Le Japon entre ouverture et repli à travers l histoire
298 pages
Français

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Le Japon entre ouverture et repli à travers l'histoire , livre ebook

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Description

Le pays du Soleil levant a alterné phases d'ouverture, trois grandes périodes analysées par l'auteur (celle de la restauration Meiji de 1868, celle issue de la défaite de 1945 et celle de l'internationalisation de l'Archipel dans les années 1980) et phases de fermeture au Monde, dont la plus aiguë sous l'ère de Tokugawa (1639-1868). L'auteur retrace l'évolution et les oscillations de ce pays bercé par la civilisation chinoise qui désormais est en quête d'une nouvelle identité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 205
EAN13 9782336260648
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296084261
EAN : 9782296084261
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Recherches Asiatiques Dedicace Préface Avant-propos Le Japon dans sa démarche historique Chapitre 1 - 400-838 APRÈS J.-C. YAMATO OU LE JAPON SINISÉ Chapitre 2 - X E -XVI E SIÈCLES GUERRES INTERCLANIQUES ET ARCHIPEL AUTOCENTRÉ Chapitre 3 - 1543-1639 LA PSEUDO-OUVERTURE VERS UN « AILLEURS » Chapitre 4 - 1639-1868 SAKOKU, LE GRAND RENFERMEMENT INTIMISTE ET VOLONTAIRE DE L’ÈRE TOKUGAWA Chapitre 5 - 1868-1887 LES DÉBUTS DE L’ÈRE MEIJI, PREMIÈRE OUVERTURE VERS L’OCCIDENT Chapitre 6 - 1887-1920 L’ASCENSION RÉGIONALE DU SOLEIL LEVANT Chapitre 7 - LES ANNÉES 1920. ESPRIT DE COOPÉRATION MAIS INTERROGATIONS Chapitre 8 - 1931-1945 L’ECHEC D’« UNIR L’ASIE » SOUS LA BANNIERE DE L’ULTRA-NATIONALISME NIPPON Chapitre 9 - 1945-1953 DEUXIEME OUVERTURE DE L’ARCHIPEL VERS L’OCCIDENT Chapitre 10 - LA « HAUTE CROISSANCE » (1955-73) Chapitre 11 - LA TROISIÈME OUVERTURE DES ANNÉES 1980 L’IMPACT MONDIAL DU JAPON Chapitre 12 - LA QUATRIÈME OUVERTURE DE L’ARCHIPEL DES ANNÉES 1990 ET 2000 : CHOC DE LA GLOBALISATION ET DES MONDIALISATIONS DEMAIN ? BIBLIOGRAPHIE
Le Japon entre ouverture et repli à travers l'histoire

Michel Pensereau
Recherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande
Dernières parutions
Toan THACH, Histoire des Khmers ou l’odyssée du peuple cambodgien, 2009.
Stéphane GUILLAUME, La question du Tibet en droit international, 2008.
Yves LE JARIEL, Phan Boi Chau (1867-1940). Le nationalisme vietnamien avant Ho Chi Minh, 2008.
NÂRÂYANA, Le Hitopadesha. Recueil de contes de l’Inde ancienne, 2008.
Michel BOIVIN (dir.), Les ismaéliens d’Asie du sud, 2008.
Michel NAUMANN et Fabien CHARTIER, La Guerre d’indépendance de l’Inde 1857-1858, 2008.
Cyril BERTHOD, La Partition du Bengale, 2008.
Jean-Marie THIEBAUD, La Présence française au Japon, du XVI e siècle à nos jours, 2008.
Ami-Jacques RAPIN, Opium et société dans le Laos précolonial et colonial, 2007.
Louis AUGUSTIN-JEAN et Florence PADOVANI (dir.), Hong Kong : économie, société, culture, 2007.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, une histoire coloniale oubliée, 2007.
François ROBINNE, Prêtres et chamanes, métamorphoses des Kachin de Birmanie, 2007.
Im FRANÇOIS, La question cambodgienne dans les relations internationales de 1979 à 1993, 2006.
Jeong-Im HYUN, Corée, la transition vers la démocratie sous la pression étudiante dans les années 1980, 2005.
Jean-Marie THIEBAUD, La présence française en Corée de la fin du XVIIIème siècle à nos jours, 2005.
Amaury LORIN, Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine(1897-1902), 2004.
Philippe GRANDJEAN, L’Indochine face au Japon 1940 — 1945, 2004.
Pascale COULETE, Dire la prostitution en Chine : terminologie et discours d’hier à aujourd’hui, 2003 2003.
Éric GUERASSIMOFF, Chen Jiageng et l’éducation, 2003.
à Toshiko et Marie-Yuki
Préface
« Comment peut-on être Japonais ? » aurait pu aussi bien se demander Montesquieu. Mais, pour sa part, Riza, Persan fictif, promène un étonnement feint à travers les salons parisiens de l’époque des Lumières ; il est censé appartenir à une civilisation brillante et déjà connue comme telle grâce aux quelques voyageurs qui la découvrirent et en firent un récit admiratif à leur retour en Europe, dès la fin du Moyen-âge. Le Japon, au contraire, petit peuple insulaire, isolé à l’extrémité orientale du continent asiatique, n’est encore connu qu’à travers la présence limitée et éphémère — guère plus d’un demi-siècle — de quelques commerçants et missionnaires portugais, bientôt supplantés par des Hollandais aux préoccupations exclusivement mercantiles, confinés de plus et étroitement surveillés. Inversement, rares furent les Japonais qui bénéficièrent alors d’un voyage vers l’Occident, tel ce prince Hasekura Rokamon dont le souvenir est gravé dans la pierre du port de Civita Vecchia où il débarqua, venant de Lisbonne, le 18 octobre 1615, pour être reçu en audience à Rome, par le pape Paul V. Quelques rares cas analogues, bientôt interdits et sévèrement réprimés, ne préparaient nullement le Japon au choc d’un contact non désiré mais imposé par la force, avec des étrangers autrement redoutables qui, deux siècles et demi plus tard, imposèrent leur présence. Au-delà de ses qualités d’accueil, le peuple japonais était habilité à considérer une telle intrusion comme une véritable effraction.
Victime, comme bien d’autres peuples de la planète de l’agression occidentale, le Japon fut le premier et, longtemps, le seul à s’en être libéré. De plus, l’agresseur ne fut pas, dans cet unique cas, une Puissance impérialiste européenne, mais le grand pays d’Amérique du Nord qui, en se libérant d’une tutelle coloniale, faisait figure aux yeux du monde de champion de la liberté. Ces deux raisons cumulées font que, aujourd’hui, le Japon est le seul pays naguère dominé à ne pas bénéficier d’un sentiment de culpabilité, de « repentance » de la part des dominateurs de naguère. En l’occurrence, concernant le Japon, il s’agit essentiellement des États-Unis. Les Puissances européennes pour leur part, avaient auparavant jeté leur dévolu sur la Chine, entraînés par une Grande-Bretagne dont la mission civilisatrice se bornait au commerce lucratif de l’opium. C’est ainsi que furent conclus les traités qualifiés à juste titre d’« inégaux » que les Chinois, pour leur part, se font un devoir, et même un malin plaisir, de rappeler sans s’embarrasser de litote à leurs interlocuteurs occidentaux. Ceux-ci se souviennent, quand il leur reste quelques bribes de culture historique, que leurs ancêtres, manquant de prémonition, considéraient ce grand empire, l’« Empire du Milieu », comme étant à l’agonie et le qualifiait d’« homme malade ».
Dans l’esprit de ces mêmes Occidentaux, à la même époque, le Japon aurait été plutôt considéré comme « l’homme quelconque, insignifiant voire méprisable ». Et encore, il ne s’agit que de l’homme mâle. Quant à la femme, c’est bien pire encore. On ne peut écouter sans un sentiment de malaise, de honte même, le duo du premier acte de « Madame Butterfly ». Devant le représentant officiel de son pays, le sémillant officier de la Marine des États-Unis dévoile sans pudeur toute l’abjection d’un membre de la « race des seigneurs ». Notons cependant avec humilité que l’« Essai sur l’inégalité des races humaines », publié alors même que le commodore Perry mouillait devant Uraga, est l’œuvre d’un diplomate français. Pour en revenir au personnage odieux de Pinkerton, il apparaît aux yeux de sa naïve « épouse » japonaise comme un être tellement supérieur qu’elle se sacrifiera pour que l’enfant soit enlevé et élevé dans ce pays qu’elle doit assimiler à une sorte de paradis terrestre. Bien sûr il s’agit d’une fiction, même sublimée par la musique ; et cet épisode est bien représentatif du déséquilibre établi alors entre deux mondes séparés par un abîme bien plus profond encore que celui de l’Océan par lequel et sur lequel le malheur est arrivé.
Comment faire face, dès lors, à un bouleversement aussi fondamental non seulement dans les mentalités des habitants de ces îles longtemps coupées du monde extérieur mais aussi dans l’équilibre et la cohérence d’un système social figé depuis des siècles dans une stabilité quasi-hermétique ? C’est ce qu’il est nécessaire et salutaire de rappeler ou d’apprendre à l’Occidental d’aujourd’hui — encore imbu de sa supériorité ou même de sa bonne conscience ; celle-ci commence d’ailleurs à se fissurer au point que le sentiment de culpabilité a tendance à masquer les aspects positifs non négligeables de ce contact. Il n’en demeure pas moins que le message humaniste, universaliste dont l’Occident a été porteur a trop souvent été oblitéré par une maladresse ou une arrogance qui s’apparentait à un mépris sinon à une volonté de puissance. Le peuple japonais est habilité, quant à lui, à formuler ce reproche non seulement depuis les 6 et 9 août 1945 mais depuis le 4 juillet 1853 quand les bateaux noirs à la bannière étoilée pénétrèrent dans la baie de Edo sans y avoir été invités. Songeons que, jusqu’à cette date fatidique, le Japon ne s’était rendu coupable qu’une seule et unique fois d’une tentative de conqu

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