Des "cités" pas commme les autres
232 pages
Français

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Des "cités" pas commme les autres , livre ebook

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Français

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Description

Les Forces Françaises sont restées un demi-siècle en Allemagne, sous le régime de l'occupation puis dans le cadre de la défense occidentale. Cependant, on ne sait pratiquement rien de leur histoire ni de celle des hommes et des femmes qui en ont été les acteurs ou les témoins. L'auteur, qui a vécu des années dans ce milieu, s'est penché sur le phénomène culturel et identitaire que représentent les FFA. Il met en avant l'importance de la mémoire et des témoignages de français et d'Allemands pour construire l'histoire sociale des FFA.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 404
EAN13 9782336385624
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Jean-Baptiste N ARDI






Des « cités » pas comme les autres

La voix des enfants des Forces Françaises en Allemagne

Essai-témoignage
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73573-3
PRÉAMBULE SUR FOND D’ALLEMAGNE
Ce livre est dû au plus grand des hasards. Il y a environ sept ans, navigant sur la toile à la recherche de nouvelles références à mes travaux académiques, j’ai découvert que j’avais un homonyme en France. Il était inscrit dans un site de retrouvailles de copains d’enfance. J’ignorais alors que ce genre de sites existait et, par curiosité, j’ai cherché à en savoir plus. C’est ainsi que j’en ai trouvé plusieurs dont un destiné aux enfants des Forces Françaises en Allemagne 1 et un autre pour les anciens élèves du Lycée Turenne de Fribourg 2 .
Comme tous les internautes ex-FFA qui sont entrés dans ces deux sites, les souvenirs sont remontés en surface : l’Allemagne des années 50 et 60, celle de mon enfance et de ma jeunesse. Du Brésil où j’habite, tout cela me paraissait bien loin. Puis, rattrapé par mes instincts d’historien et de chercheur, des réflexions ont surgi peu à peu et je me suis rendu compte que ces enfants des FFA avaient quelque chose de particulier. Je me suis mis à écrire, suffisamment pour penser à publier un article. Le sujet était nouveau.
Par la suite, dans la maison familiale en France, je faisais le tri des affaires laissées par mon père décédé et je suis tombé sur ses carnets
de notes. Il avait enseigné, respectivement un an et sept ans, aux lycées Ausone de Trèves et Charles de Gaulle de Baden-Baden, entre 1966 et 1974. Soudain, j’avais devant moi des centaines de noms et une flopée de souvenirs et d’émotions m’a envahi. J’ai aussitôt compris l’importance de ces documents pour tous ceux qui recherchent leurs amis d’enfance. Je ne pouvais les garder pour moi, d’où l’idée d’en joindre le contenu au texte de l’article pour en faire un petit livre.
La publication de l’ouvrage m’a paru un peu aléatoire du fait de cette très longue liste de noms. Elle ne concernait finalement que les élèves cités ou ceux qui les ont connus à l’époque et sa mise en page posait quelques difficultés. Pris par mes activités, j’ai dû laisser le manuscrit traîner dans mes tiroirs, sans pour autant l’oublier, car je l’ai repris de temps en temps. J’ai senti qu’il fallait pousser la réflexion plus loin, dépasser le cadre du simple témoignage sur les FFA ancré dans mes souvenirs : il fallait prendre la dimension du phénomène, autrement dit, ce qu’il avait pu représenter pour tous ceux qui avaient appartenu aux FFA et mesurer sa place dans l’Histoire.
J’ai cherché des informations sur les bases américaines, canadiennes ou britanniques : elles sont aussi rares que pour les troupes françaises, du moins sur Internet. Je me suis alors demandé s’il y avait eu dans l’histoire récente des situations identiques, si d’autres populations avaient connu semblable phénomène. J’ai été plus chanceux dans cette voie. Cela m’a tout naturellement amené à réfléchir sur l’identité, la culture FFA et, de manière plus élargie, sur les rapports entre le sol et le sentiment d’appartenance, la langue, les déplacements en masse de populations, la mémoire. Si j’ai décelé de nombreux points communs dans les diverses situations, j’ai dû me rendre à l’évidence : le phénomène FFA est unique dans l’Histoire.
