L Homme aux yeux de loup
154 pages
Français

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L'Homme aux yeux de loup , livre ebook

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Description

Souffle épique du Grand Nord… L’homme aux yeux de loup raconte une aventure énigmatique, tendre et impitoyable, vécue par des êtres simples, que les circonstances poussent à se dépasser : un Mexicain dont l’avion est abattu au-dessus du magnifique Parc de Nahanni, un Indien qui revient de la guerre d’Iraq, l’esprit saturé du bruit des bombes et des cris de ses compagnons mourant autour de lui, des chasseurs percés de mystérieuses flèches venues de nulle part punir le non-respect de la vie animale et cette jeune Indienne, révoltée par la triste condition de la femme soumise à l’homme. Autour d’eux, tantôt innocentes proies, tantôt fidèles compagnons, il y a les loups qui finissent par leur ressembler. Ce récit envoûtant, reflet d’un véritable choc des cultures, est inspiré d’une histoire vraie… devenue légende.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 12
EAN13 9782895972327
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L ’ HOMME AUX YEUX DE LOUP
Gilles Dubois
L ’ homme aux yeux de loup

ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Dubois, Gilles, 1945-
L’homme aux yeux de loup / Gilles Dubois.
(Voix narratives et oniriques) ISBN 2-89597-052-1
I. Titre. II. Collection.
PS8557.U23476H656 C843’.6 C2005-905410-7
ISBN ePub : 978-2-89597-232-7

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.

Les Éditions David
335-B, rue Cumberland
Ottawa (Ontario) K1N 7J3

Téléphone : 613-830-3336 / Télécopieur : 613-830-2819

info@editionsdavid.com
www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada.
Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 e trimestre 2005
Un seul oiseau est en cage et la liberté est en deuil
Jacques Prévert
Je dédie cet hommage aux peuples des Premières Nations, à mes amis Michel Lemoine et Lucie Tremblay ainsi qu’aux organismes humanitaires américains IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) et PETA (People for the Ethical Treatment of Animals)
AVANT-PROPOS
La région sauvage de Nahanni, où se déroule cette histoire, est une réserve d’indiens Athapascans — une grande famille linguistique indienne que l’on retrouve dans toute l’Amérique du Nord, jusqu’au sud des États-Unis. Ces Autochtones, les seuls en Amérique, refusent toujours catégoriquement d’être appelés Indiens. Ils sont « Déné », le Peuple.
Leur réserve est située dans les Territoires du Nord-Ouest canadien, au pied des monts Mackenzie.
Au cours de la ruée vers l’or de 1898, ce parc magnifique se trouva sur le chemin des prospecteurs en route vers le territoire du Yukon. Au passage, ils bouleversèrent collines et ruisseaux en quête de leur fortune, profanant sites sacrés et cimetières indiens. Courroucés, les Aborigènes se dressèrent contre les envahisseurs. Ainsi naquit la sombre légende de « Nahanni, vallée maudite ». En effet, tout homme blanc qui osait s’aventurer en territoire indien périssait, souvent d’horrible manière. Cela débuta avec Willie et Frank MacLéod, retrouvés sans tête, le scalp posé sur la poitrine. Les Blancs se mirent à parler des « gardiens de la vallée perdue », un peuple de géants aux yeux clairs, dévoués à une reine blanche. À cette époque, on découvrit un certain O’Brien gelé dans une tanière d’ours, puis ce fut Shebbad le chasseur, errant sur la toundra « l’esprit en folie ». D’autres voyageurs encore, Eppler, Mulhollant, furent égorgés. Jorgensen le trappeur sera décapité, mutilé. Ils seront ainsi quarante-neuf à perdre la vie dans les montagnes de Nahanni. Les voyageurs blancs rebaptisèrent le parc de noms plus appropriés : Rivière du crâne brisé, Vallée des hommes morts, Montagne des hommes sans tête, Montagne des funérailles, Portes de l’enfer, ainsi que Carabine de George, Carabine de Lafferty. Chaque nom représentait une mort violente, un fait étrange, inexplicable. Ces armes trouvées près des cadavres étaient une nouvelle énigme. Elles n’appartenaient jamais aux victimes, mais avaient servi ailleurs, dans un crime distinct. Chaque prospecteur assassiné l’ayant été avec l’arme du mort précédent. La « police montée » épuisa son intelligence sur une volée de « pièces à conviction incohérentes dans des crimes sans mobile ».
Aujourd’hui, ce peuple indien a disparu. La légende ne demeure vive que dans la mémoire de quelques vieux.
Nahanni, un monde dans lequel le chasseur indien, par respect, accroche toujours dans l’arbre une petite pièce de son gibier afin de remercier l’animal abattu de son ultime sacrifice. Nahanni, ce sont des gorges aux parois abruptes grimpant jusqu’à 1 000 mètres, des plateaux de glace à perte du regard, des pics granitiques plantés en tous sens, massifs ou élancés, en dents de requin. Toundras ici, luxuriantes forêts juste à côté. Nahanni et ses cascades vertigineuses, comme celle de Virginia, avec 90 mètres de hauteur, deux fois les chutes de Niagara, en Ontario, au Canada. On y trouve aussi l’étonnante vallée tropicale de Kraus ; une source d’eau chaude y jaillit, atteint 95 degrés Fahrenheit, ce qui, l’hiver, empêche le sol de geler sur près de huit hectares, malgré les plus grands froids, permettant une rare végétation de fougères, églantiers et merisiers qui ajoutent quelque touche magique supplémentaire au décor grandiose.
Nahanni, un paysage de la genèse, le « lien sacré entre Dieu et l’homme », dit l’Indien. Une légende désigne la vallée comme le creuset des origines, là où naquirent êtres et choses. Nahanni, c’est la voix du loup et du premier humain, l’ancêtre à la peau cuivrée. Le poème Chon’oo-Pah-Sah, « Origine du premier Dakota », par Pah-Lah-Neh-Ah-Pah, l’exprime ainsi :
Il y a des milliers d’hivers, ô lointain passé, Fut l’Homme, création du Grand Wo-Kou. Modelé par une étoile, il était le premier Dakota.
Elle le dirigea dans l’immensité sombre, le regarda tomber. C’était Wa-kin-yan . L’Homme, le Dakota.
Il se posa doucement, sur la Terre-mère. Il n’avait aucun mal. Dans une splendeur dorée, là-bas où meurent les jours, du côté des terres de légendes, cette vieille terre d’Occident où naquit l’Indien :
Terre des mythes et des traditions, Avec sa vallée aux mystérieuses histoires Qui ne sont pas encore écrites !
On trouvera en fin de volume quelques renseignements utiles sur les indiens Dakotas et les loups. Pour certains, le comportement du héros indien de cette histoire pourra sembler outrancier. Il suffit de savoir que la controverse suscitée par la sauvegarde des loups d’Alaska et du Yukon a vu s’opposer des groupes de chasseurs et d’écologistes protecteurs de la faune en de violents affrontements. Des bâtiments, des voitures, des maisons ont été saccagés, parfois même incendiés ; des contestataires se sont retrouvés à l’hôpital, d’autres en prison, pour avoir massacré des loups avec la plus grande cruauté. Actuellement, après vingt années de luttes diverses, à coups de poing ou devant les tribunaux, le loup d’Alaska est pratiquement anéanti, quoi qu’en disent les autorités concernées.
L’auteur a fait partie de ces mouvements pour la sauvegarde du loup, ainsi que de l’ours kodiak d’Alaska, et du fameux grizzli de la rivière Mac Neil.
Aux ultimes limites du monde, je vagabonderai et le domaine du loup sera mon domaine.
Robert Service
Chapitre 1
Le groupe de villageois, engoncés dans des peaux de bêtes rousses ou brunes, fait cercle autour d’un large orifice circulaire taillé dans la croûte glacée emprisonnant la rivière Nahadeh. Sous les pieds, le flot déchaîné passe en grondant ; un bruit sourd, sorte de colère qui rappelle l’imprévisible grizzli importuné durant sa léthargie. La rivière Nahadeh, tout aussi implacable, en a la puissance, la beauté. Elle est « magique », ainsi que l’exprime son nom indien, Nahadeh. Mais eux, montagnards nordiques fiers et hardis, 37 hommes, 8 femmes et 3 enfants, ils en piétinent la carapace bleutée qui parfois frémit, ondule, craque sèchement, ce qui les fait rire aux éclats, met à leurs bouches des plaisanteries rudes et sinistres.
On jurerait de l’arrogance. C’est du plaisir.
Moins 36 degrés Celsius. Un froid de saison, sans prétention. Il vente un peu. L’air sec, saturé de cristaux irisés, est parcouru de grésillements, claquements infimes, semblables à ceux qui le soir accompagnent les aurores boréales établissant pour la nuit leur magie dans le ciel. On peut ressentir autour de ce trou mugissant une atmosphère électrique, presque palpable. Pour la première fois, depuis le début de l’hiver, se prépare une agréable journée, avec ces détails dans l’air annonçant le printemps, qui donnent envie de rire, de faire la fête ou encore quelques folies, comme celle qui se prépare…
La population locale est au complet, à part deux nourrissons et une fillette de trois ans, gardés chez eux par de vieilles métisses. Des visages, emmitouflés dans la laine ou la fourrure d’écureuil, on n’aperçoit que les yeux, brillants d’excitation, de joie anticipée, d’une sorte de crainte aussi, chez certains des nouveaux venus a

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