Quel est le personnage principal, dans ce petit livre, réjouissant en diable et que l’on referme avec regret au bout de ses même pas deux cent pages ? Notre liseur, Guylain Vignolles, que les mauvaises langues ne se privent pas d’appeler Vilain Guignol, ou bien cette horrible machine au service de laquelle le destin, malin, l’a asservi ? En d’autres temps, on l’appelait le "pilon", aujourd’hui elle s’apparente à une gigantesque excavatrice fonctionnant à l’envers : elle "avale" des livres, mais aussi des rats et, parfois, quelques membres humains qui se sont égarés. Mais rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un thriller "gore", simplement une histoire de livres, ou plutôt de pages arrachés à l’appétit de la "Zerstor 500". Ces pages vont faire le bonheur des gens, passagers d’une ligne de RER (Réseau Express Régional pour les non-franciliens), puis plus tard, le succès venant, résidents d’une maison de retraite, auxquels notre héros fait la lecture. Pas très crédible, tout ça ? Certes, et pourtant cette fabulette nous montre que la réalité la plus morose peut se transformer en conte de fées. Une lecture à conseiller à nos dirigeants, si prompts à déclencher l’enfer sur la planète en oubliant que chacun, après tout, n’aspire qu’à un peu de tranquillité…