Sortie de route pour " l EnergieWende"
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Sortie de route pour "l'EnergieWende" Le flop du modèle énergétique allemand qu’il faudrait imiter. 1Par Michel Gay Le 15 juillet 2014 Annexe 1 : Réponse au mail d'un élu EELV Annexe 2 : Analyse critique d'un document allemand : "Coûts et bénéfices du développement des énergies renouvelables". Le virage énergétique allemand ("EnergieWende") a conduit les allemands dans le mur. Le choc de la désillusion est brutale mais l'industrie, c'est-à-dire l'essentiel, a été préservée. La loi allemande votée en avril 2014, a mis fin discrètement aux avantages ruineux dont bénéficiaient l'éolien et le photovoltaïque (PV) tout en affichant des objectifs irréalistes de développement. Elle devance les recommandations de la commission européenne applicables depuis le 01 juillet 2014. Les Allemands ont versé 20 milliards d'euros (Mds€) en 2013 et il est prévu de débourser plus de 23 Mds€ en 2014. Le PV va absorber, à lui seul, plus de 10 Mds€ de subventions alors qu'il ne représente que 5% de la production électrique (et seulement de jour). Sans ces subventions massives, l'avenir de ces énergies intermittentes est désormais compromis. Les industriels respirent, et un "ouf" de soulagement parcourt la population sommée de payer toujours plus. Le prix de l'électricité est le double pour les particuliers allemands par rapport aux Français alors que le charbon, le gaz… et le nucléaire assurent toujours l'essentiel (70 % en 2013) de la production électrique.

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Publié le 24 juillet 2014
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Langue Français

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Sortie de route pour "l'EnergieWende"Le flop du modèle énergétique allemand qu’il faudrait imiter. 1 Par Michel Gay Le 15 juillet 2014 Annexe 1 : Réponse au mail d'un élu EELV Annexe 2 : Analyse critique d'un document allemand : "Coûts et bénéfices du développement des énergies renouvelables". Le virage énergétique allemand("EnergieWende") a conduit les allemands dans le mur. Le choc de la désillusion est brutale mais l'industrie, c'est-à-dire l'essentiel, a été préservée. La loi allemande votée en avril 2014, a mis fin discrètement aux avantages ruineux dont bénéficiaient l'éolien et le photovoltaïque (PV) tout en affichant des objectifs irréalistes de développement. Elle devance les recommandations de la commission européenne applicables depuis le 01 juillet 2014. Les Allemands ont versé 20 milliards d'euros (Mds€) en 2013 et il est prévu de débourser plus de 23 Mds€ en 2014. Le PV va absorber, à lui seul, plus de 10 Mds€ de subventions alors qu'il ne représente que 5% de la production électrique (et seulement de jour). Sans ces subventions massives, l'avenir de ces énergies intermittentes est désormais compromis. Les industriels respirent, et un "ouf" de soulagement parcourt la population sommée de payer toujours plus. Le prix de l'électricité est le double pour les particuliers allemands par rapport aux Français alors que le charbon, le gaz… et le nucléaire assurent toujours l'essentiel (70 % en 2013) de la production électrique. L'"Energiewende"tant vanté par certains écologistes en France vire au cauchemar financier et 2 écologique. Des conseillers d’Angela Merkel veulent abroger la loi "EEG" aux motifs de 3 l’absence d’impact climatique et de la perte de compétitivité économique . Pire, cette politique 4 énergétique crée de la pauvretéet les émissions de CO2 ont augmenté ces trois dernières années. Comme la diminution de ces émissions est, en principe, une des finalités de "l’Energiewende", cela pose un problème de fond. Le quotidien"Frankfurter Allgemeine Zeitung" (FAZ) voit là"un paradoxe de la politique de transition énergétique". Dans le même journal, Gerald Neubauer, de Greenpeace est plus mordant :"Le boom du charbon met en cause la crédibilité de l’Allemagne concernant sa politique énergétique et de protection du climat". Malgré tout cela, en France, sentant le vent tourner devant les difficultés et contre-performances qui s’accumulent, les principales ONG environnementales présentent leur «vrai 5 projet de loi» sur la transition énergétique telle qu’elles l’imaginent . Il y a de quoi être inquiet,
