Les barrières du temps
145 pages
Français

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Les barrières du temps , livre ebook

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145 pages
Français

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Description


Sans passé, ni avenir, il n’a que l’instant présent à offrir.


Avant son coup de fil inespéré, Julie n’avait jamais parlé de lui à ses amis. Qui aurait pu croire à sa déchirante histoire ?


Julie a un jumeau. Un jumeau dont elle a été séparée. Onze ans à l’attendre. Une enfance gâchée. Sept ans sans contact. Ces trois derniers mois à penser qu’il était décédé. À le pleurer. Il était malade. Il a été expatrié aux États-Unis pour des soins appropriés.
Son état a dégénéré. Coma prolongé. Amnésie. Oubli de tout ce qu’elle représentait pour lui. Espoirs volés...


Quel bonheur d’entendre sa voix ! Il est vivant. Il est en France et veut faire sa connaissance.



***



Extrait :


—Arrête de t'énerver avec ce sac. Qu'est-ce que tu cherches dans ce fatras ?


—Des photos. Les trois qu'il me reste de lui... celles que j'avais cachées dans une enveloppe collée derrière un tiroir de mon bureau quand j'avais douze ans pour ne pas que mes parents me les confisquent.


—Ils devaient bien se douter que tu en avais.


—Ils ont fermé les yeux dès l'instant où j'ai cessé de parler de lui... Punaise, mais où elles sont ? Je me souviens de les avoir mises dans mon portefeuille avant de partir.


—Vide ton sac par terre. Elles ne peuvent pas avoir disparu. Elles ont dû glisser à l'extérieur.


— Ce ne sera pas nécessaire, s'écria-t-elle, victorieuse, en les brandissant. Elle se tut et les contempla. Tout à l'heure, j'étais tellement troublée par son coup de fil que je n'arrivais plus à me souvenir de son visage. Tu te rends compte ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 163
EAN13 9791034807420
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Quand le cœur s’emballe
 
Tome I
 
Les barrières du temps
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sylvie Camylle
 
 
Quand le cœur s’emballe
 
Tome I
 
Les barrières du temps
 
 
 
Couverture : Maïka
 
 
 
Publié dans la Collection Vénus Rose ,
Dirigée par Elsa C .
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018

 
 
 
 
 
 
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À ma mère
 
 
 
 
 
 
 
I
 
 
 
Samedi 2 juin 1990 - 15 heures
 
Sur la route départementale, une Golf flambant neuve talonnait une vieille Deuche brinquebalante. Les mâchoires serrées de son conducteur laissaient par instants échapper des mouvements d’humeur au passager avant. Marie, sur la banquette arrière, en soupirait de dépit.
— Si Pierre n’appuie pas sur le champignon, on n’est pas près d’arriver à Nevers. Quelle idée d’avoir troqué son Alfa Roméo pour une trapadelle pareille ! maugréa Jean-Philippe.
— Il a toujours adoré les voitures anciennes, lui fit remarquer son ami Francis.
— C’est loin d’être une bagnole de collection. Tu parles d’un piège. Elle est en panne tous les quatre matins.
— On n’est jamais resté en rade longtemps, à peine le temps d’allumer une cigarette.
— S’il compte se trouver une nana avec sa charrette, il se met le doigt dans l’œil.
— En attendant, les filles se sont ruées dans sa Deuche tout à l’heure. Il n’y a que Marie qui n’a pas osé le faire. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manquait, curieuse comme elle est. N’est-ce pas ma petite belette ?
Contrairement aux apparences, Jean-Philippe n’était pas en colère contre Pierre. Sa fierté lui interdisait seulement de dévoiler à ses compagnons de route sa rancœur envers Julie, sa petite amie. Elle avait préféré faire ce périple avec Pierre plutôt qu’avec lui. Mais son irritation ne provenait pas de là. D’un revers de main, avec dédain, elle avait rejeté toutes les initiatives qu’il avait prises pour tenter de lui faire plaisir depuis le matin. Déçu par cette réaction inattendue, il avait le fâcheux sentiment que l’amour qu’il croyait partagé n’était pas réciproque.
Ensorcelé par sa beauté au premier regard posé sur elle, il avait eu un mal fou à attirer son attention huit mois auparavant. Il se souvenait de toutes les tactiques qu’il avait mises au point pour lui parler, puis pour la revoir. Un vrai parcours du combattant. À l’image de son inséparable copine Sophie, elle savait faire languir les hommes. Elles pouvaient se le permettre avec leur silhouette de top-modèle. Il avait succombé aux charmes de la première. Julie par son teint mat, ses traits fins, ses grands yeux verts et ses longs cheveux bruns, dégageait un tempérament plutôt farouche. Il pensait l’avoir conquise, tout du moins jusqu’à aujourd’hui, avec son côté « mauvaise graine qui résiste à toutes les tempêtes ». N’était-ce pas ce qu’elle lui avait répété à maintes reprises ?
Le week-end dernier, il avait organisé la surprise qu’il comptait lui faire cette après-midi. Il n’avait pas tenu compte des recommandations de Pierre, qui, en rabat-joie, lui avait formellement déconseillé de prévoir quoi que ce soit pour son anniversaire, Julie ne voyant aucun intérêt à le fêter. Pourquoi Pierre ne lui avait-il pas simplement dit la vérité ? Il aurait compris plutôt que d’avoir le sentiment d’être le dindon de la farce. Une chose était sûre, elle ne l’aimait pas. Du moins, pas comme lui. Il lui avait ouvert son cœur, confié des détails intimes qu’il n’aurait révélés à aucune autre. Réciproquement, il avait accueilli des confidences de sa part. Il les avait crues, les avait trouvées troublantes de sincérité. Or, tout n’était que déni et mensonges, ce qu’elle lui avait confessé n’avait rien de si secret, maintenant il le savait. Elle avait bafoué son amour propre. Pourquoi les suivait-il alors ? Julie ne lui avait rien demandé, mais Jean-Philippe se devait d’être présent pour cet événement qui allait changer le cours de sa vie. Il savait que s’il se dérobait, il n’aurait peut-être plus sa place après et il ne comptait pas la laisser à un autre, fusse-t-il un être cher et chéri depuis toujours.
Pierre, bien sûr, était au courant. Il savait tout de Julie. Ils se connaissaient depuis l’enfance et avaient battu la campagne de long en large quand elle passait les week-ends chez sa grand-mère. Ils ne s’étaient jamais séparés. Des amis d’enfance. De vrais amis d’enfance avec toutes les complicités que cela engendre. Depuis que tout avait été dit ou presque, Jean-Philippe comprenait ce qui les rapprochait. Non, Pierre n’était pas amoureux de Julie, mais il était son confident comme Sophie. Quoiqu’apparemment cette dernière n’ait pas été mise dans le secret, elle non plus, ce qui était surprenant.
Mais la surprise était de taille et le meilleur restait à venir. Dans peu de temps, il serait fixé et devrait veiller à sa conduite s’il voulait conserver sa petite amie, car il sentait que la rencontre qu’ils allaient faire serait décisive pour leur avenir. Jamais, et hier encore, il n’aurait imaginé que leur relation soit aussi fragile et puisse dépendre de l’acquiescement d’une tierce personne dont il ignorait l’existence il y a une heure à peine.
Jean-Philippe revivait leur arrivée chez Julie une heure auparavant. Ils étaient entrés dans le salon pendant qu’elle s’entretenait avec Pierre dehors. Non, il n’était pas question qu’elle fête ses 19 ans avec qui que ce soit, et elle en pleurait de rage. Pourquoi Jean-Philippe s’était-il permis de tous les inviter à son insu et ait osé acheter champagne et gâteau alors qu’elle lui avait répété maintes fois qu’elle ne voulait pas en entendre parler ? Quant à son super cadeau qu’il allait lui offrir, il pouvait s’asseoir dessus. Pierre, comme d’habitude, la soutenait et lui donnait raison… Pourtant elle n’avait pas raison. Par politesse, elle aurait dû lui témoigner de la reconnaissance si ce n’était un semblant d’enthousiasme. Jean-Philippe, alias Jeff comme elle le surnommait affectueusement quand il n’était pas dans son collimateur, s’efforçait d’être toujours agréable avec elle, contrarié ou non. Pourquoi ne faisait-elle pas pareil ? Ils patientaient au centre de la pièce quand Sophie fit une observation.
— Vous n’entendez pas la radio ?
— C’est le répondeur, constata Marie après avoir jeté un regard circulaire autour d’eux.
— Jeff, tu entends ? C’est un anglais qui drague Julie, le railla Francis tandis que Sophie s’empressait d’appeler sa camarade à l’extérieur.
Non, Jean-Philippe n’avait pas entendu. Préoccupé par sa prise de bec avec sa petite amie, il n’avait pas prêté attention. Il s’approcha de l’appareil et tendit l’oreille. Les quelques mots qu’il décela avant le bip final du message ne lui furent pas compréhensibles. Pourquoi Francis riait ? Il n’y avait rien de risible. Julie était à l’extérieur, en pétard contre lui, et elle venait de recevoir un message insolite.
Quand sa petite amie se précipita dans le salon, c’était trop tard.
— Tu as un amant anglais ? la charria Francis.
— N’importe quoi, s’irrita-t-elle.
— Pourtant il y en a un qui semblait te conter fleurette.
— Je ne connais pas d’anglais et je n’ai aucun ex, prétendant ou je ne sais quoi qui pourrai

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