétariat en France et dans la mondialisation. Ce livre n'est pas une recette mais une analyse des conditions actuelles de la révolution à l'échelle internationale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296499102
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’indignation à la révolution
Georges Bublex


De l’indignation à la révolution
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99267-2
EAN : 9782296992672

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
Ce livre fait suite à la conclusion d’un premier ouvrage intitulé Marx vérifié par l’expérience : le capitalisme, même régulé, « ça ne peut pas marcher ».
En particulier, les crises économiques sont inéluctables sous le capitalisme. En effet, vérification faite, elles résultent bien de la croissance du capital matérialisé plus rapide que celle du capital humain, ce qui implique la baisse périodique du taux de profit. Elles engendrent des crises financières ruineuses et l’explosion du fameux « levier » de l’endettement. Malgré un accroissement constant de la productivité du travail, les inégalités se creusent, des milliards d’humains vivent dans la misère. Peut-on parvenir à imposer un autre « système économique », un autre « mode de production ?
Or, la démocratie est constamment détournée par la domination idéologique trompeuse et foisonnante du capital. De désillusion en désillusion, les élections, ici puis là dans le monde, n’empêchent pas la réduction des uns à la survie dans la souffrance, et la destruction des conquêtes sociales des autres.
Comment en sortir ?
* Les expériences… – disons « pour faire simple » – sociales-démocrates {1} , ne sont parvenues qu’à atténuer ces évolutions et, décevantes, elles ont fait le lit du retour du libéralisme.
* Les sociétés issues de la révolution communiste russe de 1917 se sont écroulées, dégénérées par les aberrations staliniennes. Elles ont laissé un vide politique qui affecte profondément le rapport de forces de la lutte des classes.
* Les tentatives qui se voulaient révolutionnaires (notamment en Amérique latine), disparates, combattues par les armadas idéologiques, économiques et militaires du grand capital, n’ont encore abouti qu’à des résultats éphémères et locaux.
Et cependant, face à tant de désarroi après tant d’échecs, instaurer un autre mode de production et une formation sociale démocratique est de plus en plus urgent et nécessaire.
Cela, par quelque moyen que ce soit, s’appelle une révolution. Mais que de confusions et de divergences couvrent ce mot !
Aussi allons-nous commencer cet essai par la question des crises révolutionnaires et de leur rapport à la démocratie. Puis tenter une analyse des conditions nouvelles de leur réalisation, qui n’est a priori ni un grand soir romantique, ni un bain de sang, ni une élection sans histoire.
Une révolution, c’est un changement de pouvoir imposé par les masses en dehors des dispositions légales, car celles-ci sont justement faites pour l’empêcher.
Dans ce sens, jusqu’en 1848, le mot n’était employé que pour les révolutions populaires qui se sont élevées contre « l’ancien régime ». Puis d’autres révolutions ont revendiqué le pouvoir du prolétariat contre celui de la bourgeoisie.
Parmi elles, la Commune n’a gardé le pouvoir que trois mois, avant son anéantissement par un massacre sauvage. La révolution russe de 1917, après une guerre civile épuisante, a été victime de la monstrueuse déviation stalinienne, qui a aussi détourné les révolutions chinoise, cubaine et vietnamienne.
Depuis les soubresauts du retour de l’URSS au capitalisme, l’idéologie dominante présente comme révolution n’importe quel processus de manifestation qui revendique un changement de gouvernement, fût-il islamiste ou « contre révolutionnaire » comme on disait aux 19 ème et 20 ème siècles.
Ainsi la « révolution ukrainienne », « révolution orange », a combattu le président stalinien de l’Ukraine, inféodé aux mafias capitalistes de l’après URSS, pour soumettre le pays... aux intérêts du grand capital international.
Les révolutions du « printemps arabe » visaient la destitution des dictatures installées avec l’aide des USA et des ex-colonisateurs. Leur but était la démocratie et les libertés. Mais aucune ne mettait explicitement en cause le capitalisme, et l’armée contenait toute évolution dans ce sens. Le triomphe électoral islamiste a fini par submerger les rêves révolutionnaires. Que leur manquait-il ?
Dans cet ouvrage, le mot révolution désignera les mouvements de masse qui tentent
* de transformer le rapport de forces entre les classes sociales,
* de déstabiliser le pouvoir capitaliste et de le renverser,
* de mettre progressivement en fonction un nouveau mode de production et de nouveaux rapports de production non capitalistes, basés sur la propriété démocratique des moyens de production,
* et, pendant une période probablement longue, de transformer profondément et démocratiquement la société « sous tous ses rapports, économique, moral, intellectuel », ce qui implique des combats de classes (et non une action bureaucratique) contre les stigmates de l’ancienne société .
En France, l’histoire du 20 ème siècle a été jalonnée par trois luttes phares que beaucoup espéraient révolutionnaires : la grève de 1936, la Résistance et la Libération (1944), mai juin 1968. Ces trois crises politiques et sociales restent mythiques ; elles sont riches d’enseignements déterminants.
Elles se situent, entre les deux crises économiques structurelles de 1929 et 1970, dans une période particulière que le livre Marx vérifié par l’expérience a tenté de caractériser. 1936 a surgi pendant la « grande dépression » de 1929 qui a entraîné des interventions étatiques (le new deal ) et la fin du libéralisme intégral. Cette crise économique et financière à rebondissements n’a été résolue que dans la guerre mondiale. C’est la Résistance qui a préparé l’espérance de 1944. A son échec, ont succédé les années de croissance économique et de transformation sociale, dites les 30 glorieuses, qui ont cependant abouti, juste après la secousse de mai juin 1968, à la crise économique des années 1970. Et c’est cette crise économique « structurelle » qui a engendré le déferlement libéral de la globalisation mondiale du marché dans laquelle nous nous débattons.
Je partirai de l’analyse de ces trois expériences que je qualifierai de « prérévolutionnaires » {2} , en contrepoint des véritables révolutions qu’étaient la Commune et la révolution russe de 1917.
Ce sont nos expériences de lutte exceptionnelles, au 20 ème siècle. Elles ont été générées par une recrudescence des luttes de classes à un moment où des circonstances nouvelles apparaissaient. Ceux qui les ont menées espéraient des changements fondamentaux.
Comprendre pourquoi elles n’ont pas réussi est indispensable. Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas de spéculations philosophiques, mais de la réalité de la lutte de classes.

Il n’est pas nécessaire de lire ce livre d’une traite. Ce serait sans doute très pénible ! On doit pouvoir choisir un chapitre, en sauter un autre, ou une explication superflue, sans perdre le fil.


EN GUISE DE SOMMAIRE

Le point de départ de ce livre est une analyse des « crises prérévolutionnaires » de 1936, 1944 et 1968 , discordante de celle qu’on entend couramment (pages 13 à 30).
Il approfondit la question oubliée des conditions d’une révolution, c’est-à-dire des conditions nécessaires pour qu’une crise politique mette effectivement en cause le mode de production et l’organisation sociale (pages 36 à 60).
En passant, il tente d’en établir le lien avec les luttes de classes quotidiennes . Il pose la question oubliée de leur efficacité, et celle de la cohérence entre les revendications (pages 67 à 83).
La lutte réclame l’ unité des syndicats et des partis qui s’y engagent. Comment l’obtenir ? Quels en sont les rapports avec le développement de la lutte, la négociation, la réforme, la révolution ? Faut-il la structurer ? Ces questions sont abordées face à l’expérience des luttes (pages 87 à 99).
La démocratie. L’idéologie dominante, les inégalités et les institutions, altèrent la démocratie. Comment l’idéologie dominante est-elle soumise à l’argent ? Comment vaincre cette domination et la subordination au travail intellectuel ? Quelles réformes des institutions ? (pages 105 à 120).
Qu’est-ce que l

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