Coopération et Management
286 pages
Français

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Coopération et Management , livre ebook

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286 pages
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Description

Cet ouvrage illustre une démarche de recherche coopérative dont l'objet concerne le Management des Ressources Humaines en SCOP. Ces entreprises coopératives, au projet politique original, s'organisent à partir de valeurs héritées du XIXe siècle que sont la solidarité, la propriété collective intergénérationnelle et l'équité avec une triple filiation économique, politique et sociale et nécessitent un management adapté pour animer une organisation de salarié(e)s, associé(e)s majoritaires et co-responsable d'une entreprise coopérative.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 40
EAN13 9782336370750
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Entreprises et Management
Collection dirigée par Ludovic François
La collection Entreprises et Management est destinée à accueillir des travaux traitant des questions liées aux sciences de gestion et à l’entreprise. Les ouvrages publiés ont pour la plupart une vocation pratique. Certains d’entre eux sont issus de thèses professionnelles soutenues à HEC.

Dernières parutions

René SANTENAC, La taille critique des banques françaises , 2014.
Nicolas MUNDSCHAU, Recruter les jeunes talents. Attirer, Sélectionner, Fidéliser , 2013.
Noah GAOUA, La déductibilité des charges financières en droit fiscal français des entreprises , 2013.
Nada KHACHLOUF, Apprendre dans les réseaux de PME, Le rôle des contacts personnels , 2013.
Florent PESTRE, La Responsabilité sociale des entreprises multinationales. Stratégies et mise en œuvre , 2013.
Gérard REYRE, Huit questions sur l’aventure humaine dans l’entreprise , 2013.
Françoise DUPUICH (dir.), Regards croisés sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) , 2012.
Philippe HERMEL et Pascal CORBEL, Le management des évolutions organisationnelles et stratégiques , 2012.
Pascal DURAND-BARTHEZ, François LENGLART (dir.), Choisir son droit. Conséquences économiques du choix du droit applicable dans les contrats internationaux , 2012.
Anne CHANON et Jérôme AURIAC, L’entreprise à l’ère des défiances , 2012.
Michaela TOURNAY-TIBI, Aurélie DANO, Élodie ARANDA-HAPPE, Yves PÉLIGRY, Le défi énergétique de la Chine. Comment la Chine prépare-t-elle son avenir énergétique ? , 2012.
Titre
Annick Lainé




Coopération et Management
*
L’exemple des Sociétés Coopératives
et Participatives (SCOP)














L’HARMATTAN
Copyright

Illustration de couverture
© Claude Corbier, photographe
www.claudecorbier.com

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72086-9
PRÉAMBULE

Lorsqu’on demandait à François Perroux pourquoi il était économiste, il répondait : « Parce que les hommes ont faim (…) et les hommes ne se nourrissent pas que de pain. »

Lorsqu’on me demande pourquoi j’étudie les SCOP et pourquoi je travaille en SCOP, je réponds : parce que les SCOP peuvent contribuer à ce que chacun-e puisse non seulement manger à sa faim, mais puisse aussi penser et travailler librement dans une entreprise équitable non genrée, pour contribuer au développement de la démocratie en entreprise et construire un monde humaniste, pour transmettre du sens aux générations futures.

Selon nous, les SCOP répondent à de nouvelles demandes pour la construction d’un autre monde, un monde social et non plus libéral. Pourquoi ? Parce qu’elles peuvent montrer le chemin d’une économie socialement responsable, encastrée dans un projet politique, mais aussi parce qu’elles s’inscrivent dans une Histoire qui trace les possibles, et parce que les valeurs coopératives, valeurs de l’Économie Sociale et Solidaire – Libre adhésion, Équité et Solidarité – font écho aux valeurs républicaines : Liberté, Égalité et Solidarité.

J’étudie aussi les SCOP pour mieux les comprendre, parce que je les connais un peu de l’intérieur et que le vécu m’interroge en tant que praticienne et chercheure.

Enfin, j’étudie les SCOP pour tenter d’améliorer les pratiques coopératives, celles des personnes qui partagent cette expérience dont la mienne.

Ce sujet de recherche est venu à moi parce que la synchronicité, selon Carl Jung, a opéré encore une fois dans ma vie. Certain-e-s parleraient de hasard, d’événements. Je préfère faire référence au terme de synchronicité. Il s’est agi, selon moi, d’une alchimie événementielle, pleine de rencontres humaines et de questionnements individuels portés simultanément par d’autres personnes extérieures au champ d’activité des SCOP. Des questions inscrites dans un inconscient collectif qui se réveillent au bord d’un gouffre, au chevet d’un système fatigué qui pourrait être dramatique pour les générations futures et celles en cours si nous ne nous ressaisissons pas. La bête traquée, la bête agonisante sait être un redoutable minotaure, n’est-ce pas ? Elle peut, dans un dernier sursaut vouloir enchaîner au fond de la grotte ses esclaves pour les priver de la lumière et les engloutir. Dans ce scénario déjà amorcé d’une fin annoncée, dans ce monde économique financiarisé à outrance, les SCOP parviendront-elles à susciter chez d’autres un sursaut de libération, hors de la caverne économique financiarisée pour essayer un autre monde ? Resteront-elles une caution de la créativité possible et d’une économie plurielle ? Cultiveront-elles le statut des irrésistibles militant-es d’un monde équitable ?

Certes, les SCOP questionnent le sens : le sens de l’économie, le sens de l’entreprise, le sens de l’engagement des associé-es salarié-es, le sens des relations entre les parties prenantes de l’entreprise, le sens du développement durable, et le sens des projets de vie des personnes engagées dans cette aventure collective, mais au-delà de ces questionnements, qu’en est-il du quotidien au sein de ces entreprises coopératives ?

J’ai eu la grande chance de rencontrer, dès le départ dans ma vie professionnelle en 1975, des personnes à la recherche du sens de leur (s) pratique (s) professionnelle (s) et du sens de leur (s) vie (s) : Gérard Oury, Félix Guattari, Horace Torrubia, Roger Gentis, Claude Cigala, Ferdinand Deligny, puis dans les années 1980 Bertrand Schwartz, Simone Weill (dans l’ordre chronologique des rencontres). Bien d’autres personnes moins connues mais tout autant investies dans leur travail dont Françoise Egg-Agnel, professeur de yoga, qui m’a ouvert une autre fenêtre d’interrogation et de recherche de sens. C’est la première personne qui a évoqué les liens systémiques inhérents dans la nature, créant des reliances (Jacques Salomé) entre les personnes. Chacune de ces personnes a tenté des expérimentations pour diminuer les douleurs des personnes accompagnées dans des organisations multiples et variées. La plupart pratiquaient le travail d’équipe pluridisciplinaire. Aussi ai-je bénéficié de la richesse culturelle d’une équipe autour de cette question : quel sens ? Quel sens pour mon travail ? Quel sens pour le projet collectif ? Quel sens pour la société ? Quel sens pour le groupe ? Quel sens pour l’individu ? Bien loin des recherches de vérité et de dogmatiques pratiques, mais avec cette volonté de déjouer les pièges, plutôt que d’accéder à une organisation idéale (François Tosquelles), j’ai appris la critique de la bien-pensance (Gérard Oury).

Quelques décennies plus tard, la question posée par le titre du livre d’Hervé Gouil Entreprendre en Économie Sociale : sens des affaires ou affaires de sens ? faisait écho à ma recherche d’articulation entre deux mondes antagonistes dans le monde du travail : économie et social. Cette question adressée aux organisations de l’Économie Sociale qui évoluent sur le marché, dans le monde des affaires avec des valeurs singulières, me semblait pertinente. Le positionnement des SCOP en discordance avec l’ordre économique établi les fragilisait. À l’instar de Socrate, mort d’avoir voulu conduire ses contemporains à la conscience et à l’examen critique, les SCOP pourraient-elles être tuées ? Le « vilain petit canard » mettant en défaut la grande famille des actionnaires du capitalisme financiarisé pourrait devenir dérangeant.
De nature positive, j’extirperai de la caverne le désir de connaître, d’accéder à un monde pluriel et de partager les expériences. Les SCOP peuvent encore secouer la léthargie des autres organisations abruties par des dogmes incantatoires proférés par des actionnaires et des financiers qui détruisent la planète. Leurs témoignages sont d’une grande actualité pour une partie de la population à la recherche de sens et pour l’évitement d’un monde totalitaire.

Parfois, dans les moments de doute et de découragement, quand les « À quoi bon ? À quoi ça sert ? Pour quoi faire ? Pour qui ? Pourquoi cette recherche ? » s’immisçaient dans ma réflexion, Alexandra David-Néel, première femme occidentale exploratrice qui découvrit le Tibet et les plateaux de l’Himalaya en 1924, m’apportait une réponse avec la maxime :
« Marche à l’étoile,
même si elle est tr

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