Être femme à Cuba
272 pages
Français

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Être femme à Cuba , livre ebook

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Description

A Cuba, la rébellion nationale du 1er janvier 1959 profita largement aux femmes. Les discriminations liées à leur sexe et à leur couleur se trouvèrent abolies et le gouvernement révolutionnaire commença à rendre effective l'égalité hommes-femmes. Fidel Castro, artisan chaleureux de cette évolution émancipatrice, en parlait, à partir de 1966, comme d'une "Révolution dans la révolution". Voici les principes de cette révolution et les étapes de cette évolution, les intentions et les réalités.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2006
Nombre de lectures 278
EAN13 9782336263472
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296001602
EAN : 9782296001602
Être femme à Cuba

Dominique Gay-Sylvestre
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Horizons Amériques latines Dedicace PRÉFACE INTRODUCTION CHAPITRE 1 - DE L’OBJET DÉCORATIF A LA RÉVOLUTIONNAIRE CHAPITRE 2 - LE COMBAT POUR LA LIBERTÉ (1953 - 1959) CHAPITRE 3 - LE GRAND DEPART (1959 - 1962) CHAPITRE 4 - TRANSFORMATION DE LA SOCIETE (1963 - 1976) CHAPITRE 5 - EVOLUTION DE L’ETAT SOCIALISTE (1976 - 1989) CONCLUSION - ACQUIS ET CARENCES D’UNE RÉVOLUTION (1989 - 2000) SIGLES BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS L’Amérique Latine à l’Harmattan
Horizons Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Horizons Amériques latines publie des synthèses thématiques sur l’espace s’étendant du Mexique à la Terre de feu. Les meilleurs spécialistes mettent à la disposition d’un large public des connaissances jusqu’alors souvent réduites, sur ce sous-continent, à quelques stéréotypes.
Déjà parus
LAPOINTE M., Histoire du Yucatán. XIX e — XXI e s., 2006.
DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique en perspective. Chroniques et Analyses, 2005.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre le Brésil de Lula, 2004.
DURAND A., éditeur et PINET N. (éditeurs), Amériques latines. Chroniques 2004, 2004.
KONDER COMPARATO Bruno, L’action politique des Sans-Terre au Brésil , 2004.
TEITELBOIM Volodia, Gabriela Mistral, 2003.
SALLERON D., Tingo Maria au Pérou. Comment j’ai failli devenir péruvien !, 2003.
ROLLAND D. et CHASSIN J. (dir.), Pour comprendre la crise argentine, 2003.
COMBLIN J., Où en est la théologie de la libération, 2003.
LANCHA C., Histoire de l’Amérique hispanique de Bolivar à nos jours, 2003.
De AIMELDA P. R. et de QUIEROS MATTOSO K., Une histoire du Brésil, 2002.
LANGUE F., Hugo Chavez et le Venezuela, 2002.
PRADENAS L., Le théâtre au Chili : traces et trajectoires (XVIe — XXe siècle), 2002.
PROCÔPIO A., L’Amazonie et la mondialisation. Essai d’écologie politique, 2000.
LE GOFF M., Jorge Luis Borges : l’univers, la lettre et le secret, 1999.
RIVELOIS J., Drogue et pouvoir. Du Mexique des princes aux paradis des drogues , 1999.
ESCALONA S., La Salsa, un phénomène socioculturel, 1998.
A Caroline, ma fille
PRÉFACE
Rares, très rares sont les observateurs présents de la société cubaine à nier les résultats exceptionnels obtenus par la Révolution dans les domaines essentiels de l’éducation et de la santé. Tant ces résultats sont évidents. En effet, il n’est qu’à se rendre à México ou à Santo Domingo, pour ne pas parler de Managua ou de Port-au-Prince, pour constater dans la rue combien l’état de beaucoup d’enfants abandonnés à eux-mêmes diffère profondément de celui des enfants cubains, logés et nourris sans avoir à mendier, correctement habillés et chaussés, arborant une mine avenante, scolarisés sans exception. Propagande rose ? La comparaison n’est pas forcée, surtout si on délaisse les capitales pour des villages de montagne.
Pourtant peu de pays ont réuni depuis plus de quinze ans autant de facteurs contraires au développement que Cuba. Par bien des côtés, la Grande Antille reste un pays pauvre, mais entre sa pauvreté et la misère régnant, voire s’aggravant, dans des quartiers entiers des principales villes des pays voisins, quelle différence ! Malgré l’illégal embargo appliqué par Washington depuis plus de quarante ans, malgré la désintégration de l’URSS, malgré les sanctions prises par l’Union Européenne, les niveaux d’instruction et de santé atteints à Cuba en 1989 n’ont pas été affectés gravement ni durablement. Tout autre régime aurait répercuté sur ces secteurs « non rentables » les effets de la crise économique, mais à Cuba ils ont été décrétés prioritaires, coûte que coûte.
