Les Monstres marins
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Monstres marins , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Extrait : "La monstruosité de grandeur est chose relative : Dame fourmi trouva le ciron trop petit Se croyant pour elle un colosse. Le rat est plus grand, comparé à la fourmi, que la baleine comparée à l'homme. On doit donc regarder comme d'une taille monstrueuse, non seulement les animaux qui nous semblent énormes, mais encore ceux dont les dimensions dépassent de beaucoup celles des autres de la même classe qu'eux."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782335097665
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335097665

 
©Ligaran 2015

À
M ME A. LANDRIN

Bien affectueux hommage de son mari

ARMAND LANDRIN
Introduction
Monstre est un des mots de la langue française les plus difficiles à définir, comme le fait remarquer Voltaire.
Quelques grammairiens disent qu’on doit appeler monstres les êtres contre nature  ; ce qui paraît inexact, car, à proprement parler, il ne peut pas exister d’être contre nature.
Les animaux, les végétaux qu’on appelle difformes, ne sont pas opposés aux lois naturelles, que nous sommes d’ailleurs loin de bien connaître ; ils sont seulement en dehors de ce que nous avons l’ habitude de voir.
En ce sens, les difformités ne sont pas toujours des anomalies  : ce sont simplement des faits inhabituels.
Monstrum désigne, dit le dictionnaire ; tout ce qui est étrange, incroyable, extraordinaire bizarre, hideux, étonnant, excessif dans son genre, d’une férocité inouïe, fabuleuse.
Nous appellerons donc « MONSTRUEUX, tout animal prodigieux par rapport aux autres animaux de la même classe , à quelque titre que ce soit ; ANOMAL, tout animal prodigieux par rapport aux autres animaux de la même espèce . »
Par exemple, une baleine bien faite est un être monstrueux et non anomal, puisqu’elle est d’une grosseur prodigieuse comparée aux autres cétacés , mais qu’elle ne diffère en rien des autres baleines .
Compris de cette manière, le mot monstre ne fait pas naître l’idée d’une difformité, mais il désigne nécessairement ce qui nous étonne et frappe notre imagination, le plus souvent dans un sens opposé aux impressions que produisent sur nous l’harmonie des proportions et la beauté. C’est ainsi que l’ont entendu plus d’un de nos grands écrivains.
La Fontaine nous montre la mère hibou disant à l’aigle :

Mes petits sont mignons,
Beaux, bien faits, et jolis sur tous leurs compagnons.
Et pourtant c’étaient :

De petits monstres fort hideux.
C’est qu’en effet c’étaient de petits monstres seulement, et non des êtres anomaux ; laids aux yeux de l’aigle, ils étaient bien faits aux yeux de leur mère, à laquelle ils ressemblaient. S’ils eussent eu trois pattes, c’est-à-dire une patte de plus qu’elle, elle n’eût pu se faire la même illusion.
Montaigne a dit : « Ce que nous appelons monstres ne le sont pas à Dieu, qui voit dans l’immensité de son ouvrage l’infinité de formes qu’il y a comprises. »
Appuyé de ces autorités, nous nous lancerons hardiment dans la recherche des monstres, évoquant autour de nous les animaux de la Fable et ceux bien plus extraordinaires encore que l’étude de la nature nous révèle, cherchant à ramener la légende aux proportions de la vérité, errant dans un monde effrayant, peuplé de géants, d’êtres horribles, dégoûtants, frôlant des animaux dont les formes étranges choquent toutes nos idées, d’autres dont la voracité sans nom écœure et terrifie !
Que nos lecteurs se figurent qu’enveloppés dans une cloche à plongeur, ils descendent au fond des eaux ; qu’ils voient et touchent les mollusques, les krakens, les poissons, les serpents, les baleines, les requins, etc., dont nous allons leur parler, et peu de songes leur paraîtront plus invraisemblables que ce spectacle de la réalité !
I Mollusques et crustacés
Les géants parmi les pygmées

Les crustacés les plus grands
La monstruosité de grandeur est chose relative.

Dame fourmi trouva le ciron trop petit.
Se croyant pour elle un colosse.
Le rat est plus grand, comparé à la fourmi, que la baleine comparée à l’homme.
On doit donc regarder comme d’une taille monstrueuse, non seulement les animaux qui nous semblent énormes, mais encore ceux dont les dimensions dépassent de beaucoup celles des autres êtres de la même classe qu’eux. Tels sont les êtres dont l’étude fera l’objet de ce chapitre et en particulier les crustacés .
Le Muséum d’histoire naturelle a reçu la dépouille du plus grand crabe que l’on connaisse, écrivait récemment M. Georges Pouchet. Chacune de ses pinces mesure 1 m ,20 de long. Les pattes étendues, il a une envergure de plus de 2 m ,60. Il a été pêché au Japon, sur la côte orientale de Nippon, entre le 34 e et le 35 e degré de latitude nord, par M. de Siebold. Il appartient à l’espèce des araignées de mer , bêtes fort laides déjà quand elles n’ont que la grosseur de la tête d’un enfant, comme dans l’aquarium du boulevard Montmartre. On savait bien qu’elles étaient beaucoup plus grandes dans les mers de la Chine, mais on n’en connaissait aucune qui eût de telles proportions. C’est sans doute un individu très âgé, quelque vieux solitaire qui a vu des siècles passer, immobile à l’entrée de sa caverne et guettant le poisson au passage.
M. Blanchard, qui professe au Muséum l’histoire des animaux articulés, a présenté à l’Académie cet hôte nouveau de nos collections. Il y a joint quelques remarques intéressantes sur l’âge et la croissance de certaines espèces vivantes.
« L’araignée de mer du Japon n’est pas le seul crabe qui grandisse indéfiniment. On trouve sur les côtes des États-Unis un homard très voisin de celui de nos marchés. Depuis de longues années, deux individus de cette espèce sont exposés dans les galeries du Muséum, où ils attirent l’attention des visiteurs, même les moins gourmets, par leurs dimensions extraordinaires. La taille de ces deux vieux animaux avait fait croire autrefois que le homard d’Amérique était beaucoup plus grand que le nôtre. Il n’en est rien. Seulement, autrefois on ne pêchait guère sur la côte des États-Unis : les homards y grossissaient à l’aise. – Une certaine langouste habite les rivages de l’île Maurice et de l’île de la Réunion. Jadis toutes celles qu’on prenait étaient énormes ; aujourd’hui, elles sont petites ; les habitants des deux îles ne les laissent plus grandir. »
Le casque de Madagascar et la cérithe géante
Les mollusques dont la coquille est d’un seul morceau, ou valve, les univalves, sont plus ou moins bizarrement modelés ou nuancés, plus ou moins gros, mais aucun ne mérite précisément l’épithète de monstrueux, ni par sa laideur, ni par ses dimensions, ni surtout par sa férocité.
Le plus gros est peut-être le casque de Madagascar (qui n’a guère plus de 0 m ,45 à 0 m ,50 de hauteur).
Les casques (fig. 1 et 2) sont employés dans le commerce. On détache leur lèvre épaisse, et une portion du dernier tour, formée de feuillets superposés de teintes alternativement blanc transparent (bleuâtre ou à peine rosé), et brun noirâtre. Ces plaques, aplanies autant que possible, se vendent sous le nom de capotes , aux graveurs, qui savent y ciseler un bas-relief, de telle sorte que toute la sculpture, exécutée dans une des couches, ait la couche sous-jacente pour fond. On obtient ainsi de ravissants effets.

Fig. 1. – Casque de Madagascar
Ces fragments de coquilles, ainsi sculptées, se débitent comme camées .
Un autre casque, le casque rouge , permet d’exécuter de semblables reliefs en rose sur fond acajou.
Le plus long des univalves est la cérithe géante , coquille fossile de 0 m ,7 de longueur. On en a trouvé un individu vivant près de l’Australie : c’est le seul exemplaire qu’on en connaisse. Il fait partie du musée de M. Delessert, à Paris. Toujours l’extrême pointe est usée ou cassée, sans doute par suite du frottement pendant la marche de l’animal.

Fig. 2. – Casque rouge
Les bivalves – Huîtres géantes
Les mollusques dont la tête est indistincte sont tous renfermés dans deux coquilles : ce sont des bivalves.
Le plus connu de tous est l’huître, et comme on a parlé souvent d’huîtres géantes, c’est d’elles que nous, allons tout d’abord nous occuper.
Un marin qui visita Jesso (Japon), en 1643, rapporte, dans sa narration, que sur cette côte vivent en grande quantité des huîtres « qui ont, pour la plupart, une aune et demie de long et un demi quartier de large. »
Ces assertions, si elles se rapportent réellement à des huîtres, sont peu croyables, et les anciens naturalistes étaient bien plus exacts lorsque, dans l’histoire des animaux observés pendant la guerre d’Alexand

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents