Cause perdue
94 pages
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Description

7 petits-fils, 7 missions, 7 destins, 7 romans. À la mort de leur grand-père, DJ, Steve, Spencer, Bunny, Webb, Adam et Rennie reçoivent chacun en héritage une mission. L’occasion pour eux d’en savoir un peu plus sur leur grand-père mais aussi sur eux-mêmes.

Féru d’histoire et de romans policiers, Steve est chargé par son grand-père de retrouver ce qu’il a vécu autrefois. En guise d’indices : une adresse à Barcelone, le nom de Rosa Luxembourg et quelques vers d’un poème. Pour Steve qui rêvait de partir en Europe, cette mission tombe à pic ! Mais plus que la découverte de Barcelone, il va surtout apprendre comment son grand-père a croisé le cours de l’Histoire, en choisissant de se battre pour une cause en laquelle il croyait.

L’ouvrage original a été publié par Orca Book Publishers sous le titre Lost cause.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2017
Nombre de lectures 63
EAN13 9782215134848
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
UN
DEUX
TROIS
QUATRE
CINQ
SIX
SEPT
HUIT
NEUF
DIX
ONZE
DOUZE
TREIZE
QUATORZE
QUINZE
SEIZE
Remerciements
Notes
La série 7
Page de copyright
Une aventure pour Jake, Darcy et Ebony.

