Mariage et violence dans la société traditionnelle fang au Gabon
252 pages
Français

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Mariage et violence dans la société traditionnelle fang au Gabon , livre ebook

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Description

Le mariage est un engagement solennel qui nécessite le consentement de l'homme et de la femme. Cependant, dans bon nombre de sociétés anciennes des cinq continents, on ne le considérait pas souvent comme un acte volontaire qui engageait deux personnes, mais comme l'alliance de deux familles. Cet ouvrage associe deux notions diamétralement opposées et montre le préjudice causé à de toutes petites filles mariées de force à des hommes âgés. Il permet également de voir l'évolution dans les mentalités et les pratiques concernant le mariage de la jeune fille fang.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 2 500
EAN13 9782336253084
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296033795
Mariage et violence dans la société traditionnelle fang au Gabon

Honorine Ngou
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Raymond Guisso DOGORE, La Côte d’Ivoire : construire le développement durable, 2007.
André-Bernard ERGO, L’héritage de la Congolie, 2007.
Ignatiana SHONGEDZA, Éducation des femmes en Afrique australe, 2007.
Albert M’PAKA, Démocratie et vie politique au Congo-Brazzaville, 2007.
Jean-Alexis MFOUTOU, Coréférents et synonymes du français au Congo-Brazzaville. Ce que dire veut dire, 2007.
Jean-Alexis MFOUTOU, La langue française au Congo-Brazzaville , 2007.
Mouhamadou Mounirou SY, La protection constitutionnelle des droits fondamentaux en Afrique. L’exemple du Sénégal, 2007.
Cheikh Moctar BA, Etude comparative entre les cosmogonies grecques et africaines, 2007.
Mohamed Saliou CAMARA, Le pouvoir politique en Guinée sous Sékou Touré , 2007.
Pierre SALMON, Nouvelle introduction à l’histoire de l’Afrique, 2007.
Pierre KAMDEM, Camerounais en Ile-de-France, 2007.
Vincent MULAGO, Théologie africaine etproblèmes connexes. Au fil des années (1956 - 1992), 2007.
COLLECTIF, L’Afrique, histoire d’une longue errance, Colloque au Lucernaire du 24 et 25 mars 2007, 2007
BOUOPDA Pierre Kamé, Cameroun, les crises majeures de la présidence Paul Biya, 2007.
André MBENG, Recueil de chansons épiques du peuple bassa du Cameroun , 2007.
Souraya HASSAN HOUSSEIN, Économie du développement et changements institutionnels et organisationnels, 2007.
André Julien MBEM, L’Afrique au cœur de l’Europe. Quel projet pour le Nouveau Monde qui vient ?, 2007.
Djibo HAMANI, L’Islam au Soudan Central, 2007.
William BOLOUVI, Quel développement pour l’Afrique subsaharienne ?, 2007.
A mon père Abessolo Simon qui m’a laissée libre de choisir l’homme de ma vie et de faire mes études.
A ma défunte grand-mère bien-aimée pour tous les sacrifices consentis et qui a été mariée à 4 ans.
A ma mère Oye Obounou Claire pour le dévouement.
A mes frères et sœurs.
A mes tantes maternelles.
A toutes les femmes qui n’ont pas eu la chance d’aimer et d’être aimées.
« Nous allons te marier. C’est notre devoir de te marier ; comme cela a toujours été le devoir de la communauté de marier ses enfants ».
Francis Bebey, Le fils d ‘ Agatha Moudio, Clé, 1967, p. 60.
« C’est nous qui décidons comme il est d’usage...Depuis que le monde est monde, les mariages ont été faits comme nous le faisons. Tu es trop petit pour nous montrer le chemin ».
Seydou Badian, Sous l’orage, Présence africaine, 1963. p. 14.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines Dedicace PRÉFACE - Inter-dire... INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - Témoignages
CHAPITRE I - Mariée pour un gigot CHAPITRE II - Le papillon aux ailes brûlées CHAPITRE III - Les enfants, sa seule raison de vivre CHAPITRE IV - Vendue deux fois à un monstre CHAPITRE V - L’amour, chicotte à la main CHAPITRE VI - Deux prétendants, un mari CHAPITRE VII - Une fille à l’école, ça n’aboutira à rien CHAPITRE VIII - Mariage après une partie de pêche CHAPITRE IX - Mariage avec un hôte gentil CHAPITRE X - Pas mon corps sans amour CHAPITRE XI - Le débroussaillage ou la chicotte CHAPITRE XII - Pas de fournitures scolaires mais le mariage CHAPITRE XIII - Des inconnus de mauvais augure CHAPITRE XIV - Pieds et mains attachés avant le viol CHAPITRE XV - L’adultère ou le divorce CHAPITRE XVI - Mariée dans le ventre CHAPITRE XVII - L’amour, gaulettes sous le lit CHAPITRE XVIII - Mon argent, pas un bébé pour épouse CHAPITRE XIX - Que retenir ? CHAPITRE XX - Le discours des adultes et des jeunes
DEUXIÈME PARTIE - Regard sur une société entre modernité et nostalgie du passé
CHAPITRE XXI - La survivance de la violence CHAPITRE XXII - Mariage d’amour et d’intérêt
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
PRÉFACE
Inter-dire...
Honorine Ngou fait parler des femmes de la génération de sa mère. Elles ont toutes vécu des mariages forcés, décidés par leurs pères, avant même leur naissance, ou bien dès leur naissance, ou bien encore lorsqu’elles avaient entre 6 et 12 ans.
Évidemment, aucune des petites filles qu’elles furent n’eut son mot à dire.
Toutes se souviennent de l’arrachement, par surprise, un jour, à leur mère, pour être emmenées dans une autre famille, vendues par leur père en vue d’un futur mariage dont elles ignoraient tout. Elles se rappellent avec douleur, comment, du jour au lendemain, elles étaient devenues de petites esclaves, épiées par une belle-famille impatiente de voir apparaître leurs premières règles afin de les livrer pieds et poings liés à l’homme. A cet homme qui était la plupart du temps de l’âge de leur père. A cet homme qui les faisait passer ainsi sans transition de l’enfant à la femme mariée, violentée et violée. Elles avaient beau se débattre, mordre, griffer, elles finissaient toujours par se résigner sous le poids des coups qui pleuvaient sur elles puis des maternités qui se suivaient de façon ininterrompue. Toute tentative de fuite était durement réprimée. Femmes violées, femmes battues, femmes matées. C’était normal, c’était leur sort, c’était même sans doute leur faute.
A l’appui de ces comportements, quelques idées communes bien installées dans toutes les têtes : la suprématie intangible du mâle qui achète, contrôle, domine et méprise la femme, la soumission obligée de celle-ci qui est dévalorisée, brimée, exploitée et réduite à une fonction « reproductrice » qui doit « remplir le village ».
Ainsi ces femmes, non scolarisées pour la plupart, ont-elles subi, impuissantes, une vie où il faut tout accepter, tout supporter. Parce qu’elles sont les otages des familles toutes-puissantes, les prisonnières de leurs maris, une monnaie d’échange social. Parce qu’elles n’ont donc droit ni à la parole ni à une reconnaissance en tant qu’individu. Parce que ni leurs parents ni leurs maris n’éprouvent la moindre culpabilité face aux souffrances qu’ils leur imposent. Parce que c’est en toute impunité que s’exercent à leur égard les violences familiales et conjugales. On ne s’étonnera pas si ces héroïnes du silence et de l’ombre placent tout leurs espoirs dans la scolarisation de leurs enfants.
Pour ces femmes, parler à Honorine, c’est d’abord se dire à elles-mêmes ce qui n’a pas encore eu l’occasion, le droit, la force d’être dit.
C’est ensuite pouvoir le révéler à toutes les femmes de leur pays, grâce à une de leurs filles qui a fait des études, s’est mariée par amour, s’en est sortie et peut porter leur parole aux autres.
C’est enfin ouvrir les yeux des hommes et des femmes du monde entier pour que personne n’accepte plus jamais l’insupportable de ce qu’elles ont vécu.
Plus jamais ça, plus jamais, dit Honorine Ngou avec la publication de ces témoignages.
Et avec elle, grâce à elle, tout en prenant conscience de son calvaire, chaque interlocutrice le dit à toutes les femmes du futur.
Et tant pis, ou plutôt tant mieux, si les hommes-bourreaux (mais heureusement tous les hommes ne le sont pas) en ressentent de la honte.
Le livre d’Honorine Ngou fait partie des ouvrages ou des films qui m’ont alertée et bouleversée au cours de ces dernières années.
Il faut en effet lire, en écho, Le livre noir de la condition des femmes 1 , qui rassemble une soixantaine de témoignages, reportages, combats menés dans tous les pays du monde. Il faut écouter la Bangladaise Taslima Nasreen, la Jordanienne Rana Husseini, l’Indienne Sona Khan, l’Egyptienne Mona, la Mexicaine Esther Chavez, la Rwandaise Esther Mujavayo. Il faut entendre absolument Somaly Mam dans Le silence de l‘innocence 2 , à propos des filles condamnées à l’esclavage sexuel au Cambodge. Il faut se reporter au dossier 2003 d’Amnesty international, Afghanistan, les femmes privées de justice 3 . Il faut aller voir Mooladé 4 , du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, Sisters in law 5 , des deux réalisatrices camerounaises Kim Longinotto, Florence Ayisi, Matrubhoomi, un monde sans femmes 6 , du cinéaste indien Manish Jha, Fatou la malienne 7 , du réalisateur français Daniel Vigne, Le Papier ne peut pas envelopper la braise 8 , du réalisateur cambodgien Rithy Panh.
On y trouve toutes les violences subies par les femmes « soit parce qu’elles sont des femmes, soit parce qu’elles ne le sont pas de la bonne manière. » Avortements sélectifs, infanticides féminins, excisions, contaminations par le sida, mutilations, bandage des pieds, pratique de la sati 9 , des feux de sari 10 , du levirat 11 , épreuve du nettoyeur 12 , coups, immolations, lapidations, attaques au vitriol, jets

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