La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 33 |
EAN13 | 9782824712277 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
ALP HONSE ALLAIS
V I V E LA V I E !
BI BEBO O KALP HONSE ALLAIS
V I V E LA V I E !
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1227-7
BI BEBO OK
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– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.A vis au le cteur
plaisir que j’épr ouv e à embêter les mânes de
Schop enhauer , je publie ce v olume dans le but e x clusif de me pr o-E cur er quelques r essour ces.
Je serai donc r e connaissant aux g ens, non seulement d’acheter Vive la vie !
mais encor e d’ en conseiller l’acquisition à leur s amis et connaissances.
L’auteur .
n
1À Montjoyeux.
2CHAP I T RE I
La fin d’une colle ction
la fâcheuse av entur e de ce colle ctionneur d’ objets
macabr es, funèbr es et criminalistes dont la plus b elle piè ce – leO faux col d’une victime célèbr e – fut lavé e , emp esé e , r ep assé e p ar
une chambrièr e zélé e , mais p eu do cumentair e .
Par eille av entur e ar riva, v oilà tantôt quelques anné es et même un p eu
plus, à un vieux g entilhomme que je connaissais, et qui s’app elait le
marquis de Bois-Lamothe .
Un r ude homme dans son temps que le mar quis !
Riche , solide , b e au g ar s, inlassable tr ousseur de jup es, craignant p as
Dieu et camarade du diable , Bois-Lamothe était la ter r eur de tous les maris
des v oisinag es.
Je dis des voisinages, au pluriel, car le mar quis, alor s grand pr opriétair e
foncier en même temps que natur e friv ole et baladeuse , chang e ait de v
oisinag e comme de chemise .
Hélas ! on ne p eut p as êtr e et av oir été , comme l’a si bien obser vé
3Viv e la vie ! Chapitr e I
Francisque Sar ce y , notr e oncle à tous.
Le mar quis de Bois-Lamothe avait vieilli, ses anciennes b onnes amies
aussi.
D’hy p othè ques en licitations ( ?), les biens domaniaux du mar quis
s’étaient env olés aux quatr e v ents des enchèr es publiques.
Ses é cus avaient tellement sonné qu’une aphonie cr uelle s’ en était
suivie , et tant trébuché que l’ œil le plus e x er cé n’ en tr ouvait plus trace ,
hor mis p ourtant dans la b our se des autr es.
Seul, un vieux p etit bien p atrimonial s’était conser vé intact, tr op
intact même , car depuis vingt ans nul jardinier n’ en avait foui le sol et nul
bûcher on aenté à la hautaine p oussé e des châtaignier s héraldiques.
Re v enu de tout, solitair e , le mar quis s’était un b e au jour dé couv ert, en
son vieux cœur p ar cheminé , une fibr e fraîche , une fibr e toute neuv e qui
vibrait maintenant comme toute une florissante manufactur e de har p es.
Bois-Lamothe avait été pris de la manie , de la rag e , du délir e de la
colle ction.
Et la drôle de colle ction !
Le mar quis colle ctionnait les haricots é cossés.
Ceux de mes le cteur s qui ont été à la camp agne sav ent ce que c’ est
que des haricots ( quant aux autr es, je n’é cris p as p our eux. ’ils se le
tiennent p our dit, une fois p our toutes).
Imaginez-v ous 4500 haricots dont les plus semblables hurlaient
encor e – p our l’ œil d’un amateur – de disp aratisme .
Il y en avait des blancs, des noir s, des bleus, des r oug es, des violets.
Il y en avait des rayés, des chinés. Il y en avait même des jaune et violet,
des bleu et orang e , des r oug e et v ert.
Ce n’étaient plus des haricots, c’était une p oly chr omie à damner
Antonin Pr oust.
Cee colle ction, que Bois-Lamothe savait p ar cœur , à un sp é cimen
près, et qu’il aimait comme une se conde famille , était contenue tout
entièr e dans un vaste saladier , tout prêt à déb order .
Et chaque matin, le mar quis se disait, dans la langue du grand siè cle :
« Faudra p ourtant que je la classe ! Faudra p ourtant que je la classe ! »
Mais chaque soir tombait sur la plaine sans qu’ elle fût classé e , la
précieuse colle ction.
4Viv e la vie ! Chapitr e I
†††
C’était p ar une radieuse matiné e de printemps.
Bois-Lamothe v enait de sortir av e c son vieux chien et son vieux fusil
p our tuer de jeunes lapins.
Peu après, la clo che r ouillé e du châte au r endit des sons, des sons v
oilés, déjà p as tr op agré ables en eux-mêmes, mais r endus plus inhospitalier s
encor e p ar le grincement discourtois de la tringle o x ydé e .
Une manièr e de vieille ser vante , vilaine , mais e xtraordinair ement
malpr opr e , et p arlant le français comme si elle avait été éle vé e dans un
p ensionnat de vaches esp agnoles, vint ouv rir :
— i qu’ c’ est que v ous v oulez ?
— Monsieur le mar quis de Bois-Lamothe .
— Il est p as là .
— V a-t-il r entr er bientôt ?
— Je sais-t-y , moi ! Je sais-t-y !
D e vant cet accueil contestable , les visiteur s prir ent le p arti de p
énétr er :
— Je suis le ne v eu de M. de Bois-Lamothe , dit le monsieur , et v oici ma
femme . Nous aendr ons mon oncle au châte au.
La mar che , le grand air avaient sans doute donné de l’app étit aux
visiteur s, car la jeune femme s’é cria :
— Si on prép arait le déjeuner , en aendant ?
Consulté e , la vieille p etite ser vante le va au ciel ses vieux p etits bras,
mar moant son éter nel : Je sais-t-y , moi ! Je sais-t-y !
La niè ce du mar quis prit alor s un ton d’autorité :
— Allez me cher cher des œufs ! T ordez le cou à un canard ! Et plus
vite que ça !
Puis, fur etant dans les app artements, elle dé couv rit le fameux saladier
aux haricots.
Alor s se p assa un fait, pr obablement unique dans l’histoir e des colle
ctions.
La jeune femme fit cuir e la colle ction. and la colle ction fut cuite , la
jeune femme la fit ég ouer soigneusement.
Ensuite la jeune femme mit la colle ction dans une p oêle av e c du
b eur r e et de l’ oignon coup é en tranches minces.
5