Mauriac politique
478 pages
Français

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Mauriac politique , livre ebook

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Description

Reçu à l'Académie en 1933 et couronné par le Nobel en 1952 pour ses romans, François Mauriac n'a cessé sa vie durant de collaborer avec la presse. En sorte que la Révolution russe, le national-socialisme, l'Occupation ou la guerre d'Espagne ont fait brutalement irruption dans l'œuvre littéraire du maître de l'introspection romanesque. Le Mauriac livré dans cet ouvrage, qui est celui de la Guerre froide et de la Décolonisation, apparaît entre autres comme l'intrépide combattant de l'antistalinisme. Ainsi, en même temps que le foisonnement des citations rend sa pleine présence à l'écrivain, l'ouvrage se veut aussi confrontation raisonnée avec son œuvre politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2017
Nombre de lectures 20
EAN13 9782140031861
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
DU MÊME AUTEUR
Romans :
Nouvelles scènes de la vie future , 1977, France-Forum, 1979, Atelier Marcel Jullian.
Essais et biographies :
Études sur le théâtre : Beckett, Sartre, Anouilh , France-Forum.
Pierre Corneille en son temps et en son œuvre ; enquête sur un poète de théâtre au XVII e siècle , 1997, Flammarion.
Pascal , 2000, Flammarion.
Racine , 2004, Flammarion.
Ionesco , 2009, Flammarion.
Moïse de Chateaubriand ou l’Enchanteur désenchanté, Bulletin de la Société Chateaubriand, année 2010.
François Mauriac, journaliste, lectures et culture , 2012, L’Harmattan.
Ouvrages dramatiques :
Nouvelles scènes de la vie future : création sur France Culture en 1979, au théâtre d’Enghien en 1983.
Bonaparte en Brumaire ou le Napoléon imaginaire : création sur France Culture en 1981.
Le Conquérant des mots perdus : création sur France Culture en 1984.
Y-a-t-il quelque part quelqu’un qui m’aime ? : création sur Radio Notre-Dame en 1987.
La Recherche de l’absolu : adaptation du roman d’H. de Balzac ; création sur France Culture en 1986.
Une femme sans défense ; L’Embarras du soi ; Un mot peut en cacher un autre ; La Paix sur la terre ; Le Bar de l’Espérance : cinq textes créés sur France Inter en 1986.
Les Tribulations de Pierre Paul Gédéon Preux, huissier de justice ou le Miel et l’amertume : création au théâtre de la Plaine en 1986.
Le Jugement de Constantin le Grand : création sur France Culture en 1988.
Fatrasie fiscale : création sur France Culture en 1994.
Le C. V. : création sur France Culture en 1995.
Corneille et Richelieu ou la Querelle des maîtres : création sur France Culture en 2000.
Éloge du stop : création sur France Inter en 2001.
Le temps d’une consultation : création sur France Inter en 2004.
Un homme dans sa tombe , création au Théâtre de l’Ile Saint Louis en 2012.
Les œuvres dramatiques sont publiées en cinq volumes. Le tome 1 a été couronné par l’Académie des sciences morales et politiques.

www.andrelegall-auteur.com
Titre
André Le Gall







Mauriac politique
Copyright

© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-78422-9
JOURNALISME ET POLITIQUE
Mille neuf cent cinquante-quatre mille neuf cent soixante-deux : temps d’une tragédie silencieuse – La tragédie algérienne ainsi que la nomme Raymond Aron dès le printemps de 1957 –, c’est le temps où la grande machinerie militaire saisit chaque année, classe après classe, contingent après contingent, les jeunes gens nés vingt ans plus tôt, au temps du chancelier Hitler et du futur maréchal Staline, témoins marqués dès la petite enfance par le désastre de juin 1940, la mémoire emplie à ras-bord par les scènes d’exaltation de la Libération, encore brûlantes, encore vivantes, encore vibrantes, garçons français réputés bons pour le service, le service en Afrique du Nord, conscrits courageux, mécontents d’être là, mais fidèles à leur mission – être là précisément –, formant une immense armée d’un demi-million d’hommes avec ses milliers d’officiers et de sous-officiers de réserve, avec aussi ses colonels, ses capitaines et ses lieutenants d’active, retour du Tonkin, avides de prendre leur revanche sur la défaite indochinoise. Marseillaises, prises d’armes, sonneries aux morts, roulements de tambours. Attentats, cris, crimes, terreur. Et, s’élevant du magma en fusion, une voix brisée, la voix de François Mauriac, douloureuse comme un murmure d’agonisant, portée chaque semaine par le Bloc-notes de la dernière page de L’Express , écho talentueux d’une conscience anxieuse, aux aguets devant l’Histoire en gestation, François Mauriac, le témoin capital, avec les intermittences de cécité et de surdité qui menacent les témoins et les peuples quand la lassitude les dissuade de voir et d’entendre ce qu’ils ne veulent plus voir et entendre.
Rendre son timbre à cette voix, c’est le projet de ce livre. Non pas proposer une nouvelle biographie du vigneron bordelais, mais redécouvrir l’éditorialiste du Figaro du temps de la Guerre froide, le bloc-noteur de L’Express à l’heure de la décolonisation, mais aussi le collaborateur de L’Echo de Paris du début des années trente, le militant engagé de Sept et de Temps présent durant la Guerre d’Espagne, l’auteur clandestin des Editions de minuit sous l’Occupation avec le Cahier noir , l’animateur de la Table ronde à partir de 1948, le pigiste de Témoignage chrétien vers le milieu des années cinquante, l’inlassable commentateur du Figaro littéraire tout au long des années soixante, jusqu’à ce que la voix blessée cesse définitivement de proférer des mots nouveaux, dans la nuit du 31 août au 1 er septembre 1970, à 1 h 40 du matin.
Mauriac politique : le paradoxe est que, si mal connue qu’elle soit, la littérature journalistique de François Mauriac bénéficie d’une réputation flatteuse, au point que la voix commune s’accorde pour assurer que c’est elle qui subsistera et non l’œuvre du romancier de la vie intérieure à qui cependant ses romans procurèrent l’Académie en 1933 et le Nobel en 1952. Il ne faut tout de même pas se hâter d’ensevelir sous les honneurs Thérèse Desqueyroux et Le Nœud de vipères . Il suffit de voir ce que Franju a tiré de Thérèse Desqueyroux pour le cinéma et Jacques Trébouta du Noeud de vipères pour la télévision, il suffit de se laisser porter par la puissance dramatique de l’une et l’autre adaptation pour se prémunir contre les facilités du prêt-à-causer culturel. Et si l’on veut se faire une idée de ce en quoi consiste l’art d’écrire, on peut aussi relire les premières pages de l’un des plus anciens romans de François Mauriac, Préséances (1921). Donc ne pas trop vite célébrer les funérailles du romancier.
Reste que, c’est vrai, le chroniqueur laisse derrière lui une somme journalistique qui va des articles qu’il a donnés avant la guerre de 1914 au journal paroissial de Clichy jusqu’au bloc-notes du 15 août 1970, ultime salut à la vie. Une activité aussi longuement poursuivie aura évidemment produit un ample matériau écrit dont une partie seulement a fait l’objet d’une parution en librairie. Tels qu’ils sont édités, les textes journalistiques de François Mauriac couvrent déjà un nombre respectable de pages. On les trouve principalement :
– dans le volume publié en 2008 dans la collection Bouquins, Journal, mémoires politiques ;
– dans le Bloc-notes paru d’abord chez Flammarion en cinq tomes, puis dans les Essais, au Seuil en 1993 ;
– dans le recueil publié en 2000, sous le titre La Paix des Cimes , chroniques 1948-1955 , chez Bartillat ;
– dans un autre recueil, paru en 2004, également chez Bartillat, sous le titre : D’un bloc-notes à l’autre 1950-1969 .
Si l’œuvre politique de François Mauriac a un caractère presque exclusivement journalistique, il lui est tout de même arrivé de revêtir la forme du livre : ainsi du De Gaulle paru en 1964 chez Grasset, un peu plus de deux décennies après le Cahier noir .
Explorant la littérature journalistique de François Mauriac, le lecteur y trouve ce qu’il s’attend en effet à y trouver, un commentaire mordant de la vie politique et de ses acteurs, une mise en perspective des événements que l’actualité propose au chroniqueur, une confrontation avec l’Histoire telle qu’elle se constitue au jour le jour. Mais ce qui se révèle aussi au lecteur, c’est une surabondance de réflexions tirées des circonstances que cette même actualité met sous le regard du chroniqueur, et d’abord l’actualité littéraire, théâtrale, cinématographique, musicale. Sous sa plume surgit une noria de noms propres, parmi lesquels, en priorité, ceux des écrivains, les classiques – Corneille, Montaigne, Mme de Sévigné, mais surtout Pascal, Racine, Baudelaire, Rimbaud –, les contemporains – Aragon, Sartre, Simone de Beauvoir, Giraudoux, Junger, Chardonne, Jules Romain, Camus, Simenon –, mais surtout Claudel, Proust, Gide, Maritain, Julien Green –, une floraison de notoriétés littéraires avec, en tête du cortège, Bourget et Barrès, tous deux à l’origine de l’inoubl

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