Mémoires
238 pages
Français

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Description

Robert Verdier incarne un demi-siècle d'histoire socialiste française et surtout une espèce rare d'homme politique: peu soucieux de faire carrière et pourtant très présent, toute une génération durant, sur un terrain capital mais méconnu, la social-démocratie à la française. Loyal à la social-démocratie et à quelques hommes choisis qui, à ses yeux, l'incarnent, son expérience des "allées du pouvoir" nous vaut quelques portraits définitifs. Un grand apport de ces Mémoires tient dans la reconstitution de toute une société social-démocrate trop longtemps laissée dans l'ombre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 104
EAN13 9782336266428
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires du XX e siècle
Collection dirigée par Jean-Yves Boursier
Déjà parus
R. COUPECHOUX, La nuit des Walpurgis. Avoir vingt ans à Langenstein, 2004 .
Groupe Saint-Maurien Contre l’Oubli, Les orphelins de la Varenne, 1941-1944, 2004.
Michel WASSERMAN, Le dernier potlatch, les indiens du Canada, Colonabie Britannique, 1921. 2004.
Siegmund GINGOLD, Mémoires d’un indésirable. Juif, communiste et résistant. Un siècle d’errance et de combat, 2004.
Michel RIBON, Le passage à niveau, 2004.
Pierre SAINT MACARY, Mauthausen : percer l’oubli , 2004.
Marie-France BIED-CHARRETON, Usine de femmes, Récit . 2003.
Laurent LUTAUD, Patricia DI SCALA, Les naufragé et les « rescapés du train fantôme », 2003.
Raymond STERN, Petite chronique d’une Grande Guerre, Journal d’un capitaine du service automobile de l’armée , 1914-1918, 2003.
Raymond GARNUNG, Je vous écris depuis les tranchées, 2003.
Egon BALAS, La liberté et rien d’autre , 2003.
Judith HEMMENDINGER, Revenus du néant : cinquante ans après : l’impossible oubli , 2002.
Benjamin RAPOPORT, Ma vie et mes camps , 2002.
Claude COLLIN, Mon Amérique à moi. Voyage dans l’Amérique noire (1944-2000), 2002.
Raoul BOUCHET, Lettres de guerre d’un artilleur de 1914 à 1916, 2002.
Jules FAINZANG, Mémoire de déportation, 2002.
Constance DIMA, Les petits princes de l’univers, 2002.
Max de CECCATY, Valbert ou la vie à demi-mot , 2002.
Michaël ADAM, Les enfants du mâchefer, 2002.
Sami DASSA, Vivre, aimer avec Auschwitz au coeur, 2002.
Mémoires
Préface de Pascal Ory