1  Cetexte s'inspire de deux textes modifiés et actualisés : "désillusions en cascades pour les uns, confirmations pour d'autres", de mars 2014 sur www.lecolocritique.fr et de la Newsletter n°38 "géopolitique de l'électricité" de février 2014 www.geopolitique-electricité.fr 2 EEG:Erneuerbare-Energien-Gesetz/ loirelative aux énergies renouvelables. 3 http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/wirtschaftspolitik/oekostrom-regierungsberater-wollen-eegabschaffen-4 http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140303trib000818133/la-politique-energetiqueallemande-cree-surtout-de-la-pauvrete.html5 http://www.actu-environnement.com/ae/news/projet-loi-transition-energetique-associations-20897.php4#xtor=ES-6  1
il s’agit d’un copié-collé de ce qui se fait en Allemagne avec le succès que l’on sait ! Mais le dogme antinucléaire prime sur la raison. 6 Jean de Kervasdoué écrit:« La force du raisonnement scientifique et l’importance de l’expérience sont désormais reléguées à l’arrière plan. L’avènement du sophisme caractérise notre époque : ce qui compte n’est pas de dire le vrai mais de convaincre».Paul Watson, co-fondateur de Greenpeace, ne s’embarrasse pas en affirmant :« Ce qui est la vérité n'a pas d'importance. Seul compte ce que les gens pensent être la vérité". (Magazine Forbes, Novembre 1991). Objectif atteint. La rhétorique de la peur, la désinformation, la volonté gouvernementale de 7 satisfaire ce qui semble être l’opinion du moment, ont ouvert un boulevard aux sophisteset autres "lanceurs d'alertes"("blower whistler").La tendance actuelle est de les sacraliser. Ecolo-compatibles et antinucléaires de préférence, ils s’apparentent davantage à des fanatiques de l’application du principe de précaution qu’à des grands visionnaires. Ils préviendraient le bon peuple des dangers "cachés". Les ondes, les OGM, les nanotechnologies et le nucléaire sont régulièrement dénoncés pour susciter des vagues d’indignation. Et ces arguments biaisés, souvent fallacieux, arrivent à imprégner les meilleurs esprits, jusque dans les sphères ministérielles semble t-il. 8 Or, la véritable urgence française est sociale . Sous les injonctions d'associations écologistes de toutes natures, des milliards d’euros (5 milliards d'euros de subventions aux EnR prévus en 9 France en 2014 ) sont dilapidés chaque année pour soutenir les énergies renouvelables dans l'espoir, pour certains, de sortir du nucléaire. Ca en devient délirant et pour tout dire 10 11 catastrophique .Tout ceci avecl‘argent du contribuablesans qu’à aucun moment ne soit envisagé la possibilité de rendre des comptes. En parallèle, la courbe ascendante du chômage continue sa progression. Les emplois "verts" promis sont temporaires et solubles dans l'air du temps, car la plupart sont liés uniquement à la construction d'éoliennes et à la pause de panneaux photovoltaïques. Résultat, les faillites et les licenciements s'enchainent dés que diminuent, ou cessent, les mises en chantier. Il n’est plus possible que nos responsables politiques ne tiennent pas compte rapidement des évaluations convergentes confirmant l’impasse d’une transition énergétique vers les énergies renouvelables. Aujourd'hui, influencée par un affichage politique, la démarche ministérielle 12 semble davantage idéologique que pragmatique. Il est sidérant de constater avec quelle lenteur les déboires de nos voisins d’outre-Rhin sont intégrés dans la réflexion nationale. Notre Ministre de l’écologie (Ségolène Royal) persiste et signe dans son "projet de loi de programmation pour une nouvelle politique de l'énergie" présenté en conseil des ministres le 18 juin 2014. La cuisine électorale et l'idéologie partisane ne doivent pas l'emporter sur l'intérêt général, surtout dans ce domaine si particulier de la production d'énergie, vital pour l'avenir des Français.
6 "Ils ont perdu la raison". Editions Robert Laffont, 2014. 7  Sophisme: raisonnement qui masque sa fausseté sous une apparence illusoire de vérité. Rappelez vous cet exemple à l'école primaire : un chat a deux oreilles, un âne aussi, donc un chat est un âne… 8 http://www.contrepoints.org/2014/02/28/158043-6-millions-de-chomeurs-et-ca-les-laissecompletement-de-marbre 9 Rapport de la Cour des comptes, janvier 2014. 10 http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0203342675114-l-europe-de-l-energie-ce-champ-de-ruines-653440.ph 11 http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0203342675114-l-europe-de-l-energie-ce-champ-de-ruines-653440.ph%0Dhttp://www.enerzine.com/3/16978+eolien---le-mecanisme-dachat-pourrait-constituerune-aide-detat-illegale+.html12 http://www.contrepoints.org/2014/02/25/157679-vers-une-realpolitik-energetique 2
ANNEXE 1 Extraits instructifs d'un échange de mail avec un élu écologiste (EELV). 1) Le 18 février 2014, XX a écrit : Bonsoir M.Gay, Si comme vous l’évoquez dans votre dernier mail, vous souhaitez tout comme moi un avenir énergétique avec les ENR, vous serez sensibles aux arguments développés ci-dessous par une correspondante de l’office Franco Allemandpour les énergies renouvelables (voir mail de Audrey Mathieu en annexe 2). Je l’ai interrogé suite aux arguments que vous développez dans votre dernier message. Ses propos sont très nettement décalés des vôtres, et peuvent être analysés avec objectivité. Je vous encourage à rechercher ces informations plutôt que de relayer les informations à sens unique déversées par le puissant lobby du nucléaire et du pétrole, et qui nous empêchent depuis 40 ans de construire une alternative à ces énergies prédatrices et facteur de guerre. Je vous souhaite une bonne lecture Cordialement 2) Ma réponse à l'élu écologiste XX le 19 février 2014. Bonjour M. XX, Je vous remercie pour le transfert de cette réponse avec la pièce jointe que j'ai lue attentivement. J'aimerais bien vivre du vent et du soleil mais la dure réalité rappelle simplement que ce n'est pas possible pour un pays, et les Allemands en font déjà l'amère expérience. Je rappelle également que je n'ai aucun intérêt personnel à développer le nucléaire (ni aucune autre énergie particulière). La réponse posée et détaillée de Audrey Mathieu est conforme à la mission de promotion des ENRqui a été confiée à l'Office franco-allemand pour les énergies renouvelables (comme son nom l'indique). Si je vous avais transmis un texte issu de l'Office franco-allemand pour le nucléaire, vous auriez peut-être considéré que je relayais "des informations du puissant lobby nucléaire" comme vous l'indiquez dans votre mail. En revanche, le document "Lignes directrices pour une réforme de la loi sur les énergies renouvelable" du 22 janvier 2014 est surprenant par ses contradictions. Il fixe à la fois des objectifs "ambitieux" (ce mot est parfois employé pour ne pas écrire "irréaliste") et des contraintes fortes en terme de coûts. A mon humble avis, ce texte signe la mort des ENR en Allemagne et notamment du PV et de la biomasse (c'est écrit...).Les Allemands sont aussi des gens intelligents et je n'imagine pas qu'ils n'aient pas sciemment établis ce texte pour sortir de leur crise "par le haut"... parce qu'ils ne pourront pas y arriver (techniquement) et se l'offrir (financièrement). Ainsi, page 2 : . " 55 à 60% d’énergies renouvelables dans l’approvisionnement en électricité d’ici 2035. • Limitation de l’augmentation des coûts pour le consommateur final en rompant avec la dynamique des coûts actuelle". Les principes fondamentaux ci-dessous énoncés m'apparaissent contradictoires et, de plus, suppriment le développement du PV en privilégiant"les technologies les moins coûteuses". "Principes fondamentaux
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• Définition d’une traectoire de développement fiable et contrai nante pour le développement des éner iesrenouvelables. • Un soutien sécifi ueà chaue technoloie sera mis enlace afinue la traectoire de dévelo ementsoit tenue et les coûts limités. • Le développement des éner ies renouvelables sera concentré sur les technolo ies les moins coûteuses. • Tout surfinancement sera supprimé, les rémunérations seront diminuées et déressives et les bonus su rimés". Enfin, tout en reconnaissanta e3 uele rixde rosde l'électricité est de 4c€/kWh, 25% des ENR seront subventionnées à 17 c€/kWh et 10% à 12 c€/kWh àartir de 2014. Il est aussi clairement indiué maisce n'estas surliné enras ueroduira 65%"l'Allema ne d'éner ies conventionnelles"az et du charbon..., c'est à dire avec dudeGaz ui rovient Gaz romen Russie, et charbonu'ils achètent au ourd'hui aux USA, même s'ils en ont beaucoudans leur sous sol contrairement à nous. Il aeut-être mieux à faireour sortir des "fossiles" sachantue leurs émissions deaz à effet de serre GES ontau mentéces dernières années, notamment en 2012 et 2013. Accessoirement : "Le ouvernementallemand considèreue la loi "EEG" n’estas une aide d’état." Si AudreMathieu affirmeue les ENR ne coûtentas luschères ueles autres éner ies, ila ce endantune inuiétude dans le texte car ilest lusieursfois mentionnéue la cométitivité des entre risesélectro-intensives doit continuer à être assurée... Nous avons certainement un obectif communréserver lesénérations futures et lalanète maisle mo end' arriverdiffère. Pour maart, ecrois uele nucléaire est l'avenir de la transition éneréti ue. Et malré l'aitation frénétiue anti-nucléaire de certains activistes,'observe delus enlus de sines, en France et en Euroe, uiconver entvers ceoint de vue réaliste. Esérons uecette risede conscience, même tardive, contribuera au bien être desénérations futures et à larotection de la lanète. Cordialement. Michel Gay
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ANNEXE 2 Mail commenté émanant de l'Office-franco-allemand pour les énergies renouvelables (Audrey Mathieu) (Mes commentaires sont en gras italiques entre parenthèses). De : Mathieu, Audrey mardi 18 février 2014 Objet : Votre demande concernant l’évolution des ENR en Europe et en Allemagne Bonjour M.XX, Investir dans les EnR En France comme en Allemagne, les investissements pour les EnR ont baissé entre autre en parallèle à ladiminution des aides publiques. La baisse globale des investissements dans les énergies renouvelables doit cependant être relativisée. Les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont été multipliés par 5,6 entre 2004 et 2011 (selon les chiffres de Bloomberg New Energy Finance). (C'est impressionnant mais quand on part de zéro, ou presque en 2004, il faut relativiser. Surtout que dans ces chiffres sont inclus les investissements pour les barrages, la biomasse et les biocarburants qui sont habilement mélangés avec les éoliennes et le photovoltaïque (PV). Ce sont surtout ces deux derniers moyens pour produire de l'électricité qui sont les véritables gouffres financiers inutiles). Plus qu’une progression, on a assisté à un véritable emballement. (Avec la complicité des uns, comme certains élus et cabinets ministériels, et l'argent des autres, c'est-à-dire les contribuables et les consommateurs). Un ralentissement par rapport à cette spectaculaire progression était donc prévisible. Le secteur continue d’attirer des investissements. (Erreur: les banques sont de plus en plus frileuses et les faillites aussi bien dans l'éolien que le PV se succèdent, notamment en Allemagne. Il faut vraiment être dans une "tour d'ivoire" pour ne pas le voir ou pratiquer "la méthode du Docteur Coué" pour feindre de l'ignorer). La volonté publique et politique en Allemagne La question de la sortie du nucléaire en Allemagne n’est remise en cause ni par la population (93% de la population se prononce en faveur de la transition énergétique, selon une étude de l’institut TNS Emnid ; (Je me demande juste quelle question leur a été posée ? Etait-il précisée que la sortie du nucléaire allait doubler le prix de l'électricité pour les particuliers et que leurs émissions de CO2 allaient repartir à la hausse à cause de la consommation accrue du charbonaméricains et aussi du gaz russe ?) 150.000 personnes en Allemagne font partie d’une société coopérative liée au développement et / ou à l’exploitation d’EnR). (Puisque certains paient des taxes alors autant les récupérer en partie en produisant "vert". Le système s'épuise de lui-même car plus il y a de subventions, plus il faut de taxes…). Les enjeux qui se posent relèvent plus d’une de question 1) de tempo (objectifs recadrés dans un soucis de limitation des coûts), ainsi que 2) de cadre réglementaire (Quid de l’intégration au marché, de l’exonération des entreprises énergivores, etc.) et 3) d’infrastructure (Quid du développement et de la flexibilisation des réseaux, de l’habitation) à adapter pour y parvenir. (Nous sommes ici dans le déni de réalité, ou dans la pose volontaire d'œillères, pour ne pas voir ce qui contredirait le dogme écologiste "politiquement correct" et qui pourrait fâcher). Avec le nouveau gouvernement de coalition en place, l’Allemagne a réaffirmé son ambition en matière d’Energie avecpour objectifs 40 à 45% d’énergies renouvelables dans l’approvisionnement en  5
électricité d’ici 2025 et 55 à 60% d’EnR dans l’approvisionnement en électricité d’ici 2035. Cette ambition passe par une réforme dela loi EEG. Cette réforme prévoit la définition d’unetrajectoire de développement fiable et contraignante pour le développement des énergies renouvelables, une limitation des coûtset une lamise en place progressive d’une vente directe obligatoiredes EnR au marché de l’électricité, doublée de la suppression de tout surfinancement. Le projet de réforme devrait être adopté le 9 avril 2014. (Pour le détail des mesures annoncées, cf. la note sur les lignes directrices de l’amendement EEG rédigée par l’OFAEnR ci-joint ). (Voilà une déclaration incantatoire comme on les aime. Tout y est, même les contradictions dans la même phrase " une trajectoire de développement fiable et contraignante" (?). Plus elle va être contraignante, moins la trajectoire (supposée ascendante) va être fiable). L’enjeu est donc bien l’équilibre entre 1) la préservation du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des entreprises, 2) l’objectif environnemental (réduction des émissions de gaz à effet de serre) et 3) la sécurité d’approvisionnement. Et dans un contexted’européanisation du marché de l’électricité d’une part et de d’intégration croissante et décentralisée desEnR aux réseauxd’autre part (avec le développement et la flexibilisation des réseaux que cela implique), on assiste plus à un changement de paradigme qu’à une crise du système électrique européen. (On est d'accord sur l'enjeu, mais il faut noter le refus de la réalité en fin de paragraphe : Une crise ? Où ça ? C'est juste un changement de "paradigme". Puisqu'on vous le dit … Ils nous prennent vraiment pour des truffes). Objectifs de la Commission Européenne La commission européennese réveille effectivement et a elle-même, en janvier de cette année, proposé et publié des objectifs à l’horizon 2030 (cf.train de mesures pour l’énergie et le climat à l’horizon 2030: Proposition de la commission) – avec notamment unobjectif croissant relatif aux énergies renouvelables, qui correspond à 27 % de la consommation énergétique (à l’horizon 2030). (Ce n'est pas du tout ce que préconisent en France la Cour des comptes et le Commissariat Général à la stratégie et à la prospective en janvier 2014. Ils proposent "une diminution des émissions de GES, les autres objectifs devant lui être subordonnés". Or, sortir du nucléaire, c'est augmenter les émissions de GES comme nous le prouve l'Allemagne depuis deux ans). Il convient de ne pas confondre les objectifs mêmes (le bien-fondé des EnR n’étant ici pas remis en cause par la commission) avec le cadre réglementaire mis ou à mettre en place pour les atteindre. C’est un autre débat. En concertation avec les différents États de l’UE, la commission et la DG concurrence à Bruxelles travaillent sur unprojet de lignes directricesconcernant les aides dans le domaine de l’environnement et de l’énergie. Ces lignes directrices devraient paraître d’ici la fin de l’été 2014. (Ce projet de lignes directrices va donner un coup de frein important à l'éolien et au PV. Voir le document "Lignes directrices…" du 22 janvier 2014). Contre l’idée reçue selon laquelle les EnR coûtent trop cher… Il est intéressant de mettre en perspective les subventions publiques accordées aux énergies conventionnelles depuis les années 1970. En Allemagne par exemple, les énergies conventionnelles bénéficient également de subventions étatiques (le mot subvention étant ici compris au sens large du terme, incluant les aides financières, les réductions d’impôts, les provisions pour le démantèlement des centrales nucléaires ainsi que les avantages issus des droits d’émission de gaz à effet de serre). La plupart de ces subventions ne sont pas, contrairement à la contribution au développement des énergies renouvelables, répercutées sur le prix de l’électricité. Ces subventions sont en effet souvent directement financées à travers le budget étatique. De manière générale, ces subventions ne sont pas visibles sur la facture d’électricité du consommateur contrairement aux subventions versées en faveur des énergies renouvelables. (Erreur : toutes les subvention versées aux énergies renouvelables ne sont pas visibles directement sur la facture d'électricité. Ainsi toutes les subventions de la commune, du département, de la région aux particuliers pour l'installation de PV sur le toit, pour l'achat de chaudières au bois, pour le soutien d'associations "écolos", etc… n'apparaissent pas sur la facture mais alourdissent les impôts des contribuables). 