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Les programmes de débutance Des usines à startups pour fiabiliser notre tissu d’entreprises Résumé L’innovation, celle qui fait progresser les entreprises et l’économie, n’est plus seulement technologique. Elle devient composite : elle contient du marketing, de la finance, de la communication, de la logistique, de la distribution, de la sécurité, du juridique, du service … Elle devient aussi continue. Dans ce contexte l’entreprise se doit d’être flexible et robuste. Nous entrons dans l’ère des PME en réseau. Nous quittons l’économie en étoile, organisé autour de quelques grands donneurs d’ordres. Pour faire une PME robuste, il faut du temps. Pour croître, la PME a besoin d’être challengée afin d’opérer les croissances externes qui accélèrent sa capacité d’innovation. Dans ce contexte, la fabrication de startups devient stratégique pour l’économie. Notre approche, en particulier via les pôles de compétitivité, ne donne pas de résultats à la hauteur de nos besoins. En effet, conçu avec une vision qui tend à pérenniser l’organisation économique en étoile, ce modèle ne convient plus aux nouvelles contraintes de notre tissu d’entreprises qui tend à se recomposer dans une structure en réseau. Respectueuse de notre histoire et de nos valeurs collectives, les programmes de « débutance » se présentent comme une alternative qui mérite d’être testée.

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Publié le 28 mars 2013
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Langue Français

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LesprogrammesdedébutanceDes usines à startups pour fiabiliser notre tissu d’entreprises
Résumé L’innovation, celle qui fait progresser les entreprises et l’économie, n’est plus seulement technologique. Elle devient composite : elle contient du marketing, de la finance, de la communication, de la logistique, de la distribution, de la sécurité, du juridique, du service … Elle devient aussi continue. Dans ce contexte l’entreprise se doit d’être flexible et robuste. Nous entrons dans l’ère des PME en réseau. Nous quittons l’économie en étoile, organisé autour de quelques grands donneurs d’ordres. Pour faire une PME robuste, il faut du temps. Pour croître, la PME a besoin d’être challengée afin d’opérer les croissances externes qui accélèrent sa capacité d’innovation. Dans ce contexte, la fabrication de startups devient stratégique pour l’économie. Notre approche, en particulier via les pôles de compétitivité, ne donne pas de résultats à la hauteur de nos besoins.
En effet, conçu avec une vision qui tend à pérenniser l’organisation économique en étoile, ce modèle ne convient plus aux nouvelles contraintes de notre tissu d’entreprises qui tend à se recomposer dans une structure en réseau. Respectueuse de notre histoire et de nos valeurs collectives, les programmes de « débutance » se présentent comme une alternative qui mérite d’être testée. Ce modèle, basé sur la notion de recyclage des talents et des savoirs, s’inspire du parrainage, qui a fait la force des économies grégaires, de la prise de risque mutualisé du showbiz, mais aussi de l’accompagnement solidaire du microcrédit.
Geneviève Bouché
Docteur en sciences des organisations (option prospective - Dauphine 77), elle acquière, durant ses études, une vision politique de l’économie au contact de personnalités variées qui ont marqué leur époque, telles que Jacques Attali, Simon Nora, Gaston Defferre, Giovanni Agnelli et plus récemment Bernard Zimmern. Sa carrière professionnelle est caractérisée par l’innovation en continu, notamment au sein du Groupe France Télécom où elle joue un rôle dans le développement du minitel puis dans la propagation de l’Internet en France. Devenue entrepreneur, elle accompagne les dirigeants d’entreprise durant les phases de croissance en misant sur « le développement par l’innovation ». Auteur de livres sur la saga des technologies de l’information et l’entrepreneuriat, elle contribue à différents cercles de réflexion liés à l’économie et la prospective.
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LesprogrammesdedébutanceDes usines à startups pour fiabiliser notre tissu d’entreprises
On a tout essayé
Notre tissu d’entreprise se meurt. Tous les experts de la recherche, de l’innovation, de la finance ont été consultés. La classe politique et syndicale a donné ses recommandations inspirées des bonnes pratiques des pays voisins. Ce qui résulte de leur consensus a été suivi. Néanmoins, le désespoir gagne du terrain chez les travailleurs et les entrepreneurs.
Nés dans la douceur de l’état providence, les hommes et les femmes en âge de travailler ne 1 rechignent pas à la tâche : ils sont cependant trop souvent empêchés de travailler . Et pourtant, ils ne manquent pas d’idée : les investisseurs reçoivent de plus en plus de projets chaque année.
Après avoir écouté attentivement les uns et les autres je me suis attachée à comprendre ce qui ne va pas dans notre approche. J’ai analysé ce qui a changé depuis les années 70, lorsque les premiers signes inquiétants ont commencé à poindre.
Ce qui a changé
Notre vie sociale et économique a été organisée au lendemain de la dernière guerre par un aréopage de visionnaires aux noms prestigieux tels de Gaulle, Jean Monnet tant d’autres ! Tout était à construire ou reconstruire, en particulier nos infrastructures et notre industrie lourde, avec, en prime, l’idée de déployer le feu d’artifice d’innovations technologiques amorcées avant et pendant la guerre.
L’utopie collective française s’est forgée autour d’un credo selon lequel le progrès technique apporte le bien être à tous et la solidarité nationale assure une protection sociale à chacun.
Il faut être riche pour s’organiser autour d’un tel programme. Nous l’étions car la matière première n’était pas perçue comme une richesse limitée et la main d’œuvre employée dans les tâches « non qualifiée » était gérée avec une certaine flexibilité.
Le seul progrès qui vaille était le progrès technique. Pour lui nous avons engagé ce que nous estimions être nos élites. Nous avons osé les programmes de développement les plus fous, à en faire perdre la vie à certains d’entre nous …
Les investissements sérieux y ont été engagés, dans des programmes lourds et longs, en liaison avec les principaux foyers de décision du pays.
Nos centres de recherche se sont organisés dans leurs propres circuits, accaparant les savoirs et des ressources financières énormes, supérieures à la moyenne constatée dans les pays dits industrialisés. Or, peu à peu, nous sommes passés du marché de la demande au marché de l’offre. Pour séduire les clients devenus volages, le marketing est entré en force dans notre paysage …
1 Entrée tardive et sortie précoce dans le monde du travail auxquelles il faut ajouter les poses chômées : la France doit en finir avec cette pratique qui se veut charitable. Les exclus du monde du travail souffrent d’être « pris en charge » en contre partie d’un isolement social contre nature : chacun existe à travers sa contribution envers la société. La débutance constitue une réponse (partielle) à ce problème.
Geneviève Bouché / 01 45 20 35 62 / gbouche@netwatz.fr - 28/03/2013
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jusqu’à en épuiser le consommateur qui aujourd’hui se rebelle : à présent il veut donner du sens à sa consommation. La technologie ne l’impressionne plus. Il veut des produits matures, intelligents, responsables. Posséder n’est plus sa priorité. Il veut seulement pouvoir disposer de la fonction d’un bien ou d’un service lorsqu’il en a besoin.
Ainsi, l’innovation n’est plus uniquement technologique. Elle devient composite : elle amalgame du high-tech, du juridique, de l’esthétique, de la logistique, du biologique, du marketing, du service (conseil, formation, information, SAV) … et bien entendu de la finance !
La technologie devient une composante parmi d’autres de l’innovation. Les valeurs au travail aussi changent : l’important n’est plus d’être le meilleur, mais d’être bien entouré, de faire les bonnes cooptations. Les occidentaux jouaient aux échecs, ils découvrent le jeu de Go.
Nos héros ont adoré les grands projets à hauts risques. Les informaticiens engagés dans le logiciel libre démontrent que, pour faire de grandes choses, il est plus raisonnable d’avancer pas à pas dans une direction stratégique choisie plutôt que d’engager des forces considérables dans une direction qui pourraient se révéler une impasse.
Notre culture de l’excellence, qui fait encore aujourd’hui notre force, a rendu possible un management où il est normal de punir sévèrement l’échec. Aujourd’hui, ceux qui réussissent savent que, sans renoncer à l’excellence, c’est dans l’échec que l’on apprend le mieux, à condition d’avoir une seconde chance. Nous devons changer notre manière de gérer l’échec. Maîtriser la matière n’est plus suffisant pour s’imposer. Il faut habiller sans cesse son offre avec de l’innovation. Celle qui agrège des inventions, des découvertes, des créations artistiques et des idées inédites. L’innovation devient un flux continu dans lequel les entreprises trouvent leur place ou la perdent.
