Le Maître des pierres
247 pages
Français

Le Maître des pierres , livre ebook

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247 pages
Français

Description

Ce récit raconte l'initiation à l'art de pénétrer la pierre d'un jeune artiste au parcours à nul autre pareil. Ce jeune artiste produira une œuvre abondante qu'il s'appliquera à ne pas divulguer pour respecter le souhait de clients prestigieux qui se sont réservés ses ouvrages. Peut-être sera-t-il un des anonymes de la deuxième moitié du 20ème siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336356457
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

François HORNN
Le Maître des pierres Faire de l’art avec les mains et le cœur Mémoires
Le Maître des pierres
François HORNN
Le Maître des pierres
Faire de l’art avec les mains et le cœurMémoires
© L'HARM ATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04126-1 EAN : 9782343041261
PROLOGUE I Laudes « Mais non que je veux me faire de la biographie ! » Je m’en fiche éperdument et, comme je compte bien me faire publier, je ne vais pas commencer par me scier les pattes en me questionnant sur mon besoin de faire mémoire ! Devoir de mémoire ! Foutaise ! On oublie tout, il suffit de laisser faire le temps. C’est comme le petit déjeuner que je prépare toujours à la même heure. Pour le même nombre de personnes, avec un menu invariable, ou presque, ça dépend seulement du chien avec qui nous vivons. A celui-ci, il faut du fromage, à l’autre, pas. Je sais, je sais exactement ce qu’il faut à chacun, et pourtant il y a toujours un enfant qui a vieilli un peu plus que les autres et va me faire un caprice en ne voulant plus du « Nutella » dont il se tartinait la gueule la veille. Au début, je grognais, pensant perdre un morceau de pain mais je me suis résigné à le refiler en douce au chien, ou, lorsque je suis de bonne humeur, aux poules. Eh bien, malgré la longue, très longue habitude que j’ai de me lever en général avant tout le monde, pour préparer le petit déjeuner et faire la vaisselle de la veille, j’en suis encore à compter les éléments que j’ai sortis du frigo, certain d’en oublier toujours un. Alors faire mémoire d’historien, ça ne me turlupine pas beaucoup ; ce que je raconte, c’est que je vis toujours, tout le temps, d’un présent souvent pressé et que je voudrais corriger un peu. Je pense toujours à Dupleix, notre grand gouverneur des Indes. On n’a pas de document témoignant de sa vie privée. Pour ses biographes, il n’y a de disponible que des livres de comptabilité : on y trouve tout ce que l’on veut pour inventer au grand homme, des états d’âme. Il exigeait d’avoir des factures pour absolument tout, comme un énarque le fait pour ses notes de frais. C’est qu’il avait des comptes à rendre au roi de France, surtout des comptes à présenter. Le roi l’a laissé crever et perdre toutes nos colonies indiennes, au profit des anglais. Moi, quand je raconte, c’est pour causer. Peut-être un peu aussi pour plaider en ma faveur, pour une vie que j’ai un peu honte de ne l’avoir pas mieux astiquée.
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PROLOGUE II Vêpres Il y a des moments où pour mettre un peu d’ordre dans mes ballades, je remets les godasses qui sont à mes pieds dans les empreintes que j’ai imprimées dans la terre humide, le soir du jour d’hier, lorsque, à la même heure, je m’en vais rendre visite aux sangliers que j’aime bien, dans la forêt. Mon chien, qui me connait bien, se range à mon côté et, très bien dressé, ou plus simplement très intelligent, se tait, progressant comme moi, en remettant ses pattes dans les mêmes trous qu’hier. Ce faisant, nous avons l’impression de remonter le temps en vivant ce jour ce qui, hier, déjà, nous a réjouis. Des finauds pourraient penser que nous n’avons pas beaucoup bougé, le chien et moi. Que dire alors des sangliers qui me reconnaissent, ainsi que mon chien ? Les belles bêtes noires, à vrai dire, noires de hure et de membres, gris gorille de manteau, continuent paisiblement à faire ce qu’elles ont à faire, et l’ayant fait, se retirent sans hâte dans la profondeur du taillis où je ne les vois plus. Je laisse le chien s’amuser à leur courir sus, les débusquant pour les éduquer à bien se méfier des hommes qui viendront après moi, pour tuer, en hurlant des grossièretés. Dante, de peur de manquer d’objectivité quand il parle de Béatrice, qu’il mâte, le timide, régulièrement lorsqu’elle se rend aux offices, utilise deux formes d’écritures : la prose et la poésie. Il voulait se faire chroniqueur d’une vie qui le fit anthropologue, comme un Lévi-Strauss, en étudiant les comportements d’un jeune humain découvrant les annonces amoureuses. Heureusement pour l’humanité occidentale, le disciple de Virgile, jamais ne réussit à se contenir dans les limites de l’objectif. Il fit une romance d’un réflexe bien banal : les battements de cils de la jeune, très jeune fille, toutes à la féérie de la vie. Constat phénoménal d’une physiologie mystérieuse… Eussé-je voulu me faire une biographie j’aurais commencé par tout le récit de ma conception : mon père a consigné par écrit toute ma genèse. Je sais, moi, quel torrent me déposa dans l’océan d’où je surgis, un soir, vers vingt et une heures. Mais, ce n’est pas mon propos. L’histoire que je me dis et redis tous les jours, c’est la merveille de ma réception dans le monde de l’art de la sculpture à la française.
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