Le Théâtre des mondes

Stéphane Juricic

Description

En ce récit métaphorique sur l'incarnation de l'âme, le voyage initiatique de Djayan nous invite à considérer ce héros comme celui qui habite le coeur de tous les hommes, cet être à la fois intime et mystérieux, empreint de désirs fous, assoiffé de vie et d'amour, cet être initialement pur qui, tel un aventurier découvrant un nouveau monde, succombe à la tentation d'y trouver le bonheur, au risque de s'oublier et de se perdre, tant l'illusion devient absurde et la réalité se révèle inconcevable. Un simple bracelet en or pour retrouver une magnifique baigneuse, c'est ce dont dispose l'amnésique Djayan pour la retrouver... Et c'est là le point de départ d'une quête qui se déroule dans une Inde imaginaire, où rencontres et échanges rythment les pas d'un héros qui, en creux, part à la recherche de lui-même. Entre conte philosophique et roman virevoltant, conseillé à tous les lecteurs de 7 à 77 ans, "Le Théâtre des mondes" se réapproprie avec éclat le vieux genre de l'épopée et exalte ses vertus à la fois divertissantes et enrichissantes.

Sujets

• Épopée
• Initiation
• Amnésie

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 19 juillet 2012
• Nombre de lectures: 27
• EAN13: 9782748388671
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Théâtre des mondes

Stéphane Juricic Le Théâtre des mondes

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117450.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

À mon père.

I. Goloka Réveillé par une mélodie qui semblait venir du ciel, il ouvrit lentement les yeux. Assoupi au pied du grand fi- guier, il regarda en l’air : dans la lumière dansante du feuillage, un enfant jouait de la flûte, assis sur une haute branche. Surpris par la présence de ce petit bonhomme, en pleine nature, dans cette montagne loin de toute habitation, il se leva, se frotta les yeux, renvoya ses longs cheveux en arrière puis l’interpella :ho ! « Hé ! ». Hé ho Le gamin tourna à peine la tête, le regarda du coin de l’œil, et conti- nua à jouer, ne lui prêtant aucune attention. Il lui demanda : « Qui es-tu ? », mais n’obtint pour seule ré- ponse qu’un insouciant air de flûte. Le jeune artiste, absorbé par sa musique, balançait indolemment ses jam- bettes dans le vide, le regard perdu dans les nuages. Vexé par cette désinvolture proche de l’affront, il préféra laisser ce petit malotru à ses harmonies improvisées. Il enfila ses sandales poussiéreuses et s’en alla. L’enfant éclata de rire, puis lui cria : « Djayan ! Si tu as vraiment tout oublié, nous pouvons donc commencer ! » Cette parole inattendue résonna dans un interminable écho venu de toute part. En même temps, la lumière devint curieuse, un vent bizarre se mit à tournoyer et, dans une violente bourrasque, souleva un nuage de sable, piquant et aveuglant. Assailli, il ferma les yeux. Quand il les rouvrit, il était toujours allongé au pied du grand figuier. Tout était calme. Il se leva, abasourdi par ce

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saisissant phénomène, puis scruta le feuillage : l’enfant avait disparu, comme dans un rêve étrange. Une brise légère et parfumée caressait son visage et ses cheveux. « Nous pouvons donc commencer ! », entendait- il encore résonner en sa tête, et cette apostrophe le laissait perplexe. « Commencer quoi ? » Il voulut reprendre sa route, mais réalisa qu’il ne savait plus où il devait aller, ni d’ailleurs ce qu’il faisait là. Ses pensées semblaient se perdre dans un vide sidéral et sidé- rant, comme si des souffles célestes avaient emporté tous ses souvenirs. Il ignorait où il était, d’où il venait, et même qui il était. Cette soudaine et incroyable amnésie l’effraya. Il chercha confiance en des repères rassurants : l’herbe vert tendre parsemée de fleurs, le vol gracile des papillons, le bourdonnement des abeilles, le doux murmure d’un proche ruisseau, la beauté des forêts et des montagnes qui l’entouraient… Perdu en ces lieux magnifiques, il continua sa marche aléatoire et solitaire, n’ayant pour tout bagage que sa conscience et son corps drapé de blanc. Il avait aussi un nom : Djayan, mais il n’en était pas sûr. Le son répété de ses pas sur le chemin calmait quelque peu ses tourments, tel un mantra apaisant, une prière de son corps à la terre. Il s’arrêta pour écouter le chant du vent, se désaltérer à une source, cueillir un fruit… Son regard curieux scrutait la nature, et voyageait parmi les splendeurs du paysage. Il ne savait pas où il allait, mais il était décidé à descendre ce sentier plein de charme qui louvoyait entre les bosquets jusqu’à la rivière, tel un grand serpent qui s’abreuve.

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