Dans ce contexte, l’entreprise se doit d’être flexible et composite. Elle grandit grâce aux alliances pertinentes qu’elle noue avec ses partenaires. C’est à ce prix que l’entreprise suit le rythme rapide d’évolution dans lequel elle est engagée, de par le simple fait d’exister. En effet, elle évolue désormais dans l’économie de l’immatériel, celle où l’argent circule à la vitesse de la lumière et les talents à la vitesse des avions.
Le mot « solidarité », qui est mort avec l’état providence, est remplacé par le mot « collaboratif ». Peut-on être imaginatif et rapide avec 350 000 salariés autarciques à travers la planète ?
Notre tissu d’entreprise est traditionnellement organisé en étoile autour de quelques donneurs d’ordres. Durement éprouvé en ce début de siècle, il se recompose inexorablement dans une 2 structure en réseau d’entreprises, inspiré des réseaux de distribution de fluides , sont garantis sans panne : lorsqu’un nœud tombe, les autres le relaient. Cette nouvelle organisation présente deux avantages : la flexibilité et la pérennité.
Quand la France perd le contrôle d’une entreprise du CAC 40, cela ne fait pas le même effet que de perdre un spécialiste de la pâte feuilleté, même si celui-ci fournissait les grands noms de la gastronomie. D’autres PME vont pouvoir se positionner sur la place laissée vacante. Ils vont même pouvoir réintégrer les talents laissés sur le carreau. Car la véritable merveille de cette économie en réseau repose sur la notion d’économie recyclable : conserver ses talents et ses savoir-faire sur son territoire devient une préoccupation politique majeure.
Dans ce nouveau paysage économique, produire de la jeune entreprise devient une industrie stratégique à part entière !
2 Électricité, téléphone, logistique …
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Des étoiles aux réseaux
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Il faut une trentaine d’années pour obtenir une PME robuste. Elle se façonne tant par de la croissance interne qu’externe. Elle a besoin de challengers et de financiers qui lui proposent des pièces de mécano. Dans ce contexte, la création d’entreprise est un facteur crucial de renouvellement.
Nous ne sommes pas bons en la matière : de jeunes entreprises faméliques, qui innovent sans avoir accès à l’état de l’art et dont les porteurs du projet perdent trop vite le contrôle de leur propre entreprise. Les meilleurs projets quittent le territoire lorsqu’ils sont sur le point de devenir des cash machine. Les autres se meurent doucement à l’abri d’une protection qui ne remplira pas son office. 3 Un projet de création d’entreprise quel qu’il soit aujourd’hui comprend 8 étapes qui s’étalent sur une période de 8 à 24 mois (cette durée ne cesse de s’allonger) : ·L’idée :poussent en abondance sur nos terres. Les meilleures proviennent de elles praticiens ayant acquis la conviction qu’il est possible de « faire autrement », c'est-à-dire d’innover. L’indemnisation du chômage, plus long en France que dans les autres pays, fait que Pôle Emploi se trouve être le principal financeur de ce gisement d’idées entrepreneuriales.
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L’équipe fondatrice :« seul on ne peut rien faire », l’adage est plus vrai que jamais depuis que l’innovation devient composite. Rassembler des compétences complémentaires nécessite d’avoir la possibilité de se rencontrer. Or le chômage isole. Le hasard prend une place importante dans cette phase cruciale. Malheureusement, il ne fait pas toujours bien les choses, d’autant qu’il en est empêché de par le sort qui est réservé aux chômeurs.
La modélisation et le business modèle :faut parfois peu de choses pour il transformer une fausse bonne idée en un projet d’avenir. Pour cela, il faut confronter son projet à l’état de l’art, le façonner puis l’évaluer dans un business plan. Cet exercice suppose avoir accès à une somme importante d’informations et d’outils. Ils sont détenus par des professionnels qui entendent facturer leurs prestations, ce qui n’est bien entendu pas possible au commun des entrepreneurs qui monte son projet avec l’argent du ménage !
