Hellzapoppin de Potter H.C.

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• Langue: Français

Extrait

Hellzapoppin
de H.C. PotterF
FICHE FILM
fiche technique
USA 1941 1h25
Noir et blanc
D'après le spectacle "Olsen
and Johnson's Hellzapoppin"
de Nat Perrin
Réalisateur:
H.C. Potter
Scénario:
Nat Perrin et Warren
Wilson
Photo:
Woody Bredell
Woody s’en va. En effet, poursuivi parRésumé
les assiduités débordantes de Betty
Dans un enfer de studio surgissent enEffets spéciaux photo: jusque dans la chambre (vide) de
taxi Ole et Chic. Survient le directeur Kitty, Pepi —un vrai prince russe qui
John Fulton du studio qui interrompt le film et se fait passer pour un faux afin de
explique qu’il faut une histoire pouvoir vivre en parasite— en était
d’amour. Installés devant un écran, sorti à moitié déshabillé en s’excla-
les quatre hommes regardent le filmInterprètes: mant “quelle femme !”. L’ayant surpris
qu’il devront faire: à bord d’un camion à cet instant, Woody a cru qu’il s’agis-
Ole Olsen, Chic Jonson, rempli d’accessoires et d’éléments de sait de Kitty. Or Ole et Chic le croient
Martha Raye, Hugh décors conduit par Betty, Ole et Chic aussi et essaient de dissuader Jeff,
arrivent à la somptueuse demeure desHerbert, Jane Frazee, qui a maintenant la voie libre, d’épou-
Rand dont la fille, Kitty, est aimée de ser cette “fille de mauvaise vie”. MaisRobert Paige et les Six
Jeff, l’auteur du spectacle que vien- celui-ci ne veut pas entendre raison etHits, Slim and Slam, The
nent aider à monter les deux com- promet à Kitty de l’épouser si son
Harlem Congeroo pères. Mais Jeff n’ose pas déclarer sa spectacle est acheté par Broadway.
Dancers et The Olive flamme à Kitty, bien que celle-ci le Ole et Chic entreprennent alors de
paie de retour, car il est pauvre etHatch Water Ballet saboter systématiquement la repré-
qu’elle, riche, est fiancée à un milliar- sentation, ce qui a pour effet de
daire, Woody. Tout en mettant en déclencher l’hilarité d’un producteur
place des décors, Ole et Chic mettent qui du coup signe immédiatement.
tout en œuvre pour écarter définitive-
ment Woody, mais rien n’y fait.
Cependant, à la suite d’un quiproquo,
L E F R A N C ED O C U M E N T S
Potter a su insuffler un rythme suffi- son avant la scène scabreuse. AuSuccès du film
sant à ces ingrédients disparates, milieu de leurs plaisanteries, Olsen
qui vont jusqu’au jeu de mots ou à la et Johnson, dans un décor de neige,
Né de l’imagination de Nat Perrin, plaisanterie loufoque du style popu- frôlent un traîneau où est écrit
collaborateur occasionnel des Marx larisé en France par L’Os à moelle. “rosebud”, allusion à CITIZEN KANE
Brothers (il est crédité au genérique L’importance historique (1940)! Autant dire que cette “sala-
de La soupe au canard pour les dia- d'Hellzapoppin, “intrigue” sans de” participe de tous les genres de
logues additionnels et à celui de Les queue ni tête bâtie autour de deux comique, brassés au rythme d’une
Marx Brothers aux grands maga- comiques médiocres, Ole Olsen et “corrida” que domine un mystérieux
sins comme auteur du sujet original) Chick Johnson, qui disparurent très machiniste, prototype du gag à répé-
et de Eddie Cantor, Hellzapoppin fut vite au profit d’Abbott et Costello, tition, qui passe de séquence en
d’abord une revue qui, créée en tient à l’emploi systématique de res- séquence avec un pot de fleurs, un
1937, obtint un franc succès à sources proprement cinématogra- arbuste, un cèdre entier, à pied, en
Broadway. L’adaptation cinémato- phiques dans un cadre “théâtral”. voiture, puis en avion, en répétant
graphique remporta un triomphe Homme de théâtre avant tout, H.C. d’une voix de plus en plus lamen-
international. Les Français, qui ne Potter a divisé le film en trois par- table: “Mister Johns, il y a une plan-
prisent guère l’absurde et le “non- ties: préparation d’un film qui te verte pour vous!” .
sense”, l’accueillirent pourtant, lors s’appellera HELLZAPOPPIN, parce
de sa sortie en 1947, avec force que ça ne veut rien dire avec inter-
dithyrambes. Il est même devenu, vention des acteurs qui orientent
dans l’Hexagone, l’un de ces rares enfin le film vers son “sujet”: une Filmographie films qui, pour avoir laissé un sou- revue montée à la campagne, chez
venir impérissable dans la mémoire de H.C. Potterun snob riche et coléreux; puis pré-
de ceux qui le virent dans paration de la revue, et enfin,
l’après-guerre, appartient au triomphe paradoxal de la revue, un Réalisateur américain, 1904-1977.
Panthéon cinématographique popu- spectacle de music-hall convien-
laire. tionnel piraté par les deux compères Beloved Enemy (L'ennemi bien-aimé
qui transforment les numéros dan- 1936)
sés en autant de scènes burlesques. Wings over Honolulu (1937)
Dans la première partie les bobines Romance in the dark (1938)
de projection s’embrouillent, un The Shopworn Angel (L'ange impur
western apparaît et, après une 1938)
fusillade, un Indien reparaît à la The cow-boy and the lady (Madame
recherche de son film, dans le et son cow-boy 1938)
décor initial. La mise en place de la The story of Vernon and Irene Castle
revue est truffée par un numéro (La grande farandole 1939)
extraordinaire de Mischa Auer en Blackmail (1939)
Références du film vrai (faux) prince russe, et de la tré- Congo Maisie (1940)
pidante Martha Raye en soubrette Second Chorus (Swing romance
allumeuse et gaffeuse. L’ensemble 1940)C’est une tentative pour récapituler
sombre dans le délire et chacun se Hellzapoppin (1941)toutes les formes de comique en
retourne contre le scénariste (Elisha Mr Lucky (1943)usage depuis Mack Sennett et les
Cook Junior) qui, criblé de balles de Victory Through Air Power (1943)Marx Brothers, émaillée d’emprunts
revolver alors qu’il boit un verre The Farmer's Daughter (Ma femmeà W.C. Fields et au comique des
d’eau, se transforme en fontaine est un grand homme 1947)“burlesques” new-yorkais (inclusion
jaillissante, en déclarant: “Je suis A likely Story (1947)de numéros clownesques de bas
blindé!”. Au passage, des amoureux
étage dans un spectacle “sexy”). Le
dessinent leur maison directement
prodigieux succès de l’entreprise a
sur l’écran, entre eux et nous, et
valu bien des détracteurs à son
l’ombre du “petit garçon du premier
auteur. Il faut reconnaître que H.C.
rang” se lève: il est rappelé à la mai-
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