Une économie de services sans servilité
160 pages
Français

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Une économie de services sans servilité , livre ebook

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Description

Le travail indépendant se développe à nouveau en France. Cette évolution est due à la prépondérance des activités et surtout des services consistant à prendre soin des hommes et des choses. Dans ces activités, la concentration économique ne s'impose pas. Cette prépondérance est appelée à se renforcer. Néanmoins, le développement souhaitable des services de soin et celui du travail indépendant qui lui est lié ne sont pas sans poser des problèmes à la politique économique et sociale, notamment des problèmes de fiscalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336660226
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
Du même auteur :
Les disparités géographiques de salaires en France , Armand Colin, Paris, 1957.
Divers articles traitant des problèmes de l’emploi et de questions fiscales dans les revues Esprit et Travail et Emploi.
Rétrospective critique sur un demi-siècle de prévisions économiques, Travaux et Recherches de prospective, n°26, octobre 2005, Futuribles International.
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-29283-0
Titre
Philippe Madinier







Une économie de services
sans servilité


Préface de Jean Gadrey
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis
Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement…
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.
La collection est divisée en six séries :
Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.
La série L’économie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.
Dans la série Le Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.
La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.
La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.
La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Préface
Dans cet ouvrage, Philippe Madinier continue à creuser un sillon qu’il avait déjà labouré en 2005 avec une belle étude, malheureusement restée quasiment confidentielle, mais que j’avais eu le plaisir de lire et de commenter, dont le principal enseignement portait sur la dévalorisation (ou le « dédain ») des activités de service. Dévalorisation dans les représentations courantes de ce qui fonde une économie saine, mais aussi dévalorisation statistique, avec dans les deux cas, des incidences repérables sur les politiques économiques et les priorités politiques. En commentant ce travail antérieur, j’écrivais : « En partant de questions apparemment techniques sur la sous-estimation statistique du développement des services, Philippe Madinier en vient à dévoiler le rôle des représentations dans la mesure et dans les orientations politiques. » Dans ce nouvel ouvrage, ce sont d’autres préjugés qui sont critiqués, selon une méthode assez voisine de celle qui s’appliquait aux services. Ils concernent le travail indépendant. Ils ne sont pas sans rapport avec les préjugés sur les services, et parfois ces derniers sont à nouveau et à juste titre invoqués, mais ils sont également spécifiques, en ce sens que la dévalorisation fréquente du travail indépendant – dont 84 % des effectifs relève aujourd’hui du secteur tertiaire – vient souvent se surajouter à celle des services.
La première de ces idées reçues consiste à affirmer que le travail indépendant, plus ou moins assimilé à une survivance du passé, est condamné à voir ses effectifs décliner inexorablement. Cette tendance au déclin a été vérifiée dans l’agriculture. Elle a paru se manifester aussi dans l’ensemble de l’économie non-agricole, mais elle s’est inversée depuis une trentaine d’années. Le nombre d’indépendants (dont la définition exclut les aides familiaux) dans les secteurs non-agricoles a en effet diminué lentement de 1954 à 1980, mais il a ensuite amorcé une remontée qui s’est nettement accélérée dans les années 2000.
L’auteur nous propose des explications souvent originales – que je vous laisse découvrir – de cette expansion contemporaine, en écartant de façon nuancée celle qui lie montée du chômage et progression du travail indépendant. Il réserve un sort particulier aussi bien aux « faux salariés » qu’aux « faux indépendants », sans nier l’existence d’une « zone floue » entre le salariat et l’indépendance. Il voit notamment dans la montée en puissance des activités de soin, au sens large (soin aux personnes et aux choses…), un important facteur de développement d’un travail indépendant plutôt qualifié. Je me permets de signaler un exercice, sans équivalent à ma connaissance, où il montre, à la fin du chapitre IV, pourquoi des stratégies visant à faire durer plus longtemps les biens durables seraient vraisemblablement favorables à l’emploi.
On pourra sans doute discuter quelques-unes des préconisations de politique économique et de politique fiscale visant à donner plus de souffle aussi bien aux services qu’au travail indépendant. On peut, par exemple, avoir des doutes sur le bien-fondé d’une TVA réduite dans l’hôtellerie et la restauration et plus généralement dans les services, même si Philippe Madinier accompagne cette idée de l’exigence d’une fiscalité directe plus progressive, et en particulier d’une forte imposition des grosses successions. Mais il s’agit d’un débat utile et nécessaire.
En arrière-plan de ces propositions se trouve une préoccupation : la promotion d’une « société de service sans servilité », plus égalitaire, à l’opposé du modèle d’une société de serviteurs que dénonçait André Gorz à la fin des années 1980. J’avais à l’époque critiqué l’assimilation que faisait Gorz entre le développement des emplois de service et ce qu’il appelait la « néo-domesticité ».
« Ce sont en effet beaucoup plus le statut, le type de relation salariale ou de rapport de subordination, les perspectives de formation, de qualification, voire de professionnalisation, que la nature même des tâches exercées, qui définissent la « domesticité » dans les services. Les services divers d’aide au maintien à domicile des personnes âgées, ou de garde des jeunes enfants, peuvent ainsi, selon les contextes institutionnels (qui conditionnent les rapports de subordination,

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