Pour se raconter III : Amours inoubliables
131 pages
Français

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Pour se raconter III : Amours inoubliables , livre ebook

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Description

L’amour ponctue nos vies, bouleverse nos âmes, transforme nos cœurs. Mais quand vient le moment de déterminer lequel est réellement ineffaçable, la question se complique. Car bien qu’universel, l’amour est surtout multiple. Qu’il soit intellectuel, passionnel, amical, culturel ou platonique, il peut se manifester pour une personne, un animal, un loisir, un lieu, un pays ou encore un objet.
De l’amour parental à la passion artistique, de l’attirance impossible à l’ardeur des émotions naissantes, les quarante auteurs de ce recueil ont relevé le défi de raconter leur amour inoubliable. En exprimant ce sentiment impérissable, ils se dévoilent dans des textes touchants, nostalgiques, rayonnants ou, parfois même, dramatiques.
Par le récit de ces amours diverses et variées, nous sommes à notre tour amenés à réfléchir aux passions qui ont marqué nos vies, à faire le bilan de nos sentiments les plus riches et les plus puissants.
«Pour se raconter III» est le résultat d'un concours de création littéraire initié par les Éditions David à l'automne 2013 dans le but d'inciter la population francophone de l'Ontario à prendre plaisir à lire et à écrire en français. Il s'agit là du troisième recueil de la série, qui fait suite aux «Souvenirs d'enfance» (2014) et aux «Parcours identitaires» (2015).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2016
Nombre de lectures 5
EAN13 9782895975700
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR SE RACONTER III
Pour se raconter III
AMOURS INOUBLIABLES
Collectif
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Pour se raconter III : amours inoubliables.
Nouvelles. Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-544-1. — ISBN 978-2-89597-569-4 (pdf). — ISBN 978-2-89597-570-0 (epub)
1. Nouvelles canadiennes-françaises — Ontario. 2. Roman canadien-français — 21 e siècle. I. Titre : Amours inoubliables. II. Titre : Pour se raconter 3.
PS8329.5.O5P684 2016 C843’.010806 C2016-902419-9 C2016-902420-2

Les Éditions David remercient la Fondation Trillium de l’Ontario et le Fonds d’action culturelle communautaire du ministère du Patrimoine canadien pour leur contribution financière à ce projet.



Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3
Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 e trimestre 2016
PRÉFACE
Écrire. Quelle belle activité ! S’installer chez soi ou dans un café. Ouvrir son calepin ou son ordinateur. Y aller d’abord d’une phrase. Puis d’une autre. Et alors, laisser les mots venir, un à un, en même temps que les idées ou les souvenirs…
Pas facile, cependant, dans nos emplois du temps bien chargés, de trouver ce moment précieux où l’on peut faire abstraction du reste pour s’abandonner au plaisir de l’écriture. À part les écrivains qui en font leur métier et qui peuvent y consacrer une partie de leur vie, rares sont ceux et celles qui ont, dans leur quotidien, la possibilité de le faire.
Les lettres qu’on s’écrivait pour s’envoyer des vœux ou se donner des nouvelles offraient, autrefois, une occasion de prendre la plume. Et l’on a tous, chez nous, dans des boîtes de carton ou des boîtes de chaussures, des vestiges mémorables de ces échanges. Mais, depuis qu’on a cessé d’envoyer des lettres pour se téléphoner et s’échanger des courriels ou des textos, l’idée même d’écrire semble avoir disparu de notre horizon mental.
C’est un peu pourquoi les Éditions David concevaient, il y a trois ans, le projet « Écrire pour se raconter ». S’adressant à la population francophone de l’Ontario, ce concours voulait offrir aux personnes habitées par l’envie d’écrire une occasion bien particulière de le faire. Le premier thème proposé, « Racontez un souvenir d’enfance », était suffisamment large pour que chacun et chacune puissent y prendre part.
Le succès remporté par cette première édition nous a donné envie de poursuivre l’initiative. Après avoir invité les participants à retracer « un événement ayant marqué leur identité » (deuxième édition), nous lancions l’automne dernier un thème un peu plus émotif : « Racontez un amour inoubliable ». Comme nous l’avions anticipé, ce thème a suscité beaucoup de textes, inspirés par toutes formes d’histoires amoureuses : amour de jeunesse, amour tardif, amour manqué, amour éternel… Amour humain bien sûr, mais aussi de lieux, d’animaux, d’instruments de musique et d’autres objets mémorables !
Encore une fois, les membres du jury ont eu de la difficulté à départager les textes reçus et à choisir, parmi eux, les quarante textes qui pourraient composer ce recueil. Entre l’originalité de l’histoire et la qualité de la langue, en passant par la sensibilité et la composition du récit, plusieurs considérations ont influencé leur choix. Ils ont réussi à nous donner une bonne idée des multiples histoires que le thème permettait d’explorer et des diverses tonalités — drôles, tristes, passionnées, nostalgiques… — que leurs auteurs ont choisies pour les raconter.
Sans doute, parmi ces textes, plusieurs vous arracheront des larmes, d’autres vous feront sourire, rêver ou même protester. Tous en tout cas vous transporteront dans des lieux, auprès de gens, sous des horizons que seuls leurs auteurs pouvaient ainsi recréer… par la simple magie de l’écriture. Et c’est bien là ce que les Éditions David voulaient réaliser à travers ce concours : permettre à un grand nombre de personnes amoureuses de la langue, ici en Ontario français, de trouver, ou de retrouver, le plaisir d’écrire pour raconter et partager des histoires qui leur tiennent à cœur.
Peut-être vous-même, en fermant ce livre, serez-vous aussi atteint par ce mouvement contagieux et aurez-vous, à votre tour, envie de prendre la plume pour… vous raconter ? Nous le souhaitons et avons bien hâte de vous lire un jour.
Bonne lecture en attendant !
Marc Haentjens Éditeur
AMOUR ROMANTIQUE
DES PRUNES, UNE FENÊTRE ET DAVID BOWIE
Amo
J’aime le silence de ma chambre quand je fais mes devoirs. La grande fenêtre devant moi donne sur un tout petit balcon. La lumière de ce beau samedi matin de septembre caresse mon cahier de latin. J’ai treize ans et pas moyen d’échapper à la quantité olympique de devoirs qu’on reçoit à l’école de mon petit village de France. Mon stylo plume glisse sur le papier lisse. Le verbe aimer est si facile.
Amas
Je lève les yeux brièvement sur ce paysage que je connais par cœur. J’aime le tableau paisible et familier qui s’étend sous mes yeux. Devant moi, en bas, une haie d’au moins quatre mètres de haut sépare le terrain de ma maison de celle des voisins. Il y a un passage étroit au milieu. Mon voisin Frédéric vit dans cette jolie maison blanche avec un toit d’ardoises, typique de la Bretagne. Il y a un superbe terrain vert avec de gigantesques chênes ainsi que toutes sortes d’arbres fruitiers, dont un énorme prunier. À gauche, le terrain de tennis où Frédéric s’entraîne avec son père et, plus loin, un potager qui pourrait nourrir toute sa famille pendant des mois en cas d’urgence.
Amat
Frédéric a quinze ans. Il est tellement plus vieux que moi. C’est le seul « grand » que je connaisse. Je souris en pensant à lui. Il a un sens de l’humour imbattable. Je m’applique à nouveau. J’aime les conjugaisons en français, en latin… c’est prévisible, ça calme.
Am… TONK !
Dérapage soudain de conjugaison. Tremblement de la vitre d’intensité 9 sur l’échelle de Richter. Je sursaute d’un mètre. Il m’a eue. Encore. Pas moyen de m’y habituer. Projetée par un bras qui sait viser juste, une prune a percuté de plein fouet la fenêtre de mon balcon. Je lève la tête encore une fois, mais là où le paysage était paisible il y a deux minutes, se dresse un adolescent avec un énorme sourire satisfait, les cheveux en bataille et une silhouette élancée. Il est armé de prunes dans la main gauche, qu’il ne peut s’empêcher de soupeser. Il est très heureux d’avoir réussi son coup. Je me lève et dès que j’ai ouvert la fenêtre du balcon, il me lance d’un ton retentissant et impératif : « Hé, la folle ! Tu descends ? »
La folle, c’est moi. Je ne sais pas trop pourquoi il m’appelle comme ça. Je devrais être insultée. Bizarrement, je ne le suis pas. Il le dit avec tellement de complicité que ça passe. C’est presque agréable. Une chose est sûre, je ne ressemble absolument pas aux princesses des contes de fées. J’ai un balcon. C’est à peu près tout. Je suis un véritable garçon manqué. Je ne me trouve pas belle. J’ai les cheveux marron et courts. Je suis petite et musclée. Je pédale à toute vitesse, j’aime grimper dans les arbres et je sais marcher sur mes mains. Je n’ai jamais mis de maquillage de ma vie et je crois que j’ai porté une robe une fois, pour ma communion. Je ne mâche pas mes mots. Je m’exprime avec force et bon… parfois, il est vrai, j’ai tendance à augmenter le volume pour mieux me faire comprendre et respecter. Aînée d’une famille nombreuse, je dois prendre ma place. Je n’ai pas le choix. Peut-être qu’il a raison de m’appeler la folle…
Mais tout de même, une petite question douce s’infiltre dans mon cœur. Si je suis folle, pourquoi veut-il être avec moi ?
Le verbe aimer attendra ! Comment résister à l’appel de la prune ? J’abandonne mon latin. Je dévale les escaliers, sors de la maison, traverse la haie et retrouve ce garçon que je ne comprends pas qui m’attend et qui me regarde de haut parce qu’il est plus grand que moi, le sourire aux lèvres, les yeux qui pétillent et qui est visiblement content de me voir.
— Allez, viens !
— Qu’est-ce qu’on va faire ?
— Tu vas voir. C’est génial. Tu vas adorer.
Je sais déjà ce qui va se passer. Mais je joue le jeu parce que je sais que ça lui fait plaisir. Il a tellement l’air content. On se dirige vers sa maison et vers sa chambre où la fenêtre est grande ouverte. C’est une fenêtre blanche avec deux panneaux qui s’ouvrent au milieu et des petits carreaux.
Comme d’habitude, on se hisse par-dessus le mur et on saute dans sa chambre. Je n’ai aucune arri&

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