L emploi a bien résisté au creux conjoncturel
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Depuis la mi-1996, près de 615 000 postes de travail ont été créés dans les secteurs concurrentiels. Une telle augmentation en trois ans, inconnue depuis la fin des années quatre-vingt, résulte d'une conjoncture économique favorable depuis l'été 1996, en dépit du ralentissement de l'hiver 1998-1999. Tous les secteurs en ont profité, industrie et construction renouant ainsi avec les créations d'emplois. Le secteur tertiaire concurrentiel demeure néanmoins le principal moteur de l'emploi salarié, malgré le fléchissement de l'emploi intérimaire. Dans les secteurs non concurrentiels, la contribution des emplois jeunes a été décisive en faveur de l'emploi.

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Langue Français

Extrait

N°681 - NOVEMBRE 1999
Prix : 15 F (2,29 €)
L’emploi a bien résisté
au creux conjoncturel
Christine Gonzalez-Demichel, Section Synthèse et conjoncture de l’emploi, Insee
epuis la mi-1996, près de 615 000 croissance ralentit à partir de l’été pour se si-
tuerà+2% environ au premier semestrepostes de travail ont été créés
1999, en rythme annualisé également. Au to-Ddans les secteurs concurrentiels. Une
tal, la croissance du produit intérieur brut
telle augmentation en trois ans, inconnue
(PIB) a atteint 3,2 % en moyenne annuelle en
depuis la fin des années quatre-vingt, résulte 1998, après + 2,0 % en 1997.
d’une conjoncture économique favorable En 1998, la croissance a totalement reposé
depuis l’été 1996, en dépit du ralentisse sur le dynamisme de la demande intérieure,-
et essentiellement de la consommation desment de l’hiver 1998-1999. Tous les sec-
ménages, alors qu’elle avait été stimulée,teurs en ont profité, industrie et
l’année précédente, par la vigueur excep-construction renouant ainsi avec les
tionnelle des exportations.
créations d’emplois. Le secteur ter- Après un redémarrage dès l’automne 1996,
tiaire concurrentiel demeure néan- l’emploi salarié dans les secteurs concurren-
moins le principal moteur de l’emploi tiels n’a cessé de progresser : au total, près
de 615 000 postes de travail ont été créés ensalarié, malgré le fléchissement de
trois ans (graphique 1). Le maximum de la finl’emploi intérimaire. Dans les secteurs
1990 a ainsi été dépassé au cours du second
non concurrentiels, la contribution des
trimestre 1998.
emplois jeunes a été décisive en faveur Cette accélération de l’emploi est d’autant
de l’emploi. plus remarquable que la politique d’aide à
l’emploi a été moins active en 1998 que les
années précédentes ; en particulier les pre-
L’impact de la crise asiatique apparaît nette miers effets de la loi Aubry sur les 35 heures,-
ment sur le profil de l’activité économique promulguée en juin 1998, ne se font sentir
française en 1998 et au début 1999, marqué qu’au premier semestre 1999.
par une décélération progressive, reflétant le En 1998, 265 000 emplois salariés ont été
ralentissement sensible de l’industrie. Jus créés dans les secteurs concurrentiels, ce-
qu’à l’automne 1998, la vigueur de l’activité qui constitue le record de la décennie. Pour-
économique s’inscrit dans la phase de reprise suivant, en l’amplifiant, la reprise amorcée
amorcée à la mi-1996 et qui s’est amplifiée en dès la fin de l’année 1996, l’emploi salarié
1997. Après un premier semestre 1998 dyna concurrentiel a progressé de 2,0 % en 1998-
mique (+ 3,4 % en rythme annualisé), la (après 1,5 % en 1997). Après avoir accéléré
de la fin 1996 à la mi-1998, l’emploi a ralenti
légèrement au second semestre 1998, paral-Évolution de l'emploi salarié dans les
lèlement au fléchissement de la productionsecteurs concurrentiels
lié à la crise asiatique et à ses répercussions
Millions CVS dans les pays émergents et la zone euro. Les
14
créations d’emplois se sont poursuivies au
premier semestre 1999 (+ 1,0 % en glisse-
ment semestriel).
13,5 Les gains de productivité par tête dans les
secteurs concurrentiels- la productivité étant
mesurée ici par le rapport entre valeur
ajoutée et effectifs salariés- ont été modérés
13
en 1998 : après avoir progressé de 2,1 % en
1997 -en phase avec la reprise écono-
mique-, la productivité apparente du travail y
12,5 a augmenté de 1,6 % en moyenne annuelle.
Plus exactement, en relation avec le ralentis-
Source : section Synthèse et conjoncture de l'emploi, Insee sement de l’activité, le glissement annuel de
1985-1
86-1
87-1
88-1
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INSEE
PREMIEREla productivité par tête a fléchi entre le ment (hors automobile), les effectifs tenue. Les créations nettes d’emplois y
premier trimestre 1998 et le deuxième ont de nouveau progressé au premier avaient repris (près de 1 000 créations),
trimestre 1999, de + 2,4%à+0,6%. semestre 1999, notamment dans la après deux années de baisse.
branche des équipements électriques Enfin, dans l’industrie des biens de
et électroniques, après s’être stabili consommation, la baisse des effectifs-L’industrie affectée par le
sés au second semestre 1998. Le sec (- 5 000 postes sur l’année) a été très li- -ralentissement de l’activité
teur avait bénéficié l’an dernier d’une mitée grâce au dynamisme de la
Dans l’industrie, après plusieurs an vague d’investissement importante consommation des ménages, les per- -
nées de baisse, la forte reprise de l’ac dans l’ensemble de la zone euro, ce qui tes étant néanmoins plus accentuées-
tivité amorcée en 1997 et qui s’est avait permis la création de 4 000 postes depuis l’été 1998. Cette vitalité a large-
poursuivie au premier semestre 1998 a de travail, essentiellement dans la ment profité à la pharmacie-parfumerie
permis la création de 11 000 emplois branche des équipements mécaniques. (+ 1,4 %), mais pas du tout à l’industrie
salariés l’an dernier (+ 0,3 %). Après Le secteur des biens intermédiaires, en de l’habillement et du cuir (- 4,7 %) très
s’être stabilisés fin 1997, les effectifs dépit de la rapide dégradation de l’envi concurrencée par les importations.-
(non compris les intérimaires occupés ronnement international, a créé environ En phase avec le ralentissement de
dans ce secteur, cf. encadré) ont pro 9 000 emplois en 1998, notamment l’activité, le recours au chômage partiel-
gressé au premier semestre 1998. dans la métallurgie et les composants s’est stabilisé dès la fin 1998 dans les
La crise asiatique a particulièrement électriques et électroniques. A partir de entreprises, avant de progresser de
affecté l’industrie, qui avait, la pre l’été, les effectifs se sont stabilisés, puis nouveau début 1999, notamment au-
mière, profité de la reprise : l’activité y a contractés au premier semestre 1999, deuxième trimestre : 400 000 journées
régulièrement décéléré en 1998, sous les malgré le dynamisme de la branche indemnisables en moyenne mensuelle
effets conjugués du fléchissement des chimie-caoutchouc-plastiques. sur les sept premiers mois de l’année,
exportations et de la stagnation de la de De même dans l’automobile, les effec après 325 000 sur l’ensemble de- -
mande des entreprises à partir de l’été, tifs ont reculé au premier semestre l’année 1998. On doit cette progression
liée à la dégradation du contexte interna 1999, après s’être stabilisés à l’été aux nombreux secteurs industriels affec- -
tional. De ce fait, les effectifs salariés se 1998, en liaison avec le ralentissement tés par le creux conjoncturel, comme la
sont stabilisés au second semestre 1998 de l’activité. Le secteur avait profité en métallurgie-transformation des métaux,
puis contractés début 1999. 1998 d’un contexte très favorable : les composants électriques et électroni-
Dans tous les secteurs industriels, le forte demande des ménages, avec un ques et le textile-habillement-cuir. Au
profil de l’emploi salarié a épousé celui effet « Mondial de l’automobile », forts in contraire, l’industrie automobile et la-
de l’activité économique (tableau 1). vestissements en véhicules de la part des construction, bénéficiant d’un contexte
Dans l’industrie des biens d’équipe entreprises et demande extérieure sou toujours favorable, sont de moins en- -
moins consommatrices de chômage par-
1 tiel.Les activités les plus créatrices d’emplois en 1998
La reprise industrielle de 1997 s’étant
diffusée à l’ensemble de l’économie,Nombre Variation
d’emplois 1998/1997 les autres secteurs ont vu leur activité
créés en % se développer et l’emploi s’accroître.
Tertiaire Portée par les créations d’emplois et
Conseils et assistance divers 37 949 + 4,9 une inflation historiquement faible, la
Administration publique 33 298 + 1,6 consommation des ménages est
Activités informatiques 32 907 + 16,9 restée très dynamique. associatives 32 078 + 12,0
Hôtels et restaurants 21 982 + 3,5
Reprise dans la constructionTransports terrestres non ferroviaires 21 735 + 4,5
Action sociale 20

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