La racine de la liberté

François Urvoy

Description

À l'issue d'un siècle qui a vu le plus grand écrasement des hommes et des peuples et en ce début qui en prend bien le relais, les préoccupations de liberté ont pris une urgence plus grande et plus sensible. Les investigations obtiennent jusqu'ici des résultats très décevants car elles s'attachent aux moyens externes sans jamais chercher qui et surtout comment on sera en mesure de les produire et de les mettre en oeuvre. Il s'agit, ici, de remonter à la racine de la question : ce qui dépend de nous, ce que nous pouvons par nous-mêmes dans un monde qui nous produit et nous conduit.

Sujets

• Philosophie et théologie
• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 janvier 2015
• Nombre de lectures: 35
• EAN13: 9782336367316
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

François URVOYLA RACINE DE LA LIBERTÉ
À l’issue d’un siècle qui a vu le plus grand écrasement des hommes et des
peuples et en ce début qui en prend bien le relais, les préoccupations de liberté
ont pris une urgence plus grande et plus sensible. Les investigations obtiennent
jusqu’ici des résultats très décevants car elles s’attachent aux moyens externes
sans jamais chercher qui et surtout comment on sera en mesure de les produire
et de les mettre en œuvre.
Il s’agit, ici, de remonter à la racine de la question : ce qui dépend de nous, LA RACINE DE LA LIBERTÉ
ce que nous pouvons par nous-mêmes dans un monde qui nous produit et
nous conduit.
Ce n’est qu’à partir de là qu’on peut espérer inventer et réaliser des moyens
adéquats et efcaces.
François Urvoy est né à Bamako en 1936. Après des études
classiques, une année d’architecture et d’urbanisme, il s’essaie
à la vie religieuse avec des études de philosophie et de théologie
chez les dominicains. De retour à l’université, il est agrégé
de philosophie et titulaire d’un doctorat d’État. Il enseigne
la philosophie à Marseille puis à Avignon jusqu’à la retraite.
ISBN : 978-2-343-03005-0
27 €
OUVERTURE PHILOSOPHIQUE OUVERTURE PHILOSOPHIQUE
François URVOY
LA RACINE DE LA LIBERTÉLA RACINE DE LA LIBERTÉ Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux
sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles
soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc
pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de
tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de
philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou…
polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Philippe BAYER, La critique radicale de l’argent et du capital chez le
Dernier-Marx, 2014.
Pascal BOUVIER, Court traité d’ontologie, 2014.
Pascal GAUDET, Le problème kantien de l’éthique, 2014.
Gilles GUIGUES, Recueillement de Socrate. Sur l’âme, source et principe
d’existence, 2014.
Mylène DUFOUR, Aristote, La Physique, Livre VI. Tome 2 : Commentaire,
2014.
Mystote, La Physique, Livre VI. Tome 1 : Introduction et
traduction, 2014.
Donald Geoffrey CHARLTON, La pensée positiviste sous le Second empire,
2014.
Jean-Serge MASSAMBA-MAKOUMBOU, Philosophie et spécificité
africaine dans la Revue philosophique de Kinshasa, 2014.
Hélène de GUNZBOURG, Naître mère, Essai philosophique d’une
sagefemme, 2014.
Jacques STEIWER, Une brève Histoire de l’Esprit, 2014.
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
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ISBN : 978-2-343-03005-0
EAN : 9782343030050François Urvoy
LA RACINE DE LA LIBERTÉ




























L’Harmattan
Du même auteur
(même collection, même éditeur)




