MagAdages 4eme Trimestre 2015
11 pages
Français

MagAdages 4eme Trimestre 2015

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
11 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

EDITORIAL LA RÉFORME TERRITORIALE POURRA-T-ELLE TENIR TOUTES SES PROMESSES ? ACTUALITE PORTRAIT ME VISITE DE MCHRISTIANE TAUBIRAÀ L’ESPACE FAMILLE CÉCILE CAILLAUD DOSSIERS INCARNATION BOUQUET SYNERGIE ITEP DOMINIQUE MARTINEZ GHISLAINE DEMARAIS LA MEDIATION DANS LES RAPPORTS LOCATIFS 1 editoRIAL Alors que faisait consensus la nécessité de simplifier l’organisation administrative de la France, de mettre fin à la superposition des compétences entre collectivités locales et d’éviter les doublons couteux pour les finances publiques, les deux premiers textes sur la création des métropoles et la nouvelle carte des régions ainsi que le troisième texte sur la répartition des compétences en discussion devant les assemblées laissent beaucoup d’acteurs associatifs perplexes. Vous souhaitez réagir ? MagAdages fera suivre... magadages@adages.net LA RÉFORME TERRITORIALE POURRA-T-ELLE TENIR TOUTES SES PROMESSES ? Comment à partir de bonnes intentions afichées,Y aurait-il eu d’autres scénarii possibles au rispeut-on se retrouver dans des situations territoriales que de faire le constat d’une France campée sur ses aussi illisibles et com-archaïsmes et incapable de se plexes ? Danscertaines Les régions qui sont engagées dansréformer ? régions, les métropolesun processus de fusion semblent ont pris les compétencespour plusieurs d’entre elles des départements surplacées en situation d’incertitudeEn tant qu’acteur agissant les territoires urbainset d’interrogation.

Informations

Publié par
Publié le 01 décembre 2015
Nombre de lectures 165
Licence : Tous droits réservés
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Extrait

EDITORIAL LA RÉFORME TERRITORIALE POURRA-T-ELLE TENIR TOUTES SES PROMESSES ?
ACTUALITE PORTRAIT ME VISITE DE M CHRISTIANE TAUBIRA À L’ESPACE FAMILLE CÉCILE CAILLAUD DOSSIERS INCARNATION BOUQUET SYNERGIE ITEP DOMINIQUE MARTINEZ GHISLAINE DEMARAIS LA MEDIATION DANS LES RAPPORTS LOCATIFS
1
editoRIAL
Alors que faisait consensus la nécessité de simplifier l’organisation administrative de la France, de mettre fin à la superposition des compétences entre collectivités localeset d’éviter les doublons couteux pour lesfinances publiques, les deux premiers textes sur la création des métropoles et la nouvelle carte des régions ainsi que le troisième texte sur larépartition des compétences en discussion devant les assemblées laissent beaucoup d’acteurs associatifs perplexes.
Vous souhaitez réagir ?MagAdages fera suivre... magadages@adages.net
LA RÉFORME TERRITORIALE POURRATELLE TENIR TOUTES SES PROMESSES ?
Comment à partir de bonnes intentions afichées, Y aurait-il eu d’autres scénarii possibles au ris-peut-on se retrouver dans des situations territorialesque de aire le constat d’une France campée sur sesaussi illisibles et com- archaïsmes et incapable de se plexes ? Dans certainesLes régions qui sont engagées dansréormer ? régions, les métropolesun processus de fusion semblent ont pris les compétencespour plusieurs d’entre elles des départements surplacées en situation d’incertitudeEn tant qu’acteur agissant les territoires urbainset d’interrogation.au service des diférents laissant au département publics accueillis, on ne la compétence « rurale ». peut que souhaiter que Comment alors parler de simpliication et d’équité ?les dernières étapes de la réorme des territoiresLe risque n’est-il pas de se retrouver avec desviennent redonner la logique d’ensemble qui étaitpolitiques sociales très diférentes entre les territoiresannoncée initialement et qui semble aire cruellementurbains et les territoires ruraux placés chacun sous ladéaut à l’heure actuelle. Nous attendions de cette réorme responsabilité de collectivités diférentes ? qu’ellenousapportedesavancéesimportantesentermesdesimpliication, de rationalisation des compétencesLes régions qui sont engagées dans un processus de sociales et médico-sociales, de lisibilité du onctionnement usion semblent pour plusieurs d’entre elles placées des collectivités locales,de participation des citoyens à en situation d’incertitude et d’interrogation.la définition des politiques sociales dans le cadre d’unComment vont se répartir les lieux de décision poli-espace de démocratie locale rénové. Attendons lestique et administrative sans perdre de la cohérence derniers actes pour poser un jugement déiniti mais si les et de l’unité ? Comme aire en sorte qu’aucunchoses ne ne vont pas dans le sens annoncé, le risque est territoire ne se sente lésé et que l’organisation des de avoriser la montée des extrêmes et d’éloigner encore territoires de santé puisse mieux prendre en compte les populations de leurs élus. les besoins de santé des populations en tenant compte notamment des axes de déplacement des populations ? Frédéric HOIBIAN, directeur général de l’Adages
Bien sûr il aut laisser du temps au temps et attendre que toutes les dispositions soient votées pour avoir une vue sur l’ensemble des éléments du puzzle. Cette nouvelle réorme de l’organisation desterritoires a-t-elle été sufisamment étudiée,pensée et concertée ? Ne s’est-elle pas trouvée amputée de ses propres objectis annoncés en se heurtant aux groupes de pression et parois audétriment de l’intérêt général ?
Vous souhaitez réagir ?MagAdages fera suivre... magadages@adages.net
ME M CHRISTIANE TAUBIRA, GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE, visiteleservicedeMédiationFaMilialeespaceFaMille.
2
#
Le service de Médiation Familiale de l’Adages Espace Famille accueille des personnes, issues d’une même famille, vivant une situation de conflictualité importante qui met à mal le bienêtre de chacun. A la recherche de solutions visant à apaiser cette situation de crise, les familles concernées sont ac compagnées par le service de Médiation qui, lorsque c’est possible, met en place une organisation de vie convenable et viable pour chacun.
aAttentive à la présentation de Madame Nathalie Mauroy, médiatricevisite de Madame Christiane Taubira, le vendredi 25 septembre, L lui a permis de mieux cerner la réalité de terrain et la manière dont amiliale au sein de ce service, Madame la Ministre s’est montrée les équipes de médiateurs (trices) amiliaux (liales) travaillent. sensible à la diversité des personnes accueillies. Tous les types de amilles peuvent être amenés à rencontrer des situations conlictu-85% de l’activité du service est concentrée sur les médiations spon- elles qui nécessitent d’être accompagné par une médiation, couples, tanées ou conventionnelles. Il amilles homoparentales, s’agit, en l’occurrence, d’une sol-Tous les types de familles peuvent êtregrands-parents, tantes ou licitation directe des amilles ouamenés à rencontrer des situationsoncles. d’orientations suggérées par lesconflictuelles qui nécessitent d’être associations partenaires, les méde-accompagné par une médiation.Le travail sur la relation en-cins ou les travailleurs sociaux. tre les individus concernant le système relationnel existant et celui mis en place vise à trouver des 15% de l’activité concerne les personnes ayant, dans leur parcours réponses adaptées aux questions de onds : comment rester parent, de vie, ait appel à la justice par le biais du Juge aux Afaires Famili- ensemble, en étant séparés ? Comment aire vivre l’Autorité Parentale ales. Le magistrat peut alors décider de les orienter vers le Service de Conjointe qui lie les parents ? Médiation Familiale.
La demande ne cesse d’augmenter, tous types de médiations con-ondus. C’est la raison qui conduit le service de Médiation à demand-er le inancement d’un poste supplémentaire de Médiateur (trice) Familial(e) à mi-temps auprès des partenaires inanceurs : le but est de désengorger la liste d’attente.
Ce travail s’articule autour de séances de médiation d’une heure et demie à deux heures dont le nombre varie selon les cas. Dans le cad-re d’une situation lourde et très conlictuelle, une co-médiation peut être engagée. Deux médiateurs (trices) sont alors nécessaires pour mieux accompagner les personnes.
3
Madame Christiane Taubira a aussi sou-haité avoir un éclairage sur les dispositis innovants mis en place par le Service de Médiation Familiale de l’Adages Espace Famille. Ils sont multiples et concernent des projets divers liés à des principes de réalité : • Accueillir et recevoir en MF les personnes orientées vers le service de visites médiatisées (nommé Espace Rencontre) et qui ne peuvent être reçus par manque de place ; l’idée étant de désengorger
l’importante liste d’attente.
Accueillir des personnes en situa-
tion de handicap : “comment être parent et reconnu comme tel au sein de sa propre amille et à l’extérieur en étant conronté au handicap ?” Proposer la médiation amiliale en milieu carcéral : “comment aire vivre sa parentalité en situation de privation de liberté ? comment
communiquer avec la amille ?”
Rendre possible la médiation
amiliale à distance
Madame Taubira a salué le proession-nalisme et l’engagement des équipes de l’Espace Famille, soulignant au passage l’eficience des partenariats entre l’Adages, le TGI. la CAF et les autres partenaires sociaux. Madame la Garde des Sceaux a maniesté beau-coup d’intérêt pour l’ensemble des missions de l’Adages qui œuvre au quotidien auprès des personnes ragilisées et dont l’innovation et la diversité des prises en charge ont été remarquées. Christophe Llorca et Nathalie Mauroy
ADAGESetmoi 40 professionnels étaient présents
La première rencontre d’intégration des nouveauxsalariés, “ADAGESetmoi”, qui s’est déroulée vendredi 2octobre au Siège Social de l’Adages a réuni 40proessionnels.
Issues d’établissements et de métiers divers, les per-sonnes présentes ont été trés attentives et réceptives aux inormations de qualité qui leur ont été transmises.
“ADAGESetmoi” se renouvellera donc dans quelques mois. Nous remercions très chaleureusement les salariés qui nous ont ait l’honneur de leur présence ainsi que les directions d’établissements qui ont su libérer leurs col-laborateurs.
4
DOSSIERS Vous souhaitez réagir ?MagAdages fera suivre... magadages@adages.net SYNERGIE ITEP :UN PROJET AMBITIEUX AU SERVICE DES USAGERS ET DES PROFESSIONNELS QUE SOUTIENT L’ASSOCIATION.
Les ITEP (Instituts Thérapeutiques Edu-catiF et Pédagogique) accueillent des en-Fants, adolescents et jeunes adultesrelevant d’un handicap psychique dont lesmaniFestations nécessitent de recourir à des actions conjuguées. Cet accompagne-ment doit permettre aux jeunes de pren-dre conscience de leurs dificultés et de leurscapacités pour, à terme, accéder à davantage d’autonomie.
La variabilité des troubles oblige les équipes inter-disciplinaires à ajuster sans cesse leurs méthodes d’accompagnement. La mission ondamentale des ITEP est de conduire l’enant ou l’adolescent à une élabora-tion psychique en accompagnant son développement au moyen d’interventions interdisciplinaires. Les capacités d’adaptation des équipes aux situations nouvelles et aux évolutions de chaque jeune conditionnent clairement la qualité de l’accompagnement.
La direction générale de l’Adages a souhaité que tous les proession-nels mobilisés dans la démarche Synergie ITEP soient accompagnés par un consultant externe. Fair’Equipe, dont l’expertise est axée sur l’accompagnement d’associations souhaitant évoluer et innover pour une société plus « inclusive », a pleinement rempli sa mission. L’ITEP Bourneville et l’ITEP le Languedoc, géographiquement proches, peuvent travailler en synergie comme moyen de renorcer leur capacité d’intervention.
Au niveau des usagers : • pour aciliter la continuité du parcours de prise en charge • pour aciliter les échanges entre équipes sur les situations communes • pour s’enrichir mutuellement des savoir-aire dans la relation avec les jeunes et les amilles Au niveau des salariés : • pour partager des outils, des méthodes, des expériences • pour aciliter les mobilités internes dans le cadre d’appel à candidature • pour avoriser les démarches de ormation
L’Adages gère deux ITEP : l’ITEP Bourneville et l’ITEP Le La logique de diversiication des dispositis d’accompagnement et Languedoc. Ces deux structures sont reconnues dans l’adaptation aux évolutions des besoins des usagers doivent acili-leur champ ter la continuité du parcours d’ i nter v ent i on.La mise en synergie n’est pas une fusion.de prise en charge. S’appuyant D ’ a i l l e u r s ,C’est une démarche communesur les situations communes l’évaluation ex-et conjointe qui respecte profondément lesaux deux structures, la rélexion terne pointe lasensibilités propres de chaque établissementSynergie ITEP avorise et valo-qualité de leur ac- rise les échanges entre équipes compagnement : prestations diversiiées, remarquables par le biais d’espaces de rélexion communs et de groupes de travail savoir-aire et bonnes dynamiques d’équipes sont iden- interdisciplinaires. Cet enrichissement mutuel vise, in ine, à étayer tiiés comme points orts. davantage les compétences déjà mises au service des jeunes accueil-Ces atouts partagés sont majeurs. Consciente de ces lis. points orts et engagée dans une dynamique d’étayage de l’ofre pour les usagers, l’Adages a conduit une rélexionAu niveau des projets et des appels à projets : qui vise à potentialiser les compétences et les énergies • pour se coordonner au niveau des projets d’établissements communes au bénéice des jeunes accueillis : «Synergieet de développement ITEPpour porter ensemble des projets dans le cadre d’éventuels». • appels à projet Un comité de pilotage et trois groupes de travail (consti- • pour constituer un pôle ort de l’Adages en capacité de tués de cadres hiérarchiques et proessionnels de terrain s’imposer comme une réérence au niveau des autorités toutes disciplines conondues) ont étudié les besoins du de contrôle et de tariication, sur le champ des troubles public accueilli. Comment bâtir un projet personnalisé de la conduite et du comportement d’accompagnement (PPA) en lien avec le « projet amil-ial ? Quelles évolutions de l’environnement en termes de Savoir s’imposer comme une réérence au niveau des autorités de politique publique ? Quels projets de développement et contrôle et de tariication est essentiel. En constituant un puissant quels partenariats institutionnels ? Ces questions onda- pôle de l’Adages, les ITEP se dotent à cet égard d’un outil remarqua-mentales doivent aire l’objet de réponses adaptées aux ble. Etre en capacité de porter ensemble des ambitions dans le cadre contraintes et aux dificultés. d’éventuels appels à projet est une orce qu’il aut avoir à l’esprit. Syn-ergie ITEP, compte tenu du contexte externe qui se tend, nécessite
5
de savoir mutualiser les orces que sont, par exemple, les compé- coordination de la partie projets d’établissements , développe-tences, les espaces, les équipements collectis, toujours au service ment de projets commun, animation et coordination d’innovation des jeunes. Les marges de manœuvre supplémentaires permises et expérimentations sur la prise en charge des usagers, les mu-par Synergie ITEP constituent une valeur ajoutée qui proite auxAinsi, l’idéetualisations de savoir-aire, locaux, espaces, etc…. usagers. d’un management de proximité couplé à une onction de direc-tion transversale semble le mieux appropriée. Les équipes (cad-La mise en synergie n’est pas une usion. C’est une démarche res, che de service, etc.), les directions et la direction générale commune et conjointe qui respecte proondément les identités proposeront des choix d’organisation et de direction au Bureau propres à chaque établissement. L’objecti est de renorcer le et au Conseil d’Administration qui décideront en dernier ressort. service rendu au public accueilli en édérant les proessionnels autour d’un projet innovant et ambitieux qui bénéicie à tous. Ce bel et ambitieux projet doit permettre de positionner les ITEP Parvenir à aire de cette mise en synergie un succès partagé comme pôle de compétence et vise à aciliter le parcours desnécessite une organisation de direction qui acilite la mise en usagers. C’est une opportunité à ne pas manquer pour les usagers en synergie. Il s’agit de conorter l’organisation qui repose sur et leurs amilles, ainsi que pour les proessionnels de l’ADAGES. à la ois une direction de proximité incarnée par une onction de directeur adjoint et de conier également une onction deChristophe Llorca LA MEDIATION DANS LES RAPPORTS LOCATIFS : BAUX D’HABITATION La médiation dans les rapports locatiFs est un outil en vue de la résolution amiable des conFlits opposant bailleurs et loca-taires dans le cadre d’un bail d’habitation. Elle permet aux protagonistes de trouver eux-mêmes la solution à leur diférend réel avec l’aide d’un proFessionnel Formé. La médiation est souvent une solution adaptée et eficace en matière de baux, notamment lorsqu’on touche au droit de lapropriété du bailleur et au lieu de vie du locataire.