Le prototype :rien ne vaut le passage à l’acte pour ajuster définitivement son idée à la réalité. C’est généralement là que commence la galère des levées de fonds et la chasse aux aides publiques. Confronté à la sélection arbitraire engendrée par la surabondance de projets, cette étape prend la forme d’un parcours du combattant. Au contact de fonctionnaires et de business angles, l’entrepreneur se sent un pauvre risque tout à qui on souhaite bonne chance. Son enthousiasme s’émousse au point de bâcler la réalisation du prototype.
Les certifications : pour conquérir ses clients, il est indispensable de disposer des labels qui fleurissent dans un peu tous les domaines. Seuls ceux qui sont parvenus à trouver un minimum de moyens parviennent à cette étape, qui suppose souvent d’avoir obtenu un premier client expérimental.
Le montage de l’offre (partenariats) :arrivé à ce point de maturation, il est possible de finaliser ses accords de distribution et de production, ce qui suppose des montages juridiques précis et des partenariats solides. Les premiers murs de la méfiance sont à franchir : combien de partenariats sont signés « pour le cas où » …
Le premier client :découvre un mur infranchissable. Il est l’entrepreneur particulièrement haut en France : pas référencé chez les acheteurs, pas soutenu par
3 L’ordre présenté ici n’est pas nécessairement celui appliqué dans la réalité. Chaque projet a son propre déroulé.
Geneviève Bouché / 01 45 20 35 62 / gbouche@netwatz.fr - 28/03/2013
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ses ancien collègues qui ne veulent pas se faire reprocher un jour d’avoir tenté d’enrichir un ami … toutes les excuses collectives se mélangent pour ne pas donner sa chance ou nouvel entrant. Il est plus difficile en France de décrocher un premier contrat que d’obtenir une aide ou une levée de fond. Or c’est « en forgeant que l’on devient forgeron ». Comment se professionnaliser en chambre, loin de ses clients potentiels ?
L’industrialisation et la commercialisation : arrivé à ce point, l’entrepreneur commence à partager les problèmes communs des dirigeants en matière de droits et de devoirs … il est heureux ! Il est autorisé à jongler avec ses obligations sociales et fiscales qui menacent sa trésorerie. Ecrasé par une complexité à laquelle il n’est pas préparé, le dirigeant vacille et dans 50% des cas trébuche.
C’est à l’étape 8 qu’il devrait créer la personne morale qui va supporter son entreprise. Les contraintes d’aides et de financement l’amène à créer dès l’étape 2 ou 3 !
Les embûches de ce parcours ont toutes des fondements culturels ou historiques. Elles ne peuvent être contournées par de simples dispositions légales. Pour y remédier, il faut sortir du processus habituel et aborder les problèmes sous un angle nouveau, en particulier : Face à la notion de prise de risque :
Cette notion doit être globalisée sur plusieurs projets d’un même domaine d’innovation. Actuellement, les financeurs évaluent les projets les uns après les autres sans lien ni vision d’ensemble ni souci de recyclage. Ils ne recherchent pas des projets avec lesquels la communauté va progresser, mais des projets sûrs.
4 En s’inspirant des pratiques du showbiz , il faut au contraire se fixer des programmes thématiques et y organiser une stratégie de prise de risque.Par exemple, il faut amorcer 1 000 projets et en soutenir 20 pour obtenir un seul Google.
Ceci suppose une vision entrepreneuriale prospective. Cette vision concerne toutes les parties prenantes de l’économie : chaque corporation, les collectivités locales, le monde de la recherche, tous rassemblés dans l’élaboration d’un plan stratégique et une mise en commun de moyens.
Face à la notion de solidarité :
L’observation à travers le temps et l’espace montre que les économies les plus stables sont celles où les aînés assurent le renouvellement du métier. Aux USA, rendre une partie de ce que l’on a reçu pour aider une cause est une chose naturelle.
Pour des raisons historiques et culturelles impossibles à transgresser, en France, cette redistribution se fait plutôt par l’impôt et des institutions reconnues par tous, ce qui est une autre manière de faire. Il convient donc d’adapter cette pratique à la nouvelle donne.
C’est un peu ce qui a été tenté avec les pôles de compétitivités à travers la notion de labellisation qui facilite l’accès aux aides publiques et, par effet de boule de neige, aux financements privés.
Cependant, contrairement à un pôle de compétitivité, une débutance rassemble des partenaires qui s’engent en fournissant des moyens, des finances, du temps, du savoir, de la
4  Une centaine d’artistes sont soutenus, deux ou trois vont percer. L’un d’entre eux rapportera de quoi financer les pertes engendrées dans le soutient des artistes malheureux.
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notoriété ... Tous s’impliquent dans la prise de risque et sont intéressés au résultat à moyen terme. De ce fait ils veillent à ce que leur contribution et celles des autres parties prenantes soient à la hauteur des promesses.
La débutance tire aussi partie du savoir faire acquis avec les incubateurs qui, par leur accompagnement bienveillant, favorisent la solidification des projets. Elle s’inspire également des pépinières qui, par son unité de lieu, favorisent l’échange d’expérience, tout en étant moins difficile à mettre en œuvre qu’un véritable campus.
Sa valeur ajoutée face à ces modèles antérieurs réside dans la capacité à globaliser la prise de risque afin de fiabiliser le résultat final et engager une spirale vertueuse.
La Débutance, une approche culturellement possible Etymologiquement, la « finance » désigne la richesse qui reste à la fin d’une opération. La 5 débutance se situe à l’opposé de la finance dans le processus de création de valeur. La débutance, telle qu’elle est présentée ici, a été imaginée pour apporter une réponse globale aux écueils signalés plus haut. Elle agrége opportunément les meilleures pratiques connues en matière de développement de l’entrepreneuriat, y compris celles mises à profit dans le microcrédit.
Les principes sont les suivants : ·pas rechercher un projet rentable, mais composer un panel de projets entrant Ne dans une stratégie destinée à être rentable. Ce panel va être optimisé en jonglant avec le recyclage des stratups malheureuses,
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Ne créer les entreprises qu’à partir du moment où elles sont en état d’engranger du profit, Inciter les acteurs locaux à contribuer au développement du tissu économique, chacun selon sa spécialité et sa capacité, Pérenniser les entreprises créées grâce à un capital aussi personnalisé que possible.
Une débutance est créée à l’initiative d’un groupement d’intérêt organisé autour d’un plan stratégique. Par exemple, une région, des écoles, un syndicat professionnel, une banque et quelques PME rassemblent leurs moyens logistique, relationnel et financier autour d’un axe d’innovation dont les nombreuses déclinaisons leur apporteront des synergies. L’atmosphère qui règne dans une débutance s’apparente à la sensation ressentie par l’écolier qui ouvre un cahier neuf ou par le créatif qui passe du croquis à l’œuvre. L’animation d’une débutance ne peut être confiée qu’a une personnalité capable de rayonner cette sensation parce qu’elle l’a elle-même ressenti avec succès.
Les étapes (itératives pour la plus part) sont les suivantes :
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6 Les gérants de la débutance définissentpistes d’innovations prioritaires à des explorer, une enveloppe budgétaire initiale, des moyens logistiques, un calendrier
5 Ce terme est aussi utilisé par Claude Périgaud et Jean Louis Minéo dans leurs travaux, plus globaux, sur les bimonnaies.
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théorique et des objectifs prévisionnels en matière de jeunes entreprises à créer et d’emplois directs et indirects. La débutance organise des appels à projetset à contributionen se basant sur sa feuille de route. Les propositions ne sont pas faites sous forme de dossiers dépouillés 7 par un comité. La débutance organise des sortes de barcamp où les éventuels porteurs de projet se font connaître, ainsi que les personnes qui pensent pouvoir enrichir les projets grâce à leurs savoir-faire.
Les animateurs de la débutance favorisent les rencontres avec l’objectif d’obtenir des cooptations optimisées. Dans cet esprit, certains projets sont amalgamés d’autres dissociés. Le but du jeu est de faire émerger des équipes projet motivées et complémentaires, disposées à s’investir dans des innovations entrant dans le programme de la débutance.
Lorsqu’une équipe projet est prête à se lancer, la débutance l’accompagne dans l’analyse prospective détaillée de son projet et le montage de son business plan. Entourées de professionnels du secteur et de l’économie locale, les données prises en comptes sont fiables, fabriquées efficacement et à moindre coût.
Si le projet confirme les espoirsqu’il a laissés entrevoir, l’équipe projet est appelée à s’engager dans une phase de prototypage. Néanmoins, afin que l’équipe reste en contact avec la réalité, les entreprises et les institutions locales sont incitées à confier des missions aux membres de l’équipe projet. Ces missions sont cohérentes avec les travaux d’innovation en préparation. Les prestations sont facturées. Elle constitue une sorte de chiffre d’affaire avant l’heure.
Sur le plan financier,porteurs du projet sont rémunérés en partie avec leurs les honoraires, en partie sous forme d’avance sur capital. En effet, à partir du moment où la débutance accorde son concours à une équipe projet, celle-ci signe un pacte avec la débutance qui défini les principes de propriété, le montage financier et différents autres engagements réciproques.
Le budget engagé sert à payer les frais liés aux prototypage, au de fonctionnement de l’équipe et les interventions de certains spécialistes. Il sert enfin à couvrir l’assurance dont bénéficiera le premier client en cas de problème grave.
Le suivi :l’équipe projet reçoit chaque mois les moyens s’assurer ses frais du mois suivant. Cette rencontre avec les représentants de la débutance permet de prendre les décisions qui s’imposent : continuer, fusionner, arrêter. C’est ainsi que sont optimisées les talents et les expériences acquises.
er Le 1 client :les acteurs de la débutance favorisent le recrutement du premier client.
6 Personnes physiques désignées par les apporteurs de moyens au programme de débutance. 7  UnBarCamp est une rencontre d'un week-end, une non-conférence ouverte qui prend la forme d'ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au Barcamp. C'est le principepas de spectateur,tous participants. L'événement met l'accent sur les toutes dernières innovations en matière d'applications Internet, de logiciels libres et de réseaux sociaux.
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La création de l’entreprise :Lorsque l’équipe projet est en mesure de présenter un business plan crédible, un premier client satisfait et un carnet de commande prévisionnel, la débutance cesse de la porter. Une entreprise est crée pour accueillir cette force de production de richesse.
Lors de la constitution du capital, les prêteurs et les investisseurs maîtrisent leur prise de risque. En particulier, les acteurs locaux se sentent personnellement concernés par la jeune pousse qu’ils ont « fabriquée ». La débutance elle-même entre dans le capital à hauteur de la dette créée par les frais qu’elle a couvert. La dette des porteurs de projetremboursée par ceux-ci selon un plan de est remboursement établi à l’avance, un peu à la manière des prêts d’étudiant aux USA.
La sortie : la débutance est engagée dans l’entreprise pour 4 ans avant d’en sortir définitivement. Durant cette période, elle assiste les jeunes entrepreneurs dans la montée en charge de la complexité la gestion administrative et commerciale a laquelle l’équipe dirigeante est peu à peu exposée.
La sortie du capital dégage des liquidités qui sont, selon toute logique, réinvestie dans un nouveau programme de débutance. Les enseignements tirés de cette belle aventure sont également recyclés dans les programmes à venir.
Conclusion Ainsi, une débutance fonctionne un peu comme une serre où l’on prépare les boutures. Les jeunes pousses arrivées à maturité partent sur le marché. Elles laissent la place à de nouvelles pousses ou de nouvelles espèces …au grès des progrès réalisés dans les expériences antérieures. Contrairement aux pôles de compétitivité, qui sont pensés pour une économie en étoiles, les débutances favorisent l’économie en réseau. Elles fabriquent des composants de qualité qui vont permettre de faire un mécano optimisé pour faire croître les PME. De plus, elles favorisent l’insertion dynamique des talents en transite.
L’entrepreneuriat est devenu trop vital pour cette nouvelle forme d’économie fortement interdépendante et néanmoins atomisée. Le gâchis entrepreneurial n’est plus possible. Il faut développer ses composants en environnement contrôlé. La débutance est une réponse à cette exigence nouvelle.
Geneviève Bouché / 01 45 20 35 62 / gbouche@netwatz.fr - 28/03/2013
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