Entre-temps, fouillant encore dans les archives familiales, de nouveaux documents relatifs aux FFA, militaires et civils, se sont présentés à moi, ce qui m’a permis d’approfondir ma réflexion, de corriger des erreurs dues aux souvenirs et d’apporter des illustrations sur l’époque, certaines probablement inédites. De plus, l’Internet et ses techniques d’accès et de divulgation se sont développés et c’est ainsi que sont apparus sites, blogs et films de particuliers dont certains créés par d’anciens FFA. La mémoire collective est apparue comme fondamentale, comme le besoin de combler les lacunes de leur histoire. On s’en rendra vite compte : ce que j’en dis est une goutte d’eau dans un océan méconnu.
Notons tout de même que, en 2013, le site « années-ffa » a grandi et qu’il existe aussi le site du Lycée de Baden 3 . Ce dernier a été créé par l’Association des Anciens du Lycée Charles de Gaulle des Années 60 et organise des rencontres dans diverses villes de France.
Thierry Arnaud en est peut-être un des fondateurs. Dans le milieu des années 1990, il cherchait à réunir les anciens du Lycée de Baden de mon époque (fin années 60). Il m’avait contacté et préparait pour mai 1997 une fête à la Tour d’Auvergne à l’occasion des 25 ans de la promotion 72 4 . Je n’étais pas intéressé par ces retrouvailles et j’ai su par la suite que d’autres amis, eux aussi contactés par Thierry, ne l’avaient pas été non plus. Certains comme moi, sans avoir tourné la page – on ne la tourne jamais et ce livre en est la preuve – ont aujourd’hui d’autres centres d’intérêt et n’ont pas envie de ce retour dans le passé. S’ils le font, c’est à titre personnel. À quelques exceptions près, ma proche famille et les quelques amis que j’ai conservés en France sont tous des anciens de Baden et nous en parlons parfois. Ceux qui ont lu le premier manuscrit ont, d’ailleurs, apporté des détails que j’avais oubliés et ils ont livré leurs impressions, donnant ainsi à mes observations un caractère plus collectif. Quelques-uns retournent en Allemagne pour des vacances et passent par les « cités », plus par curiosité, pour en voir les vestiges, que pour se souvenir. La nostalgie que l’on peut avoir de l’Allemagne où l’on a vécu n’est pas toujours celle du milieu FFA, bien que l’un n’aille pas sans l’autre.
Je n’ai pas voulu m’inscrire dans ces sites, ce qui a sans doute réduit le nombre d’informations que j’utilise dans ce texte. Non que je n’aie pas eu envie de retrouver sur le web d’anciens camarades de lycée, mais il y avait une question technique que l’on comprendra aisément. Les échanges que j’aurais pu avoir, très vite, auraient tourné autour de questions que j’aborde dans la deuxième partie. Conscient de l’immense vide que j’avais devant moi, j’ai craint de me voir assailli de messages, de correspondances et d’informations que je n’aurais pas été en mesure de traiter : c’est le travail d’une équipe de chercheurs. Mon livre n’a pas la prétention de tout dire. Je le considère comme un préliminaire qui dresse un portrait des FFA et indique des pistes de réflexion et de recherches pour ceux qui auront le temps et la volonté de s’y consacrer.
Par l’originalité du sujet et la diversité des thèmes qu’il suscite, ce livre devrait intéresser bien d’autres lecteurs que les anciens FFA, militaires et civils. Il est sans doute une précieuse contribution à la connaissance de l’histoire de « ceux qui sont d’ailleurs ».
Jean-Baptiste Nardi
Décembre 2014
1 www.annees-ffa . Le site visité fin 2007 a été réorganisé. Dans la première version il contenait un grand nombre d’informations préliminaires, accessibles aux personnes non inscrites. C’est bien dommage qu’elles aient été supprimées, car cela rebutte sans doute un grand nombre de gens qui, autrement, s’inscriraient.
2 www.lycee-turenne.fr (Consulté en 2007).
3 www.lyceebaden.net (consulté en 2013). Les Français emploient fréquem- ment Baden pour Baden-Baden, et pas seulement les FFA ; je ferai de même dans le texte.
4 Lettre de Thierry Arnaud du 27 juin 1994. La Tour d’Auvergne est le Mess- hôtel des officiers de Baden-Baden (voir Partie 1, chapitre 1).


NOTES :
1. ÉLÈVES
Les listes des élèves du Lycée Charles de Gaulle de Baden-Baden (1.200 noms, 1967-1974) et du Lycée Ausone de Trèves (200 noms, 1966-1967) peuvent être obtenues en m’adressant une demande à l’adresse électronique suivante : jeanbnardi.f

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