Pour que la médiation trouve sa place au milieu des Il est important procédures judiciaires, les parties doivent avoir envie de de s’entendrePlutôt que de cherchersortir rapidement de leur opposition. sur ce qu’est laà savoir qui a tort et qui médiation. On ena raison, le médiateurUne médiation qui n’aboutit pas à un accord n’est pas un parle bien souventpart du principe queéchec. Souvent, les personnes sont apaisées d’avoir pu sans savoir ce dont ilchacun est légitime às’exprimer et commencent à changer de point de vue sur ressort. La média-penser ce qu’il pense.l’autre. tion, au sens de la discipline, qui est théorisée et enseignée et que tout médiateur devrait avoir étudiée, est une tech- Le médiateur est un proessionnel qui sait ce qu’il ait et pourquoi nique de communication qui permet à des per- il le ait. Les techniques utilisées s’apprennent, notamment con-sonnes en conlit de retrouver la voie de l’écoute, du cernant la reormulation, la position de tiers neutre et impartial. dialogue pour rechercher une solution amiable etacceptable dans un cadre conidentiel. Le médiateur doit-il maîtriser le sujet au plan technique ?Plutôt que de chercher à savoir qui a tort et qui a rai- La maîtrise du sujet est une opportunité pour le médiateur et son, le médiateur part du principe que chacun est légi- apporte une orme de sécurisation du processus à condition time à penser ce qu’il pense. de prendre le recul nécessaire. Il aut garder en mémoire que le médiateur ne décide pas mais accompagne les parties dans la La médiation est un chemin où s’écouter, commu- recherche de leurs solutions. niquer, assainir les débats de quiproquos, préju-gés, malentendus doit permettre d’évaluer les be- La médiation est un outil important. Elle permet soins et les intérêts de chacun. Elle permet à lad’articuler la solution judiciaire qui ne peut pas toujoursraison de dépasser les sentiments et de construire une apporter de réponse satisaisante, adaptée et complète. solution durable. Bailleurs et locataires sont contraints d’avoir desElodie BREDOIRE relations de long terme ponctuées de moments orts Juriste au sein de l’AdagesMaison du Logementet d’écrits qui entraînent des réactions en cascade : Médiateur dans les rapports locatis depuis 2007 révision de loyer, renouvellement de bail, travaux.
Cécile CaillaudIncarnation Bouquet| Chef de service, | Maîtresse de maison, Dominique Martinez Ghislaine Demarais | Maîtresse de maison, | Maîtresse de maison
L’accueil des jeunes de 3 à 21 ans, s’efectue dans ces trois villas de 8 à 10 places, 5 places sont par ailleurs disponibles en hébergement extérieur individuel.
Les villas Loti, d’Ocet Lo Sosten accueillent des jeunes en rupture amiliale et/ou sociale dans le cadre de place-ment par l’Aide Sociale à l’Enance, ou par l’autorité judiciaire.
Maîtresses de maison et équipes éducatives : une complémentarité au service des enfants placés sous protection judiciaire.
VILLAS LOTTI, OC ET LO SOSTEN.
Vous souhaitez réagir ?MagAdages fera suivre... magadages@adages.net
Incarnation, Dominique et Ghislaine sontenant. Si un désaccord intervient dans le cadre d’unemaitresses de maison aux villas d’Oc et Lotti. Elles décision à prendre pour l’enant entre les proessionnelsont pour mission de gérer la logistique en veillant à et les parents, le juge est sollicité par l’ASE ain de tranch-ce que les enants ac-Plus maternantes, [les maitresses de cueillis ne manquent de maison] jouent un rôle de confidentes rien. « Nous sommes des et n’ont pas le même rapport d’autorité mamans poules » disent-[que les équipes éducatives]. elles. Ce qu’elles veulent exprimer par cette phrase, c’est l’attachement proond qu’elles ressentent pour er pour le bien de la personne. Il n’y a pour ainsi dire pas ces jeunes. Un lien de proximité se tisse entre eux au de rapport direct entre les proessionnels et le Juge aux quotidien. Outre le ménage ou les courses alimen- Enants. Les écrits sont transmis à l’ASE qui assure le lien taires, l’aide qu’elles apportent aux éducateurs est avec le juge. précieuse. En efet, leurs missions viennent compléter celles des équipes éducatives. Les interactions avec lesLes maitresses de maison accomplissent un travail ex-enants sont très diférentes. Plus maternantes, elles emplaire. Elles apportent « chaleur » et « tendresse » aux jouent un rôle de conidentes et n’ont pas le même rap- enants qui, victimes collatérales de situations conlictu-port d’autorité. elles, ont besoin d’humanité pour retrouver de la stabilité psychique et afective. Nous souhaitons « qu’ils soient Les placements des enants en villa ont suite à unebiens » dit Incarnation. Le quotidien n’est jamais linéaire. décision de justice ou d’un contrat réciproque entre l’ASE La violence s’y invite parois. Le positionnement de la (Aide Sociale à l’Enance) et la amille. Néanmoins, la ma- maitresse de maison dans la structure lui permet d’être jorité des enants placés vient du « canal judiciaire ». Le parois plus à même de calmer l’enant en crise que ne Juge des Enants décide qu’une mesure de protection l’est l’éducateur. doit être opérée s’il estime que l’enant est en danger. Il est alors orienté par l’ASE vers une villa pour une du- La mesure de protection judiciaire achevée, il est rée très variable. Le placement dure souvent quelquesréquent que les maitresses de maison qui entretiennent années. La prise en charge est complète puisque l’enant des liens afectis orts avec les jeunes, continuent d’avoir vit 24h/24 et 7j/7 en villa. La vie du jeune est totalement des nouvelles régulières des personnes. Quelques ois, encadrée par la structure qu’il s’agisse de la scolarité ou certains qui, aujourd’hui sont parents à leur tour, rendent de la santé. toujours visite à leur maitresse de maison accompagnés de leurs enants. « Les voir évoluer dans leur propre vie Les parents conservent leur autorité parentale. D’ailleurs, de amille est une immense récompense » ajoute Domi-le contact avec les amilles est quotidien. Elles sont as- nique. sociées à toutes les décisions qui concernent leurChristophe Llorca
6
La prise en charge vise la suppléance des carences amiliales, la restauration de l’image personnelle, l’acquisition ou la réédu-cation de certaines habi-tudes de vie, l’accession à une insertion sociale et proessionnelle dans un but d’autonomie en onc-tion de l’âge.
7
Vous souhaitez réagir ?MagAdages fera suivre... magadages@adages.net
Le Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA « Astrolabe ») est un établissement du Pôle Social dédié à des demandeurs d’asile venus du monde entier, orientés par les services de l’Etat. Ses missions sont d’accueillir, d’héberger (en appartements partagés répartis sur la ville) et accompagner ces personnes, souvent traumatisées, ce qui signifie notamment de « recueillir leur récit ». Récits qui permettent de préparer les dossiers et les échéances obligatoire qui interviennent dans la procédure de demande d’asile. L’Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile (HUDA), lui, répond exclusivement aux besoins de demandeurs d’asile primoarrivants, qui « déposent leurs valises » sur le département de l’Hérault, sans avoir fait aucune démarche auparavant ; ses missions sont plus restreintes avec surtout l’hébergement (en appartements partagés et chambres d’hôtel) et quelques autres aspects, tels que l’orientation des demandeurs ou la scolarisation des enfants. ous sommes le mercredi 14 octobre. Le Cours Gambetta, homme, rencontre son épouse. La vie suit son cours sous le ré-N comme souvent, est très vivant en cette in de journée. J’ai gime de Kadhai. Les bouleversements que vont bientôt con-rendez-vous au Centre d’Accueil avec la amille Hamed naitre le proche et moyen orient modiient proondément la carte et Olivier Calas, Assistant social. Cette rencontre, je l’attends géopolitique de cette région. C’est en 2011, à la mort du colonel avec impatience depuis plusieurs semaines. La presse a beaucoup“Les mots me manquent pour remercier celles écrit au sujet des réugiés depuis leet ceux qui nous ont aidé et nous aident encore.” drame de ce jeune enant noyé sur les côtes turques. Mes lectures ont été nombreuses et les analy- Kadhai, que tout se précipite. Le chaos s’installe. ses souvent, mais pas toujours, pertinentes. Qu’advient-il vrai- « Nous ne savions pas si nous pourrions rentrer chez nous le soir ment des amilles accueillies en France ? Comment vivent-elles en vie » dit Waseem. Rapidement, le choix de partir pour trouver l’éloignement de la terre qui, parois, les a vu naitre ? Quel a été une terre où vivre en sécurité s’impose. « Nous ne savons pas où leur parcours ? L’inormation qui nous est donnée nourrit parois aller » dit-il. « Nous souhaitions simplement trouver un pays qui des lieux communs grossiers qu’il me semblent opportun de respecte les droits de l’homme. Un pays où le respect de la per-casser à la lumière du témoignage de la amille Hamed. Un récit sonne existe » ajoute-t-il. criant de vérité. Aucune envie de sensationnel, aucun sentimen- La guerre civile libyenne engendre un climat de terreur. « Quand talisme ne m’anime. Je veux écouter et comprendre ce qu’ils ont nous sommes arrivés ici, c’était une seconde vie. C’était l’horreur à nous dire. en Libye » conie-t-il. Partis par bateau, le périple dure des jours et des nuits. Waseem Installés dans un bureau, au premier étage du CADA, Waseem et son épouse débarquent enin sur les côtes italiennes. La po-Hamed, son épouse et leurs deux enants s’assoient près de moi. lice des rontières les intercepte. « Ce ut une catastrophe à notreNous aisons connaissance dans un anglais approximati pour arrivée » précise Waseem. En efet, leur petit garçon tombe grave-ce qui me concerne. Ain que nous puissions nous comprendre ment malade. Contraint de le aire hospitaliser, dans la conusion et échanger, un interprète écoute et traduit notre conversation que l’on imagine, Waseem et sa emme se perdent de vue. Les par téléphone. Bien que Waseem maîtrise paraitement l’anglais, démarches répétées de Monsieur Hamed auprès de la police ital-il souhaite néanmoins s’exprimer en Ourdou (l’une des langues ienne pour retrouver la mère de son ils restent vaines. Il est seul principalement parlée au Pakistan) pour être plus à son aise. Son au chevet de son garçon. Les autorités retrouvent la trace de son épouse, plus réservée, s’occupe du bébé né il y a quelques mois épouse après treize jours sans nouvelle. en France. L’ainé, quant à lui, joue sagement. « Une ONG est venue à mon secours. Peut-être a-t-elle été ap-pelée par l’hôpital ? Je ne sais pas » précise-t-il. Après avoir vériié Waseem et sa amille viennent de Lybie. D’origine pakistanaise, l’identité des membres de la amille Hamed, le père et son ils ont Waseem a rejoint la Lybie très jeune. Son papa, universitaire, a pu bénéicier d’une aide précieuse. Nourriture et tickets de trans-ait le choix de venir travailler à Tripoli. Waseem grandit et, jeune ports leur ont été donnés. « Il nous a allu vingt-quatre heures
8
supplémentaires pour retrouver ma emme » dit-il. Enin réunis, le couple et leur enant partent pour Milan puis pour une ville rontalière. Par bus, par train ou à pied, le voyage estpénible et dificile. Sans argent, et donc sans titre de transport, ils sont parois contraints de quitter la rame à la prochaine gare. « Je me souviens. Nous nous sommes assis devant un restaurant. Nous ne l’avions pas remarqué, mais la propriétaire nous obser-vait depuis un moment. Puis, elle est sortie de l’établissement pour nous donner 50€. Elle aimait les enants. Nous lui aisions de la peine ». Lyon est la première étape du voyage sur le sol rançais. Arrivés de nuit, la amille pose ses valises dans un parc. C’est ici, sur un banc,
En outre, elle leur ouvrirait l’accès aux prestations sociales de droits communs. La seule ressource dont ils bénéicient aujourd’hui est une allocation mensuelle sociale de 384€ versée par l’Adages pour quatre personnes pendant tout le temps de la procédure. Ce barème est ixé par l’Etat et n’a pas été revalorisé depuis 1999. A ce titre, l’Adages reçoit une dotation globale de l’Etat qu’elle doit redistribuer. « Si l’OFPRA accorde le droit d’asile, nous pourrons nous lancer dans une recherche d’appartement et construire un projet pro-essionnel avec Monsieur et Madame Hamed » m’explique Olivier Calas. De plus, le titre de séjour que dorment les HamedLa générosité collective qu’on dit si rarepermettra aux Hamed de bâtir pendant quatre jours. Leou disparue est une idée fausse.leur projet de vie ici et de rompre leur situation d’isolement par des dispositis intéressants via le tissu associati montpelliérain. « Les mots me manquent pour remercier celles et ceux qui nous ont aidé et nous aident encore. Je n’ai pas assez de mots pour remercier l’Adages » me dit Waseem. Je quitte les Hamed avec l’espoir que tout ce qu’ils ont traversé ne peut rester vain. Coniant dans les institutions compétentes de la France, je suis convaincu qu’elles sauront donner une réponse à la hauteur de ce que cette amille a su dépasser. Nous sommes le lundi 26 octobre. Je suis assis derrière mon bureau. Le standard me transfère un appel d’Olivier Calas. « La famille Hamed vient d’obtenir un titre de séjour pour unedurée de 10 ans » m’explique Olivier. Je suis heureux pour eux et pour le travail exemplaire que les équipes du CADA ont accompli. Bientôt, c’est sûr, je re tournerai voir Waseem et sa famille chez eux. Ils me diront ce qu’ils ressentent et ce qu’ils souhaitent construire, ici, avec nous. Christophe Llorca
petit garçon est afamé. « Nous n’arrivions pas joindre le 115 » m’explique Waseem. La générosité collective qu’on dit si rare ou disparue est une idée ausse. Les agents d’entretien du parc apporteront de quoi man-ger à la amille. « Des brioches, du lait, c’est ce qui nous a permis de tenir le coup » ajoute Waseem. « On nous donnait de l’argent tous les jours » précise-t-il. L’aide reçue leur permet, de ils en ai-guilles, de prendre le train pour Montpellier. La gare est surchargée ce jour-là. Dans le bruit et l’agitation des voyageurs, Waseem et les siens, atigués et ragiles, cherchent à joindre à nouveau le 115. « Un homme s’est avancé vers nous. Il m’a demandé d’ouvrir son poing ermé. C’est ce que j’ai ait. Dans le creux de sa main, il y avait de l’argent » dit-il. Le 115 est venu les chercher et les a orientés, après vériication, vers l’OFII (Ofice Français de l’Immigration et de l’Intégration). Ce service d’accueil et d’orientation pour les demandeurs d’asile, créé en 2009, est désormais le seul opérateur de l’Etat en charge de l’immigration légale. Un dossier de demande d’asile a aussitôt été déposé en Préecture. L’AUDA (Accueil d’Urgence pour Demandeurs d’Asile) qui dispose de 170 places (en logements difus et hôtels) à Mont-pellier a pris le relais ain de trouver un logement pour les Hamed. Ils vivent aujourd’hui en collocation avec une autre amille.« Nous habitons avec une dame très sympathique et son enant. La barrière de la langue nous oblige à communiquer par geste. Mais tout se passe bien » dit-il. Il ajoute qu’ils n’ont pas d’attache ici. Pas de amille ou d’amis. Ils rencontrent très souvent Olivier Calas qui les soutient mais ils se sentent seuls. Ils aimeraient échanger avec des compatriotes. « Tout est ait pour que nous nous sentions bien. Ça nous touche » ajoute-t-il.
La demande d’asile est très cadrée et très directive. Dans le cadre de la procédure, la amille Hamed a été auditionnée quatre heu-res par l’OFPRA (Etablissement public doté de l’autonomie ad-ministrative et inancière et d’une indépendance onctionnelle, chargé de l’application des textes rançais et européens ainsi que des conventions internationales relatis à la reconnaissance de la qualité de réugié, d’apatride et à l’admission à la protection subsidiaire) il y a un an maintenant. Seulement un interprète et un oficier de protection assistent à l’audition.
Les Hamed sont sur le sol rançais depuis un an et cinq mois. L’attente d’une réponse ne permet pas à la amille de se projeter dans un projet de vie stable et viable. Le temps semble suspendu. Si l’issue devait être avorable, la amille disposerait alors d’un ti-tre de séjour d’un an renouvelable ou de dix ans renouvelable.
e m e MagAdages 4 trimestre 2015 est édité par la direction générale de l’association “ Adages”, 1925 rue de Saint Priest 34090 Montpellier communication@adages.net  www.adages.net Directeur de la publication et de la rédaction : Frédéric Hoibian Conception graphique, réalisation et rédaction : Christophe Llorca
ISSN : 2429-9391
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents