La Montagne l a vu, le vent me l a rapporté
416 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Montagne l'a vu, le vent me l'a rapporté , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
416 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Novembre 1942: l'armée allemande occupe Chambéry. Estrélia a dix-huit ans. Fille d'immigrés espagnols, elle va rejoindre la résistance. Elle y rencontrera Anthon, un officier américain chargé de la former. Juillet 1944: le groupe de maquisards tente d'échapper à la Wehrmacht et surtout aux troupes SS lancées à ses trousses. Le plateau du Vercors va être le théâtre d'une lutte acharnée... Mêlant histoire et romance, "La Montagne l'a vu", le vent me l'a rapporté est un remarquable roman d'aventures, et avant tout un superbe hommage aux combattants de l'ombre. Minutieusement documenté, Joseph Duport s'est rendu sur les lieux et a tenu à vivre lui-même le périple de ses héros. Au plus près de la vérité, il en tire une bouleversante histoire d'amour et de courage, mais aussi celle de la souffrance, de la mort, de la cruauté des hommes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782748395044
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0098€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












La Montagne l’a vu,
le vent me l’a rapporté Joseph Duport










La Montagne l’a vu,
le vent me l’a rapporté

Seconde édition


















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les
lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son
impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et
limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou
copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une
contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les
textes susvisés et notamment le Code français de la propriété
intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la
protection des droits d’auteur.





Éditions Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55






IDDN.FR.010.0117523.000.R.P.2012.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012





Je voudrais dédicacer ce roman à vous, Monsieur, très
grand homme, érudit, d’une brillante intelligence, savant
reconnu par ses pairs et par l’Église catholique, grand
écrivain parce que passionné par l’écriture et bien sûr
membre de l’Académie française. Grâce à notre foi
commune, et nos actions pour aider nos frères, les hommes,
j’eus le bonheur de vous rencontrer et de bénéficier (entre
autres) de vos conseils pour écrire ce roman qui aura subi
une très longue gestation. Je devais accomplir toutes les
recherches nécessaires. Vérifier, interroger des témoins,
réaliser à pied le tragique périple des treize jours d’errance
(un chemin de croix !) alors que ma vie familiale, mes
occupations professionnelles, mes engagements sociaux ne
me facilitaient pas la tâche.
Aujourd’hui le voici, mais vous n’êtes plus là pour me
dire sans vous lasser :
— Votre roman, va-t-il enfin naître ?… Je suis
impatient de le lire !

