Ecrits et cris d un apatride
217 pages
Français

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Ecrits et cris d'un apatride , livre ebook

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Description

Rédigé durant les années dramatiques de la guerre civile dans les Balkans (1991-1995), ce réquisitoire interpelle et dénonce tous ceux qui ont "poussé" son ancien pays, la Yougoslavie, au suicide, ou profité de cette tragédie pour se forger l'image de braves défenseurs des "droits de l'homme" et des "causes justes". Complété et réactualisé une décennie après, ce livre dresse aussi un bilan accablant des dix ans de pax americana dans les Balkans, une paix imposée de l'extérieur par des moyens musclés et gardée par les "anges gardiens" de l'OTAN.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 87
EAN13 9782336250922
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747596664
EAN : 9782747596664
Sommaire
Page de Copyright Page de titre DU MEME AUTEUR Dedicace Epigraphe AVERTISSEMENT PREFACE - CHRONIQUE D’UNE TRAVERSEE DES ILLUSIONS PREMIERE PARTIE - LES VOIX DU ROCHER CREUX
1 - LETTRE A UN AMI FRANÇAIS 2 - UNE LETTRE DE 1993 UN PONT DETRUIT EN SON MILIEU 3 - LETTRE DE L’ENFER 4 - ROBINSON A BELGRADE
DEUXIEME PARTIE - LA KRAJINA EST TOMBÉE, LES MASQUES AUSSI
1 - MIROIR D’UN MENSONGE 2 - BRISONS, ENFIN, LA CONSPIRATION DU SILENCE 3 - L’HYPOCRISIE, EST-ELLE CONTAGIEUSE ? 4 - LES MASQUES ET LES VISAGES : L’HEURE DE VERITE 5 - LE VRAI ET LE FAUX MALRAUX 6 - LETTRE AUX GREVISTES DE LA FAIM
LE DERNIER (E)CRI(T) AVANT LE SILENCE
LETTRE AUX HUMILIES OU DE LA SOLITUDE - AIMONS CETTE FRANCE-LA QUI NOUS AIME AUSSI
POST-SCRIPTUM
DIX ANS APRES : NI GUERRE NI PAIX
ANNEXES NOTE BIBLIOGRAPHIQUE
Ecrits et cris d'un apatride

