La Grèce depuis 1940
249 pages
Français

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La Grèce depuis 1940 , livre ebook

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Description

La Grèce de 1940, c'est un pays socialement, économiquement et politiquement "en voie de développement", la Grèce de 2005, c'est un Etat européen démocratique, qui attire des centaines de milliers de travailleurs étrangers et qui vient d'accueillir les Jeux Olympiques. Son entrée dans la CEE en 1981 a inauguré une ère nouvelle, ce n'est plus le pays pauvre de 1941, ni le paradis exotique des Zorbas des années 1960 ; les adolescents grecs comme les touristes étrangers imaginent difficilement le chemin parcouru en un demi-siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 101
EAN13 9782336252841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

http://www.librairieharmattan.com diffusion .harmattan@wanadoo .fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296003903
EAN : 9782296003903
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes grecques - Collection dirigée par Renée-Paule Debaisieux Domaine grec moderne AVIS AU LECTEUR, 1 ère PARTIE : 1940-1949 - DIX ANS DE LUTTE POUR UN MONDE MEILLEUR
1. LA GRÈCE ATTAQUÉE 2. LA GRÈCE OCCUPÉE. 3. LA GRÈCE DÉCHIRÉE.
2ème PARTIE : 1950-1974 - “LES ANNÉES DE PIERRE”
1. LA PROSPÉIRITÉ ÉCONONHOUF, 2. L’ÈRE CARAMANLIS : UNE STABILITÉ ÉTOUFFANTE ? 1951-1963. 3. LA GRÉCE DES COLONELS 1967-1974.
3 ème PARTIE : LA GRÈCE, ÉTAT - DÉMOCRATIQUE, MEMBRE DE L’UNION EUROPÉENNE
1. L’ENTRÉE DANS LA ” MODERNITÉ ” EUROPÉENNE. 2. L’AFFIRMATION DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE
EN GUISE DE CONCLUSION : être grec au début du XXI e siècle ? LISTE DES ABRÉVIATIONS UTILISÉES BIBLIOGRAPHIE DE BASE Études grecques à l’Harmattan
La Grèce depuis 1940

Joëlle Dalègre
Etudes grecques
Collection dirigée par Renée-Paule Debaisieux
Domaine grec moderne
Martine BREUILLOT, Châteaux oubliés, 2005.
Ioannis KONDYLAKIS, Premier amour et autres nouvelles, présentation et trad. par Vassiliki et Pierre Coavoux,2005.
Constantin CHATZOPOULOS, Deux femmes (Traduit et commenté par Nicole Le Bris), 2004.
Grégoire PALEOLOGUE, Le peintre, 2004.
Ion DRAGOUMIS, Samothrace, présentation et trad. M. Terrades, 2003.
Edmont ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, réédition présentée et annotée par J. Tucoo-Chala.
Venetia BALTA, Problèmes d’identité dans la prose grecque contemporaine de la migration.
Paul CALLIGAS, Thanos Vlécas, présentation et trad. R.-P. Debaisieux.
Paul CALLIGAS, Des prisons, présentation et trad. R.-P. Debaisieux.
Constantin CHATZOPOULOS, Dans l’obscurité et autres nouvelles.
Constantin CHATZOPOULOS, Automne.
Jean-Luc CHIAPPONE, Le récit grec des Lettres Nouvelles, « Quelque chose de déplacé... ».
Paul CALLIGAS, Réflexions historiographiques, présentation et trad. R.-P. Debaisieux.
Joëlle DALEGRE, La Thrace grcque, populations et territoire.
Joëlle DALEGRE, Grecs et Ottomans, 1453-1923, de la chute de Constantinople à la disparition de l’Empire Ottoman.
Paul CALLIGAS, Voyage à Syros, à Smyrne et à Constantinople.
Renée-Paule DEBAISIEUX, Le décadentisme grec (1894-1912).
Renée-Paule DEBAISIEUX, Le décadentisme grec, une esthétique de la déformation.
Pénélope DELTA, Voyou , trad. et prés. M,-C. Navet-Gémillet.
Ion DRAGOUMIS, Le Sang des Martyrs et des Héros (1907), trad. et prés. M. Terrades.
AVIS AU LECTEUR,
“Approcher un Grec se fait par le cœur, non par la tête” 1 .

27 avril 1941, les troupes allemandes entrent dans Athènes et le drapeau nazi flotte sur l’Acropole, 1er janvier 2002, l’Euro remplace la drachme bimillénaire. Tout Européen qui a traversé les 60 dernières années du XX e siècle a été témoin de métamorphoses imprévisibles en 1940, mais le chemin parcouru fut encore plus grand dans l’Europe du sud et particuüèrement en Grèce.

La Grèce de 1940, c’est un pays qui présente économiquement, socialement et politiquement les traits de ce que l’on n’appellait pas encore un “pays en voie de développement”, la Grèce de 2005, c’est un État européen démocratique, qui attire des centaines de milliers de travailleurs étrangers et qui a accueilli les Jeux olympiques, après Atlanta et avant Pékin. À voir le pays qui regorge de tous les luxes superflus d’une consommation mondialisée, on a peine à croire qu’il y a un peu plus de 50 ans une large part de sa population ne vivait que du secours alimentaire international et marchait pieds nus ; l’entrée de la Grèce dans la CEE en 1981 a inauguré une ère nouvelle, si bien ancrée à présent que les adolescents imaginent difficilement le monde de leurs grands-parents.

Mais cette Grèce nouvelle est née dans la douleur: les souffrances d’une triple occupation (1941-1944), le déchirement d’une guerre civile (1943-1949), puis celui de l’exil (exil politique, exode rural massif ou émigration) face à la ruine du pays et à la répression vengeresse des vainqueurs, enfin la dictature des colonels (1967-1974), dernier avatar de la guerre civile et source d’un ultime drame national 2 (Chypre en 1974). Les militaires unirent contre eux la droite et la gauche, leur chute marque la fin de la guerre civile. L’amnistie est prononcée en 1981. C’est alors l’entrée dans la Communauté européenne puis dans la normalité démocratique. Les priorités portent désormais sur les enjeux économiques et l’adaptation à la mondialisation et à l’Union Européenne ; plus personne - ou presque- ne remet en cause le régime politique et social, l’économique et le réalisme égoïste l’ont emporté sur le politique et l’idéalisme généreux en jeu jusqu’en 1974.

L’école historique française reflétant le faible rôle de la France dans les affaires grecques depuis 1940, à la différence des Britanniques et des Américains, ignore la Grèce contemporaine ; dans les manuels scolaires, une photographie de la svastika devant le Parthénon et une ligne sur la guerre civile insérée dans la guerre froide, une génération quinquagénaire aujourd’hui qui a vibré devant Jamais le Dimanche (1960) ou Zorba le Grec (1964), aux accents de Mélina Mercouri et de Mikis Theodorakis, a condamné les colonels, ensuite, c’est le silence. Noyée dans le flot mondial, la Grèce n’apparaît plus qu’épisodiquement comme le “cancre” ou “l’enfant gâté” 3 de Europe économique, le membre rétif de l’OTAN, ou le pays du régime crétois, gage de longévité. Elle n’est plus “exotique”, elle n’a plus d’histoire, silence scolaire et médiatique auquel font écho la mort lente des études classiques et le silence des libraires : rien depuis l’ouvrage, en 1970, de K. Tsoukalas 4 en 1970 et La Gréce sans monuments en 1978 5 ; le livre, en 1993, de G. Contogiorgis 6 ouvre un espoir, mais le XX e siècle ne tient qu’une place minime dans un livre qui couvre cinq mille ans d’histoire. Depuis lors, la parution de remarquables ouvrages de géographie et de géopolitique semble traduire de fintérêt pour l’un des membres de l’Union européenne, peut-être la traduction en français en 2003 de l’excellent travail de l’historien anglais M. Mazower 7 inaugure-t-elle un renouveau ?

Je ne prétends pas remplir ce vide à moi seule, mais simplement faire œuvre d’enseignante et fournir de cette époque cruciale une synthèse accessible et offrir aux centaines de milliers de touristes français qui voyagent en Grèce chaque année un moyen de mieux comprendre, au-delà du trop fameux Sex, Sea, Sand, leur environnement humain dans un pays où les relations humaines sont encore primordiales 8 . Les difficultés de l’entreprise sont celles de toute synthèse (simplifier une réalité toujours plus complexe que ce qu’on en dit) et de tout essai d’histoire contemporaine (le manque de recul et d’études appuyées sur des archives) renforcées par la situation propre à la Grèce.
En effet, si la guerre civile a marqué à vie ceux qui l’ont vécue, elle pèse également sur l’historien. En simplifiant, on peut dire que jusqu’en 1975 le silence domine 9 en Grèce sur le passé proche ; les vainqueurs de la guerre civile, embarrassés, préfèrent parler d’autre chose ou se contentent de la vision officielle : les “terroristes” résistants ne sont pour eux que des inconscients qui ont provoqué des catastrophes inutiles et ne visaient, comme les “bandits” de la guerre civile, que la prise de pouvoir par le communisme ; hors de Grèce, paraissent les ouvrages des témoins, des vaincus ou de leurs partisans qui se déchirent, cherchent des justifications ou des responsables au conflit, à la défaite, aux atrocités commises 10 et construisent une vision hagiographique de la résistance. Puis la roue tourne, la gauche arrive au pouvoir, construit sa vision du passé tandis que les historiens, - principalement des Grecs travaillant en Grande-Bretagne, en R.F.A. ou aux États-Unis -, moins tendres avec les anciens vaincus, inscrivent les événements de leur pays dans le contexte international 11 . Depuis le début des années 1990 enfin, des recherches locales effectuées en Grèce par une nouvelle génération plus libre, étudient le rôle des facteurs internes propres au pays et recueillent les témoignages des acteurs “de base”, survivants.
Les tabous s’estompent mais la recherche reste diffcile : les archives d’État suivent la règle des cinquante ans, les archives du Parti communiste grec ont pa

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