Monographie du couvent des Trinitaires de Faucon près Barcelonnette
64 pages
Français

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Monographie du couvent des Trinitaires de Faucon près Barcelonnette , livre ebook

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Description

Erection, dans la paroisse de Faucon, de la Confrérie du Tiers-Ordre de la Sainte-Trinité. Il y avait quatre siècles et demi que saint Jean de Matha était mort et que sa famille spirituelle remplissait dans le monde sa glorieuse et charitable mission. Depuis, l’Ordre de la Sainte-Trinité s’était répandu d’une manière merveilleuse et avait atteint l’apogée de sa gloire. Chose digne de remarque, il n’existait point encore de maison de l’Institut dans la patrie du saint fondateur.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346089703
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Chanoine Reynaud
Monographie du couvent des Trinitaires de Faucon près Barcelonnette
Monseigneur,
 
Que votre Grandeur daigne accepter l’hommage de ce modeste . travail, qu’Elle a bien voulu encourager. C’est un bien faible témoignage de la respectueuse affection et de la profonde gratitude du Curé de votre Cathédrale, a qui vous avez donné tant de preuves de votre extrême bienveillance.
A. REYNAUD,
Curé Archiprêtre de la Cathédrale,
Vicaire général.

*
* *
Digne, le 18 octobre 1912,
 
Cher Monsieur l’Archiprêtre et Vicaire général,
 
Fidèle à la recommandation du Maître, vous avez recueilli les fragments, — ceux de l’histoire locale, — pour qu’ils ne périssent pas.
Très attaché à votre vallée natale, vous rappelez dans votre travail une de ses plus précieuses gloires, saint Jean de Matha et son couvent. Vous unissez ainsi l’amour de l’étude et celui de la petite patrie.
En vous félicitant de cet ouvrage, qui n’a pas nui à votre ministère pastoral si bien rempli, je souhaite qu’il contribue au retour parmi nous des grands ouvriers de la liberté chrétienne que furent les Religieux Rédempteurs.
Veuillez, cher Monsieur le Curé, être assuré de mes respectueux et très dévoués sentiments.
† D. CASTELLAN,
Evêque de Digne.
INTRODUCTION
Un grand philosophe contemporain de Bossuet, Leibnitz, a écrit, en parlant des moines : « Celui qui ignore leurs services et qui les méprise n’a qu’une idée étroite et vulgaire de la vertu et croit. stupidement qu’il a rempli toutes ses obligations envers Dieu par quelques pratiques habituelles accomplies avec cette froideur qui exclut le zèle et l’amour. »
Vraies des Ordres religieux en général, ces paroles sont plus vraies encore de l’Ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des captifs chrétiens tombés au pouvoir des Maures. Pour apprécier les immenses services rendus à la société par les Pères de la Rédemption, apportons non des paroles, mais des chiffres ; ils ont, en effet, dans la question qui nous occupe, une éloquence autrement persuasive que les discours.
« On ne s’éloignerait pas de la vérité, a écrit l’historien de saint Jean de Matha 1 , en portant à 900,000 le nombre des esclaves rachetés par l’Ordre de la Sainte-Trinité pendant les sept siècles de son existence. »
Si à ces 900,000 esclaves libérés par les Pères Trinitaires on ajoute 500,000 captifs rendus à la liberté par l’Ordre de la Merci, établi en Espagne par saint Pierre de Nolasque, peu de temps après celui de saint Jean de Matha, on obtiendra un total de 1,400,000 personnes rachetées par ces deux congrégations.
Que, si nous voulons apprécier mieux encore la grandeur et le mérite de cette œuvre, rappelons quel était le prix de la rançon. Ce prix variait suivant l’âge, la force, les aptitudes et le rang de l’esclave et aussi à raison de la cupidité du maître. Certaines relations des Pères Rédempteurs nous montrent des esclaves rachetés moyennant une somme de 400 livres, d’autres au prix de 1,200.
D’après les registres officiels trouvés à Alger, la rançon de plusieurs prisonniers fut de 5,000 livres, d’autres de 10,000. Celle de Michel Cervantès n’avait pas coûté moins de 25,000 livres.
Si on ajoute au prix du rachat donné au maître de l’esclave des droits considérables à payer, des redevances supplémentaires qui doublaient parfois le prix de la rançon convenue, les dépenses de retour, on aura pour chaque rançon une moyenne de 6,000 francs. C’est le calcul établi par Mgr Pavie, ancien évêque d’Alger, qui a fait à ce sujet d’intéressantes recherches. Donc le rachat de 1,400,000 esclaves aurait coûté huit milliards quatre cents millions aux Pères rédempteurs. Huit milliards et demi recueillis par ces héroïques mendiants sur les chemins de l’Europe chrétienne. Qu’en pensent les ennemis des institutions monastiques ? Près d’un million et demi de personnes arrachées, au prix des plus grandes fatigues et de mille dangers, à la plus affreuse captivité, au déshonneur, à l’apostasie, à la mort, rendues à la liberté, à leur patrie, à leur famille par ces moines représentés souvent aux foules ignorantes et crédules comme des êtres inutiles et malfaisants. Est-ce là un service rendu à la société ?
Le fondateur de cet ordre illustre fut saint Jean de Matha, originaire de la paroisse de Faucon de Barcelonnette, la plus gracieuse et la plus chrétienne de cette pittoresque vallée de l’Ubaye, qui vaut mieux que sa réputation. Il naissait, le 23 juin de l’an 1160, d’une famille illustre, recommandable par sa noblesse et son opulence, non moins que par son attachement à la foi et ses vertus.
Nous n’avons pas à raconter ici la vie de saint Jean de Matha, non plus que l’œuvre accomplie à travers les siècles, par l’Ordre qu’il avait fondé. Nous renvoyons le lecteur à son historien, le R.P. Calixte, second supérieur du couvent de Faucon après sa restauration.
Ce que nous voulons, c’est faire l’histoire du couvent de Faucon. Notre travail se trouve naturellement divisé en deux parties bien distinctes. La première embrassera la période qui s’est écoulée depuis sa fondation, en 1661, jusqu’à sa suppression, en 1791. Nous raconterons, dans la seconde, la restauration du couvent en 1859 et les principaux événements qui s’y sont accomplis jusqu’en 1900, époque de l’expulsion des derniers religieux.
Ce travail, entrepris depuis de longues années, pour notre satisfaction personnelle, n’était pas destiné à la publicité. Si nous le publions aujourd’hui, c’est sur les conseils d’amis éclairés qui ont bien voulu nous dire qu’il n’était pas sans intérêt, parce qu’il ajoutait une page inédite à l’histoire de la petite patrie. Ce qui en fait le principal mérite, c’est qu’il est le résumé fidèle des documents originaux du couvent de Faucon, que M. Sardou, de Marseille, mort depuis, avait bien voulu mettre gracieusement à notre disposition.
Il nous sera permis de l’ajouter, la publication de notre travail arrive à son heure. En effet, l’année 1913 ramènera le 7 e centenaire de la bienheureuse mort de saint Jean de Matha, et nous venons d’apprendre que, grâce au zèle et à l’intelligente initiative de M. le curé de Faucon, de grandes fêtes s’organisent pour célébrer ce glorieux anniversaire. Heureux serions-nous si ces pages pouvaient contribuer pour un peu à raviver la piété des habitants de la vallée de Barcelonnette envers le plus illustre de ses enfants, illustre parce qu’il fut tout à la fois un grand saint et un bienfaiteur insigne de l’humanité.
Nous l’avons dit plus haut, après deux siècles de vie religieuse, le couvent de Faucon est aujourd’hui fermé. En écrivant son histoire depuis sa fondation jusqu’à l’expulsion des derniers religieux, nous conservons l’espoir que les Pères de la Sainte-Trinité rentreront un jour dans cette maison bénie d’où les a chassés la force mise au service de l’injustice.
Qui aurait pu prévoir, en 1791, lorsque le monastère était vendu, qu’un jour viendrait où il rouvrirait ses portes aux Pères chassés et dispersés depuis près de soixante-dix ans ? Et cependant nous avons été les heureux témoins de cette résurrection.
Pourquoi les générations qui arrivent n’assisteraient-elles pas à une seconde résurrection, comme nous avons assisté à la première ? Qui peut sonder les secrets de l’avenir ? Pour nous, nous nous rattachons à cette espérance que ces cloîtres maintenant déserts se repeupleront, que les murs du sanctuaire qui furent les témoins de la piété et de la ferveur des anciens religieux verront revivre les solennités du passé, entendront encore le murmure des psalmodies sacrées et que l’annaliste des temps futurs, continuant notre relation, racontera les œuvres charitables accomplies à travers le monde par les Pères Rédempteurs. C’est notre espoir et notre vœu.
1 Vie de saint Jean de Matha, par le

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