Un violon sous les étoiles
245 pages
Français

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Un violon sous les étoiles , livre ebook

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Description

Un jeune désespéré en quête de ses racines perdues rencontre un étrange luthier qui lui ouvre un horizon insoupçonné.


Un violoniste fait vibrer de bien mystérieuses harmonies.


Un musicien est plongé au cœur d’un troublant univers gitan.


Un étonnant luthier accomplit dans la nuit un étrange rite.


Une allumeuse d’étoile ouvre le ciel.


Un terrible secret gardé durant toute une vie est finalement révélé.



Deux récits symboliques et initiatiques, où s’entrelacent la passion, la musique, le mystère, l’amour, la mort, la quête du sens... et au-delà de tout cela un indéfinissable sourire de Dieu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2016
Nombre de lectures 31
EAN13 9782857433767
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Éditions Vie et Santé
Tous droits réservés.
www.viesante.com

Édition des versions numériques réalisée par IS Edition

Image de couverture : © Nytanéliah Ranaivoson

ISBN (eBooks) : 978-2-85743-376-7
À propos de Thierry Lenoir


Thierry Lenoir, aumônier et animateur culturel en milieu hospitalier, a écrit plusieurs ouvrages de spiritualité. Engagé dans le dialogue interreligieux, il cherche à explorer les chemins de la réconciliation.

Également violoniste, il considère la dimension spirituelle de la musique comme une voie privilégiée pour orienter le regard vers le mystère du Divin.
Du même auteur
Récits
Il est temps de rallumer les étoiles (2012)
Mon cœur est un violon d’ambre (2009)
Le passeur de l’avenir (2000)

Essais
Quarante cailloux blancs (2011)
Jésus (im)pertinent (2010)
Chemin passant - chemin pensant (2008)
Aube nouvelle (2006)
Parole de chair (2001)
Un pont vers la vie (2001)
Joue ta vie (1996)
PREMIÈRE PARTIE : Mon cœur est un violon d'ambre


On se demande parfois si la vie a un sens.
Puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
(Brassaï)
1
À la lueur de la flamme qui dansait sur son visage, je vis deux perles d’ambres ruisseler sur sa joue. Les yeux clos, comme pour mieux être présent à lui-même, un indéfinissable sourire aux lèvres.
Il était là, planté au centre de la pièce, comme au centre de l’univers… Son univers. Le corps droit comme un cyprès. Les jambes légèrement écartées. Juste le bon équilibre qui donne l’impression que les jambes s’enracinent dans la profondeur du sol. Enraciné… Oui, c’était bien cela.
Puis, il a levé le bras gauche avec la lenteur d’un film qui tourne au ralenti.
C’est alors que je vis qu’il portait l’instrument dans la main. Lentement il le posa contre le cou. Juste sous le menton. Sans sourciller. Toujours les yeux clos, souriant à son monde intérieur. J’entendais sa respiration lente, profonde et régulière.
Il leva l’autre bras…
Moi, agrippé aux barreaux de la fenêtre, je retenais mon souffle, les yeux écarquillés, conscient d’être le seul témoin d’un instant sacré… Voleur d’intimité malgré moi !

Je ne sais pas ce qui m’a poussé à m’enfiler dans cette ruelle étroite, en plein cœur de la nuit.
Sombre soirée où j’ai ruminé le vide de mon existence creuse devant des verres creux que je m’empressais de vider à leur tour.
Et puis le cafetier, d’un ton las me dit qu’il était tard, que c’était l’heure de fermer et que de toute façon j’avais bien assez bu comme ça.
Je me suis donc retrouvé à traîner la savate sur ces maudits pavés sombres et glissants, sans trop savoir où mes pas allaient me mener. Me laisser engloutir par la nuit… Me fondre dans les ténèbres… Disparaître… Si seulement !

Tout à coup, un son sec et lointain me fit lever la tête. Suivi d’autres différents. Des graves, des aigus… qui tintaient comme des gouttelettes ricochant dans la nuit. Timides, mais dans le silence nocturne je n’entendais plus qu’eux. Parfois deux, trois, quatre sons simultanés et brefs, égrainant des accords fragiles et hésitants.

C’est ainsi que, me laissant guider par mon ouïe, le pas chancelant et trébuchant sur les pavés, je me suis retrouvé agrippé aux barreaux glacés et humides de cette fenêtre…

De la main droite il prit l’archet, l’approcha avec douceur des cordes du violon. Ce violon aux éclats d’or et de miel qu’il avait délicatement posé entre la clavicule et la joue. Il fit encore tinter l’une des cordes du bout d’un doigt de la main gauche…
« Ting… ting… ting… »
L’archet se posa puis, caressant la corde, se mit à la faire vibrer. D’abord un son fin comme un murmure, pur comme un ruisseau naissant. Puis le son se mit à gonfler, gonfler… Comme une voile engrossée par le souffle du vent. Cette fois un son ample et fier emplissait toute la pièce, se prolongeant d’une chaude vibration. Je vis la main gauche de l’homme se mettre à trembler, mais d’un tremblement de plus en plus régulier et large. Je sus plus tard que c’était cela le fameux vibrato dont chaque violoniste garde jalousement son secret. Puis, arrivé au bout de l’archet, sans même marquer d’arrêt dans le son, il repartit en sens inverse, de la pointe au talon… La main gauche s’agitant de moins en moins, le son retrouvant sa voix plus intime… se terminant dans un murmure. Et il fit consciencieusement la même chose sur chaque corde.
Puis l’homme leva l’archet. Il resta un instant figé, l’instrument posé sur l’épaule, la tête levée vers le ciel comme pour mieux suivre l’envolée du son. Il ouvrit enfin les yeux. J’eus juste le temps d’y voir l’éclat briller.
Je l’entendis murmurer : « Bien… très bien… ».
Il posa le violon et l’archet sur un carré de velours rouge placé sur l’établi, au milieu d’un délicieux désordre de chiffons, de morceaux de cuir, de pinceaux, de copeaux de bois, de fioles de liquides huileux et de boules d’étoupe…
Du dos de la main, avec une infinie tendresse, il caressa le ventre rebondi du violon puis, d’un pas résolu, quitta la pièce en la plongeant dans la pénombre.

C’est alors que je lâchai les barreaux et me laissai lentement glisser sur le sol humide. J’étais agenouillé sur les pavés, comme en prière, illuminé par ce qui me semblait être une vision d’un autre monde…
2
Ce fut sans trop de peine que j’ai retrouvé la petite ruelle. Baignée de lumière et encombrée par des passants agités elle avait perdu de sa magie mais, le pas résolu, je me dirigeai vers la fenêtre aux barreaux.

Toute ma nuit fut habitée par la vision de l’homme au violon. Il se dégageait une telle paix de son visage… une telle lumière intérieure qui irradiait tout son espace. Un incroyable mystère planait dans cette fusion entre l’homme et l’instrument qui semblait un prolongement de lui-même. Jamais je n’avais pareillement éprouvé la sensation du sacré qu’en cet instant.
J’eus alors la conviction qu’il me fallait absolument approcher cet homme afin de percer le secret de sa sérénité. Il y a dans l’existence des instants qui sont des rendez-vous avec la vie. À coup sûr, ce soir-là en était un. Et je ne voulais pas manquer la suite du rendez-vous ! Mystère du hasard ou alors… mystère d’un destin qui jusqu’alors m’échappait ?
J’en étais là dans mes pensées lorsque je me retrouvai face à la fenêtre aux barreaux. À côté, une vieille porte en bois sculpté. Juste au dessus – « Tiens ? Je ne l’avais pas vue ! » – une vieille enseigne de cuivre en forme de violon, suspendue par deux grosses chaînes. Une inscription en lettres noires : « LUTHIER ».
« Un luthier, pour ce que j’en sais, ça fabrique des violons… Alors hier soir, j’ai assisté à une sorte d’accouchement du luthier ! » murmurai-je en souriant.
J’ai donc été témoin du premier chant de son nouvel enfant.
Du coup, je comprenais pourquoi le vieux irradiait de tant de bonheur…

« Allez… c’est pas le moment de se dégonfler ! »

Il y avait sur la porte un heurtoir en tête de lion.

« Tac ! Tac ! Tac ! »

Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrait. Je me trouvai face à l’homme au violon. Petites lunettes rondes, cheveux blancs hirsutes, barbe de deux jours, grand tablier de cuir clair, des charentaises aux pieds percées par de gros orteils rebelles.
D’une voix profonde, il me lança :
« Alors p’tit gars… Qu’est-ce que tu me veux ? »

Là, je ne sus vraiment pas quoi dire ! J’ai bafouillé quelques sons inaudibles. Il s’est penché vers moi, a posé sa grosse main sur mon épaule et m’a tiré à l’intérieur.
Allez p’tit gars… reste pas planté là !
Puis il m’a fixé dans les yeux.
Oulah… le p’tit gars il n’a pas l’air si frais que ça ! Viens donc t’asseoir.

Je restai vissé au milieu de la pièce, les yeux tournoyant dans tous les sens. En plein jour je vis ce q

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