1970 à 2012, les subventions publiques versées au secteur du charbon sont estimées à 398 De milliards d’euros (311 milliards d’euros pour la houille et 87 milliards d’euros pour la lignite).  6
213 milliardssont évaluées àsubventions publiques versées au secteur nucléaire Les d’euros sur la période 1970-2012. (Veuillez noter que la période s'étend sur 42 ans et couvre une période ou ni l'éolien, ni le PV n'existaient encore. En supposant les chiffres exacts, et sans prendre en compte le fait que, comme en France par exemple, les taxes payés par les installations nucléaires couvrent les subventions à la recherche nucléaire, cela représente 5 Mds€ par an. Voyons la suite). 67 milliards d’euroscette même période,auxde subventions publiques ont été versés Sur producteurs d’énergie renouvelable. (On se remémore que "cette même période" couvre 42 ans... et s'arrête en 2012. Or l'explosion du développement de l'éolien et du PV date surtout de 2010 (il y a 4 ans). Le surcoût (uniquement) des énergies renouvelables a atteint prés de 10 mds€ cette année là. Il a dépassé 13 20 Mds€ en 2013 et il atteindra 23,6 Mds€ en 2014. LE TOTAL des subventions entre 2010 et 2014 atteindra la somme pharaonique de 84 Mds€ … en 6 ans. Il faut quand même une bonne dose de mauvaise foi pour dire que les énergies renouvelables ne coutent pas "trop cher"en prenant en compte une période de 42 ans durant laquelle les subventions des EnR étaient quasi inexistantes).  Lessubventions publiques en faveur de la production d’énergie d’origine conventionnelle ainsi que les coûts externes non internalisés de cette production s’élèvent en 2012 à 40 milliards d’euros, soitl’équivalent de 10,2 cts/kWh (contre 3,59 cts/kWh pour les énergies renouvelables en 14 2012) . (Comment sont calculés ces chiffres ? 15 Si on se réfère à la production conventionnelle d'électricité en Allemagne en 2012de charbon + lignite + gaz + pétrole en TWh (276 + 99 + 70 + 10 = 455 TWh) alors on trouve 8,8 c€/kWh. 16 Si on se réfère à la production de renouvelables(y compris hydraulique et biogaz) soit 135 17 TWh, alors, avec 17 Mds€ de subventions cette année là, on trouve 12,6 c€/kWh pour les énergies renouvelables). Concernant le nucléaire, le drame de Tchernobyl et plus récemment celui de Fukushima nous en ont malheureusement autrement instruits quant à ses bienfaits pour les générations à venir. La question également de la gestion des déchets nucléaires n’est pas réglée non plus. (90% des déchets nucléaires sont actuellement définitivement stockés. Pour les 10% constitués par les déchets de haute et moyenne activité à vie longue, le stockage géologique est la solution reconnue internationalement comme étant la meilleure. Une décision pourraient être prise en France en 2015 pour le choix du site de Bure en Moselle malgré l'obstruction systématique de certains "écologistes" qui ne souhaitent surtout pas trouver une solution pour pouvoir continuer à agiter cet épouvantail fallacieux). Audrey Mathieu, Chargée de mission / Referentin / Office franco-allemand pour les énergies renouvelables (OFAEnR) / Deutsch-französisches Büro für erneuerbare Energien (DFBEE) Stresemannstr. 128-130 D-10117 Berlin www.ofaenr.eu/www.dfbee.eu
13 Réponse du Gouvernement Fédéral à une « petite interpellation » (Kleine Anfrage) au Bundestag fin décembre du Groupe de l’Alliance 90/Les Verts sur « Les conséquences de l’EEG [loi allemande sur les renouvelables] sur l’évolution de la contribution des renouvelables et au surcoût qu’elles entraînent. » Publié par le German Energy Blog. 14 Source :Quel est le vrai coût de l’électricité, étude menée à la demande du syndicat allemand de l’éolien BWE et de Greenpeace Energy, Forum Ökologisch-Soziale Marktwirtschaft (FÖS), août 2012. 15 Source : AGEB (AG Energiebilanzen) 2013 16 Idem 17 Idem référence 1  7
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