Je vous aurais fièrement répondu :
— Le voilà !
9














Première partie



Du feu de l’action à sa genèse



Le ciel, d’un azur bleu métallique, coiffait en ce jour du
Quatorze Juillet, un immense plateau de forêts, rivières,
prairies, cultures, bois et bosquets, de-ci, de-là surgissaient
quelques villages éloignés. Des fermes et des maisons
isolées s’éveillaient, ceinturées par des rocs, des pics, des
sommets.
Seul le souffle parfumé du vent donnait vie à ce beau et
calme matin de l’an mil neuf cent quarante-quatre.
Soudain, il rompit le silence. Le vent oscilla en léger
ronronnement. Il franchit les cimes, les cols, s’amplifia en
un grondement de raz-de-marée. Il arrivait puissamment,
jusqu’à devenir assourdissant. Les vibrations gigantesques
de l’air donnaient la sensation que la terre tremblait.
— Écoutez le vent ! s’exclama Estrélia. Porterait-il le
vrombissement de l’approche d’une énorme colonne de
chars d’assaut ? Je vois de la poussière dans la vallée, et
rien d’autre…
— Le cliquetis caractéristique des chenilles, expliqua
Anthon, nous serait audible s’il s’agissait de « blindés ».
L’inquiétude, et la peur, apparurent sur les faciès
d’Estrélia et de ses compagnons.
D’un seul coup, sur la ligne de crête, dans le ciel,
surgirent des dizaines d’aéroplanes. Les partisans s’écrièrent :
(« c’est » les nôtres !), (« c’est » les nôtres !). C’étaient
bien les nôtres. Estrélia sautillait de joie sur ses deux
pieds, excitée comme un enfant, ses yeux brillants
illuminant son beau visage d’ange aux longues boucles dorées.
— Ce sont bien les nôtres, affirma Anthon. Je connais
ces appareils. Ce sont des forteresses volantes B.17, il y a,
13 sur les ailes les étoiles américaines. J’en vois… au moins
vingt !
— Des étoiles ?
— Mais non ! Quelle fille tu es ! Des avions !
Il sourit, moqueur. Elle fit semblant de se renfrogner et
protesta d’un faux air fâché :
— Tu n’as de cesse que de rire de moi.
Puis tendrement elle rajouta :
— Tu le paieras.
— Ils sont plus nombreux, s’écria Anthon, j’en compte
une trentaine.
À la verticale du terrain d’aviation de fortune, les
forteresses commencèrent à parsemer le ciel d’une nuée de
corolles. Dans le petit groupe, tous se sautèrent au cou,
explosèrent de joie, s’embrassèrent, s’enlacèrent, se
livrèrent, par de courts bonds, à une parodie de danse indienne.
— Regardez ! s’exclama Estrélia, on croirait un
bouquet bleu, blanc, rouge, composé d’énormes fleurs. C’est
parce que nous sommes le 14 juillet… Regardez !…
Regardez !… Il en tombe de toutes les couleurs !… Il y a des
centaines de parachutes qui s’éparpillent. Ils sont si
nombreux que l’on pourrait imaginer qu’ils veulent cacher le
ciel… Mon Dieu que c’est beau ! s’extasia-t-elle.
Soudain, elle cria, la voix couverte par le vacarme
infernal des avions :
— Regardez ! Regardez ici !… Là !… Là-bas !… Il
arrive une deuxième vague !
Le spectacle était grandiose. Au sud, les sommets de la
montagne semblaient vomir encore plusieurs dizaines de
forteresses géantes. C’était un déferlement monumental,
un raz-de-marée céleste, que rien ne pouvait arrêter, ni
dévier. Un immense tapis avançait majestueusement.
Chaque avion restait parfaitement à sa place dans la formation
et donnait l’illusion qu’il stationnait en un firmament qui
défilait.
14 Après l’excitation de ce superbe moment intense
d’émotion, Estrélia sentit une grande paix l’envahir. Elle
s’enivra à écouter ce puissant grondement amplifié par les
montagnes qui cernaient le plateau. Le bruit était
assourdissant, mais elle se délectait des vibrations de l’air qui la
pénétraient au plus profond d’elle-même. Elle
s’émerveillait à voir toutes ces fleurs prometteuses, colorer
le pur ciel bleu, puis atterrir sous forme de cadeaux, de
vivres, de vêtements, d’argent, d’armes, de munitions,
attendus depuis si longtemps, et indispensables à la
libération du pays.
Éperdue de bonheur, elle sentit soudain comme une
onde magnétique qui l’attirait. Elle tourna un peu la tête et
aperçut Anthon. Il la regardait intensément. Un message
dans ses yeux susurrait « viens dans mes bras, je t’aime ».
Elle se précipita à son cou. Il enlaça Estrélia avec une
infinie tendresse, lui effleurant la nuque, et l’adorable
chevelure blonde qui la rendait si belle. De sa main, de
temps en temps seulement du bout de ses doigts, il la
caressa. Il la dévisagea, égara son regard dans la profondeur
de ses très beaux yeux en amande où le bleu et le vert se
mariaient en une étincelante couleur turquoise pailletée.
Elle se blottit contre lui, tellement heureuse de l’avoir
retrouvé (elle craignait l’avoir perdu à tout jamais) si
troublée par ce spectacle, ce grand moment de communion
qu’elle aurait voulu voir durer indéfiniment. Ce qu’elle
ressentit était si agréable qu’elle eût l’impression d’être
dans un rêve exquis, où elle ne savait pas si elle se trouvait
dans les bras très affectueux de son père, de son amour ou
de son frère préféré. Elle, si forte, si volontaire, ne pouvait
retenir les grosses larmes de bonheur qui coulaient sur son
beau visage au teint pâle d’un harmonieux ovale. Elle
oublia pour un i

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents