Débuts littéraires
209 pages
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Débuts littéraires , livre ebook

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Description

Extrait : "Je te promettais une douce vie, Je t'aurais donné les plus beaux joujoux, Tous ceux qu'un enfant maladif envie, Pour te voir me faire un peu les yeux doux. Mes meilleurs amis devaient te sourire, Et, pour me payer leur tasse de thé, Le soir, en fumant, t'auraient laissé dire, Tout ce qu'imagine un enfant gâté. Aurais-tu trouvé leur accueil peu tendre ? A peine chacun s'assied pour t'entendre, Que déjà tu meurs, laissant tout peiné..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 26
EAN13 9782335096736
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335096736

 
©Ligaran 2015

Préface
Jules Renard

I Sa vie
1. La Nièvre et les Vaux d’Yonne. – Le département de la Nièvre, qui emprunte au Nivernais de l’Ancien Régime la majeure partie de ses limites, comprend cinq principales régions naturelles : à l’est, le Morvan, au nord-ouest, le Donziois et la Puisaye, au centre, le Bazois, à l’ouest, les Amognes, et quatre autres moins importantes : le val de Loire, qui s’étend de Nevers à Cosne, le val d’Allier, entre Loire et Allier, les vaux de Montenoison, et les vaux d’Yonne .
Seule, cette dernière région nous intéresse ici .
Son territoire, selon Guy Coquille ,

est presque également composé de vignobles, terres labourables et autres commodités, et est arrosé de rivières et de ruisseaux, et est estimé le meilleur et le plus fertile territoire du Nivernais .
Il s’étend d’Epiry, où l’Yonne sort du Morvan granitique, à Clamecy, où elle est sur le point de sortir du département. Pour qui vient de Paris, les vaux d’Yonne sont le vestibule du Morvan dont ils recueillent les bois flottés. En propre ils ont la fertilité d’un sol bien cultivé. La vallée s’étale assez largement vers Corbigny pour se resserrer après Tannay .
Ne nous éloignons pas du canton de Corbigny, puisqu’aussi bien y sont situées les deux communes rurales où Renard trouva son équilibre .

2. Chitry-les-Mines et Chaumot. – Petites communes, à la vérité, l’une avec ses 595, l’autre avec ses 780 hectares, alors qu’en France leur étendue moyenne est de 1450. De 1850 à 1911, le chiffre de leur population a moins varié qu’on ne serait tenté de le croire. Pour Chitry, de 573 habitants vers 1850, il a passé à 462 à la fin du XIX e siècle, pour Chaumot, de 195 à 174. Nombre de nos communes rurales ont eu des pourcentages de pertes plus importants .
Elles sont situées, Chitry, sur la rive droite, Chaumot, sur la rive gauche de l’Yonne , l’ une à 3  km . N.N.O., l’autre à 4  km. O. de Corbigny, et les deux bourgs chefs-lieux de chaque commune à une très petite distance l’un de l’autre .
La paroisse de Chitry-les-Mines, fondée entre le V e et le VII e siècle, fut longtemps à la collation de l’évêque d’Autun. Elle possède un château du XV e qui a un certain renom pour ses tapisseries. Quant à son surnom, Chitry le tient, écrivait-on vers 1850,

de ce qu’il existe sur son territoire une mine d’argent et de chaux fluatée dont l’exploitation fut tentée anciennement. Des galeries souterraines passent sous le village et s’étendent sur la rive droite de l’Yonne jusqu’à 1  km environ. Un ingénieur a trouvé un document relatant que les premiers plombs employés à la couverture de Notre-Dame de Paris provenaient des mines de Chitry .
Chitry vit d’agriculture, d’élevage et du trafic des bots qui se fait par le canal du Nivernais, Chaumot aussi, qui existait, comme paroisse, dès le IX e siècle et qui fut ensuite à la nomination du Chapitre de Nevers, lequel y percevait un cens annuel de 37 sols .
Pauvres communes, où ne s’est produit aucun évènement mémorable au sens où l’entend l’histoire, mais, de ce point de vue, combien caractéristiques d’un archiséculaire état d’âmes et de choses ! Paroisses jusqu’à la Révolution, communes ensuite, ces humbles agglomérations étaient restées, jusqu’au XX e siècle, assez peu différentes, quant aux croyances et aux usages, de ce qu’elles avaient été sous l’Ancien Régime et même au Moyen Âge. À Chitry comme à Chaumot on avait vu bâtir une mairie, se transformer un peu les maisons décoiffées de leur chaume, et s’établir une ligne d’intérêt local dont les trains, minuscules et lents, font la navette de Corbigny à Nevers. C’était peu de chose en face des forces de résistance, ou simplement d’indifférence, tapies dans les âmes des autochtones. Pour quelques «  républicains  » pour quelques «  radicaux  » qui croyaient naïvement au Progrès annoncé et représenté par une Science dont l’S les éblouissait, combien d’autres, et surtout les femmes, s’en tenaient aux certitudes héréditaires dont le curé demeurait le seul héraut autorisé  !

3. Sa famille, – Le Samedi 7  Mars  1905, Jules Renard écrivait  :

«  Récemment , l’Indépendance de Clamecy me faisait naître à Chaumot. Hier , le Temps, le grave journal de Paris, me présentait à ses lecteurs comme un Nivernais de Nevers, où j’aurais passé toute mon enfance. Je réclame poliment, mais je réclame : il le faut. Le silence serait de l’ingratitude pour mon vrai village, qui est Chitry-les-Mines, près de Corbigny. Je ne prétends pas que j’y sois né, puisque mon acte de naissance, dûment légalisé, affirme que ce mince évènement arriva à Chalons-sur-Mayenne…, mais j’ai le droit de me dire enfant, enfant par le cœur, de Chitry-les-Mines, car c’est le pays de mon père, qui fut un sage regretté. C’est bien là que sont nées mes premières impressions, et c’est jusque-là, et ce n’est pas plus loin, remontent mes plus vieux souvenirs tendre . »
Sa famille, il est certain qu’elle était une des plus anciennes de Chitry. Ce qu’il a écrit des Lérin, dans les Cloportes, s’applique trait pour trait à elle : il n’a pas transposé de la réalité au romanesque .
Son grand-père avait été «  un patriarche d’utile conseil, consulté parce qu’il était bon, écouté parce qu’il était honnête et pauvre  » . Né, selon toute vraisemblance, sous l’Ancien Régime, jamais il n’était sorti de Chitry, où il vivait dans une chaumière d’une seule pièce, qu’un incendie détruisit par la suite. Il eut plusieurs enfants. Il mourut avant sa femme, la grand-mère de Jules Renard qui avait conservé d’elle un souvenir très vague. Elle aurait donc trépassé à un âge avancé, une année ou deux avant 1870 .
Un de leurs fils s’appela François. Né paysan, il se dégrossit et, le premier sans doute d’une longue lignée d’ancêtres, il se déracina et devint entrepreneur de travaux publics. Étant, vers 1850, à Verdun, il fit, dans la région, la connaissance d’Anne Colin qui, à l’accoutumée, vivait chez sa tante à Chaumont, en Haute-Marne. Il avait trente-deux ans, elle, vingt . «  je l’avais prise belle fille », dit M. Lepic, « avec des cheveux noirs et des bandeaux ondulés. C’était la mode en ce temps-là . » Ils eurent une première fille, qui mourut au berceau, une seconde, en 1859, qui porta le prénom de la petite défunte : Amélie. En 1862, François Renard était à Châlons, dans la Mayenne, canton d’Argentré. C’est , comme Chitry, une petite commune rurale, qui avait alors quelque cinq cents habitants. Il y demeurait, étant adjudicataire d’un lot de terrassements du chemin de fer de Laval à Caen. Là, naquit en 1862 Maurice, qui, devenu conducteur des Ponts et Chaussées, mourut à Paris en 1900. Un article de la Tribune de Nevers, du 2  février  1900, signé J.V . [ Jardé, pharmacien à Corbigny ,] dit  :

Jeudi , 25  janvier dernier, avait lieu à Chitry-les-Mines… l’enterrement civil de Maurice Renard, attaché à l’administration centrale des chemins de fer de l’État .
À Châlons naquit encore, le 22  février  1864, Pierre-Jules Renard. La famille y séjourna peut-être encore un an ou deux. Elle se déplaça ensuite avec son chef, qui, après avoir construit un pont sur la Viette, petite rivière des Deux-Sèvres, rentra définitivement à Chitry, où il acheta la maison qu’on voit décrite surtout dans les Cloportes, un peu dans Poil de Carotte. Il y mena la vie du bourgeois rural qui ne s’est enrichi que par son travail, fervent de la chasse et de la pêche. Il eut quelques revers de fortune. Jules Renard nous le montre rude, distant, farouche, riant dans sa barbe rousse et grise, disant leur fait à tous, et surtout aux curés, en homme impeccable. M. Lepic, – c’est François Renard que je veux dire, – eut, comme nous tous, ses faiblesses. Il mourut à Chitry le 19  juin  1897.

4. Enfance et lycée. – Son enfance à Chitry fut celle de Poil de Carotte. Il partit avec son frère pour Never

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