Milivoj Srebro
DU MEME AUTEUR
Anthologie de la nouvelle serbe, Gaïa Editions, 2003.
A toutes les victimes de la guerre civile en ex-Yougoslavie, y compris les victimes serbes.
« Pour la plupart des hommes, la guerre est la fin de la solitude. Pour moi, elle est la solitude définitive. »
Albert Camus, Carnets
« Depuis des mois, tous sont devenus des experts pour les Serbes et la Serbie, sauf les Serbes. Eux, on ne leur demande plus leur opinion, ils ne figurent même plus sur les listes des morts, jamais un enfant serbe ne semble être tué dans cette guerre, les obus ne tombent que sur les autres, et ces autres ne ripostent pas... »
Alexandre Tišma, in : Le Nouvel Observateur, 1994.
« Ce n’est pas la France qui nous a trahis, mais ceux des Français qui ont également trahi la France ! »
(Réaction d’un Belgradois en guise de protestation contre la mise du ruban noir autour du Monument de la reconnaissance à la France à Belgrade, ruban symbolisant la mort de l’amitié franco-serbe après la participation de l’armée française au bombardement de la Serbie en 1999.)
AVERTISSEMENT
En jetant un regard sur le titre de ce livre et sur le nom de son auteur « à la consonance bien yougoslave », le lecteur averti pensera, peut-être, qu’il s’agit là d’un nouvel ouvrage-témoignage sur le calvaire bosniaque ou croate, sur les supplices des villes martyres dont les noms sont restés à jamais gravés dans les mémoires : Sarajevo, Vukovar, Srebrenica... Des noms d’une sonorité grave, noms devenus symboles qui réveillent en tout un chacun les images insoutenables des souffrances humaines et de la « barbarie serbe », relayées durant des années par les médias du monde entier. Un nouveau livre donc — se dirait-il, peut-être — pour nous rappeler ce qui devrait nous servir d’avertissement, de permanente mise en garde.
Une telle pensée exprimerait, nous semble-t-il, une réaction naturelle, attendue d’un lecteur qui se sent concerné par le temps et le monde dans lesquels il évolue : un lecteur que nous imaginons volontiers comme une « âme sœur », sensible aux malheurs humains et, par conséquent, au sort tragique des victimes innocentes de l’ex-Yougoslavie qui hantent toujours notre conscience.
Ce lecteur imaginé, cette « âme sœur », disons-le d’emblée, ne trouvera pas ici, cependant, ce que les « mots clés » du titre : cris et apatride pourraient lui suggérer. Certes, ces (é)cri(t)s — dédiés à toutes les victimes, sans exception, de la guerre civile en ex-Yougoslavie — parlent eux aussi d’un chemin de croix, de souffrances infligées aux innocents et de destructions de villes martyres. Mais ils mettent l’accent plutôt sur des tragédies et des lieux de supplices du sanglant conflit yougoslave qui sont, eux, restés peu connus du large public français. Peu connus ou même complètement ignorés, du moment que les grands médias ont jugé qu’ils étaient moins importants, moins graves ou, peut-être, tout simplement, moins attractifs pour l’audimat. Ces tragédies peu connues et presque oubliées, même si elles sont également le produit de crimes contre l’humanité — comme, par exemple, l’exode à l’accent biblique des Serbes de Krajina en 1995 — peuvent (et doivent !) nous servir d’ avertissement, au même titre que celles de Sarajevo, Vukovar, Srebrenica...
Non, il ne s’agit pas ici, bien évidemment, de tenter d’établir une quelconque « égalité » dans la souffrance ! ce serait d’abord ignorer le fait que « l’enfer yougoslave » avait, comme celui de Dante, plusieurs cercles infernaux, et surtout ce serait une démarche indigne et scabreuse ! Il ne s’agit pas non plus d’essayer de mettre tout le monde « dans le même sac » ou de renvoyer dos à dos des criminels et des bourreaux de tous les bords. Non, ni l’un ni l’autre. A dire vrai, l’auteur de ce livre voudrait avant tout profiter de l’occasion offerte par ce dixième anniversaire du rétablissement de la paix en ex-Yougoslavie pour rappeler que, même une décennie après la fin de la guerre civile, toutes les vérités yougoslaves ne sont pas encore dites, et surtout celles qui — comme l’a déjà remarqué il y a longtemps Jacques Merlino — « ne sont pas bonnes à dire ». Pour rappeler également quelques évidences pourtant souvent ignorées : qu’un crime ne peut en aucun cas en « cacher » et encore moins en justifier un autre ; que les massacres commis par les extrémistes serbes ne doivent ni minimiser ni faire oublier ceux perpétrés sur la population serbe ; et qu’enfin la vérité de la guerre yougoslave est une vérité-gigogne  : un imbroglio qu’on dirait conçu par le Malin qui a transformé la Mère Courage en une Mère Gigogne, et la tragédie grecque en un vaudeville noir, infernal et insupportable, où Musulmans (Bošnjaks), Serbes et Croates tenaient tour à tour le rôle du bourreau et celui de la victime.
Ecrit dans l’urgence et dans la solitude, durant les années dramatiques 1991-1995, ce livre ne pouvait ni ne voulait être une analyse froide du drame qui avait secoué les Balkans, analyse faite avec la sérénité et le recul nécessaires, et rédigée dans un style neutre et retenu : cette tâche nous la laissons volontiers aux analystes de métier, à ceux qui savent disséquer « le cadavre » avec l’objectivité scientifique, l’acribie et la tête froide. Pour tout dire, ce livre a été animé par un autre esprit : les écrits qui le composent sont, avant tout, des cris parfois désespérés mais émanant toujours du fond de l’être, cris poussés sans retenue ni calcul : pour protester contre la barbarie fratricide, pour tenter d’alarmer les endormis et les égarés, mais aussi pour dénoncer ceux qui se sont approprié le monopole du cœur sur la tragédie yougoslave avant de s’imposer, aux yeux de l’opinion publique française, comme les seuls tenants de la vérité et les défenseurs irréprochables de « la juste cause ».
En offrant ce livre au jugement du lecteur, de celui imaginé comme « l’âme sœur » mais également de celui qu’on appelle communément le lecteur pluriel, l’auteur tient à souligner enfin — tout en espérant trouver en ce dernier sinon « l’âme sœur » du moins l’oreille attentive et l’ouverture d’esprit cultivant le doute à l’égard de la pensée dominante qui n’est souvent qu’une pensée unique masquée — une dernière chose, à ses yeux, essentielle  : ce livre n’a nullement pour but de promouvoir ou de défendre aucune « cause juste » aux couleurs d’une quelconque appartenance, politique, religieuse ou nationale. Son but est beaucoup plus modeste et plus personnel. Il ne va pas au-delà d’une démarche ordinaire garantie à chaque citoyen de la République, démarche qui consiste précisément à exercer ses droits à la liberté de parole : droit de dire sa petite vérité  ; droit d’exprimer ses convictions, y compris la plus vulnérable qui ressemble quelque peu à celle qui, toutes proportions gardées, a poussé Albert Camus à prononcer cette phrase célèbre : « entre la justice et ma mère, je choisirai ma mère » ; droit aussi de sortir sur la place publique et crier librement — quitte à passer pour quelqu’un de politiquement incorrect — « Son Altesse, l’Empereur Trajan, a des oreilles d’âne ! »
Cet exercice à la portée de chaque citoyen — ce droit précieux dont on ne saisit la véritable importance que lorsqu’on en est privé — permettrait, peut-être, à l’auteur de ce livre d’exorciser enfin un profond mal-être causé par une expérience traumatisante. Une expérience personnelle évidemment, mais en même temps universelle puisque vécue par des millions d’autres personnes : expérience de celui qui a, avec la disparition de la Yougoslavie, perdu s

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