UN
– Je ne comprends pas pourquoi je dois y aller.
Je parlais doucement, m’efforçant de rester calme afin de ne pas contrarier ma mère.
– Les funérailles, c’était d’accord ! ai-­je continué. J’y suis allé pour que toute la famille soit réunie, mais cette fois, on va rencontrer un type qui va lire un testament. Ça ne me concerne pas. Je ne comprends pas pourquoi il ne peut pas simplement l’envoyer par la poste ou par mail.
Tout ça me semblait tellement vieux jeu – tout le monde réuni dans une salle poussiéreuse, comme dans les dénouements mettant en vedette Hercule Poirot, le célèbre détective d’Agatha Christie. Pas que je n’aime pas les histoires à suspense et les intrigues. En fait, j’adore ! Plus jeune, j’ai lu toute la série des Encyclopedia Brown 1 et des Hardy Boys 2 ; aujourd’hui, je lis les histoires de Ian Rankin et de Robert Wilson. Le problème, c’est que j’avais l’impression que l’après-­midi serait plus ennuyeux que mystérieux.
En fait, malgré ce que ma mère pouvait penser de mon attitude, ce n’était pas tant d’aller à la lecture du testament qui me rebutait. C’était surtout que, depuis la mort de mon grand-­père, je passais mon temps à faire ce que les autres attendaient de moi sans tenir compte de mes propres désirs. J’étais complètement dépassé. C’était comme si je me noyais dans un tsunami d’émotions à l’état brut. J’avais besoin d’une pause.
J’aimais bien mon grand-­père, même si, plus jeune, j’avais peur de cet homme bourru qui sentait le vieux. Mais je ne partageais pas la vénération du reste de ma famille pour ses faits d’armes héroïques. Oh, il était gentil ; il nous donnait toujours plein de cadeaux à Noël ou à notre anniversaire, et il faisait de son mieux pour assister à nos activités scolaires ou sportives. Il avait accompli des choses intéressantes dans sa vie, comme être pilote de l’air pendant la guerre ou ce genre de trucs, mais beaucoup d’autres personnes en avaient fait autant. En réalité, le problème ne venait pas de grand-­père, mais de la façon dont les autres avaient fait de lui un héros extraordinaire.
Aux funérailles, par exemple, mon frère DJ a prononcé un discours larmoyant sur l’homme exceptionnel qu’avait été mon grand-­père et sur toutes les choses incroyables qu’il avait accomplies au cours de sa vie. Comme s’il pouvait savoir ce que ce vieil homme avait réalisé des décennies avant sa naissance.
Moi, je voulais retrouver ma vie, et je ne voyais aucun intérêt à assister à la lecture du testament.
Je suis quelqu’un de rationnel et de raisonnable alors que ma mère, plus émotive, en faisait une affaire personnelle.
– Steven, je sais que mon père et toi n’étiez pas sur la même longueur d’onde, mais j’aimerais que tu assistes à la lecture du testament. Pour moi.
Dès lors, je savais qu’il n’y avait plus de discussion possible. D’abord, je me nomme Steve, alors, quand ma mère m’appelle Steven, c’est comme si j’avais encore cinq ans. De plus, jouer la carte du « fais-­le pour moi » représentait l’argument suprême. Maman avait été très émotive au cours des derniers jours. Elle avait toujours les yeux rouges, et je l’ai entendue plusieurs fois se lever en pleine nuit, signe qu’elle était très perturbée et qu’elle n’arrivait pas à trouver le sommeil. Comment ­pouvais-­je lui refuser ce qu’elle demandait ?
– D’accord, ai-­je dit en ravalant mes objections. J’irai. Pour toi.
– Merci, m’a-­t-elle répondu. J’aurais aimé que tu le connaisses mieux. C’était un homme extraordinaire.
– Il faut vraiment que je parte, maman.
Je voulais me sauver rapidement avant qu’elle ne se lance dans une nouvelle énumération de tous les exploits merveilleux de mon grand-­père.
– Je dois absolument mettre mon CV à jour si je veux me trouver un emploi assez bien payé pour aller en Europe cet été.
J’ai aussi pensé, sans le dire : « Et me permettre de m’éloigner de la famille pendant quelques semaines. »
– D’accord, chéri, a-­t-elle dit en m’embrassant sur le front.
J’ai déguerpi aussi vite que j’ai pu.
Pendant une dizaine de minutes, j’ai fixé mon CV sur l’écran de l’ordinateur. Rien n’annonçait un futur lauréat du prix Nobel ou une carrière glorieuse de P-DG chez IBM. Un été chez McDonalds, quelques années à me lever aux aurores pour faire la livraison de journaux, plusieurs semaines à empiler des boîtes à l’épicerie du coin et, si je remontais plus loin dans le temps, des heures à jouer aux Lego ou à regarder des films avec un voisin pendant que ses parents en profitaient pour aller au cinéma. Voilà à quoi se résumait mon expérience de travail. Et tout cela au salaire minimum, bien entendu.
J’avais économisé 932,78 $. À peine assez pour acheter un billet d’avion. Et encore ! Je m’ennuierais à mourir si je n’avais pas les moyens de quitter l’aéroport de Londres afin de poursuivre mon voyage. Sans compter que je serais affamé si je ne mangeais pas pendant trois ou quatre semaines. J’avais vraiment besoin d’un emploi bien rémunéré, sinon mon rêve d’aller en Europe serait une cause perdue, du moins pour cette année.
Je pense que si maman n’est pas devenue complètement dingue à l’idée que je parte seul en Europe à l’âge de dix-­sept ans, c’est simplement parce qu’elle considère que c’est impossible.
– L’année va passer à la vitesse de l’éclair, m’avait-­elle dit. Économise, cet été ! Et nous prendrons une semaine ou deux de vacances au chalet de mon père, près du lac.
En prononçant ces mots, sa voix avait trembloté, mais elle s’était vite reprise.
– Toi, DJ et moi aurons de belles vacances en famille.
Même avec une valise remplie de romans mystères et mon portable, l’idée d’être coincé dans un chalet avec mon jumeau et ma mère pendant deux semaines plutôt que de visiter ­l’Europe me faisait froid dans le dos. Mais avais-­je le choix ? Je ne pouvais même pas espérer gagner au loto, puisque je n’avais pas l’âge légal pour acheter un billet. Il allait falloir que je me résolve à l’idée de passer deux semaines à me faire chouchouter par ma mère, à me disputer avec DJ et à chasser les moustiques sur le bord du lac Moose Droppings.
Avec son habituel sens du timing, DJ, mon jumeau, « Monsieur a toujours raison », « Monsieur joueur de football », a frappé à ma porte et fait irruption dans ma chambre sans même attendre que je l’invite à entrer.
– Bonjour, petit frère, a-­t-il dit joyeusement.
DJ est né quinze minutes avant moi. Il n’y a pas de quoi s’arroger le droit d’être mon grand frère. Mais aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été son petit frère. Ajoutez à cela son éternel optimisme et sa conviction que la vie est simple et que tout finit toujours par s’arranger, et je suis régulièrement au bord de la crise de nerfs.
– Quoi, frérot ? ai-­je répliqué en insistant sur ce mot.
Je l’appelle frérot parce qu’il m’a demandé de ne pas le faire. J’imagine que ça l’irrite, même s’il ne le montre pas. Mais je n’allais quand même pas l’appeler « grand frère ».
– Maman m’a dit que tu ne voulais pas venir à la lecture du testament de grand-­papa, a-­t-il lâché en se laissant tomber sur mon lit, ignorant complète­ment l’exaspération de mon ton, de même que ma tentative pour l’énerver. Je suis content de voir que tu as changé d’avis. C’est important que la famille soit réunie dans de tels moments. Tout le monde doit être présent pour témoigner notre respect envers grand-­papa.
J’ai résisté à l’envie de lui dire que grand-­papa, où il était actuellement, devait un peu se foutre de savoir qui assisterait à la lecture de son testament.
– Toute la famille e

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