Dieu est un sex toy en forme de canard jaune
84 pages
Français

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Dieu est un sex toy en forme de canard jaune , livre ebook

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Description

De la confession même de Fred Mour, ce sont principalement la culture pop, le mode de vie "sex, pizza et rock'n'roll", le cinéma indépendant et l'esprit du neuvième art qui ont nourri son recueil de nouvelles qui traite indifféremment de métaphysique, de psychologie comportementale et de poils pubiens. En somme, une oeuvre qui marquerait la rencontre entre un sociologue karatéka et une pornstar mystique dans un bar de la Twilight Zone... Vous voilà prévenus: ouverture du sixième chakra garantie! Ici se succèdent un ado amoureux de Carrie, une beurette explosive et subversive, un schizophrène qui se glisse dans la peau d'autrui, un père en pleine crise face aux femmes de sa vie, une Zippo girl envolée, un citadin qui pense pouvoir renouer si facilement avec mère nature... Autant d'êtres situés aux bords... de la société, du gouffre existentiel, de l'amour et de la réalité, que F. Mour esquisse au fil de textes portés par un style percutant et flirtant avec le trash. Une oeuvre encore lucide, charnelle, excessive, sans compromis, qui sonde avec férocité quelques-unes de nos préoccupations modernes: l'identité, l'émancipation, la civilisation, les relations masculin/féminin...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2013
Nombre de lectures 152
EAN13 9782342002126
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dieu est un sex toy en forme de canard jaune
Fred Mour Dieu est un sex toy en forme de canard jaune Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118231.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
« J’ai fait un rêve étrange cette nuit. Je me voyais en train de faire l’amour avec un homme étrange. Je suis mal à l’aise, parce qu’il est vieux, mou-rant, parce qu’il sent mauvais et que je le trouve répugnant. Mais il m’explique que tout est érotique. Il me dit que même la vieille chair est une chair érotique, que la maladie n’est rien d’autre que l’amour mutuel de deux créatures étrangères et que même la mort est un acte érotique. Que l’acte de parler, que l’acte de respirer sont sexuels. Que le simple fait d’exister est sexuel. Et je le crois. Et nous faisons l’amour de façon merveilleuse. »
Entretien avec David Cronenberg, Cinéaste de la nouvelle chair.
« Oui nous croyons en dieu, mais nous ne lui faisons pas confiance. »
Laibach,Neue Slowenische Kunst
PourquoiCarrieétait le film préféré de mon meilleur ami
C’était le milieu des années quatre-vingt et nous étions collégiens. Disons que nous étions, en tant qu’adversaires de la zombification précoce, tragiquement mécontents d’être obligés d’appartenir à la caste des collégiens. J’avais rencontré Laurent dans la cour alors qu’une blonde au regard vicieux venait de le traiter de branleur et je l’avais immédiatement trouvé sympa. Pas uniquement par compassion ou identification, mais parce qu’il avait répondu « Effectivement j’en suis un. Et alors ? » sans signes extérieurs de honte et de culpabilité. Nous nous sommes vite liés d’amitié et découvert de nombreux points communs. Nous étions rêveurs, utopistes et boutonneux. Le sport ne nous intéressait pas. Nous n’aimions pas la musique d’ados. Ni les fringues. Ni les bagnoles. Ni l’hypnose de masse, le troupeau humain fier de marcher au pas en suivant inlassablement les mêmes traces. Son pire souvenir était similaire au mien. Lors de la projection deNuit et Brouillard en classe. Certains pleu-raient, étaient dégoûtés. Pas tous. Des bulles de chewing-gum éclataient au-dessous des regards vides tandis que les cadavres décharnés s’entassaient dans l’écran. Des com-mentaires graveleux. Une absence de sentiments, de révolte, d’empathie. Leurs problèmes d’acné, de poils et de pénétrations avortées étaient bien plus importants que la vie violée de millions d’hommes, de femmes et d’enfants. La barbarie n’était rien face à leurs petits bobos d’ados, Hitler et l’Holocauste importaient moins que leurs
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boutons au cul. Quand les parents font des gosses comme ils chient des étrons, on voit le résultat. Nous étions des cœurs vaillants, Laurent et moi, mais les filles ne regardaient que les vainqueurs, les grandes gueules, les frimeurs. On nous prêtait parfois attention, mais jamais pour les bonnes raisons. La raillerie était notre prédatrice, le mépris notre pain quotidien. Nos rares amis étaient laids (selon les critères établis), faibles, inquiétants. On nous imaginait sans doute tripoter des poulets dans les cimetières en psalmodiant des incantations dans des lan-gues improvisées dues aux effets des drogues dangereuses que nous devions expérimenter dans nos laboratoires se-crets. Pure paranoïa, bien sûr. Nos drogues étaient essentiellement composées de houblon ou d’extraits végé-taux caféinés. Heureusement, nous avions le vidéoclub et son gérant génial. Nous avions le septième art. Le cinéma était notre consolation. Notre passion. Notre exorcisme. Le cinéma nous vengeait en même temps qu’il nous dévoilait d’autres aspects de la réalité, une réalité bien plus vaste que celle que nous subissions dans notre petit collège provincial. Nous apprenions ainsi à relativiser nos problèmes. On t’a mal parlé à la récré ? Regarde les pauvres Viets dansPla-toon, eux ils en chient vraiment. Et les motards d’Easy Rider, flingués comme des coyotes par des bouseux écer-velés. Et les orphelins brésiliens dePixote, hein, shootés à la colle forte qui réconforte dès leur plus jeune âge. Par-fois, nous nous identifions à De Niro dansTaxi driver,hey motherfucker, on tue tous les maquereaux et on sauve une petite Jodie Foster qui nous aimera jusqu’à la fin des temps. Oui, nous étions de vrais branleurs. Les filles ne vou-laient pas de nous mais cela n’avait pas d’importance, nous avions Traci Lords, Brigitte Lahaie, Linda Lovelace, Marilyn Chambers, nos baiseuses en série préférées. Pour nous faire patienter en attendant le grand amour, elles
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