Robert Verdier
Témoignages et autres écrits de Robert Verdier
Témoignage au Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, Arch. Nat., 72 AJ 70 et 71.
Brochures :
● « La vie clandestine du PS », Documents socialistes n° 3, Les Éditions de la Liberté, Paris, 1944.
● «École laïque et liberté, Problèmes d’aujourd’hui n°9, Les Éditions de la Liberté, Paris, 1945.
● « La doctrine et les tâches du socialisme », Les Éditions de la Liberté, Paris, Edition Jeunesse, 1945.
Ouvrages :
● PSPC, une lutte pour l’entente, 1920-1976, Paris, Seghers, 1976.
● « Le Parti socialiste sous la IVème République », dans La Quatrième République, bilan trente ans après la promulgation de la Constitution du 27 octobre 1946 , Actes du colloque de Nice, janvier 1977, Paris, LGDJ, 1978.
● Bilan d’une scission, le congrès de Tours, Paris, Gallimard, 1981.
● Pierre Guidoni, Robert Verdier (dir.), Les socialistes en résistance, 1940-1944, Paris, Seli Arslan, 1999.
Robert Verdier a également collaboré à la publication des sept tomes des Œuvres de Léon Blum (Albin Michel) et dirige Les Cahiers Léon Blum.
Ont collaboré à la naissance de ce livre Bernard Wallon et Martine Pradoux. Les notes ont été établies par Gilles Morin et la mise en forme est de Sylvie Le Dantec.
www.librairieharmattan.com e-mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747591362
EAN : 9782747591362
Sommaire
Mémoires du XX e siècle - Collection dirigée par Jean-Yves Boursier Page de titre Témoignages et autres écrits de Robert Verdier Page de Copyright Préface I II III IV V VI VII VIII Histoires de vie et formation à l’Harmattan
Préface
Le style, c’est l’homme. Celles et ceux qui ont le plaisir de connaître Robert Verdier le retrouveront tout entier dans ces Mémoires : pudique, sérieux et loyal. Les autres découvriront un homme politique d’une espèce rare: peu soucieux de faire carrière et pourtant très présent, toute une génération durant, sur un terrain capital mais méconnu: la social-démocratie.
La pudeur explique sans doute ce début, presqu’étrange dans son non-respect de la rhétorique mémorialiste, qui nous plonge directement in media re , sur une anecdote scolaire, à la fois récit d’un échec et leçon de positivité : quelque chose comme une métonymie de toute une vie qui va se dérouler ensuite sous nos yeux, comme un long fleuve rectiligne, mais pas si tranquille. À lire Verdier, on voit combien un certain nombre de choix courageux s’alimentent à un profond sentiment de culpabilité devant le non-engagement («comment ai-je pu m’abandonner avec une telle légèreté à mes satisfactions personnelles ? »). Peut-être, à ce stade, l’image déterminante reste-t-elle celle d’un père frappé de plein fouet par la Guerre, scène originelle bien propre à marquer un fils pour toujours. Au fond, Robert Verdier, sous ses abords sereins, est un grand sensible, qui va jusqu’à somatiser sa tuberculose pulmonaire la nuit qui suit la mort de Léon Blum.
Vous avez dit protestant? Oui, assurément, l’auteur en est un, et de la variété cévenole, de surcroît. Mais un de ces protestants détachés de toute foi religieuse, « imperméable au sentiment du sacré », se reconnaissant dans «l’inspiration résolument matérialiste d’un Jean-Pierre Changeux, qui ont sublimé la foi ancestrale en exigence morale. Et cela nous donne un enfant sérieux, bon élève et grand liseur, un «professeur méthodique et prudent », un perfectionniste, aussi, craignant souvent de « bâcler une intervention à la tribune. Comme toute vraie rigueur, elle s’exerce d’abord et surtout sur soi-même, alors qu’elle porte sur autrui (j’allais dire : sur son prochain) un regard toujours soucieux d’équanimité. Ainsi l’ancien résistant, sévère sur le coup pour le peuple allemand, s’avoue-t-il avoir été troublé par la lecture des Enfants des morts , d’Heinrich Bol, qui parlent des souffrances de ceux d’en face. Cette honnêteté viscérale éclaire le mot, très révélateur, qui revient à plusieurs reprises chez lui quand il se trouve devant un interlocuteur qui lui tient un raisonnement qu’il ne partage pas : devant un communiste stalinien, devant un gouverneur colonialiste, Robert Verdier n’est pas scandalisé; il est « déconcerté ».
Mais peut-être le trait le plus caractéristique demeure-t-il ici la loyauté. Loyauté à la social-démocratie et à quelques hommes choisis qui, à ses yeux, l’incarnent dans sa dimension la plus stricte — un Léon Blum et un Alain Savary, pour citer ses deux maîtres, suivis à peu de distance par Daniel Mayer et Edouard Depreux. Il s’agit là d’abord d’une sorte de fidélité à la confiance que l’autre vous porte, celle qui vous conduit à accepter d’endosser, parfois des années durant, de lourdes charges, comme la direction d’un quotidien socialiste dont on sait, lucidement, qu’il est condamné à terme, ou, plus légères, sur le tard, à la Ligue des droits de l’homme et, pour finir, retour aux sources, à la Société des amis de Léon Blum.
Et voilà pourquoi on a devant soi l’autoportrait d’un homme à la fois tout d’une pièce et perpétuellement dédoublé: enseignant et militant, très languedocien et plus-que-parisien (élu du Quartier-Latin), socialiste jusqu’au bout des ongles (tests symétriques: notre héros devant un stalinien, notre héros devant un radical, fût-il dénommé Mendès France) et, dans le même mouvement, toujours en train de s’interroger sur la nécessité de son action et sur sa fatale ambiguïté.
Mais Robert Verdier ne peut être réduit à cette figure de grand timide intimidant. Chemin faisant, c’est un homme politique complet qui se découvre à nous, successivement ou simultanément militant de base, combattant clandestin, directeur de journal, cadre dirigeant d’un grand parti (puis d’un petit), parlementaire président de groupe, expert en relations internationales...
Et c’est cet homme-là qui, nous ouvrant sa mémoire, nous offre le florilège de ces petits-faits-vrais qui en disent toujours plus long qu’il n’y paraît à première lecture: Leopold Sedar Senghor au guichet de la poste de Mende, l’attroupement inquiet dans une ville de province devant l’agence Havas, un soir de Six-février, les confidences entre professeurs de lycée à Paris de l’Occupation, la prise de possession d’un journal dans la fièvre insurrectionnelle de 44, la mise en scène de la soumission du Glaoui au sultan du Maroc restauré dans son autorité traditionnelle ou encore la scène tragi-comique où, en mai 58, Jacques Duclos presse Jules Moch d’accepter le ministère de l’Intérieur pour faire barrage à De Gaulle. Cette même mémoire équanime nous fait entr’apercevoir, sous un jour qu’on connaît moins, des personnalités aussi intéressantes que Ferdinand Alquié, Ernest Labrousse, Maurice Merleau-Ponty, Régis Messac ou Alain Badiou, elle nous livre, au passage, un instantané des destins d’un Raymond Abellio comme d’un Georges Pompidou, d’un

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