Percevoir. De l’idéologie de l’expérience à sa théorie 2000

Expérience et dogmatique empiriste. L’expérience multiforme I 2009

Dire le monde. L’expérience multiforme II 2009

Science et ontologie. L’expérience multiforme III 2009

Constitution de l’humain dans l’homme. L’expérience multiforme IV 2009

Le temps n’est pas ce que l’on croit. 2012
AVANT PROPOS

Personne ne songe à empêcher l’intellectuel de questionner la nature de
la liberté humaine mais le plus grand nombre estimera, sans doute, que c’est
une question académique, digne tout au plus de la curiosité de quelques
esprits particuliers et sans aucun intérêt pour la conduite de la vie.
Pour le plus grand nombre, c’est une question oiseuse car on estime qu’on
sait déjà tout ce qu’on peut en savoir et qu’il n’y a qu’à envisager les
conditions pour la réaliser. Cette attitude est également très répandue chez les
spécialistes car, sous l’appellation infamante de “métaphysique“, la nature de
la liberté est réputée depuis plusieurs siècles hors du champ de toute
connaissance possible. Il resterait, pour eux comme pour le public et sous
l’ukase réaliste, à chercher les traits phénoménaux “des“ libertés, comme si
on pouvait parvenir à quelque efficacité sans savoir ce qui commande ces
traits réputés phénoménaux.
Pourtant, l’observation la plus accessible nous montre que la manière
dont on essaie de rendre opératoires ces libertés aboutit largement à la
servitude, à la manipulation du grand nombre, à la multiplication des conflits
et à des tyrannies.
1Le 20° siècle a été , d’un même mouvement, celui de la revendication des
libertés populaires et de la souveraineté nationale et, au nom de ces libertés,
celui des pires dictatures, de la destruction physique et morale des peuples,
2des guerres les plus féroces .
De même, l’économie libérale que nous voyons partout triompher
s’accompagne d’un accroissement constant des inégalités, de la plongée
croissante d’un nombre toujours plus grand dans la dépendance matérielle la
plus brutale, doublée d’un asservissement idéologique au marché à travers la
manipulation publicitaire et l’effet de modèle des “gens heureux“. C’est la
main mise toujours plus pesante d’une minorité sur la vie, les idéaux et
l’image même du bonheur.
De même encore, nous voyons l’idéal démocratique, appuyé sur une
image très bornée de la liberté, se heurter à des obstacles de plus en plus
insurmontables, se détruire en quelque sorte de l’intérieur par le primat
croissant de l’opinion.
Ce qui est manifeste dans l’ordre collectif l’est aussi dans l’ordre
individuel. La loi de l’envie enferme chacun dans sa bulle, le met en
concurrence et en conflit avec les autres et produit l’illusion de l’autonomie
alors que cette envie est massivement produite par l’extérieur. Que les esprits
supérieurs ouvrent un catalogue de VPC, qu’ils fassent attention à

1 Ce 21° siècle naissant n’est pas en reste.
2 Aujourd'hui, lorsqu’on assiste à quelque horreur, on entend généralement dire que
c’est médiéval, mais les violences du Moyen Âge ont été du bricolage léger à côté des
camps, des tortures systématiques et massives, du lavage de cerveau… AVANT PROPOS 6
l’argumentation publicitaire, qu’ils sondent les motivations d’achats, les
options de la vie courante : que verront-ils sinon l’effet massif de la seule
visée : acheter et faire acheter toujours plus.
Outre le réseau des dépendances matérielles que cela développe, l’image
3même de la vie réussie est la condamnation du très grand nombre à une
double et drastique frustration : ils n’y parviendront jamais et ils sont
détournés de ce qui ferait leur accomplissement.
Dès qu’on a franchi les barrages idéologiques, surmonté la paresse
intellectuelle et qu’on s’est libéré du poids de l’opinion, il est clair que nous
ne savons absolument pas ce que nous poursuivons et que, pourtant, c’est
notre besoin vital. Il faut donc se décider à récuser l’ukase qui pesait sur la
question et chercher comment nous pourrions, enfin, trouver quelque clarté
en ce domaine crucial.
Jusqu’ici, nous ne trouvons, en dehors de l’impossibilité supposée d’en
dire quelque chose, que deux figures : le libre arbitre et la liberté stoïcienne.
La première a été largement abandonnée (à juste titre), mais chez les
philosophes seulement, la se