Mosaïque d'une vie

Agnès Pellier-Galdi

Description

Construite comme une juxtaposition d'expériences, subies ou souhaitées, cette autobiographie décrit les événements historiques tels qu'ils ont été vécus par A. Pellier-Galdi, née juive avant la période troublée de la Seconde Guerre mondiale et rejetée à la période du communisme en Tchécoslovaquie parce qu'elle appartenait à la bourgeoisie. Émigrée au Canada, une existence différente s'ouvre devant elle, lui permettant de rattraper le temps perdu pendant les années sombres et de satisfaire son envie de goûter à tout ce qu'une vie peut offrir. De retour en Europe, un curieux mariage, qui se termine tragiquement, apporte une nouvelle pièce à cet assemblage dont le ciment est l'indéfectible optimisme et la force de caractère de l'auteur. L'anticonformisme, c'est peut-être l'autre notion qui pointe à la surface de ce texte. Un terme qui peut être synonyme de marge et, en cela, ayant grandi dans une seconde partie de XXe siècle troublée, A. Pellier-Galdi a connu l'effroi, la mise au ban, le rejet... Mais il y a aussi un anticonformisme que l'on choisit et que l'on revendique... et celui-là transparaît aussi dans ce récit de vie qui dresse en creux, entre Est et Ouest, un autoportrait saisissant de modernité, d'audace et d'indépendance. Un texte en forme de bilan certainement, mais mené avec sérénité et sincérité – parfois avec une douce mélancolie...

Sujets

• Vie
• Experience
• Histoire
• Autobiographie

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 26 décembre 2013
• Nombre de lectures: 50
• EAN13: 9782342017434
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Du même auteur

La Cage d'écureuil, Ed. Elzévir, 2012 The Squirrel Cage, Ed. Authorhouse, 2013 (traduction anglaise)

Mosaïque d’une vie

Agnès PellierGaldi Mosaïque d’une vie

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0119093.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013

Merci à Marie-Annick Laparra pour sa collaboration à l’édition de ce livre.

Aujourd’hui Aujourd’hui, à 83 ans, me retrouver assise à la plage de l’ONU à Genève, cela tient presque du miracle, après avoir vécu dans tant de pays différents où le destin et mon goût de l’aventure m’ont conduite. Depuis 1963, j’habite cette ville, après avoir travaillé comme bibliothécaire dans une Agence de l’ONU, sans avoir jamais eu à avouer que je n’avais pour toute forma- tion que quatre années de lycéeetun stage de 15 jours sur le système de classification décimal ; ce stage, organisé par le Ministère Tchécoslovaque de l’Industrie, auquel j’avais été obligée de participer, s’est avéré bienutile. C’est surtout la connaissance des langues qui m’a sauvée et qui m’a permis d’avoir un travail intéressant, en contact avec le public, ce qui correspond exactement à mon tem- pérament. Cet endroit féerique, où je me trouve maintenant, face au Mont Blanc, avec le lac bleu qui scintille dans la petite brise, je le connais si bien après avoir navigué et même régaté pendant des années sur mon petit voilier que j’adorais – un des meilleurs moments de ma vie. Même aujourd’hui, malgré la tristesse qui m’accable, si je nage dans ce lac, entourée par les canards, je retrouve un peu de ce bonheur. J’ai toujours été encouragée par mon mari dans toutes mes activités sportives ; les sports nautiques ne l’attiraient pas ; en revanche, en montagne, il marchait beaucoup mieux que moi ; il aimait tout ce qui était lié à la nature. Je me souviens de nos gentilles promenades en forêt, où il se

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réjouissait de trouver une fraise des bois et disparaissait un moment pour revenir, l’air de rien, la bouche bleuie par la quantité de myrtilles qu’il avait mangée, alors que moi, j’étais restée à chercher les fameuses fraises ! Tout cela a disparu avec lui et aujourd’hui, je pleure son absence. Voilà trois ans qu’il s’est noyé au cours d’une baignade en eau peu profonde dans un endroit que nous fréquentions avec grand plaisir depuis des années. Comment oublier ces 45 minutes de massage cardiaque pratiqué par les sauveteurs où j’ai espéré qu’il reprendrait vie et l’horreur qui s’ensuivit quand cela s’est avéré vain. Il était là, devant moi, sur le sable, immobile, par cette belle journée d’août et j’ai dû abandonner l’idée que je le reverrai vivant. Comme sa fin a été brutale ! Notre mariage était en lui-même original mais il me procurait ce sentiment d’appartenance qui m’a toujours manqué. Après une année de cohabitation à Genève, pas très réussie, nous avons vécu chacun de notre côté, lui à Lyon où il avait ses racines et où il exerçait la profession de visiteur médical, et moi, à Genève, comme bibliothé- caire au BIT. Notre grand moyen de communication, c’était finale- ment le téléphone. Comme ses mots tendres, insensés et enjoués, où il était passé maître, me manquent au- jourd’hui ! Nous avons aussi beaucoup voyagé ensemble dans dif- férents pays mais là où nous nous entendions le mieux c’est quand nous sillonnions les montagnes pendant les week-ends ou que nous nous retrouvions chez lui ou chez moi, avec mon chat. Tout comme moi, il avait une passion pour ces animaux. C’est ce qui nous a également beaucoup rapprochés. C’était un autodidacte qui avait une grande sensibilité artistique et une grande culture musicale et ce n’est que plus tard que j’ai compris le rôle qu’il a joué pour perpé-

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