Ces indéniables acquis de la Révolution Cubaine, qui d’ailleurs ne se limitent pas à ceux que nous venons d’évoquer - pensons à la généralisation de la pratique du sport et des activités artistiques -, concernent tout particulièrement les oubliés habituels du « progrès » social en Amérique latine : les ouvriers, les paysans, les noirs, auxquels il faudrait ajouter les indiens si les conquérants et les colonisateurs ne les avaient anéantis dans les îles, mais au sein desquels il convient de distinguer les femmes dans leur majorité.
Les femmes cubaines reviennent de loin. Certes, au début du XIX ème siècle une belle et illustre créole, Maria de las Mercedes de Santa Cruz y Montalvo, la comtesse Merlin, tenait salon à Paris, et ses hôtes avaient peu à envier à ceux de Mesdames de Staël ou Récamier. Au milieu du XXème siècle, les élégantes bourgeoises installées au luxueux Havana Country Club de Cubanacán n’avaient rien à voir évidemment avec les femmes du peuple, souvent analphabètes, pourvues de droits bafoués ou irréels, confinées dans une île devenue un haut-lieu de débauche et de corruption à la veille du triomphe de la rébellion nationale du 1 er janvier 1959.
Ce sursaut de la dignité contre la dictature se transforma, en peu d’années, en un bouleversement social à ce jour inégalé en Amérique. Il profita largement aux femmes. Les discriminations liées à leur sexe et à leur couleur se trouvèrent abolies et le gouvernement révolutionnaire commença à rendre effective l’égalité hommes-femmes. Ce dont le président Fidel Castro, artisan chaleureux de cette évolution émancipatrice, devait rendre compte à plusieurs reprises en parlant, à partir de 1966, d’une « Révolution dans la Révolution ».
Etre femme à Cuba expose les principes de cette révolution et les étapes de cette évolution, les intentions et les réalités. Dans une perspective historique et avec la rigueur d’une recherche universitaire qui lui valut d’être déclarée docteur, l’auteur, Dominique Gay-Sylvestre, s’est appuyée à la fois sur les textes fondateurs ou explicatifs de la politique spécifique du gouvernement cubain à l’égard des femmes, et sur les témoignages du vécu d’un certain nombre de ces femmes, qu’ils aient été recueillis par des journalistes ou par elle-même, sur place, entre 1989 et 1992.
Conformément à son sous-titre, Des premières militantes féministes aux militantes révolutionnaires, l’ouvrage aborde le statut et le vécu des femmes cubaines en partant de leur situation au lendemain de l’indépendance de leur pays. Les chapitres proposés, de plus en plus nourris et précis à mesure qu’on se rapproche de nos jours, éclairent d’abord un demi-siècle de période républicaine suivi d’un demi-siècle de période révolutionnaire. La périodisation est pertinente. Jalonner le XXème siècle cubain des éphémérides marquantes que représentent les années 1902 (l’avènement de la République, fût-elle sous tutelle), 1953 (le début du mouvement antidictatorial), 1959 (la victoire de la Révolution populaire conduite par les castristes), 1963 (l’affermissement des premières transformations radicales), 1976 (l’adoption de la Constitution socialiste), 1989 (l’effondrement du « socialisme réel » en Europe de l’Est), s’impose logiquement. En avoir fait les dates charnières de l’histoire des femmes cubaines mérite par contre un commentaire.
Ce commentaire, Dominique Gay-Sylvestre le fournit. Son propos ne tend pas à décrire une histoire du féminisme à Cuba. Dans ce cas, elle se serait arrêtée à des dates significatives de ce point de vue : 1918 (abrogation du code civil espagnol régissant toujours la société cubaine), 1923 (premier congrès féministe à La Havane), 1934 (droit de vote accordé aux femmes), 1940 (adoption d’une Constitution reconnaissant le principe égalitaire). Et pour ce qui est des années révolutionnaires, étant donné que délibérément il n’y a pas eu d’Année baptisée « de la Femme », peut-être aurait-elle insisté par exemple sur 1959 (interdiction légale de toute discrimination sexiste), 1960 (création de la « Federación de Mujeres Cubanas », FMC), 1961 (alphabétisation massive des femmes), 1973 (second congrès de la FMC) ou 1975 (adoption du Code de la famille).
Tout en centrant sa recherche sur les problèmes « proprement féminins » l’auteur ne les a pas enfermés dans une sphère distincte de ceux des hommes et de la société en général. C’eût été une bévue de ne pas considérer que les bouleversements historiq

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